René Fauchois Auteur dramatique, poète, comédien (1882-1962)
Né à Rouen, René Fauchois s’installe à Paris à l’âge de 15 ans dans l’espoir de devenir comédien et auteur dramatique. Très vite, il décroche de petits rôles et se met à écrire. En 1899, il a alors 17 ans, il parvient à faire représenter sa première pièce : Le Roi des Juifs est mort, un drame sacré. A la même époque, il fait la connaissance de Sarah Bernhardt. Celle-ci lui présente Reynaldo Hahn, avec qui il collaborera par la suite pour Nausicaa, opéra en 2 actes (1919) et Le oui des jeunes filles, comédie lyrique en 3 actes (1949). Il rencontre également Gabriel Fauré pour qui il écrit en 1913 le livret de Pénélope, drame lyrique en 3 actes et, en 1919, le livret de Masques et bergamasques.
Très tôt il fait également la connaissance de Sacha Guitry avec qui il entretiendra une longue amitié. Sacha Guitry montera une de ses pièces, La danseuse éperdue, au Théâtre des Mathurins en 1920 et lui confiera plusieurs rôles au cinéma (notamment dans Remontons les Champs Elysées, 1938) comme au théâtre (Le Comédien et Pasteur en 1919 ; Vive l’Empereur en 1941).
René Fauchois se révèlera un auteur dramatique très prolifique. Il connaît son premier succès en 1908, avec La Fille de Pilate, montée à l’Odéon par André Antoine. Vitrail, créé à la Comédie française par Julia Bartet en 1916, est repris par Sarah Bernhardt, qui joue cette pièce dans toute l’Amérique avant de la reprendre à Paris, Le singe qui parle, rôle créé par Jean Yonnel. Plusieurs de ses œuvres ont été portées à l’écran : Boudu sauvé des eaux, adapté par Jean Renoir en 1932, Prenez garde à la peinture, comédie créée au Théâtre des Mathurins en 1932 et adaptée la même année par Henri Chomette, Rêves d’amour, dans une réalisation de Christian Stengel, en 1947.
Auteur talentueux, René Fauchois a également publié plusieurs recueils de poèmes, des contes et nouvelles, des romans, une biographie de Beethoven.
Le Fonds René Fauchois, donné à la Bibliothèque nationale de France par sa fille et son petit-fils, Yann Fauchois, coté 4-COL-49 au Département des arts du spectacle, contient des papiers personnels, les manuscrits de ses œuvres, de la correspondance, des articles de presse le concernant, des dessins et partitions, des ouvrages et brochures ayant constitué sa bibliothèque de travail et également des papiers et lettres de son ami Max Jacob. Un inventaire (Inv. 32) est disponible dans la salle de lecture du département des Arts du spectacle.
Fonds du FESTIVAL D’AUTOMNE
Ce Festival , créé en 1972 par Michel Guy (1927-1990), à la demande de Georges Pompidou, président de la République, doit beaucoup à cet homme de goût et de culture qui marquera fortement de son action bénéfique le théâtre des années soixante-dix et quatre-vingt (Secrétaire d’état à la Culture 1974-1976) Sous son impulsion se développe un festival international, pluridisciplinaire, dédié à l’art contemporain. Michel Guy encourage l’expérimentation et soutient la nouveauté (avant-garde américaine), ainsi que les nouveaux auteurs sans oublier les carrières confirmées (Strehler, Brook , Kantor…). Le succès lui permet d'élargir son programme : de 4 créations en trois semaines à ses débuts, en 1994 ce festival en propose une douzaine sur trois mois. Ne disposant d’aucun lieu propre, il produit ou co-produit les spectacles avec le lieu qui les accueille et bénéficie des subventions de l'Etat et de la Ville de Paris. Alain Crombecque , son proche collaborateur , qui lui succède à sa mort, maintient les traditions, créée des bourses d'études et renforce l'accueil aux cultures hors-hexagone Ce fonds ( don du Festival d'Automne, suite au vœu émis par Michel Guy en 1981) au travers d'une documentation très complète (programmes, dossiers de presse, photographies, maquettes d'affiches) correspondant à son activité entre 1972-1981, témoigne d'une expérience artistique sans précédent . Il est complété régulièrement tous les ans. Un inventaire de ce fonds coté WNG 5, est à la disposition des lecteurs. Le Département des Arts du spectacle possède en outre de nombreux documents sur le sujet.
Scarpetta (Guy).- Le Festival d'Automne de Michel Guy ; préf. de Andrée Putman. Ed. du Regard. Paris. 1992. 270 p. : ill. en noir et en coul. Festival d'Automne à Paris : [1972-1982] / rédigé par Jean-Pierre Léonardini…Paris : temps actuels, 1982.- 351 p. : ill. en noir et coul.
Auteur dramatique, adaptateur, metteur en scène, directeur de théâtre.
Gabriel Garran, est né à Paris en 1929. Pendant la seconde guerre mondiale son père est déporté à Auschwitz et il est contraint d’abandonner ses études. Son entrée au théâtre se fait par le biais du militantisme au sein de mouvements de jeunesse, et par sa collaboration à divers groupes de théâtre amateur. Dans les années 1950, Il écrit sa première pièce, La couleur du pain, demeurée inédite et est invité par Tania Balachova à faire des lectures spectacles à l’école de théâtre du Vieux-Colombier. En 1956, il inaugure le Théâtre de Lutèce, où il met en scène des auteurs contemporains. En 1958, il fonde la troupe « Théâtre contemporain » et s’installe pour quelques mois au Théâtre du Tertre. Il songe ensuite à s’établir dans la périphérie parisienne, afin d’aller à la rencontre d’un public populaire jusqu’alors délaissé des hommes de théâtre. Sa rencontre avec Jack Ralite, adjoint à la culture du maire d’Aubervilliers, sera de ce point de vue décisive. Fort du soutien de cet élu, Gabriel Garran s’installe à Aubervilliers en 1960. Il y crée une école dramatique qui deviendra le Groupe Firmin Gémier et organise le Festival d’Aubervilliers (1961-1964) qui, en l’absence de salle de théâtre, se tient au Gymnase Guy Môquet. Le théâtre de la Commune d’Aubervilliers, projeté dès 1962, qui sera le premier théâtre permanent en banlieue parisienne, ouvre ses portes en 1965. Il deviendra centre dramatique national en 1975.
Les plans de la salle sont de René Allio, qui collabore régulièrement, en tant que décorateur, aux mises en scène de Gabriel Garran. Celui-ci choisit de mettre l’accent sur le théâtre contemporain (Max Frisch, Arthur Miller, Peter Weiss, Brecht, Maïakovski, Adamov…) Il ouvre largement les portes de son théâtre à de jeunes metteurs en scène (Patrice Chéreau, André Benedetto, Ariane Mnouchkine, Jacques Rosner, Marcel Maréchal, Antoine Vitez, Jean Jourdheuil…), et à des compagnies étrangères.
En 1985, Gabriel Garran quitte Aubervilliers pour créer, avec le soutien du ministère de la culture, le Théâtre international de langue française, qui se consacre à la présentation d’œuvres francophones portant l’empreinte de cultures différentes, en particulier des œuvres québécoises et africaines. Pendant quelques années, ce théâtre, sans domicile, se produit dans divers lieux (Théâtre national de Chaillot, Centre Georges Pompidou, Théâtre de la Tempête, Théâtre des Bouffes du Nord…) et dans des festivals nationaux et internationaux. En 1993, il trouve un point d’ancrage à La Villette, au pavillon de Charolais, ancienne buvette du marché aux bestiaux aménagée en un théâtre. Gabriel Garran abandonne la direction de ce lieu, qui deviendra le Tarmac, en 2005.
Le fonds remis par Gabriel Garran, coté 4-COL-37 au Département des arts du spectacle, comprend des dossiers documentaires, cahiers de régie, notes et documents de mise en scène, recueils de presse, photographies et affiches retraçant l’activité de Gabriel Garran à la direction du Théâtre de la Commune d’Aubervilliers entre 1959 et 1985. Un inventaire (inv. 6) est disponible en salle de lecture du département des Arts du spectacle.
Servin, Micheline. Le Théâtre de la commune d'Aubervilliers : une aventure. Paris, Encre, 1980.104 p. (Collection Brèches).
Fonds Farina (1883-1943)
Jules-Maurice Chevalier dit Farina débute au théâtre à 14 ans. Il choisit d'illustrer l'art du mime dans la lignée des Debureau, Séverin. En 1899 il est sur la scène du Théâtre Déjazet. Il excelle dans les chansons mimées et les pantomime-ballets. Son succès va grandissant, il effectue de nombreuses tournées, la première guerre empêche son départ à l'étranger. Soldat valeureux, gravement blessé, il sera décoré de la Croix de guerre. En 1920 il reprend son activité en compagnie de Séverin, collabore à des mises en scène de ballets de l'Opéra. Il présente en 1925, à l'occasion de l'Exposition universelle, des spectacles de pantomimes (le théâtre des Funambules) qui connaîtront le succès. Bien qu'ayant beaucoup de réticences face à la naissance du cinéma qu'il accuse d'avoir tué la pantomime, il accompagne ses premiers pas. Ses tournées le conduisent en Europe, Russie. Les séquelles de ses blessures de guerre minent sa santé et l'obligent à prendre une retraite précoce. C'est pour lui l'occasion de se consacrer à l'écriture d'un ouvrage documentaire sur la Commedia dell'arte, ainsi qu'à la constitution d'une bibliothèque dédiée à la pantomime, aux mimes ainsi qu'aux arts du spectacle annexes. A l'instar d'Auguste Rondel qu'il admirait beaucoup il léguera à l'état français sa collection composée de tableaux de gravures, photographies affiches, masques, sculptures, d'objets et d'études (imprimées et manuscrites) concernant l'esthétique, la technique, l'histoire de son art et débordant plus largement sur le clown, la marionnette, l'histoire du théâtre, de l'architecture, de la mise en scène… Il crée un centre de documentation unique pour les historiens et les artistes. La richesse de ce fonds se double d'une particularité : Farina a truffé ses ouvrages de défets d'iconographie découpée, de dessins, de notes manuscrites…
A cet ensemble s'ajoute une nombreuse correspondance échangée de 1905 à 1943 entre le mime et des artistes, et auteurs dramatiques.
Après la deuxième guerre, en 1947 sa femme exaucera le vœu de son mari en déposant cette collection, unique en son genre, en complément à la collection Rondel. Grâce à sa générosité une acquisition a pu être faite en 1974 de deux masques africains et d'un buste en terre cuite représentant un clown, autoportrait du sculpteur, Gustave PIMIENTA qui vécut dans l'entourage des Fratellini.
Un catalogue papier de cette collection cotée est à la disposition des chercheurs. Un inventaire est consultable en ligne dans le catalogue BnF Archives et manuscrits : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc19907q.
Les Funambules. Farina et la pantomime [texte imprimé, recueil de critiques et d'articles sur M. Farina]. [S.l.n.d]. 1930. 38 pp. : 32 pl., couv. d'un portr. de Farina, par P. Icard.
Les Escholiers (1886-1951)
Fondée en 1886, la Société des Escholiers s’était donnée pour but de réunir des personnes s’intéressant à la vie littéraire, culturelle et artistique, Si les concerts, conférences, font partie du programme de manifestations prévues par les fondateurs de cette association, c’est dans une perspective théâtrale qu’elle a vu le jour, sous l’impulsion de Georges Bourdon et d’Aurélien Lugné, connu plus tard sous le nom de Lugné-Poë, afin de permettre à ses membres de monter des représentations théâtrales et de révéler de nouveaux talents.
Les expériences théâtrales des Escholiers ont relativement nombreuses, et leur Réserve des livres raresusite indéniable. Les Escholiers se sont souvent montrés audacieux– ils montent La dame de la mer d’Ibsen en 1892, à une époque où l’on commence à peine, et se sont efforcés de faire connaître de nouveaux auteurs comme Romain Rolland, Jean-Jacques Bernard ou Henri-René Lenormand.
Le fonds des Escholiers a rejoint les collections théâtrales de la Bibliothèque nationale (Département des Arts du spectacle) en raison du rôle qu’Auguste Rondel – dont la collection est à l’origine du département des Arts du spectacle – a joué dans cette association, qu’il a présidée de 1913-1927. Ce fonds, coté 4-COL-82, comprend des documents administratifs relatifs aux statuts et à l’évolution de cette association, des annuaires, des textes de pièces jouées par les Escholiers, comportant des indications de mise en scène, des documents se rapportant aux représentations et de la correspondance. Un inventaire (Inv. 47) est disponible dans la salle de lecture du département des Arts du spectacle