Peters, Antoine de
Les 736 Rembrandt constituant la collection d'Antoine de Peters, peintre en miniature du roi de Danemark, furent acquis en avril 1784 par Hugues-Adrien Joly, garde du Cabinet des Estampes, pour un montant de 24 000 livres, ce qui pouvait être considéré comme une bonne affaire. Peters était sur le point de conclure une cession à l'empereur d'Allemagne lorsqu'il se ravisa, car il regardait la France comme une seconde patrie, y ayant vécu quelque quarante ans. Ce fabuleux rassemblement de toutes les estampes du Maître repRéserve des livres raresentait un notable enrichissement pour les collections royales. On découvrit par la suite que certaines planches, qui passaient pour avoir été retouchées par Rembrandt lui-même, avaient été falsifiées par Peters. On précisera, à la décharge du peintre, qu'il ne fut pas le seul en son temps à vouloir "multiplier" les états des planches de l'artiste.
Catalogue de l’œuvre de Rembrandt acquis par le Roy du sieur Peters, manuscrit, 1784 (Est, Ye 32 Rés. pet. fol.). Bouchot, Henri. "Deux épreuves de la Petite tombe de Rembrandt au Cabinet des Estampes de Paris". Gazette des Beaux-Arts, 1899 t. II p. 381. Exposition. Paris. Bibliothèque Nationale. 1986. Rembrandt, la Figuration humaine. Catalogue par Gisèle Lambert. Paris. M. et J. Guillaud.1986. in-4°. Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes ». Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 9
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Est.. 20
Olivier, Dr Eugène (1881-1964)
Issu d'une famille comptant des médecins depuis plusieurs générations, Eugène Olivier (1881-1964) mena une brillante carrière médicale et fut élu en 1953 membre de l'Académie de Chirurgie. Mais ses activités de collectionneur tinrent dans sa vie autant de place que les activités professionnelles. Rappelons qu'il rédigea, en collaboration avec Hermal et Roton, le Manuel de l'amateur de reliures armoriées françaises (Paris, C. Bosse), qui fait autorité en la matière. Collectionneur passionné d'ex-libris, il en avait réuni plus de 25000, qui furent acquis par la Bibliothèque Nationale.
Cote : Kb 449, 24 boîtes in-8e. A. 17027. LE DUCHAT d'AUBIGNY, Nécrologie: le Professeur Eugène Olivier, 1881-1964, dans l'Ex-Iibris français, 1965, n° 79, p.983.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 61
Morel de Vindé, Charles-Gilbert (1759-1842)
Ce conseiller (1759-1842) au Parlement de Paris avant la Révolution française continua paisiblement sa carrière sous la Restauration, fut fait pair de France par Louis XVIII et devint membre de l'Académie des Sciences en 1824. Il a laissé nombre de travaux touchant les sciences politiques et l'agronomie. Sa collection, héritée de son grand-père, le célèbre collectionneur Peignon-Dijonval, fut vendue en plusieurs fois. Sa collection d'estampes et de dessins est passée au Sénat. Les pièces de sa collection sont peu nombreuses aux Estampes, réparties dans la série Histoire essentiellement.
Marque de collection : Vind. Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes… Amsterdam, 1921, n° 2520.
Laure Beaumont-Maillet, “Les collectionneurs au Cabinet des Estampes”.Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 15
Moreau-Nélaton, Étienne
Moreau-Nélaton avait été à l'Ecole normale le condisciple de Bergson et de Mgr Baudrillart. Doté d'une belle fortune, il hérita de son père des peintures, mais point de gravures. Il entreprit d'en constituer une collection de manière véritablement scientifique, en tenant compte des lacunes des collections publiques, mais aussi en fonction de goûts très précis. Il réunit un ensemble très complet de Delacroix dont il possédait une épreuve de chaque pièce, et il avait manifestement l'intention de réunir également un œuvre complet de Corot. Sa collection de Manet, qu'il tenait de Joseph Froupou, ami personnel du peintre, constitue aujourd'hui le noyau précieux de notre fonds. Il possédait également des planches d'Alphonse Legros, acquises à la vente Thibaudeau, des pièces de Forain acquises de Vollard, des Daubigny. Mais il n'a pas acquis d'œuvres de Jongkind, de Théodore Rousseau, de Jules Dupré, de Millet ni d'une manière générale des peintres de l’École de Barbizon dont pourtant il collectionnait les toiles. Son nom, lié à l'impressionnisme pour la peinture, ne l’est pas pour la gravure. Il n'acheta pas non plus d'œuvres d'amis graveurs tels qu'Aman-Jean, Bracquemond, Buhot, Carrière, Guérard, Maurice Denis ou Steinlen. .. Par testament daté de 1927, complété par un don de ses deux filles, Mesdames Paul Brodin et Jacques de Massary, ses gravures ont été offertes à la Bibliothèque Nationale, où elles ont enrichi les œuvres de graveurs. Si les lettres autographes sont allées au Louvre, le Cabinet dont il était un fidèle a'1li a acquis toute une bibliothèque de notes manuscrites, de livres, brochures, reproductions d'œuvres dispersées de Corot, Delacroix, Manet, Millet, Jongkind et Daubigny (déposées aujourd'hui au Centre de documentation des peintures du Louvre).
Marque de collection : Don Moreau-Nélaton. 1927 (dans un cachet ovale, rouge) Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes… Supplément… La Haye, 1956, n° 1823 a.
Galeries nationales du Grand Palais, Paris. 30 avril-22 juillet 1991. De Corot aux Impressionnistes: Donation Moreau-Nélaton. Paris : RMN, 1991. [La partie du catalogue relative à Moreau-Nélaton, collectionneur d'estampes (p. 219-266), a été assurée par François Fossier]
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 40