Laterrade
On ne sait presque rien de M. Laterrade, qui pRéserve des livres raresenta à la Bibliothèque Nationale en 1844 une proposition d'achat pour son recueil, composé de 42 000 estampes accumulées en quinze années d'une quête passionnée et dans lesquelles étaient déjà venues se fondre d'autres collections comme celles du comte Chabrol de Volvic et de Bruzard. La première acquisition Laterrade, effectuée par Duchesne Aîné en date du 27 août 1845, portait sur près de 20 000 pièces, portraits, caricatures et surtout estampes historiques au nombre de 8500, qui furent immédiatement réparties dans la série Ob 1, où l'on peut encore les distinguer grâce à leur marque de collection. La seconde acquisition Laterrade fut conclue par les soins d'Henri-François Delaborde en janvier 1864 et ne concernait que des portraits. Ces pièces se trouvent donc dans la série N.
Marque de collection : Lat.
Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes… Amsterdam, 1921, n° 1713. Note sur la collection Laterrade : Observations er éclaircissemens sur quelques pièces de l'histoire de France par estampes de 1789 à 1831. recueillis en 1849 (Est. Ye 76 Rés. 4°). Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes ». Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 17
Laruelle, René (….–1932)
Ayant eu, dit-on, quelque déception dans le commerce des femmes, René Laruelle, un érudit auquel on doit essentiellement des articles se rapportant à des thèmes religieux, eut l'idée d'un " Mémorial des Dames " constitué de portraits gravés et découpés dans des livres et périodiques d'époques antérieures. Dans cette curieuse collection de plus de 250 volumes, à laquelle il consacra une petite fortune, les femmes sont classées par pays et catégorie et soigneusement rangées par date de naissance par un prétendu esprit de vengeance. La collection est particulièrement riche pour la période 1890-1920. On y trouve tout le Gotha mais aussi les grandes égéries, les femmes de lettres et les artistes, les premières féministes. En vérité. ce monument documentaire est fort précieux. et plutôt que comme un misogyne, René Laruelle peut être regardé comme un fervent apologiste des femmes.
Cote : Ne 63, 200 vol.
Catalogue alphabétique sur fiches. mêlé à celui de la série des portraits N2.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 44
Lallemant de Betz
La collection que le fermier général Lallemant de Betz céda au Roi en 1753 par voie d'échange était probablement l'ancienne collection de Jean Rousseau, échevin de la Ville de Paris, que la Bibliothèque royale avait tenté d'acheter à l'époque de l'acquisition Marolles en 1667. Le fils de Jean Rousseau, Claude-Bernard, étant mort en 1720, la collection fut alors mise en vente et acquise par Nicolas du Blé, marquis d'Uxelles, maréchal de France, lequel mourut à son tour en 1730. Elle passa alors entre les mains de Lallemant de Betz qui l'aurait fait relier. Riche de 13 150 estampes de topographie et de portraits, cette belle collection qui contient beaucoup d'états exceptionnels et quelques pièces uniques, notamment un grand nombre de vues des villes et châteaux de France aux environs de 1610, présente la particularité d'être encore conservée dans sa reliure d'origine, en vélin jaune aux petits fers. Lallemant de Betz la céda au roi par échange (don serait mieux approprié...). Il reçut des livres et un exemplaire du recueil appelé Cabinet du Roi (ancêtre de la Chalcographie, alors édité par la Bibliothèque). Les volumes de portraits (28 volumes) furent remis à Hugues-Adrien Joly le 28 août 1753, les pièces de Topographie (50 volumes) le 15 septembre
Cote : Topographie, Vx 1 à Vx 50 fol, ; Portraits, Ne 1 à Ne 29 fol. (28 vol. + 1 de table)
Calalogue raisonné des estampes du Cabinel de M. Lallemant de Betz dressé pendant l'année 1759 [Manuscrit = Est. Ye 24 Rés. petit fol.) Bibliothèque Nationale. Département des Estampes. Inventaire de la collection Lallemant de Betz, rédigé par Auguste Flandrin, augmenté d'une table alphabétique et d'une notice par Joseph Guibert,... Paris : J. Dumoulin, 1903. Beaumont-Maillet, Laure. "Les collectionneurs au Cabinet des Estampes". Nouvelles de l'estampe, 1993, n° 132, p. 10
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 5
Herbet, Félix (1847-1917)
Félix Herbet (1847-1917), archiviste-paléographe et licencié en droit, fit aussi une carrière de magistrat municipal et fut maire du VIe arrondissement de 1894 à sa mort. Il avait constitué deux bibliothèques, l'une juridique conservée à Paris, l'autre, artistique, à Barbizon. Il laissa de nombreux écrits dont le principal est pour nous les Graveurs de l'école de Fontainebleau en 5 volumes (1896-1902).
Une partie de ses collections entra en 1929 dans nos collections par un legs de son fils, à savoir une soixantaine de dessins du XVIe siècle et un très bel ensemble d'estampes de l’école de Fontainebleau dont trois recueils sans doute constitué par Robert-Dumesnil et provenant de la collection Destailleur, qui n'ont pas été démembrés. Marque de collection : Don Herbet, 1929 (dans un cachet ovale)
Hennin, Michel (1777-1863) Né à Genève en 1777 de parents français, Michel Hennin fut en 1809 nommé receveur général des pays conquis par l'armée d'Italie et attaché en cette qualité au gouvernement du vice-roi. "Élevé dans la maison de mon père, j'ai passé mes premières années au milieu d'une nombreuse bibliothèque et de grandes collections de médailles et d'estampes qu'il avait formées. J'en ai pris le goût et j'ai consacré à l'étude de ces monuments une grande partie du temps que mes emplois me laissaient libre. Depuis bien des années, je me suis borné à réunir une collection d'estampes et de dessins relatifs à l'histoire de France. De longues recherches, de nombreuses acquisitions faites principalement dans les pays étrangers m'ont conduit à former une réunion remarquable". Ainsi s'exprime le collectionneur dans l'avant-propos des Monuments de l'histoire de France : Catalogue des productions de la sculpture, de la peinture et de la gravure relatifs à l'histoire de la France et des Français (Paris. J.-F. Delion, 1856-1863, 10 vol. in-8°). Il légua sa collection de 14 807 estampes historiques (ainsi que des gravures de différentes écoles) par son testament en date du 15 juillet 1863. "Je désire que cette collection soit conservée dans son état actuel et augmentée par la suite sur le plan, s'il y a lieu" Aucune clause donc dans le testament de Hennin n'imposait donc la conservation intacte de la collection, mais les conservateurs ont tenu à la maintenir telle quelle. La collection Hennin se distingue par de très nombreuses pièces étrangères, souvent satiriques et peu flatteuses pour notre amour-propre national. Les pièces de caractère non historique ont été, elles, dispersées aux œuvres des graveurs. Cote : Qb 201 à 369 Rés. in-fol., 169 vol. Marque de collection : Hen.
Duplessis, Georges. Inventaire de la collection d'estampes relatives à l'histoire de France léguée à la Bibliothèque nationale par M. Michel Hennin. Paris : H. Menu, 1877-1884. 5 vol. in-8° Beaumont-Maillet, Laure. "Les collectionneurs au Cabinet des Estampes". Nouvelles de l'estampe, 1993, n° 132, p. 13-14
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 16 Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Est. 16