Blois, Librairie royale (1501-1544)
En novembre 1501, soixante-dix ans après la dispersion de la librairie réunie par Charles V au Louvre, le roi de France Louis XII installe dans le château des ducs d’Orléans à Blois, devenu Réserve des livres raresidence royale depuis son avènement en avril 1498, le noyau le plus ancien des collections actuelles de la Bibliothèque nationale de France. Il y réunit en effet les livres de son père, le poète Charles d’Orléans, les volumes saisis sur son ordre à Pavie dans la bibliothèque des Visconti-Sforza, dont il s’estime le légitime propriétaire en tant qu’héritier de sa grand-mère Valentine Visconti, ainsi que les manuscrits et les incunables que le roi Charles VIII possédait à Amboise, parmi lesquels les dépouilles de la bibliothèque des rois aragonais de Naples (voir à ce nom). Il enrichit ensuite ce fonds initial des manuscrits de Louis de Bruges et des nombreux ouvrages, manuscrits ou imprimés, qu’il reçoit en cadeau. La Librairie royale de Blois recueille ensuite des livres offerts à son successeur, François Ier. C’est ce dernier qui le 28 décembre 1537 promulgue l’ordonnance de Montpellier, dans laquelle on a vu la création du dépôt légal. Cette ordonnance, qui a en fait autant pour but de surveiller la production imprimée et d’entraver la propagation des nouvelles doctrines que d’accroître les collections royales, ne sera jamais véritablement appliquée. En juin 1544, François Ier fait transférer dans son château nouvellement aménagé de Fontainebleau (voir à ce nom) l’ensemble des livres qui se trouvent à Blois. Le contenu de la Librairie royale de Blois, où se mélangent manuscrits et imprimés, est connu par deux inventaires, tous les deux rédigés à la demande de François Ier. Le premier , qui date de 1518, n’est connu que par une copie contemporaine de l’original. Il est dû au frère prêcheur Guillaume Petit, chapelain et confesseur du roi, que Guillaume Budé avait recommandé pour sa science bibliographique. Le second est réalisé en 1544 dans les jours qui précèdent le déménagement à Fontainebleau, en présence des bibliothécaires, Mellin de Saint-Gelais et Jean de La Barre, et du libraire Étienne Cochart. L’exemplaire annoté par Saint-Gelais nous est parvenu. Ces inventaires donnent de nombreuses informations sur l’aspect matériel des volumes, telles que peintures ou reliures, mais ils ne signalent pas les cotes que portent manuscrits et imprimés dans la Librairie royale, cotes qu’on peut encore lire sur de nombreux ouvrages du Département des Manuscrits et de la Réserve des livres rares et précieux.
Delisle, Léopold. Le Cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque impériale... Paris, 1868, I, p. 98-146 Baursmeister, Ursula et Laffitte, Marie-Pierre. Des livres et des rois : la bibliothèque royale de Blois. Paris: Bibliothèque nationale, 1992 Baursmeister, Ursula et Laffitte, Marie-Pierre. "De l’unité au partage, manuscrits et imprimés de la Bibliothèque du roi de 1518 à 1645 (inventaires, catalogues, cotes)". Dans : Mélanges autour de l’histoire des livres imprimés et périodiques. Paris : Bibliothèque nationale, 1998, p. 43-48. Omont, Henri. Les Anciens inventaires et catalogues de la Bibliothèque nationale. Paris, 1908, t. I, p. 1-154 [inventaire de 1518] et p. 155-264 [inventaire de 1544]. [Cet ouvrage ne signale pas les cotes actuelles et une nouvelle édition, avec identification des volumes conservés et indication de leurs cotes anciennes, est en cours de préparation par Ursula Baursmeister et Marie-Pierre Laffitte].
H. Omont, Anciens inventaires et catalogues de la Bibliothèque nationale, Paris : E. Leroux, 1908-1921, vol. I
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, 266-269. - Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 128. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 52
Faisant suite aux Archives Ancien Régime, le fonds intitulé Archives Modernes couvre la période révolutionnaire, le XIXe siècle et pour certains dossiers les premières années du XXe siècle. Il est composé de près de 750 registres, cahiers, liasses et fichiers concernant l’ensemble de l’établissement, mais il est particulièrement riche pour le département des Manuscrits, dont les archives particulières ont été intégrées dans la série générale. Le classement adopté suit autant qu’il est possible celui des Archives Ancien Régime : budget, dépenses et recettes générales, administration, bâtiments et personnel, acquisitions, reliure. Les Archives Modernes contiennent aussi des informations sur diverses collections et une correspondance particulièrement volumineuse, classée de façon plus structurée que pour la période précédente, et de nouvelles rubriques apparaissent : procès-verbaux du Conservatoire (An IV-1922), dépôt légal, prêt, organisation et règlement intérieurs... De nombreux rapports touchant à tous les aspects de la vie de l’institution et des papiers de travail consacrés à ces sujets, notamment de Van Praet et de Léopold Delisle, viennent compléter les documents à caractère purement administratif.
Laffitte, Marie-Pierre. Archives Modernes, Révolution, XIXe siècle, début du XXe siècle, inventaire sommaire et index, 1983, dactylographie corrigée et complétée en 2000, 48 p. Cet inventaire est régulièrement enrichi par l’insertion de notices plus développées ou l’addition de nouveaux numéros. Il est donc préférable d’en consulter une version récente.
Maurice Allard du Chollet (27 mai 1863 - 1er avril 1937) était un érudit et collectionneur d'autographes et de manuscrits divers. La collection d'autographes du comte Maurice Allard du Chollet a été donnée à la Bibliothèque nationale en 1936. Elle représente 50 volumes d'autographes montés dans de grands in-folios à demi-reliure. Les autographes sont rangés par séries : princes, hommes politiques, artistes... Dans la collection, on recense notamment des ensembles nommés « Artistes », « Musiciens », « acteurs » , « littérateurs ».
Maurice Allard du Chollet fut fait comte romain en 1899, et chevalier de l'ordre de Pie IX. L'hôtel particulier Allard du Cholet, 114, bis boulevard Malesherbes, abrite depuis 1924 l'Ecole normale de musique de Paris.
La collection d’autographes est conservée au département des Manuscrits, dans la série des Nouvelles acquisistions françaises, sous les cotes : [NAF 23986-24035
Le volume NAF 24035 a été numérisé : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52503517t
Il a par ailleurs laissé d'autres manuscrits au musée du Louvre, au musée Carnavalet et à Versailles.
Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France, année 1937, p. 25.
Les archives les plus anciennes de la Bibliothèque nationale de France constituent le fonds intitulé Archives Ancien Régime.
Elles couvrent en général la période antérieure à la Révolution mais concernent aussi pour certains dossiers les années 1789-1792. Paul-Marie Bondois, rédacteur de l’inventaire, avait divisé les Archives Ancien Régime en deux grandes classes :
La série des registres correspond aux numéros 1 à 75. Depuis la rédaction de l’inventaire, les liasses ont été reliées et composent les volumes 76 à 111. D’autre part, quelques registres et cartons concernant des sujets divers ont été ajoutés en 2002 à la fin de la série, sous les numéros 112 à 139. Ce fonds regroupe les archives de l’ensemble de l’établissement, pour ce qui concerne les dépenses et les recettes générales, le personnel, les bâtiments, les acquisitions de livres, d’estampes, de manuscrits…, la reliure. Ces archives contiennent aussi des informations sur diverses collections, ainsi qu’une importante correspondance. Peu abondantes pour le XVIe siècle, elles s’étoffent à partir de la fin du XVIIe siècle et sont très riches pour le XVIIIe siècle. Comme l’indique P.-M. Bondois, "Dans la classe des registres, figurent les plus anciens documents, les documents administratifs les plus importants et les correspondances. Le classement est à la fois chronologique et méthodique. L’état lamentable de conservation des archives pendant près de trois siècles n’a pas permis la reconstitution du cadre de classement utilisé au Secrétariat au XVIIIe siècle. Ce cadre était d’ailleurs tout à fait empirique. Les cartons renferment des pièces de comptabilité". D’autres fonds du département des Manuscrits contiennent aussi des fragments importants des Archives, dont P.-M. Bondois a établi une liste non exhaustive. Certains départements possèdent aussi des documents, qui complètent le fonds général des Archives Ancien Régime.
Bondois, Paul-Marie. Inventaire des Archives de la Bibliothèque nationale de France. Ancien Régime, 1933, dactylographie corrigée et complétée par Marie-Pierre Laffitte en 2002, 22 p. Cet inventaire est régulièrement enrichi par l’insertion de notices plus développées ou l’addition de nouveaux numéros. Il est donc préférable d’en consulter une version récente.
P.-M. Bondois. Inventaire, 1933. 50 f. dactyl. à consulter au Dépt des Manuscrits