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Directeurs de la Bibliothèque-musée de l’Opéra (copistes, bibliothécaires, archivistes, administrateurs)
Dépositrice du patrimoine de l’Opéra de Paris et de l’Opéra-Comique, la Bibliothèque-musée de l’Opéra est l’une des premières bibliothèques musicales et théâtrales au monde par la richesse et la variété des documents qu’elle conserve. Elle constitue, de plus, un cas unique de « bibliothèque-musée » conservant le patrimoine d’un théâtre tout en dépendant d’une bibliothèque nationale. La formation de ses collections comme son histoire administrative sont pourtant très mal connues même si les travaux de Nicole Wild[1] et de Valérie Gressel[2] font aujourd’hui le point sur le XIXe siècle. En revanche, aucune liste des responsables de la bibliothèque, des archives et du musée ni aucune synthèse sur l’histoire de cette bibliothèque au XXe siècle ne sont aujourd’hui disponibles.
Une série de notices biographiques, classées chronologiquement, des archivistes, bibliothécaires, administrateurs et directeurs de l’institution constitue le cœur de ce dossier. Elle est précédée d’une introduction historique qui doit beaucoup aux travaux des auteurs mentionnés ci-dessus pour le XVIIIe et le XIXe siècle mais qui propose aussi quelques éclairages sur l’histoire administrative de la Bibliothèque-musée de l’Opéra au XXe siècle à partir des sources conservées dans les collections propres de l’institution et à la Mission pour la gestion de la production documentaire et des archives de la Bibliothèque nationale de France. Elle est suivie d’une chronologie des archivistes, bibliothécaires, administrateurs et directeurs ainsi que d’une bibliographie sommaire et d’une compilation des principaux textes législatifs et règlementaires qui régissent l’institution jusqu’à son rattachement à la Bibliothèque nationale, en 1935.
Histoire administrative de l'institution
Depuis sa fondation en 1669 jusqu’au milieu du XIXe siècle, l’Académie d’Opéra, puis Académie de Musique (à l’origine de l’Opéra de Paris), a occupé successivement diverses salles sans qu’aucune institution ne soit officiellement chargée d’assurer une continuité dans la gestion des archives et dans la conservation des divers documents produits par l’activité du théâtre. Chaque changement de direction s’est donc accompagnée d’une liquidation ou d’une dispersion malheureuse d’archives. Lorsque l’administration de l’Opéra passe dans les attributions de la ville de Paris, en 1749, les archives suscitent un peu plus l’intérêt et elles sont déposées avec les partitions dans un des magasins de l’Opéra, rue Saint-Nicaise ; conservées hors du Palais royal, elles échappent ainsi aux incendies de 1763 et 1781.
Lallemand et les premiers copistes-bibliothécaires de l’Académie de musique
Au XVIIIe siècle et dans la première moitié du XIXe siècle, le « copiste de l’Académie » a la charge de la bibliothèque de l’Académie (au sens strict de bibliothèque musicale)[3]. Le premier de ces copistes ayant laissé son nom à la postérité est Lallemand, actif à l’Opéra dès 1738 et décédé en juin 1751. Durand puis Marvereaux lui succèdent mais c’est Jean-Baptiste Lefebvre qui, le premier, à son entrée en fonction le 1er avril 1774, porte le titre de copiste et bibliothécaire de l’Académie. De 1804 environ à 1828, le logement du bibliothécaire sert de nouveau dépôt aux partitions qui composent la bibliothèque du théâtre. En 1829, ces dernières sont déménagées d’une part dans le bureau installé pour le copiste Le Borne – une ancienne cuisine de l’Hôtel de Choiseul –, d’autre part dans un magasin sous les combles de la salle de l’Opéra, rue Le Peletier.
À la même période, c’est le secrétaire de l’administration qui remplit de fait les fonctions d’archiviste de l’Académie et prend le titre de « secrétaire archiviste »[4]. Détruites pour certaines le 30 septembre 1793 car « ayant trait à la royauté et au régime féodal », les archives sont transportées sous l’Empire dans les greniers du théâtre, rue de la Loi (actuelle rue Louvois).
Quant aux maquettes de décors et de costumes, un règlement du 23 septembre 1805 contraint décorateurs et dessinateurs de costumes à remettre leurs œuvres aux archives du théâtre. Les esquisses de décors ne sont déposées que de manière sporadique alors que la remise des dessins de costumes, placées sous la responsabilité du secrétaire général de l’Académie et du chef tailleur par un arrêté du 1er août 1809, est régulière. Les dessins du dessinateur Jean-Simon Berthélemy et de son ami Ménageot, pour la période 1797-1811, sont même restitués par les héritiers.
Sous la Restauration, le secrétaire Grandsire se signale par le soin qu’il accorde aux archives de l’Académie qui, dès 1831, sont pourtant stockées sans ordre et sans surveillance dans le magasin des quatrièmes loges de la salle Le Peletier qui accueille déjà une partie des partitions. L’État encourage pourtant l’administration de l’Opéra à classer ses archives. Le cahier des charges du 1er août 1841, concédant l'exploitation de l'Opéra à Léon Pillet et Henri Duponchel, stipule même :
Les entrepreneurs [Pillet et Duponchel] devront donner à l’administration toutes les facilités pour réunir et mettre en ordre, par les agents qu’elle choisira, tous les dessins des décors exécutés antérieurement à leur gestion, ainsi que classer et cataloguer tous les titres et papiers relatifs à l’administration de l’Opéra depuis son origine[5].
Charles Nuitter et la création des charges de bibliothécaire et d’archiviste de l’Opéra
La direction d’Alphonse Royer (1856-1862) et la réorganisation des archives
C’est finalement le directeur de l’Opéra Alphonse Royer qui, dès le début de sa direction, en 1856, prend les premières mesures de sauvegarde des archives de l’Académie et engage l’archiviste Mariau, qui porte successivement les titres de « commis aux archives » (août 1856-février 1857), d’« archiviste » (mars 1857) puis de « commis aux écritures » (jusqu’en juin 1857). En 1859, à l’occasion de la création française de Roméo et Juliette de Vincenzo Bellini, dont il traduit le livret en français[6], Charles Nuitter découvre ces archives, dépouille quelques cartons, les fait réunir dans un local au rez-de-chaussée du théâtre et propose à Alphonse Royer, vers 1860, un projet de remise en ordre qui est accepté et qu’il met en oeuvre les années suivantes[7]. Il est aidé dans la rédaction de règlements, le classement et la compilation d’inventaires par deux employés du théâtre, Joseph Bleynie (janvier 1861-avril 1862) et Frédéric Jeanniot (1er juillet 1862-18 juin 1864).
Complétant le travail des copistes-bibliothécaires qui rédigent depuis le début du XIXe siècle les inventaires des partitions dont ils ont la garde (à l’occasion notamment de la transmission de la bibliothèque à leur successeur)[8], Nuitter, bien que non musicien, récole le fonds musical de l’Opéra et constitue un fichier des ouvrages au répertoire du théâtre.
Nuitter se charge non seulement du classement des collections de l’Opéra mais s’efforce aussi de les accroître. Des achats lors de la vente de la bibliothèque théâtrale de Joseph de Filippi et l’acquisition de quelques 900 livrets d’opéras à Nestor Roqueplan, en 1861, lui permettent de créer le noyau d’une bibliothèque dramatique.
Nuitter travaille également au développement des collections iconographiques qui sont constituées essentiellement par les maquettes de costumes déposées en vertu du règlement du 23 septembre 1805. À partir de 1860, il fait photographier par Disdéri les costumes de scène des nouvelles productions et de quelques reprises.
Création des fonctions de bibliothécaire et d’archiviste (1866)
Réinstallées au rez-de-chaussée et au premier étage de l’aile gauche du théâtre, rue Drouot, les archives et la bibliothèque restent à l’étroit. Nuitter et le copiste bibliothécaire Leborne travaillent aussi dès 1861 avec Charles Garnier (qui vient de remporter le concours) pour prévoir en concertation des espaces pour la bibliothèque et les archives dans le « Nouvel Opéra ».
Plus encore que la construction d’une nouvelle salle de spectacle, c’est le changement de statut de l’Opéra qui, à la même période, est à l’origine de la création officielle d’un bibliothécaire et d’un archiviste de l’Opéra. Le décret du 22 mars 1866 réforme l’exploitation de l’Opéra qui s’apparente dès lors à une entreprise privée[9] : « Considérant qu’à la gestion d’un théâtre, même de l’ordre le plus élevé, se rattachent un très grand nombre de questions présentant un caractère industriel et commercial, et dont le réglement est en conséquence peu compatible avec les habitudes et la dignité d’une administration publique », la gestion de l’Opéra est confiée à partir du 15 avril 1866 « à un directeur-entrepreneur administrant à ses risques et périls »[10]. Par arrêté du 14 avril 1866, Émile Perrin, qui dirige l’Opéra depuis le 20 décembre 1862, est nommé directeur-entrepreneur. Un arrêté du 16 mai 1866, portant réglementation du cahier des charges du directeur de l’Opéra, institue dans ses articles 37 et 38 un bibliothécaire et un archiviste, détachés de l’autorité du directeur de l’Opéra[11] et directement placés sous la tutelle du Ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts : des garants de l’inaliénabilité et de la bonne conservation du patrimoine de l’Opéra – qui reste la propriété de l’État[12] – sont officiellement créés. Le 20 juin 1866, Charles Nuitter est confirmé dans ses fonctions d’archiviste tandis que le compositeur Ernest Reyer est nommé bibliothécaire. La fonction de bibliothécaire se sépare alors de celle de copiste[13].
Charles Nuitter met toute son énergie à accroître les collections déposées par l’Opéra par des acquisitions nombreuses et par des attributions ministérielles : attribution d’ouvrages, de partitions, d’estampes[14] et de photographies intéressant le théâtre, la musique, la danse, le costume, la décoration, l’architecture et provenant du dépôt légal ; attribution, encore, de documents conservés dans différentes collections publiques : dépôt des cartes et plans du Ministère de la marine et des colonies, Archives impériales, Bibliothèque impériale, Bibliothèque et Chalcographie du Louvre. En 1872, la collection de partitions des XVIIe et XVIIIe siècle ayant appartenu au marquis de La Salle et déposée à la Bibliothèque de la Sorbonne, est partagée entre la bibliothèque du Conservatoire et celle de l’Opéra.
Nuitter fait aussi des acquisitions de livres et de manuscrits lors de ventes publiques qu’il surveille pour revendiquer les pièces appartenant à l’Opéra qui y figurent. Il fait ainsi retirer et attribuer à la bibliothèque, en 1867, les 89 premiers numéros de la vente de la bibliothèque du copiste de l’Opéra Aimé-Ambroise Le Borne.
Nuitter fait enfin copier des pièces conservées dans d’autres dépôts : partitions conservées au Conservatoire et à la Bibliothèque impériale puis nationale, archives administratives conservées aux Archives de l’Empire puis Archives nationales, manuscrits conservés à l’Hôtel de Ville de Paris et notamment les manuscrits de Beffara sur l’histoire de l’Opéra.
Transfert de la bibliothèque et des archives au « Nouvel Opéra » (1872-1873)
Pendant le conflit franco-prussien, la bibliothèque et les archives sont transférées une première fois, de septembre 1870 à janvier 1871, au Nouvel Opéra à la demande de Nuitter et conservées dans les caves du bâtiment en cours de construction. Le transfert définitif a lieu à partir de 1872 mais n’est pas achevé lorsque la salle Le Peletier est détruite par un incendie dans la nuit du 28 au 29 octobre 1873. Hormis les parties séparées de quinze ouvrages rangés dans le foyer des musiciens, l’ensemble des archives, partitions et matériels encore conservé rue Le Peletier est sauvé et transporté au Nouvel Opéra. Les archives et la bibliothèque sont installées dans les espaces du pavillon Est prévus pour elles : un salon circulaire situé au-dessus de la rotonde dite du Glacier, une galerie attenante s’étendant sur toute la longueur du bâtiment et sept pièces. L’ameublement de ces espaces est terminé en 1875.
Pour mettre en ordre les collections, Nuitter fait embaucher en décembre 1873 le compositeur Théodore de Lajarte qui supplée, d’abord sans titre officiel, puis comme « attaché aux archives de l’Opéra » (31 décembre 1874) et comme « bibliothécaire [adjoint] » l’absence de Reyer. Il rédige le catalogue de la bibliothèque qu’il termine dès 1876[15] et s’occupe également de réorganiser le service de la copie de l’Opéra et de la bibliothèque de l’Opéra-Comique.
L'exposition universelle de 1878 et l’installation dans le Pavillon Ouest
Le règlement du 12 août 1863 « relatif aux décorations du Théâtre impérial de l’Opéra » a rappelé aux décorateurs que leurs esquisses planes et maquettes en volume de décors doivent rejoindre les collections des archives[16]. Nuitter obtient le dépôt régulier des maquettes en volume, mais pas celui des esquisses. C’est donc en suscitant les dons et en faisant des acquisition rétrospectives qu’il peut compléter le fonds. Il acquiert ainsi 438 dessins de costumes des XVIIe et XVIIIe siècle provenant des Menus-Plaisirs lors de la vente des collections du baron Taylor en 1876 et des 200 dessins du décorateurs Charles Cambon en 1877.
À la faveur de l’exposition universelle de 1878, Nuitter imagine une exposition retraçant l’histoire du théâtre depuis l’Antiquité. Il compte accroître ainsi les collections iconographiques de la bibliothèque. En outre, il souhaite cette exposition sur deux sites : au Palais de l’exposition et à l’Opéra, dans le pavillon Ouest prévu à l’origine pour l’Empereur. Les espaces dévolus aux archives et à la bibliothèque se révèlent en effet étroits, peu commodes et peu accessibles pour accueillir des lecteurs réguliers car perchés dans les hauteurs du théâtre, au niveau des troisièmes loges. Nuitter pense aussi pouvoir obtenir l’installation définitive de la bibliothèque dans les locaux du pavillon occidental réaménagés pour l’exposition.
L’exposition théâtrale a lieu au Champ de Mars et les projets de Nuitter d’extension des espaces de la bibliothèque ne peuvent donc pas se faire à cette occasion. En revanche, les documents produits pour l’exposition, et notamment les maquettes reconstituant salles et décors de théâtre, entrent dans les collections de l’institution. À cette occasion aussi, Nuitter est averti de l’existence de 420 dessins de décors et 600 dessins de costumes provenant des Menus-Plaisirs du roi qui, conservés au Mobilier national, ont été prêtés à la Commission théâtrale de l’Exposition Universelle. Il les réclame et les obtient par échange en 1879. L’année suivante, un échange complémentaire fait entrer dans les collections de la bibliothèque un recueil de costumes gravés par Henri Bonnart[17].
Constant dans son projet d’occupation du pavillon destiné par Charles Garnier à accueillir le chef de l’État, Nuitter obtient par l’intermédiaire de son ami, le sénateur Ferdinand Hérold, une entrevue auprès de Sadi Carnot, rapporteur de la commission du budget, en avril 1877, et parvient à le convaincre de l’intérêt de cette mesure[18]. Charles Garnier, hostile au projet de son ami Nuitter, diffère les travaux autant qu’il le peut et propose des contre-projets mais le ministère des Travaux publics lui demande d’exécuter les travaux en juin 1878.
L’architecte s’ingénie encore à faire traîner le projet en proposant des solutions d’ameublement léger – refusées par Nuitter – qui permettent d’envisager le retour aisé à leur destination d’origine des espaces qu’il avait conçus ou en demandant au peintre Lepneveu de peindre le plafond de la rotonde, ce qui aurait différé les travaux et consommé les crédits de mobilier… En octobre 1881, le Musée – dont la création a été projetée à la suite du succès de l’exposition théâtrale de l’Exposition Universelle de 1878 – est finalement inauguré dans l’ancien fumoir et son existence légale est consacrée par un arrêté du 10 décembre 1881 portant règlement de la bibliothèque et des archives de l’Opéra, par lequel les collections sont organisées désormais en trois sections : les archives, auxquelles est rattaché le nouveau musée ; la bibliothèque musicale ; la bibliothèque dramatique, qui prend une importance nouvelle lors de l’attribution de la bibliothèque dramatique du baron Taylor, donnée par les héritiers de ce dernier à l’État en 1883 et partagée entre la Comédie Française, le Conservatoire et l’Opéra[19].
Le 2 mars 1882, la bibliothèque installée dans le salon dit de l’impératrice, est inaugurée : cette nouvelle implantation donne une réalité matérielle à la « bibliothèque » et aux « archives » (ainsi nommées dans l’arrêté du 10 décembre 1881) que les seuls « bibliothécaire » et « archiviste » incarnaient jusqu’alors.
Charles Malherbe et l’organisation du Musée
Charles Nuitter travaille beaucoup à l’enrichissement des collections du Musée à la suite de l’exposition universelle de 1878. Quatre missions d’études en Italie, suscitées par lui et effectuées entre 1881 et 1892 par Camille du Locle, permettent notamment l’acquisition de deux tableaux peints par Francesco Battaglioli pour Farinelli. L’ouverture de la galerie du Musée entraîne les dons de dessins, de tableaux et de sculptures. Nuitter a aussi le souci de présenter au public les collections qu’il rassemble : il participe au comité d’organisation de nombreuses expositions, s’implique dans l’exposition théâtrale de l’exposition universelle de 1889 et présente en octobre 1887 une première exposition dans les locaux de la bibliothèque autour du centenaire de Don Juan[20]. Il désire enfin par testament que le tiers de sa fortune, soit plus de trois cent mille francs, « soit employé en rentes sur l’État avec affectation des revenus au service de la Bibliothèque et des Archives de l’Opéra »[21].
Malgré tout, la situation de l’institution reste précaire et ses espaces sont convoités. Ainsi, en prévision de l’Exposition Universelle de 1900, le président de la République Félix Faure exige que la salle de lecture soit convertie en salon présidentiel. Son décès, en 1899, permet de trouver une solution de compromis : le soir, moyennant de menus aménagements, le « salon de l’Impératrice » peut servir, au besoin, de salle de réception des chefs d’Etat étrangers tout en restant, de jour, la salle de lecture de la bibliothèque. Cependant, Charles Nuitter n’aurait pas supporté cette menace contre son œuvre :
La mort de M. Félix Faure suspendit l’exécution du projet ; mais celui-ci avait eu un premier contre-coup : l’excellent Nuitter, en apprenant qu’on le délogeait lui et sa bibliothèque, s’alita et mourut dans les quarante-huit heures[22].
Dès son entrée en fonction, Charles Malherbe à son tour doit faire face à une nouvelle tentative visant à réduire les emprises de la bibliothèque et du musée : profitant du décès de Nuitter, la direction de l’Opéra souhaite rendre à la galerie du musée sa fonction primitive : celle de fumoir…
Depuis longtemps les abonnés exprimaient le vœu d’avoir à leur disposition un endroit confortable où ils pussent griller une cigarette en attendant l’heure du ballet. - Un fumoir ? dit Gailhard [le directeur de l’Opéra]… Mais nous l’avons !... - Il dépêcha un ambassadeur auprès de M. Malherbe (le successeur de Nuitter) et le pria, le plus poliment du monde, de lui restituer son fumoir… M. Malherbe frémit. Une profonde stupéfaction se peignit dans ses yeux. - Rendre le fumoir… Jamais ! - Mais il vous reste le salon du chef de l’Etat, la salle des gardes. - Inutile d’insister… - Mais vous ne recevez pas trois chats par jour dans votre bibliothèque… La discussion tournait à l’aigre. M. Malherbe se haussa jusqu’à la grande éloquence. - Allez dire à votre maître que je suis ici par la volonté de M. Nuitter et que je n’en sortirai que par la force des baïonnettes ![23]
Le journaliste du Figaro pense la bataille perdue pour Malherbe, mais l’archiviste de l’Opéra parvient à renverser la situation : il organise une exposition d’autographes musicaux au palais Garnier à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900 et met le musée en ordre, ainsi que le rapporte Henri de Curzon :
Si l’on allait dire que le Musée de l’Opéra n’existe, à proprement parler, que depuis la mort de Charles Nuitter, on paraîtrait lancer un paradoxe.
Qui ne sait que le vieil et toujours jeune archiviste de l’Opéra, qui avait refusé tout traitement pour son poste, consacrait ses moindres heures, sa vie et sa fortune aussi, à enrichir ces archives, cette bibliothèque, ce musée, dont aucun théâtre au monde ne possède l’équivalent ? Qui ne sait qu’il léguait en mourant la somme fantastique de trois cent mille francs pour ces collections, ses amours, et que c’est grâce à elle que le Musée prend enfin son véritable essor ?
Il n’en reste pas moins que ce conservateur enthousiaste et d’ailleurs si affable, se montra toujours prodigieusement jaloux des richesses qu’il accumulait au profit de son musée ; que quelques initiés seuls pouvaient, de son vivant, se douter de ce que renfermaient, bien à l’abri de la poussière, du soleil et des regards d’un vulgaire public, les cartons, les portefeuilles, les caisses entassées au premier étage ou dans les combles de l’Opéra. Il y avait bien, à la suite de la bibliothèque, une petite salle noire où végétaient quelques maquettes de décors et quelques poupées oubliées ; il y avait ensuite cette longue galerie où apparaissaient, dans quelques vitrines, des autographes ou de menus souvenirs, et le long des murs quelques bustes, quelques toiles. Les vrais trésors n’étaient pas là. Ils ont tout à coup surgi comme par enchantement, à la voix et par les soins très artistiques et très curieux de l’archiviste actuel, M. Charles Malherbe, lui-même collectionneur émérite, dont les richesses en manuscrits musicaux sont connues du monde entier et qui jamais n’a perdu une occasion d’en faire jouir le grand public. Dessins précieux, affiches rarissimes, maquettes originales, sans vie quand elles étaient pliées et si suggestives une fois rajustées et collées, costumes, sans signification quand ils gisaient dans les tiroirs et si instructifs une fois animés par des mannequins… tout a reparu – ou du moins une sélection, mais sans doute renouvelable. – et aussi bien d’autres œuvres d’art, de ces souvenirs, portraits ou reliques, qui affluent de toutes parts dès que les donateurs peuvent compter sur une place honorable.
En sorte que si Charles Nuitter reste bien le 'fondateur' du musée de l’Opéra, Charles Malherbe en est l’'organisateur' et c’est une galerie toute nouvelle, un musée à peu près inconnu qui va être prochainement inauguré et ouvert par ses soins au public[24].
Antoine Banès et la création de la fonction d’administrateur
À la mort de Charles Malherbe, Antoine Banès, qui occupe les fonctions d’archiviste, est nommé « administrateur » à compter du 1er janvier 1912 par un arrêté du 30 décembre 1911[25]. Un arrêté du 5 novembre 1912 fixant le règlement de la bibliothèque, des archives et du musée de l’Opéra[26] ainsi que le cahier des charges du nouveau directeur de l’Opéra, Jacques Rouché – arrêté le 25 novembre 1913[27] –, entérinent cette nouvelle fonction.
L’administrateur, en vertu du règlement du 5 novembre 1912, est plus particulièrement chargé des collections du Musée : « C’est à l’Administrateur qu’il appartient d’assurer la conservation et le classement des collections composant le Musée »[28]. À la suite du legs à la bibliothèque de l’Opéra des manuscrits et objets ayant appartenu à Jules Massenet, en 1917, Antoine Banès crée un « musée Massenet […] au fond de la galerie du musée de l’Opéra »[29]. Il poursuit aussi le travail de Malherbe, décédé sans avoir pu fait paraître le « catalogue spécial, descriptif et illustré » du musée qu’il souhaitait publier[30]. Banès rédige donc un Guide à travers la Bibliothèque, les Archives et le Musée de l’Opéra à l’usage du personnel, laissé à l’état de manuscrit[31] ; mais c’est son successeur, Charles Bouvet, qui donne une nouvelle impulsion au musée, qui dès son entrée en fonction organise expositions et concerts[32], publie un inventaire sommaire du musée[33] et suscite les dons[34].
Évolution du statut de la Bibliothèque et rattachement à la Bibliothèque nationale
La question des moyens nécessaires au bon fonctionnement de l’institution a été posée dès l’origine : salaire du bibliothécaire, de l’archiviste et de leurs auxiliaires, crédits d’acquisition et de reliure mais aussi frais de chauffage, d’éclairage et de nettoyage. Le financement de ces frais donne lieu à négociation à chaque changement de directeur à la tête de l’Opéra, l’installation de la bibliothèque dans le pavillon Ouest entraînant, à partir de 1882, de nouvelles dépenses.
Malgré le cadre réglementaire fixé par le cahier des charges des directeurs qui établit, jusqu’en 1879, que bibliothécaire et archiviste sont payés « sur les fonds de la subvention d’État » mais qui, à partir de 1879, institue qu’ils seraient payés par le directeur de l’Opéra, tout comme les employés des archives (à partir de 1879), le chauffage, le nettoyage (à partir de 1884), l’éclairage, le balayage et le nettoyage des vitres (à partir de 1913) de la bibliothèque, des archives et du musée, les relations avec l’administration de l’Opéra ne sont pas sans heurts : en 1885, cette dernière décide de ne plus chauffer provisoirement les locaux des archives ; pendant l’hiver 1891, il est décidé de privilégier le chauffage des services du théâtre au détriment de la Bibliothèque[35].
L’ouverture d’une salle de lecture publique a conduit, en outre, au recrutement de personnel supplémentaire[36] et le rapporteur du budget des Beaux-Arts, en 1887, ne se prive pas de dire :
L’administration de l’Opéra subit encore les frais d’une bibliothèque publique en ce qui concerne le chauffage, le balayage et le paiement d’employés dont quelques-uns pourraient être utiles au public (si le public y venait), mais qui sont absolument inutiles à la direction[37].
L’institution trouve pourtant dans son premier archiviste son premier mécène. Dès l’origine, Nuitter a renoncé à sa rémunération et lorsqu’il songe à sa succession, son choix se porte sur Charles Malherbe, certes en raison de son goût pour la collection, mais aussi parce que ses moyens lui permettent d’exercer des fonctions à titre honorifique. Devenu seul gestionnaire de la fortune familiale à la mort de son père, en 1875, Nuitter finance une grande part des acquisitions de la bibliothèque et des archives sur ses biens propres : les archives de l’Opéra-Comique de la salle Ventadour en 1879, la collection de livrets de Ludovico Silvestri en 1883, un recueil de 106 costumes de Boquet en 1897, la correspondance entre Verdi et les frères Escudier en 1898[38]...
En même temps que la bibliothèque, les archives et le musée sont pourvus d’un chef unique – « l’administrateur » –, la situation matérielle de l’institution se détériore et la presse musicale s’en fait l’écho. Dès 1920, dans un article publié dans Le Courrier musical sur « les bibliothèques musicales », le musicologue Jean Chantavoine déplore « les conditions déplorables qui sont faites à nos recherches, non pas même les plus minutieuses, mais les plus élémentaires, par la dispersion des bibliothèques musicales à Paris, les pratiques surannées de leur fonctionnement, les lacunes de leurs fonds, etc. ». Il réclame donc la « fusion » de la bibliothèque du Conservatoire, de la bibliothèque de l’Opéra et de la Bibliothèque nationale, qui dépendent du même ministère, afin de dresser « un inventaire sérieux et un catalogue pratique » des collections de ces trois institutions et d’utiliser au mieux les crédits consentis[39].
La réduction des moyens consentis à la bibliothèque de l’Opéra et à celle du Conservatoire dans les années qui suivent participent à une nouvelle dégradation de la situation que regrette Jean Chantavoine. Deux décrets du 7 octobre 1926 et du 18 octobre 1927 réduisent ainsi, respectivement, le personnel de la bibliothèque du Conservatoire de 12 à 8 personnes et le personnel de la bibliothèque et du musée de l’Opéra de 6 à quatre personnes.
Un nouveau règlement de la bibliothèque, des archives et du musée de l’Opéra, modifiant celui de 1912, est établi par l’arrêté du 4 septembre 1931 : il prend en compte dans son article 6 la nouvelle situation et définit les tâches de l’administrateur comme chef de l’institution mais aussi comme archiviste et bibliothécaire[40]. En revanche, son rôle de responsable du musée est désormais passé sous silence même si ces collections, implicitement, dépendent toujours directement de lui[41].
Un décret du 26 février 1935, pris en application de la loi de finances du 28 février 1934, réduit le personnel total des deux bibliothèques à « un seul fonctionnaire technique : l’administrateur de la Bibliothèque de l’Opéra chargé des deux établissements » assisté d’un secrétaire (au Conservatoire), un commis et deux gardiens (à l’Opéra)[42].
Le décret de 1935 et la fusion des bibliothèques musicales
La requête des musicologues est entendue et l’inspecteur général des bibliothèques, Pol Neveux, est chargé de l’instruction du dossier. En juin 1931, il préside une commission qui siège à la Direction générale des Beaux-Arts et estime « qu’il serait désirable d’envisager en effet la réunion complète de ces trois fonds en un seul qui serait rattaché à la Réunion des bibliothèques nationales, et qui pourrait même former un département de la Bibliothèque nationale »[43]. Destinée à rejoindre la Bibliothèque nationale, la bibliothèque de l’Opéra n’a plus vocation à avoir – comme par le passé – de compétences archivistiques et, en exécution d’une décision de Pol Neveux, la plus grande part des archives administratives de l’Opéra qu’elle conserve est transférée aux Archives nationales en 1932. Par ailleurs, au cours de l’été 1932, en prévision de la fusion et grâce à un crédit annuel de 75.000 francs, Pol Neveux constitue une équipe de musicologues sous la conduite de bibliothécaires[44] pour dresser le catalogue des bibliothèques musicales, et plus particulièrement des fonds musicaux du Conservatoire[45].
Le 21 août 1935, la commission des économies et de réorganisation des services du ministère de l’Éducation nationale est saisie du projet par une note sur « la fusion des bibliothèques musicales »[46]. Le 30 octobre 1935, le « décret-loi relatif à la fusion des bibliothèques musicales » est promulgué. La bibliothèque de l’Opéra ne dépend plus directement de l’administration centrale. Bon nombre de musicologues ont réclamé la concentration des ressources documentaires parisiennes en un seul lieu et sous une seule gestion. Les pouvoirs publics ont répondu à cette requête en décidant de mutualiser les crédits de bibliothèques aux missions voisines et de réunir à la Bibliothèque nationale au sein d’un futur département de la musique la bibliothèque du Conservatoire national de musique et d’art dramatique et celle de l’Opéra. Jacques-Gabriel Prod’homme, qui est administrateur de la bibliothèque de l’Opéra et qui a pris la succession d’Henri Expert à la tête de la bibliothèque du Conservatoire depuis le 1er janvier 1934[47], est nommé « administrateur des bibliothèques musicales » avec autorité sur les bibliothèques et musées musicaux faisant partie de la Bibliothèque nationale.
Même si le rapport au président de la République motivant la promulgation du décret envisage de « réunir dans un même local l’ensemble des collections [...] dans des constructions à élever près de la bibliothèque de l’Arsenal »[48] et rapprocher ainsi les collections musicales de la collection Rondel[49], la « construction d’un bâtiment sur l’emplacement de l’immeuble de la Place Louvois » pour une « bibliothèque musicale » est examinée et évaluée dès le 19 novembre 1935[50].
La situation difficile dans laquelle se trouvent la bibliothèque de l’Opéra et celle du Conservatoire n’est pas résolue par le décret de 1935 : la fusion n’a pas été accompagnée d’une augmentation sensible des crédits et du personnel attribués à la Bibliothèque nationale[51] ; les moyens exceptionnels consentis pour accompagner la fusion des bibliothèques musicales avec un travail sur les catalogues ont même été divisés par deux[52]. Une note du 12 février 1936 relative au budget de 1937 des bibliothèques musicales expose aussi que, « dans leur situation actuelle, les deux bibliothèques musicales sont pratiquement inutilisables »[53].
Une note du 24 février 1936 sur les « Bibliothèques musicales » se fait d’ailleurs l’écho de réserves formulées à la Chambre quant à l’application du décret du 30 octobre 1935 : « Dans son rapport pour son budget des Beaux arts au nom de la Commission des finances de la chambre des Députés, M. Georges Monnet à propos du chapitre 29, sans examiner dans son ensemble la question, a cru devoir indiquer que la mise en pratique de la mesure prise le 30 octobre appelait les plus « expresses réserves » »[54].
En accord avec les musicologues, et notamment le Conseil d’administration de la Société française de musicologie qui s’est exprimé à ce sujet, il est entendu que l’application du décret de 1935 doit nécessairement se faire par étapes. L’achèvement et la fusion des catalogues ainsi que la coordination dans les acquisitions[55] constitueraient la première. Le rattachement des personnels de l’Opéra et du Conservatoire au personnel des Bibliothèques nationales est prévu dans un second temps, dans le cadre du budget de 1938[56].
Pour mener les travaux sur le catalogue, des ressources spéciales sont mises à disposition sur les fonds de Grands Travaux et par l’Entr’aide des Travailleurs intellectuels : elles permettent de poursuivre l’inventaire et la préparation du catalogue des fonds de musique ancienne conservés au département des Imprimés[57]. Afin d’accroître les moyens de fonctionnement des bibliothèques musicales et d’accélérer les travaux sur le catalogue, l’administration de la Bibliothèque nationale essaie d’obtenir des subventions des services de Radiodiffusion et des théâtres nationaux.
Dans une note au ministre des P.T.T. du 6 mars 1936, l’administrateur expose que « Les services de la Radiodiffusion ne disposent à l’heure actuelle que d’un matériel très insuffisant pour la préparation des émissions dramatiques aussi bien que des émissions musicales. Ils se trouvent ainsi dans l’obligation de faire appel aux bibliothèques, et avant tout aux fonds spéciaux des Bibliothèques nationales ». Il demande aussi, sur trois ans, une subvention annuelle de 150.000 francs « inscrit[e] au chapitre des bibliothèques théâtrales et musicales » pour dresser le catalogue de la collection Rondel de l’Arsenal et des fonds musicaux de la bibliothèque du Conservatoire et de la bibliothèque de l’Opéra.
La demande n’a pas de suites et la Bibliothèque nationale cherche à impliquer les théâtres nationaux, et l’Opéra au premier rang de ceux-ci, dans le financement des bibliothèques musicales.
La création de la RTLN et les relations nouvelles avec l’Opéra
La situation de la bibliothèque de l’Opéra vis-à-vis du théâtre dont elle conserve le patrimoine a beaucoup évolué : les conditions qui ont motivé la création de la bibliothèque et des archives de l’Opéra en 1866 se sont évanouies avec la fin du système du directeur-entrepreneur et la création de la Réunion des Théâtres Lyriques Nationaux (RTLN) par la loi du 14 janvier 1939 (qui prend effet dès le premier janvier)[58]. Ni la loi de 1939, ni aucun de ses décrets d’application (ni aucun texte législatif ou réglementaire ultérieur modifiant le statut de l’Opéra de Paris), ne viennent redéfinir quelles missions patrimoniales incombent à la bibliothèque, rattachée désormais à la Bibliothèque nationale, et à l’Opéra de Paris, devenu établissement public :
Il ressort […] que le service de la Bibliothèque, des Archives et du Musée a été considéré de tout temps, au même titre que les autres services du théâtre. Le fonds musical, indispensable pour l’exécution du répertoire tant ancien que moderne, les maquettes de décors, les dessins de costumes, etc. au même titre que les costumes, les décors mêmes, propriété de l’État à la fin de chaque direction ou période de direction, restent à la disposition du théâtre pour une exploitation régulière.
Il faut remarquer néanmoins que le cahier des charges de 1933 (art. 19 à 21 notamment) passe sous silence les obligations financières imposées aux directions antérieures par les cahiers de charges rédigés depuis la construction du Nouvel Opéra.
Cette innovation, regrettable sans doute, est contraire à une tradition séculaire qui tirait sa justification de l’objet même de l’Académie nationale de musique[59].
Alors que le projet de RTLN est en cours d’instruction, une note émanant de la Bibliothèque nationale, est rédigée le 24 décembre 1937 à l’attention du ministre de l’Éducation nationale afin de lui exposer « la situation difficile des Bibliothèques musicales (Conservatoire, Opéra) et de la Bibliothèque théâtrale (fonds Rondel de l’Arsenal). Par suite de l’extrême faiblesse des crédits et de la réduction ininterrompue du personnel, ces établissements, dont la richesse est partout reconnue, sont hors d’état de rendre les services que les musiciens, les historiens de la musique et du théâtre, les metteurs en scène, les artistes de tout genre sont en droit d’attendre d’eux »[60]. La note n’est pas envoyée mais un aide-mémoire est remis à Jean Cassou, membre du cabinet de Jean Zay. Le ministre accepte « le principe d’une contribution des théâtres aux frais des bibliothèques, sous forme d’un prélèvement de un pour cent de la subvention versée par l’État à la Réunion des théâtres lyriques nationaux ». Dès l’adoption par le Sénat, lors de sa séance du 27 décembre 1938, du projet de loi créant la RTLN, la Bibliothèque nationale rappelle au cabinet l’accord ministériel par une note du 30 décembre 1938. Un projet de décision ministérielle est rédigé mais ne voit jamais le jour :
Le Ministre de l’Éducation nationale à Monsieur le Directeur général des Beaux-Arts.
Désirant mettre fin à la situation difficile des bibliothèques musicales et théâtrales (bibliothèque du Conservatoire et de l’Opéra, fonds musicaux de la Bibliothèque nationale, fonds Rondel de la Bibliothèque de l’Arsenal) et considérant les services qu’elles rendent et sont appelées à rendre davantage à l’art dramatique, j’ai décidé de faire participer les théâtres nationaux, qui vont disposer de ressources très importantes, aux frais de ces établissements. Dans les dispositions que vous allez avoir à me propose en vue de l’application de la loi que le Sénat vient d’adopter, je vous prie en conséquence de bien vouloir tenir compte de cette décision. Il conviendra que vous invitiez les directeurs de théâtres à faire abandon de un pour cent de la subvention de l’État au profit des bibliothèques musicales et théâtrales. Cette contribution sera versée à la réunion des Bibliothèques nationales qui a l’administration de ces établissements[61].
À défaut de pouvoir bénéficier d’une subvention du théâtre, il importe de montrer à l’Opéra que la Bibliothèque reste l’institution de conservation de son patrimoine, et notamment de l’iconographie théâtrale. Le 9 janvier 1939, quelques jours seulement après la création officielle de la RTLN, Jean Cordey demande à l’administrateur général de la Bibliothèque nationale s’il accepte « pour bien marquer les services que les bibliothèques musicales rendent et sont appelées à rendre aux théâtres lyriques […] d’écrire une lettre à M. Rouché[62] et à M. Mariotte[63] pour leur proposer officiellement de recueillir dans l’un des locaux de la bibliothèque de l’Opéra les archives et les éléments divers (en particulier les maquettes de décors et les dessins de costumes) que l’Opéra-Comique a grand peine à conserver, faute de place »[64].
Les difficultés d’application du décret de 1935
Le départ à la retraite, prévu le 30 septembre 1937, de l’« administrateur des bibliothèque musicales » Jacques-Gabriel Prod’homme[65], pousse l’administration de la Bibliothèque nationale à procéder à la deuxième étape de l’application du décret de 1935 : le rattachement des personnels de l’Opéra et du Conservatoire au personnel des Bibliothèques nationales. Le 3 juillet 1937, le président de la Société française de musicologie, Amédée Gastoué – qui est chargé par ailleurs du classement du fonds musical de la Bibliothèque de l’Opéra – a adressé ses remerciements renouvelés à l’Administrateur général pour avoir obtenu le rattachement des bibliothèques du Conservatoire et de l’Opéra à la Bibliothèque nationale. Il lui conseille de profiter du départ à la retraite de J.-G. Prod’homme pour supprimer les postes propres à ces deux bibliothèques et les remplacer, dans chacune d’elles, par un bibliothécaire et un « aide » dans la perspective d’une centralisation, d’une simplification et d’une unification des services qui offrirait une plus grande aisance financière.
L’Administrateur répond le 24 août que ces suggestions lui paraissent « particulièrement importantes » et qu’il s’en est « inspiré dans la préparation du budget de 1938 ». Il souhaite, en effet, procéder à la suppression des « emplois anciens » des bibliothèques musicales par voie budgétaire et a adressé une proposition en ce sens à la direction de l’Enseignement supérieur, le 5 août. À l’appui de sa demande, il souligne :
Le titre d’Administrateur des Bibliothèques du Conservatoire et de l’Opéra ne correspond à aucun emploi dans les Bibliothèques nationales ; son traitement est inférieur à celui des bibliothécaires. L’appellation elle-même est impropre en ce sens que les Bibliothèques musicales sont gérées directement par l’Administration de la Bibliothèque nationale.
D’autre part, il importe d’organiser pratiquement le rattachement des Bibliothèques musicales à la Bibliothèque nationale, sans aucune création d’emploi.
Je compte le faire en chargeant l’un des conservateurs-adjoints du Département des Imprimés d’adapter l’administration de ces établissements aux règles de la Bibliothèque nationale, et en particulier de coordonner les acquisitions[66] .
Les circonstances sont contraires aux volontés de l’administration de la Bibliothèque nationale : une erreur de transmission empêche l’inscription de la réforme au budget de 1938 et le Président de Conseil ne permet d’inscrire aucune création ou transformation d’emploi au budget de 1939[67].
La Bibliothèque de l’Opéra pendant la Deuxième Guerre mondiale
Protection, regroupement et inventaire des collections
Les réformes souhaitées par l’administration de la Bibliothèque nationale pour une meilleure intégration des bibliothèques musicales au sein de l’établissement sont ajournées par la guerre[68]. D’août à octobre 1939, une partie des collections de la Bibliothèque de l’Opéra, contenue dans 43 caisses, est transportée par mesure de sécurité au château d’Ussé[69] tandis que sept caisses d’objets d’art appartenant aux collections du musée sont adressées le 1er octobre 1939 au château de Trévarez, dans le Finistère[70].
Jean Cordey s’occupe de faire revenir les 31 caisses de documents entreposées à Ussé entre novembre 1940 et juin 1941. Les objets abrités au château de Trévarez ne reviennent à Paris qu’en mai 1942 même si dès décembre 1941, les forces d’Occupation ont demandé leur évacuation[71].
Jean Cordey, qui a demandé à l’administrateur général le 9 janvier 1939 « de continuer [...] la préparation du regroupement des collections musicales avec le Conservatoire, et non musicales avec les bibliothèques nationales de Paris »[72], tente de remédier à l’exiguïté et à l’encombrement des magasins en s’attachant à classer et à ranger méthodiquement les collections mais aussi en faisant transférer aux Imprimés, aux Estampes, aux Monnaies et Médailles, à la Mazarine et à l’Arsenal des ouvrages et des périodiques « qui n’ont rien à faire à l’Opéra », en organisant des échanges avec des libraires et en faisant déposer une collection d’instruments exotiques au Musée de l’Homme[73]. Officiellement mis à la retraite le 16 octobre 1941, Jean Cordey fait dès le 28 novembre 1941 la demande de pouvoir continuer à travailler au classement des collections artistiques et au catalogue du musée (auquel il travaille pendant les deux années suivantes)[74].
La création du Département de la musique
La nouvelle administration de l’établissement mise en place par le régime de Vichy décide de reprendre en main les bibliothèques musicales et place à leur tête Guillaume de Van. Le 5 janvier 1942, l’administrateur général de la Bibliothèque nationale, Bernard Faÿ, décide que « M. Guillaume de Van, chargé de la direction technique des catalogues musicaux se mettra en rapport avec M. Cordey et recevra de lui toutes indications propres à lui permettre d’assurer techniquement le fonctionnement de la bibliothèque [de l’Opéra]. La direction administrative de celle-ci sera assurée directement par le secrétariat de la Bibliothèque nationale »[75].
L’administration générale de la Bibliothèque nationale met fin aux vestiges légaux du régime de la bibliothèque de l’Opéra antérieur à 1935. La loi du 7 mars 1942 relative à la réorganisation de la Réunion des bibliothèques nationales met à la disposition de la Bibliothèque nationale, par ses articles 2 et 3, un personnel nouveau et nombreux et rend possible la création d’un « département de musique » mais n’unifie pas encore le personnel puisqu’elle ne prononce pas la suppression des anciens emplois des bibliothèques musicales de l’Opéra et du Conservatoire[76]. Un décret élaboré en avril 1942 doit créer officiellement un « département de musique » à la Bibliothèque nationale et supprimer les emplois « d’administrateur des bibliothèques musicales, de secrétaire de la bibliothèque du Conservatoire et de commis de la Bibliothèque de l’Opéra »[77] :
Nous, Maréchal de France, chef de l’État Français,
vu le décret du 30 octobre 1935,
vu la loi du 7 mars 1942, sur le rapport du Ministre Secrétaire d’État à l’Éducation Nationale et à la Jeunesse,
décrétons :
Art. 1° - Les bibliothèques musicales de l’Opéra et du Conservatoire national de musique et d’art dramatique, les fonds musicaux conservés dans les divers départements et établissements placés sous l’autorité de l’Administrateur Général de la Bibliothèque Nationale, seront groupés en un département de musique.
Art. 2° - Les emplois de conservateur, conservateurs-adjoints, bibliothécaires du département de la musique sont compris dans les effectifs du personnel des bibliothèques nationales de Paris.
Art. 3° - Les emplois d’administrateur des bibliothèques musicales, de secrétaire de la bibliothèque du Conservatoire et de commis de la Bibliothèque de l’Opéra sont supprimés.
Art. 4° - Les frais de matériel occasionnés par le fonctionnement du département de la musique sont inscrits aux différents chapitres du budget de la Réunion des bibliothèques nationales.
Art. 5° - Est autorisé par voie de mise en dépôt temporaire et permanent tout transfert de collection nécessaire à la conservation, à l’entretien, au regroupement et à la spécialisation des différents fonds musicaux.
Art. 6° - Le Secrétaire Général aux Beaux-Arts et l’Administrateur Général de la réunion des Bibliothèques Nationales sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Journal Officiel.
Le décret n’est jamais promulgué mais la suppression est décidée dans le cadre du budget de l’exercice 1943[78] tandis que le décret du 30 juillet 1942 fixant les cadres du personnel de la Réunion des bibliothèques nationales de Paris officialise l’existence du département de la musique à compter du 16 mars 1942[79]. Le nouveau département est inauguré le 1er juin 1942[80].
Guillaume de Van prend la tête du nouveau département[81] tandis que la bibliothèque de l’Opéra est placée sous la responsabilité de Denise Launay de janvier à décembre 1942[82].
Les malheurs de l’Occupation
La période pendant laquelle Denise Launay est chargée de la bibliothèque coïncide avec la mise en place des mesures à caractère antisémite tant à l’encontre des personnes que des œuvres. Le 9 juillet, une note de service de l’administrateur général Bernard Faÿ stipule que « MM. Les conservateurs et chefs de service voudront bien réserver soit une table spéciale, isolée, soit, de préférence, une pièce à l’écart des locaux fréquentés par les autres lecteurs, pour y placer les juifs porteurs de l’étoile jaune »[83]. Le 20 octobre 1942, c’était une note du conservateur en chef du département de la musique, Guillaume de Van, qui établit qu’« En application d’une circulaire émanant des autorités d’occupation, il est désormais interdit de communiquer aux lecteurs, sauf sur autorisation de Monsieur l’Administrateur général de la Bibliothèque nationale, les ouvrages des catégories suivantes : 1. toute musique d’un auteur juif ainsi que les livres auxquels les juifs ont collaboré ; 2. toute biographie même rédigée par un aryen consacré à un juif ; 3. tous ouvrages traduits de l’anglais »[84].
Une série de scandales a lieu à la bibliothèque à cette période : organisation d’un tripot parmi les membres du personnel, vols de livres, d’estampes, de dessins, de tableaux (dont un Corot, La pergola des moines, appartenant à Émile Henriot) et de costumes appartenant au théâtre. Totalement étrangère à ces délits, Denise Launay est pourtant tenue responsable de cette situation et son peu d’aptitude à l’encadrement est stigmatisé. La situation est en fait plus complexe : Guillaume de Van ne cache pas le peu d’estime dans lequel il tient Denise Launay et pense, avant même la constatation des désordres, mettre fin à ses fonctions de responsable de la bibliothèque de l’Opéra au 1er janvier 1943. Le rapport à l’administrateur du 6 décembre 1942 par lequel il dit avoir décidé, pour faute professionnelle de la plus haute gravité, du remplacement immédiat de Denise Launay par Annette Dieudonné, ajoute à l’encontre de la première : « Je ne peux pas non plus me fier à elle pour l’observance des consignes les plus formels (sic) de l’administration ; car, malgré la circulaire concernant les livres juifs, non seulement elle continue à en communiquer, mais elle en recommande à ceux qui viennent chercher une bibliographie »[85]. Guillaume de Van annonce également qu’il congédie toutes les équipes d’étudiants qui travaillent à la bibliothèque et qu’il procède à une redistribution du personnel affecté à cette bibliothèque[86].
En 1946, dans une « note sur les affaires de vol dans les bibliothèques musicales en 1942 », Jean Cordey donne une toute autre version des événements de cette époque :
Il n’y a dans les archives du département de la musique aucun texte relatif à ces affaires, qui ont été traitées avec une extrême discrétion par MM. Fay et de Van, à l’exclusion de toute autre personne du département.
Les collaborateurs présents en 1942 que j’ai interrogés, n’ont eu connaissance des méfaits causés, que par les propos d’une femme de ménage [...] qui en fut témoin : vol d’estampes, parties de poker dans des locaux annexes de la bibliothèque de l’Opéra, etc. Les bibliothécaires n’ont donc été renseignés que par oui dire.
Personnellement j’ai eu l’occasion de constater l’extrême brutalité de l’équipe des soi-disants étudiants introduits par M. de Van dans son département, et pour laquelle il manifestait une sympathie toute particulière. J’ai noté les dégâts que cette équipe a causés dans les dépendances du musée : deux bustes de plâtre mutilés (nez cassés), une statue de plâtre abîmée (doigt cassé) ; un portrait a les yeux crevés, un dossier de fauteuil a été cassé, un tabouret de piano et une chaise démolis. La presque totalité des dessins de costumes pour Sylvia, par M. Dethomas, a disparu bien qu’encadrés et estampillés [...] Il me semble que pour avoir des précisions plus détaillées sur les vols de 1942, il y aurait lieu de recourir aux interrogatoires de la commission d’épuration. » [87].
Une apostille de Thérèse Kleindienst du 7 janvier 1946 ajoute cependant : « Il n’a pas été fait mention de cette affaire dans les procès-verbaux de la Commission d’épuration car le grief n’a pas été retenu : il est impossible d’établir une responsabilité quelconque de M. de Van à ce sujet ». En revanche, une lettre tapuscrite du 18 décembre 1942, sans auteur ni destinataire [certainement Guillaume de Van] clairement désignés, attestent d’une volonté de sélection manifestement antisémite des pièces présentées dans le musée :
Monsieur,
J’ai fait la visite du musée que vous m’avez demandée. Voici la liste des objets qui sont je pense à éliminer :
Rosine Bloch. Buste marbre
Ed. Colonne. Id.
Meyerber (sic). Buste terre cuite, médaillon, habit d’académicien
Lucienne Breval. Buste, portrait
Halevy. Un jeton d’entrée. Maquette de La Juive
Voulez-vous bien me dire si vous êtes d’accord.
D’autre part, y-a-t-il lieu d’éliminer ce qui a trait à
Litolf
Reyer
Gabrielle Krauss
Herold
Vestris
Je vous remercie
Bien sincèrement vôtre[88]
Il ne semble pas faire de doute que la personnalité de Denise Launay était incompatible avec celle de Guillaume de Van et que les vols et désordres de 1942, dont les responsabilités sont difficiles à établir de façon certaine, offrent en tout cas un bon prétexte pour remplacer un chef de service qui n’applique pas les consignes à caractère antisémite qu’on lui donne. Denise Launay n’est cependant pas révoquée définitivement, comme le réclame Guillaume de Van, mais affectée au service de l’Inventaire. Elle est remplacée par Annette Dieudonné de décembre 1942 à décembre 1943 puis par André Ménétrat qui dirige le service dès la fin du mois de décembre 1943 mais n’en est officiellement chargé qu’à partir du 1er janvier 1944.
Création d’une nouvelle dénomination : la « Bibliothèque-musée de l’Opéra »
Jusqu’en 1952, l’institution est désignée par différentes appellations[89] avant d’adopter sa dénominations actuelle de « Bibliothèque-musée de l’Opéra »[90] à la suite de l’entrée dans ses collections du fonds des Archives internationales de la danse (AID)[91].
En 1931, Rolf de Maré, qui a fondé et dirigé les Ballets suédois entre 1920 et 1925, décide de créer les AID. Cette association a pour but la promotion de la danse par la constitution d’une bibliothèque, d’un musée, d’une collection d’estampes et de photographies, par l’organisation d’expositions, de conférences et de concours, par la collecte mondiale de documents et de témoignages sur le folklore et les danses nationales. La Seconde guerre mondiale marque la fin de l’activité des AID et Rolf de Maré décide de les dissoudre. Le 1er janvier 1952, le fonds des AID, comprenant notamment la bibliothèque, la plupart des objets du musée, les estampes, les photographies, les collections ethnographiques, entrent dans les collections de la Bibliothèque de l’Opéra. Rolf de Maré souhaite que le fonds qu’il a donné conserve son intégrité au sein des collections de la bibliothèque de l’Opéra, dispose de locaux particuliers et de l’appellation propre « Bibliothèque-musée de la danse » qui est opposée à celle de « Bibliothèque-musée de l’opéra » pour désigner le fonds général de la Bibliothèque. Cette partition thématique se révèle scientifiquement et pratiquement peu cohérente et les travaux nécessaires à la réalisation du projet de Rolf de Maré d’un musée de la danse dans l’Opéra n’ont jamais pu être exécutés. Les collections provenant des AID sont donc fondues dans celles de la « Bibliothèque-musée de l’Opéra » qui conserve depuis ce nom et popularise la dénomination de « Bibliothèque-musée » adoptée depuis par d’autres institutions.
Les travaux de rénovation des espaces publics
L’entrée du fonds des AID a permis à la Bibliothèque-musée de l’Opéra de renforcer sa position dans le palais Garnier en acquérant de nouveaux espaces d’exposition et de magasins[92]. Pourtant, la présence de cette institution patrimoniale dans le théâtre est régulièrement remise en cause : il serait « imprudent de conserver dans un théâtre des fonds rares et irremplaçables » selon le chef des services administratifs de l’Opéra, René Gadave[93]. Le plus souvent, cependant, ce n’est pas la sécurité des collections qui sert d’argument, mais la nécessité pour l’administration et le fonctionnement du théâtre de pouvoir bénéficier de tout l’espace du palais Garnier. C’est ce dont témoignent, en 1968, les propositions du rapport Vilar[94] en réponse à la question : « Comment trouver dans le vieil édifice de Garnier les surfaces qu'exigent les préoccupations nouvelles que nous venons de définir ? »
Nous ne proposons donc, que le départ de services qui - ou bien sont totalement étrangers à l'Opéra - ou bien peuvent sans inconvénient majeur être relogé [sic.] hors de ses environs immédiats. En voici la liste : [...]
- Bibliothèque.
Il y a tout intérêt à regrouper les documents qu'elle contient avec ceux de la Bibliothèque du Conservatoire de Musique, afin de constituer une grande bibliothèque musicale unique.
360 m2
- Les musées.
Il s'agit aussi bien du musée situé aux environs de la bibliothèque que du musée Charles Garnier, situé dans la rotonde côté rue Halévy.
275 m2
150 m2
La Bibliothèque-musée de l’Opéra réussit finalement à se maintenir dans le théâtre dont elle conserve le patrimoine et entame une importante mue en 1988 : le mécène privé Louis Vuitton donne 8 millions de francs pour engager des travaux de rénovation des espaces publics de la bibliothèque et du musée. Le projet de nouveau musée, qui bénéficie d’un crédit exceptionnel du Ministère de la Culture de 17 millions de francs, est confié à Jean-Loup Roubert, architecte en chef de l’Opéra, et à Richard Peduzzi, scénographe. Les espaces complètement réaménagés sont rouverts en janvier 1992 : les locaux réservés à la bibliothèque sont isolés du reste des espaces « afin d’offrir tout le calme nécessaire aux lecteurs », la salle de lecture est dotée d’un mobilier nouveau, les espaces de magasins situés dans la partie publique du théâtre et la « galerie des guignols », dessinés par Charles Garnier, sont maintenus dans leur état du XIXe siècle alors qu’une galerie d’exposition permanente aux cimaises de verre et d’acier et un espace d’expositions temporaires sont créés[95].
L’ancien musée, décrit une quarantaine d’années plus tôt par Jean Cordey[96] n’est plus : la plupart des œuvres exposées regagnent les magasins et les pieux souvenirs des compositeurs, des chanteurs et des danseurs du palais Garnier sont remplacés, dans la galerie permanente, par une sélection d’œuvres iconographiques sur la danse, l’architecture du théâtre et sur le décor. Des expositions à caractère monographique (Les Ballets russes, Les Ballets suédois, Guillaume Tell, Charles Gounod, Mireille et l’opéra) ou thématique (Voyages d’opéra, Jardins d’opéra, Rouge : des costumes de scène vus par Christian Lacroix, Image(s) de la danse) permettent désormais de présenter à un large public, selon un rythme compatible avec les contraintes de bonne conservation, les pièces les plus remarquables des collections de la Bibliothèque-musée de l’Opéra.
Notices biographiques des bibliothécaires, archivistes, administrateurs et directeurs
JEAN-BAPTISTE LEFEBVRE (Mareuille, Aisne, 1738 + Paris 1814 ?)
Chef de la copie et bibliothécaire de 1774 à 1814
Jean-Baptiste-François-Augustin Lefebvre succède à Marvereaux, le 1er avril 1774, comme copiste et bibliothécaire de l’Académie royale de musique. Son fils François-Charlemagne lui succède en novembre 1814.
Bibliographie : Théodore de Lajarte. Bibliothèque musicale du théâtre de l’Opéra : catalogue historique, chronologique, anecdotique. Paris : librairie des bibliophiles, 1878 (réimpr. Hildesheim : G. Olms Verlag, 1969), vol. 1, p. 4.
FRANÇOIS-CHARLEMAGNE LEFEBVRE, FILS (Paris, 10 avril 1775 + Paris, 23 mai 1839)
Chef de la copie et bibliothécaire de 1814 à 1829
Fils de Jean-Baptiste Lefebvre, François Charlemagne Lefebvre étudie l’harmonie et le contrepoint sous la direction de Gossec à l’école royale de musique instituée par le baron de Breteuil puis écrit de petits opéras-comiques représentés sur les théâtres des boulevards. En 1794, il entre à l’orchestre de l’Opéra comme viole et succède à son père dans l’emploi de copiste et bibliothécaire. Admis dans la musique de l’Empereur en 1810, compositeur de la musique des gardes du corps du Roi en 1816, il se distingue à l’Opéra par une nouvelle instrumentation du Devin de village de Jean-Jacques Rousseau et par l’arrangement de nombreuses musiques de ballets. Il confie la bibliothèque à son successeur, Simon Leborne, le 15 février 1829.
Sources et bibliographie : BmO, Rés. 919 (1-2) : État de la bibliothèque de la Musique du Roy rédigé vers 1818 par Lefèbvre, « bibliothécaire de l’Opéra et de la musique de la Chambre ». - BmO, Arch. bibl. 19 : « Procès verbal de la remise de la bibliothèque de l’Académie royale de musique par Mr Lefebvre à Mr Leborne, commencé le samedi 24 janvier 1829 » [la remise eut lieu le 15 février 1829]. - François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, Paris : C. Tchou pour la Bibliothèque des introuvables, 2001 (réimpr. en fac-similé de la 2e éd. de Paris : Firmin-Didot, 1860), vol. 3, p. 258. - Théodore de Lajarte. Bibliothèque musicale du théâtre de l’Opéra : catalogue historique, chronologique, anecdotique. Paris : librairie des bibliophiles, 1878 (réimpr. Hildesheim : G. Olms Verlag, 1969), vol. 1, p. 4.
AIME-AMBROISE SIMON LEBORNE (Bruxelles, 29 décembre 1797 + Paris, 2 avril 1866)
Chef de la copie et bibliothécaire de 1829 à 1866
Fils d’un artiste dramatique, Simon Leborne fait ses premières études musicales à l’école gratuite de Versailles et entre au Conservatoire en 1811 où il a notamment pour professeurs Dourlen et Cherubini. Il obtient le premier grand prix de Rome en 1820 avec la cantate Sophonisbe et est nommé la même année professeur de solfège au Conservatoire. Il est ensuite professeur de contrepoint et fugue (1836) puis professeur de composition (1840). Certaines de ses œuvres (Le Camp du drap d’or, Cinq ans d’entracte, Lequel) sont jouées à l’Opéra-Comique et au théâtre de la Bourse mais sa renommée est celle d’un pédagogue : il rédige un Traité d’harmonie, réédite le traité de Catel et est le professeur de Louis Aimé Maillart, de César Franck et de Théodore de Lajarte, qui classe le fonds musical de l’Opéra (voir ci-dessous). À partir du 15 février 1829, il remplace son beau-père François-Charlemagne Lefebvre comme chef de la copie et bibliothécaire de l’Opéra ; il deveint également bibliothécaire de la musique du roi en 1834 puis, à partir de 1853, bibliothécaire de la Chapelle impériale. Il est nommé chevalier de la légion d’honneur en 1853. Sa bibliothèque est vendue par sa veuve les 29 et 30 avril 1867.
Œuvres et écrits : voir Marie-Louise Pereyra et Jeffrey Cooper, « Leborne, Aimé (Ambroise Simon) », in Grove Music Online (http://www.grovemusic.com), 22 novembre 2006.
Bibliographie : François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, Paris : C. Tchou pour la Bibliothèque des introuvables, 2001 (réimpr. en fac-similé de la 2e éd. de Paris : Firmin-Didot, 1860), vol. 3, p. 245-246. - Théodore de Lajarte. Bibliothèque musicale du théâtre de l’Opéra : catalogue historique, chronologique, anecdotique. Paris : librairie des bibliophiles, 1878 (réimpr. Hildesheim : G. Olms Verlag, 1969), vol. 1, p. 4. - Valérie Gressel, Charles Nuitter : des scènes parisiennes à la Bibliothèque de l’Opéra. Hildesheim : G. Olms Verlag, 2002. Musikwissenschaftliche Publikationen, 18, p. 115-116. - F. Robert, « Aimé-Ambroise-Simon Leborne » in Joël-Marie Fauquet (dir.), Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle, Paris : Fayard, 2003, p. 672. – Marie-Louise Pereyra et Jeffrey Cooper, « Leborne, Aimé (Ambroise Simon) », in Grove Music Online (http://www.grovemusic.com), 22 novembre 2006.
CHARLES-LOUIS-ÉTIENNE TRUINET, DIT NUITTER (Paris, 24 avril 1828 + Paris, 23 février 1899)
Archiviste de 1863 à 1899
Après des études au Collège royal de Bourbon et une licence de la Faculté de droit de Paris, Nuitter est reçu avocat à la Cour d’appel de Paris en 1849 et ne quitte officiellement ses fonctions juridiques qu’en 1883 en raison de leur incompatibilité avec celles d’archiviste. Dès 1852, il commence une carrière d’auteur dramatique et prend le pseudonyme de Nuitter pour signer ses critiques théâtrales. Aimant à travailler en collaboration, il est l’auteur d’arguments de ballets avec les chorégraphes Louis Mérante, Lucien Petipa et Arthur Saint-Léon avec lequel il écrit Coppélia. Il travaille aussi avec des musiciens : Jacques Offenbach en premier lieu mais encore Léo Delibes, Charles Lecoq, Édouard Lalo… Auteur de traductions et d’adaptations, il collabore avec Giuseppe Verdi et Richard Wagner.
Ami d’Émile Perrin et de son neveu Camille du Locle, il les seconde officieusement comme secrétaire particulier dans leurs fonctions de directeur de l’Opéra de 1862 à 1871 et de directeur par intérim de l’Opéra-Comique en 1876, pour le premier, de directeur de l’Opéra-Comique de 1869 à 1876, pour le second.
S’occupant de façon suivie des archives de l’Opéra depuis 1860, il est chargé « à titre honorifique », le 1er septembre 1863, de la conservation des archives de l’Opéra sur décision de son directeur Émile Perrin, après avis favorable du ministère. Il est officiellement confirmé dans ses fonctions par arrêté du 20 juin 1866. Son action est remarquable et permet la création du musée, l’implantation de la bibliothèque dans les espaces du Palais Garnier destinés primitivement à Napoléon III, mais aussi un enrichissement considérable de ses collections. Charles Garnier dit de lui qu’il était un « fonctionnaire accompli qui, non seulement ne reçoit aucun traitement, mais qui encore, paye largement de ses deniers les curiosités qu’il empile à l’Opéra ». À son décès, il lègue une partie de sa fortune à la bibliothèque et aux archives de l’Opéra. Ses papiers personnels comme une partie des archives de son activité forment aujourd’hui le « Fonds Nuitter » de la Bibliothèque-musée de l’Opéra.
Œuvres et écrits : voir Valérie Gressel, Charles Nuitter : des scènes parisiennes à la Bibliothèque de l’Opéra. Hildesheim : G. Olms Verlag, 2002. Musikwissenschaftliche Publikationen, 18, p. 224-259 et 268-270.
Papiers : BmO, Fonds Nuitter.
Bibliographie : Cléo de Mérode, Le ballet de ma vie. Paris : P. Horay, 1985 (2e éd.), p. 107. - Jeffrey Cooper, « Nuitter [Truinet], Charles-Louis-Etienne », in Grove Music Online (http://www.grovemusic.com), 10 janvier 2007. - Valérie Gressel. Charles Nuitter : des scènes parisiennes à la Bibliothèque de l’Opéra. Hildesheim : G. Olms Verlag, 2002. Musikwissenschaftliche Publikationen, 18. - Valérie Gressel, « Charles Nuitter aux origines de la bibliothèque-musée de l’Opéra », Revue de la Bibliothèque nationale de France, n°19, 2005, p. 81-84. – Nicole Wild, « Nuitter, Charles-Louis-Etienne Truinet, dit Charles », in Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle, sous la direction de Jean-Marie Fauquet. Paris : Fayard, 2003, p. 877.
LOUIS-ÉTIENNE-ERNEST REY, DIT REYER (Marseille, 1er décembre 1823 + Le Lavandou, 15 janvier 1909)
Bibliothécaire de 1866 à 1909
Compositeur d’opéras-comiques (Maître Wolfram, 1854 ; La Statue, 1861), de ballets (Sacountalâ, 1858) et d’opéras (Sigurd, 1884 ; Salammbô, 1890) mais aussi critique dans différents périodiques (Revue française, La Presse, Le Moniteur universel, Courrier de Paris) puis au Journal des débats jusqu’en 1901, Reyer est nommé bibliothécaire à la suite du décès du copiste et bibliothécaire Le Borne sur décision du directeur de l’Opéra, Émile Perrin, du 9 avril 1866. Cette décision est confirmée la même année par un arrêté du 20 juin. Reyer conserve ce titre jusqu’à son décès le 15 janvier 1909 mais vient peu à la bibliothèque ; Adolphe Boschot rapporte d’ailleurs en 1911, dans son Carnet d’art, que « Reyer se perdit un jour dans les couloirs de l’Opéra : se rappelant qu’il était bibliothécaire de ce théâtre, il cherchait sa bibliothèque ».
Élu à l’Institut en 1876, il est nommé inspecteur général des écoles de musique des départements en 1880.
C’est le compositeur et musicographe THEODORE DE LAJARTE (1826-1890) qui, nommé à la bibliothèque de l’Opéra, sans titre officiel, en décembre 1873, puis « attaché aux archives de l’Opéra » par arrêté du 31 décembre 1874 et « bibliothécaire [adjoint] » le 11 novembre 1882, remplit les fonctions de bibliothécaire jusqu’à son décès brutal le 21 juin 1890. Il est l’auteur de Bibliothèque musicale du théâtre de l’Opéra : catalogue historique, chronologique, anecdotique. Paris : librairie des bibliophiles, 1878.
Œuvres et écrits : voir Hugh MacDonald, « Reyer [Rey], (Louis-Etienne-)Ernest », in Grove Music Opera Online (http://www.grovemusic.com), 15 mai 2007.
Bibliographie : Adolphe Boschot, « La Bibliothèque de l’Opéra », Le Figaro, 20 janvier 1909, p. 1. - Hugh MacDonald, « Reyer [Rey], (Louis-Etienne-)Ernest », in Grove Music Opera Online (http://www.grovemusic.com), 15 mai 2007. - Valérie Gressel. Charles Nuitter : des scènes parisiennes à la Bibliothèque de l’Opéra. Hildesheim : G. Olms Verlag, 2002. Musikwissenschaftliche Publikationen, 18, p. 103 et 124-127. - Frédéric Robert, « Reyer, Louis-Étienne-Ernest Rey, dit », in Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle, sous la direction de Jean-Marie Fauquet. Paris : Fayard, 2003, p. 1065-1066.
CHARLES THEODORE MALHERBE (Paris, 21 avril 1853-1911)
Archiviste de 1899 à 1909
Bibliothécaire de 1909 à 1911
En 1890, Charles Malherbe est un habitué de la Bibliothèque lorsqu’il présente, en vain, sa candidature au remplacement de Théodore de Lajarte qui vient de décéder : il bénéficie du soutien de personnalités éminentes comme Ambroise Thomas et Jules Massenet mais Ernest Reyer l’informe que le poste ne serait pas pourvu pour raisons budgétaires. Son profil d’amateur et de collectionneur aisé – suffisamment aisé pour pouvoir exercer des fonctions à titre purement honorifique – attire sur lui l’attention de Charles Nuitter qui lui demande s’il serait d’accord de prendre sa succession à la tête des archives. Il donne son accord le 30 juin 1895 et est nommé archiviste-adjoint par arrêté du 16 juillet 1895. Antoine Banès, qui occupait cette fonction, est nommé bibliothécaire-adjoint. Malherbe est nommé archiviste le 8 mars 1899, à la mort de Charles Nuitter, et bibliothécaire le 5 février 1909, à la mort de Reyer. À sa mort, il lègue sa riche collections d’autographes à la Bibliothèque du Conservatoire tout en ayant donné à la Bibliothèque de l’Opéra la collection Coirault (aujourd’hui au département de la Musique).
Sources et bibliographie : Archives nationales, F21 4671. – BmO, Fonds Nuitter 304. - Jules Ecorcheville, « Charles Malherbe : 1853-1911 », S.I.M. (Société internationale de musicologie), VIIe année, n°11, 15 novembre 1911, p. 1-4. - Elisabeth Lebeau. « Un mécène de la musique, Charles Malherbe », in Humanisme actif : mélanges d’art et de littérature offerts à Julien Cain, Paris, 1968, p. 91-99. - Valérie Gressel. Charles Nuitter : des scènes parisiennes à la Bibliothèque de l’Opéra. Hildesheim : G. Olms Verlag, 2002 (Musikwissenschaftliche Publikationen, 18), p. 169-170.
ANTOINE ANATOLE BANES (Paris, 8 juin 1856 + Neuilly, 9 janvier 1924)
Archiviste de 1909 à 1911
Administrateur de 1912 à 1924
Fils d’un agent de change, Antoine Banès était destiné aux affaires si son goût pour la musique ne l’avait pas conduit à embrasser après un baccalauréat ès lettres une carrière de compositeur d’œuvres légères à succès (Toto, Le Bonhomme de neige, etc.) Critique musical pour divers périodiques, notamment pour La Nation, il entre finalement au Figaro comme critique des concerts puis comme critique théâtral au départ de Gabriel Fauré, en 1921. Expéditionnaire à la direction des Beaux-Arts, il est nommé archiviste-adjoint de l’Opéra le 1er octobre 1890 à la suite du décès de Théodore de Lajarte. Il cumule cette charge avec celle de bibliothécaire de l’Opéra-Comique et peut-être avec celle aussi de bibliothécaire-adjoint. Officiellement nommé à cette dernière et unique fonction, il est remplacé dans son emploi d’archiviste-adjoint par Charles Malherbe le 16 juillet 1895. À la suite du décès d’Ernest Reyer, il devint archiviste le 5 février 1909 en remplacement de Malherbe, qui prend les fonctions de bibliothécaire. Au décès de Charles Malherbe, il est nommé administrateur à compter du 1er janvier 1912 par un arrêté du 30 décembre 1911. En août 1913, il reçoit la croix de chevalier de la Légion d’Honneur.
Œuvres musicales (liste non exhaustive) : Fanny : grande valse pour piano : op. 3 (Paris, 1875). – Gavotte pour le piano : op. 7 (pour piano : Paris, 1881 ; pour quatuor à cordes : partie de premier violon (ms.) : Parme, Biblioteca Palatina. Sezione Musicale - Sanv.D.592/I-IV). – Douze mélodies pour chant et piano sur des poésies de Musset, Ronsard… (Paris, 1881). – Sérénade à Ninette : op. 8 (pour piano : Paris, 1882 ; pour flûte, hautbois, clarinette et quatuor, op. 8 : Paris : F. Mackar, [s.d.]). – L’escargot : opérette en un acte, paroles de Paul Bilhaud et Albert Barré (créé à L’Eldorado (Paris) en avril 1884 ; livret : Paris : L. Bathlot, [1884?] ; piano et chant : Paris : L. Bathlot, [1884?], Paris: C. Joubert, [1908]). – Zilda, divertissement-ballet en un acte de Paul Bilhaud, réglé par Emile Gredelue (créé à Paris en 1886 ; piano : Paris, F. Mackar, 1886). – Les Délégués : vaudeville en quatre actes, paroles d’Emile Blavet et Fabrice Carré (créé au Théâtre de la Renaissance le 30 novembre 1887 ; piano et chant : Paris : Enoch frères et Costallat, [1887]). – Bonjour Suzon : mélodie pour chant et piano, poésie d’Alfred de Musset (Paris : Macker et Noël, [1889]). – La première : mélodie pour chant et piano, poésie de F. Copée (Paris : Mackar et Noël, [1889]). – Le rideau de ma voisine : mélodie pour chant et piano, poésie d’Alfred de Musset (Paris : Mackar et Noël, [1889]. – Au coq huppé : opérette en un acte, paroles de Lucien Delormel et Villemer (partition piano et chant : Paris : L. Bathlot, [ca 1880-1890]). – La Cadiguette : opérette en un acte, paroles de Gustave Lemoine et Louis Péricaud (piano et chant : Paris : L. Bathlot, [ca 1880-1890]). – Un do malade, opérette en un acte, paroles d’A. de Forges et M. Laurencin (piano et chant : Paris : L. Bathlot, [ca 1880-1890]). – Toto [ou Tata-toto] : opérette en trois actes, paroles de Paul Bilhaud et Albert Barré (créé au Théâtre des Menus-Plaisirs (Paris) le 11 juin 1892 ; livret : Leipzig ; Wien : Weinberger, sans date (version allemande) ; piano et chant : Paris : Choudens, 1892 (version française), Prague, 1893 (version tchèque, trad. V. J. Novotny), Leipzig, Wien: J. Weinberger, [entre 1892 et. 1897] (version allemande)). – Olympia, ballet en deux actes sur un livret d’Alfred Delila (créé à Paris le 11 avril 1893 ; réduction pour piano : Paris : Choudens, 1893). – Madame Rose : opéra-comique en un acte, paroles de Paul Bilhaud et Albert Barré (créé à l’Opéra Comique le 25 septembre 1893 ; livret : Paris : Tresse & Stock, 1893 ; piano et chant : Paris : Choudens, 1893). – Le Roi Frelon : opéra-bouffe en trois actes, paroles d’Albert Barré (créé aux Folies Dramatiques le 11 avril 1895 ; piano et chant : Paris : P. Dupont, 1895). – Le Bonhomme de neige : opérette fantastique en 3 actes, d'après une nouvelle de Paul Laurencin, paroles de Henri Chivot et Albert Vanloo (créé aux Bouffes Parisiens le 19 avril 1894 ; piano et chant : Berlin, Köln und Leipzig: A. Ahn, 1897 (version allemande : Der Schneemann), Paris : Choudens, 1899 (version française)). – Mes pipeaux : villanelle (pour piano : Paris, 1900 ; pour hautbois, clarinette, basson : Paris : Dupont, [s.d.]). - Refrain de chasse : valse pour piano (1900). – Les bons vieux : duetto pour violon et violoncelle avec accompagnement d'orchestre à cordes (après 1900). – Melle portez-arme ! opérette en trois actes, paroles d’Albert Barré, E. Martin et Henry Bérhard (créé à Paris en 1901 ; piano et chant : Paris : Choudens, c 1901). – La sœur de Jocrisse : opéra comique en un acte, d'après le vaudeville de Duvert et Varner, paroles d’Albert Vanloo (créé à l’Opéra-Comique le 9 juillet 1901 ; chant et piano : Paris : Choudens, [1901] et Paris : P.V. Stock, 1903). – Au temps des révérences, danses anciennes : sanguines de Jules Chéret : pour piano (Paris : Sporck, 1903). – Soir de première : ballet-pantomime en un acte, livret d’Auguste Geramain et P. Franck (créé au Jardin de Paris le 26 juin 1906 ; réduction pour piano de La leçon de danse : Paris, 1906, supplément à L'Illustration, n°3321). – Le péage : ballet-pantomime en un acte , livret de Georges de Dubor (créé à Genève en 1905 et représenté à Bordeaux le 4 février 1907 ; réduction pour piano : Paris : Enoch, 1908). – Léda : opéra-bouffe en trois actes, paroles de Pierre Veber et Augé de Lassus (créé à Monte-Carlo le 17 avril 1909 ; piano et chant : Paris : Enoch, 1909). – L’Arche de Noé : opératorio-bouffe en trois parties et sept épisodes, livret de Jacques Brindejont-Offenbach et Henry-Moreau (créé à Marseille en novembre 1911 et représenté au Casino municipal de Cannes le 15 mars 1912 ; piano et chant : Paris : Enoch, 1912). – Les Gabelous : opéra-bouffe en trois actes, paroles d’Albert Barré (créé à Marseille le 4 novembre 1911 ; livret : Paris : Enoch, 1912 ; piano et chant : Paris : Enoch, 1912). – Les petits soldats de Liège : chanson d’aujourd’hui, paroles d’Antoine Banès, pour chant, trompette et piano (Ms. autogr. daté d’août 1914, BmO Rés. 38).
Sources et bibliographie : BmO, Arch. bibl. 16. – BmO, Arch. bibl. 18. – BmO, Dossier d’artiste Antoine Banès. – BmO, LAS Antoine Banès (lettre de Banès à Adophe Boschot du 8 juillet 1917 : Banès remplace Boschot, mobilisé, comme critique musical de L’Écho de Paris). – BmO, Fonds Nuitter 202, LAS 62 (Banès donne des détails sur la carrière d’Offenbach – 19 mars 1919). - Nécrologies dans Le Figaro, 11 janvier 1924, par André Messager ; Le Gaulois, 11 janvier 1924, par L.S. ; La Liberté, 11 janvier 1924, par R.D. ; L’Echo de Paris, 11 janvier 1924, par Adolphe Boschot ; La revue de musicologie, vol. 5, 1924, p. 26. – Valérie Gressel. Charles Nuitter : des scènes parisiennes à la Bibliothèque de l’Opéra. Hildesheim : G. Olms Verlag, 2002. Musikwissenschaftliche Publikationen, 18, p. 165-166.
JULES MARIE HYACINTHE DECLOUX dit MARTIAL TENEO (Paris, 15 décembre 1859 + Paris, 27 août 1922)
Bibliothécaire de 1912 à 1922
Chansonnier, auteur de poèmes patriotiques pendant la Première guerre mondiale, critique musical et musicologue – il fait partie des collaborateurs de la première édition monumentale des œuvres de Jean-Philippe Rameau – Martial Téneo est nommé commis le 1er décembre 1907, sous-bibliothécaire puis bibliothécaire le 1er janvier 1912 à la suite du décès de Charles Malherbe.
Œuvres et écrits (liste non exhaustive) : Martial Téneo. La Petite Morte : poème dit par l’auteur à la Réunion des écrivains français. Paris, 1883 - Jules Decloux. Les Voluptueuses. Paris : L. Vanier, 1885 (2e éd.). – Martial Téneo. Ecce Hugo !... Paris : L. Vanier, 1885. - Le Réveil du Bouddha, mystère lyrique en 3 épisodes et 1 prologue - poème de Paul Milliet - Mus. de Isidore de Lara - Argument par M. Téneo. Paris : imp. Robert, 1904. – Martial Téneo. « Miettes historiques : le comte de Lauraguais et Sophie Arnould », Le Mercure musical, vol. 1, 1905, p. 111-118. – Martial Téneo, « Les chefs d’orchestre du chevalier Gluck à Paris à l’Opéra de Paris », La Revue musicale, 15 février 1908, 8e année, n°4, p. 109-116. - Martial Téneo, « La détresse de Niccola Piccinni », La Revue musicale, 15 avril 1908, 8e année, n°8, p. 237-244, 1er mai 1908, 8e année, n°9, p. 279-281. - Martial Téneo, « Pierre-Montan Berton », La Revue musicale, 1er juillet 1908, 8e année, n°13, p. 389-397, 15 juillet 1908, 8e année, n°14, p. 416-424, 15 août-1er septembre 1908, 8e année, n°16-17, p. 493. - Martial Téneo. Histoire d’un romantique : Hector Berlioz. Paris : impr. L. de Soye, 1913 (extr. du Correspondant). - Martial Téneo, « Le centenaire de Charles Gounod », La Grande Revue, juin 1918, p. 589-617. - Martial Téneo (trad. par Katherine Phillips), « Jacques Offenbach : his centenary », The Fortnightly Review, juillet-décembre 1919, p. 139-150. – Martial Téneo (trad. par Theodore Baker), « Jacques Offenbach : his centenary », The Musical Quarterly, 1920, vol. 6, p. 98-117. – Martial Téneo, « Napoléon Bonaparte et l'Opéra », Revue bleue, 14 Mai 1921, p. 348-353. – Martial Téneo (Translated by Catherine Phillips), « Napoleon as Operatic director », The Fortnightly Review, June 1921, p. 983-996.
Papiers : AN : AJ13 1018 à 1050. - BmO, Fonds Téneo. – BmO, Dossier d’artiste Martial Téneo. - BmO, Rés. Pièce 35 (1-11). – BmO, D 144.
Sources et bibliographie : BmO, Arch. Bibl. 16. – BmO, LAS Martial Teneo. – Universität Frankfurt am Main, Porträtsammlung Friedrich Nicolas Manskopf (http://edocs.ub.uni-frankfurt.de/manskopf, 1er mars 2007).
HENRI QUITTARD (Clermont-Ferrand, 13 mai 1864 + Paris, 21 juillet 1919)
Archiviste de 1912 à 1919
Son ami et collègue du Figaro, Émile Berr, décrit Henri Quittard comme une « figure d’homme d’études : les épaules un peu voûtées du myope qui lit trop, le regard pénétrant et attentif éclairant, derrière une binocle, un visage osseux, comme pincé ». Né à Clermont-Ferrand le 13 mai 1864, il fait ses études au lycée Blaise Pascal et au petit séminaire de sa ville natale. Licencié ès lettres, il s’établit à 24 ans à Paris où il donne des leçons et suit les cours de l’École des langues orientales. Intéressé par la musique et neveu à la mode de Bretagne d’Emmanuel Chabrier qui le conseille, il travaille avec César Franck et écrit de la musique de scène pour la comédie de Verlaine Les uns et les autres. Il publie ses premiers travaux de musicologie en 1898. Membre de la Société française de musicologie, spécialiste des musiciens français du XVIe et du XVIIe siècle, il s’intéresse tout particulièrement aux clavecinistes, aux luthistes français dont il est le premier, avec Michel Brenet, à montrer l’importance, et à Jean-Philippe Rameau sur lequel il publie dès 1902. Journaliste au Matin puis au Figaro à partir de 1909, il tient une rubrique de critique musicale. Nommé archiviste de l’Opéra le 1er janvier 1912, après la mort de Charles Malherbe, il donne également des conférences à l’École des hautes études sociales. Il s’éteint en 1919 à l’âge de 55 ans.
Œuvres et écrits : voir Lionel de La Laurencie, « Henri Quittard », Revue de musicologie, tome 1, vol. 5, 1919, p. 242-245.
Papiers : BnF, Musique, Rés. 1605 (1-64)
Sources et bibliographie : BmO, Arch. Bibl. 16. – « Henri Quittard », Le Figaro, 22 juillet 1919. – Lionel de La Laurencie, « Henri Quittard », Revue de musicologie, tome 1, vol. 5, 1919, p. 242–245. – Marie Louise Pereyra, « Quittard, Henri », Grove music online (http://www.grovemusic.com, 31 octobre 2006).
CHARLES IRENEE CLEMENT BOUVET (Paris, 3 janvier 1858 + Paris, 22 mai 1935)
Archiviste de 1919 à 1924
Administrateur de 1924 à 1930
Violoniste de formation, il est membre de plusieurs orchestres dont celui de la Société des Concerts du Conservatoire. Il se consacre ensuite à la musicologie. Il adhère à la Société française de musicologie dès sa création et fonde un ensemble instrumental et vocal, la Fondation Bach, qui joue de la musique ancienne. Il est notamment l’auteur de nombreuses études sur la famille Couperin. Il est nommé archiviste de l’Opéra le 1er août 1919 en remplacement d’Henri Quittard et administrateur le 23 mai 1924. Il organise les premières expositions temporaires dans les espaces de la bibliothèque et du musée ainsi que des « auditions historiques de musique ». Il prend sa retraite le 15 avril 1930, est nommé administrateur honoraire le 23 juin 1930 mais ne quitta ses fonctions, en fait, que le 31 décembre 1930.
Œuvres et écrits : Charles Bouvet. Une dynastie de musiciens français : les Couperin, organistes de l'église Saint-Gervais. Paris : Delagrave, 1919. – Charles Bouvet. L'Opéra : l'Académie de musique et de danse, le musée, la bibliothèque. Paris : A. Morancé, 1924. – Charles Bouvet. Bibliothèque et Musée de l'Opéra : souvenirs de la troisième exposition temporaire : dessins de décorations et d'habits de théâtre des XVIIe et XVIIIe siècles : catalogue. Bois-Colombes, 1925. – Charles Bouvet. Massenet. Paris : H. Laurens, 1929. – Charles Bouvet. Spontini. Paris : Éd. Rieder, 1930. – La BmO conserve un recueil d’articles de C. Bouvet sous la cote B 2833 (1-2)
Sources et bibliographie : BmO, Arch. Bibl. 16 et dossier d’artiste Charles Bouvet (contient les différents arrêtés de nomination). – J[ulien] T[iersot], « Charles Bouvet », Revue de musicologie, tome 16, volume 55, p. 192.
JACQUES-GABRIEL PROD’HOMME (Paris, 28 novembre 1871 + Neuilly-sur-Seine, 18 juin 1956)
Administrateur de 1931 à 1940
Elève au lycée Condorcet jusqu’en 1887, il passe un an en Guadeloupe dans la marine marchande avant de poursuivre ses études à l’École des Hautes études, dans la section des sciences historiques et philologiques, de 1890 à 1894. De 1899 à 1910, il fait plusieurs séjours en Allemagne pour terminer ses études linguistiques et musicales. Homme de lettres, musicologue, traducteur, journaliste et critique musical pour de très nombreux journaux, il est chargé de mission pour les bibliothèques musicales en Belgique et en Hollande en 1913 et envoyé à Vienne en 1927 et 1928 à l’occasion des centenaires de Beethoven et de Schubert.
Du 8 novembre 1921 au 14 janvier 1924, il est employé dans les services du Haut Commissariat de la République françaises dans les Province du Rhin en qualité d’interprète du service de presse et d’information. Il est décoré de la croix de chevalier de la légion d’honneur en 1929.
À la suite du départ à la retraite de Charles Bouvet, le 31 décembre 1930, il est nommé administrateur de la bibliothèque publique de l’Opéra à compter du 1er janvier 1931par arrêté du 30 avril 1930. À partir du 1er janvier 1934, il cumula cette fonction avec celle de bibliothécaire du Conservatoire national de musique à laquelle il est nommé en remplacement d’Henri Expert, admis à la retraite, par arrêté du 30 décembre 1933. Il est finalement nommé « administrateur des Bibliothèques musicales » par arrêté du 21 mars 1934. Admis pour ancienneté d’âge et de services à faire valoir ses droits à la retraite à dater du 30 septembre 1937, il est maintenu dans ses fonctions, à titre provisoire, par arrêtés ministériels successifs, jusqu’au 31 décembre 1938. Ensuite, sa situation n’est pas régularisée d’un point de vue administratif et le 28 septembre 1940, en application de dispositions nouvelles obligeant tous les fonctionnaires admis à la retraite à cesser leurs fonctions même sans avoir reçu leur livret de pension, il doit quitter la Bibliothèque de l’Opéra. Il cesse officiellement ses fonctions d’administrateur des bibliothèques musicales (Opéra et Conservatoire) le 1er octobre 1940 et le titre d’administrateur honoraire des Bibliothèques musicales lui est conféré par arrêté du 20 novembre 1940. Il continue pourtant à percevoir une rétribution pour des travaux de classement au Conservatoire de décembre 1940 à février 1941 puis est pris en charge, à partir du 1er juin 1941, par le Commissariat au chômage (service des chantiers intellectuels).
Il est chômeur intellectuel à partir du 1er juin 1941. Licencié le 1er juin 1944 pour « compression d’effectifs sur le chantier 949 », il est réintégré dans ses fonctions d’administrateur des Bibliothèques musicales de l’Opéra [et du Conservatoire] à dater du 1er octobre 1940 (arrêté du 12 avril 1945). Agent contractuel du ministère de l’Éducation nationale à partir du 1er avril 1945, il est admis pour ancienneté d’âge à faire valoir ses droits à une pension de retraite à dater du 1er mai 1945. L’honorariat lui est conféré par arrêté du 30 avril 1945 et il démissionne le 31 décembre 1945.
Sous son autorité est achevé le catalogue analytique sommaire des archives : commencé en 1910 par Henri Quittard, poursuivi par Charles Bouvet et achevé par Amédée Dunois entre 1931 et 1933. Il publie aussi un état alphabétique sommaire des archives de l’Opéra dans la Revue de musicologie. Il fait également engager en mai 1932 le musicologue Amédée Gastoué pour compléter le catalogue des collections musicales laissé par Théodore de Lajarte : la mise à jour est terminée en mars 1942[97].
Œuvres et écrits : voir les listes contenues dans les publications citées ci-dessous.
Papiers : BnF, Musique (en cours d’inventaire).
Sources et bibliographie : BmO, Arch. Bibl. 16. – « Nécrologie : J.-Gabriel Prod’homme », Bulletin des Bibliothèques de France, 1956, n°6, p. 440-441. Disponible en ligne, url : <http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1956-06-0440-004> Consulté le 10 janvier 2018. – Madeleine Garros, « Jacques-Gabriel Prod’homme (1871-1956) », Revue de musicologie, vol. 39, n°115, juillet 1957, p. 3-5. – « Prod’homme, J(acques) G(abriel) », in Grove Music Online [en ligne]. Disponible en ligne, url : <http://www.oxfordmusiconline.com/grovemusic/view/10.1093/gmo/9781561592630.001.0001/omo-9781561592630-e-0000022388>. Consulté le 10 janvier 2018.
JEAN PAUL AUGUSTE CORDEY (Moudon (Suisse), 18 octobre 1880 + Montreuil-sous-Bois, 27 juillet 1964)
Conservateur de 1940 à 1941
De nationalité Suisse, Jean Cordey est élève à l’École des chartes lorsqu’il est naturalisé français le 27 juin 1904. Quelques mois avant d’obtenir son diplôme d’archiviste paléographe, il demande à être inscrit parmi les cadres de la Bibliothèque nationale et est recruté en 1906 comme « attaché au catalogue des imprimés ». Nommé sous-bibliothécaire en 1909 puis bibliothécaire en 1911, il devient docteur ès lettres en 1911. Il se distingue au combat, obtient une citation à l’ordre du régiment et de l’armée en 1915 et termine la guerre en captivité. Il dirige différents services de la Bibliothèque nationale (acquisitions étrangères, reliure) avant d’être nommé conservateur-adjoint de la Bibliothèque Mazarine en 1930 ; afin de maintenir un service des acquisitions en commun, il reste chargé du service des achats et abonnements de la Bibliothèque nationale. Il est délégué par l’administration générale aux bibliothèques musicales en 1937 comme conservateur-adjoint auprès de Jacques-Gabriel Prod’homme. En 1938, il est commissaire de l’exposition Bizet et au départ de Jacques-Gabriel Prod’homme, est chargé des « bibliothèques musicales de l’Opéra et du Conservatoire ». En septembre et octobre 1939, il s’occupe avec Amédée Gastoué du transfert des collections précieuses de la bibliothèque et du musée aux châteaux d’Ussé et de Trévarez et du retour de ces collections à Paris à partir de novembre 1940. Il instruit également le dépôt en 1941 des instruments de musique exotique au Musée de l’Homme, fait transférer – dans le cadre du regroupement des collections des « bibliothèques nationales de Paris » – des collections dans différents départements de la Bibliothèque nationale (Estampes, Médailles, Arsenal, Mazarine) et travaille avec Amédée Gastoué (1873-1943) à compléter le catalogue des collections musicales rédigé par Théodore de Lajarte. Admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite à compter du 16 octobre 1941, il est désigné par l’administrateur général de la Bibliothèque nationale pour remplir les fonctions de conservateur à la bibliothèque Smith-Lesouëf de Nogent-sur-Marne à partir du 1er décembre 1941 (et ne quitte ces fonctions qu’en 1954). Il continua à travailler à la bibliothèque de l’Opéra et prépara la rédaction du guide du musée de l’Opéra entre 1942 et 1944. Il accepte d’interrompre sa retraite pour prendre à titre provisoire la direction du département de la musique de la Bibliothèque nationale à partir du 1er septembre 1944. Il prend définitivement sa retraite le 1er juin 1947.
Œuvres et écrits : Jean Cordey, Les Comtes de Savoie et les rois de France pendant la guerre de Cent Ans (1329-1391). Paris, H. Champion, 1911. – Jean Cordey, avec le concours d’Amédée Gastoué et de Jeanne Marix. Georges Bizet : 1838-1875. Paris : Bibliothèque nationale, 1938. – Jean Cordey. Le musée de l’Opéra. Paris : Éd. universelle, 1945. – Jean Cordey, « L'Académie royale de danse, 1661-1778 », Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, 1952, p. 177-185. – Jean Cordey. La Société des Concerts du Conservatoire : notice historique, Paris : Société des Concerts du Conservatoire, 1941.
Papiers : BmO, Fonds Cordey.
Sources et bibliographie : BnF, Mission Gestion de production documentaire et archives, dossier Cordey (Jean Paul), dossier n°3637. – BnF, Mission Gestion de production documentaire et archives, A65/5. - BmO, Arch. Bibl. 16 et Arch. bibl. 64. - Livret de l'École des Chartes : 1821-1966. Paris : Ecole nationale des chartes, 1967.
DENISE MARIE LAUNAY (Paris, 7 octobre 1906 + Paris, 13 mars 1993)
Bibliothécaire en 1942
Denise Launay étudie la musicologie avec André Pirro et Paul-Marie Masson à la Sorbonne, le contrepoint et la fugue avec Marcel Caussade et l’orgue avec Marcel Dupré au Conservatoire. Elle obtient le certificat d’aptitude à l’enseignement du chant et de la musique en 1936 et le diplôme technique de bibliothécaire en 1938. À sa demande, elle est autorisée le 10 mai 1939 à accomplir un service bénévole à la Bibliothèque du Conservatoire. Du 1er août 1939 au 15 mars 1942, elle est secrétaire stagiaire de la Bibliothèque du Conservatoire national de musique et d’art dramatique et, en cette qualité, est requise le 11 décembre 1940 par Bernard Faÿ pour travailler sous la direction de Guillaume de Van à la constitution d’un « fichier central des ressources musicales » de la Bibliothèque nationale. À la suite du départ à la retraite de Jean Cordey, elle est chargée de la Bibliothèque de l’Opéra en janvier 1942 et est promue bibliothécaire. Elle rejoint le service de l’inventaire en décembre 1942. Promue conservateur en 1958, elle est détachée au C.N.R.S. de 1960 à 1967 puis réintégrée au sein du service de l’inventaire. Elle prend sa retraite en 1971. Organiste de Notre-dame de Lorette depuis 1943, elle est également une musicologue spécialiste de la musique religieuse française du XVIIe et du XVIIIe siècle.
Œuvres et écrits : voir Jean Duron [et Bénédicte Mariolle], « Denise Launay (1906-1993) », Revue de musicologie, vol. 79, n°2, 1993, p. 405-410.
Sources et bibliographie : BnF, Mission Gestion de production documentaire et archives, dossier Launay (Denise), dossier n°7884. – BnF, Mission Gestion de production documentaire et archives, À 13/13. – BmO, Arch. Bibl. 64 : correspondance 1939-1942. – Jean Duron [et Bénédicte Mariolle], « Denise Launay (1906-1993) », Revue de musicologie, vol. 79, n°2, 1993, p. 405-410. – Pierre Guillot, Dictionnaire des organistes français des XIXe et XXe siècles, Sprimont, Mardaga, 2003, p. 324. - Christiane Spieth-Weissenbacher et Jean Gribenski. Launay, Denise, Grove Music Online [en ligne]. Disponible en ligne, url : <http://www.oxfordmusiconline.com/grovemusic/view/10.1093/gmo/9781561592630.001.0001/omo-9781561592630-e-0000016107>. Consulté le 10 janvier 2018.
ANNETTE CAMILLE DIEUDONNE (Charenton, 7 décembre 1896 + 1990)
Chargée de la bibliothèque en 1943
Diplômée de nombreux prix du Conservatoire (histoire de la musique, harmonie, contrepoint, fugue, composition, orgue et accompagnement), Annette Dieudonné donne des cours privés, enseigne l’analyse et l’harmonie à l’École nationale de musique de Paris à partir de 1939 et tient la tribune du grand orgue de Sainte-Geneviève des Grandes Carrières à Paris. Elle entre à la Bibliothèque nationale le 1er août 1942 comme chômeuse intellectuelle et est affectée au « catalogue de la Musique ». Elle est chargée de la Bibliothèque de l’Opéra en décembre 1942 et nommée assistante le 1er janvier 1943. Elle quitte la bibliothèque de l’Opéra pour diriger la bibliothèque du Conservatoire à partir de janvier 1944 en remplacement de Jean Vigué. Nommée bibliothécaire en juin 1944, elle démissionne de ses fonctions le 1er mars 1949 pour enseigner le solfège au Conservatoire. Amie, collaboratrice et exécutrice testamentaire de Nadia Boulanger (1887-1979), elle s’occupe du partage des collections de cette dernière entre la bibliothèque de l’Université d’Harvard, la Bibliothèque polonaise de Paris, le Musée instrumental du Conservatoire, la bibliothèque du Conservatoire national supérieur de musique de Lyon et la Bibliothèque nationale. Elle crée en 1983 avec Cécile Armagnac, Doda Conrad et François Dujarric de la Rivière la Fondation internationale Nadia et Lili Boulanger.
Œuvres et écrits : J. A. Westrup (traduit de l'anglais par Annette Dieudonné). Purcell. Paris : J.-B. Janin, 1947.
Sources et bibliographie : BnF, Mission Gestion de production documentaire et archives, A13/13. - BnF, Mission Gestion de production documentaire et archives, dossier Annette Dieudonné. – BmO, Arch. bibl. 66, fol. 89-90 (4 mai et 13 décembre 1943). - Jeanice Brooks, « The Fonds Boulanger at the Bibliothèque Nationale », Notes, 2e série, vol. 51, n°4, juin 1995, p. 1227-1237. – Jacques Depaulis (éd.), Roger-Ducasse : lettres à Nadia Boulanger, Sprimont, 1999. – Conservatoire national supérieur de musique de Lyon, « Qui était Nadia Boulanger ? », s.d. (http://www.cnsmd-lyon.fr/images_db/pdf/643.pdf, 5 mars 2007). – Site internet de la Fondation internationale Nadia et Lili Boulanger (http://www.fondation-boulanger.com/htm/fondation.htm, 5 mars 2007).
ANDRE MENETRAT (Paris, 28 avril 1907 + Grèce, 1981 ?)
Bibliothécaire de 1944 à 1972
Après des études au Lycée Rollin, il suit l’enseignement de la Schola Cantorum (notamment dans la classe de piano de Blanche Selva). Traducteur de romans anglais, il est collaborateur littéraire aux éditions Grasset, de 1927 à 1931, et à Excelsior, de 1929 à 1938. Il travaille également à la librairie « Ex-libris » de 1932 à 1935 puis devient directeur-gérant de la « Librairie Europe » de 1935 à 1942 avant d’entrer au département des imprimés de la Bibliothèque nationale, le 6 mai 1942, en qualité de « chômeur intellectuel ». Il y prend des responsabilités de chef d’équipe et il est nommé bibliothécaire contractuel le 1er janvier 1943. Affecté à sa demande au département de la musique le 10 novembre 1943, il est officiellement chargé de la Bibliothèque et du Musée de l’Opéra le 1er janvier 1944 (il a pris ses fonctions, en fait, à la fin de décembre 1943). De mai à septembre 1944, il assure l’évacuation et la mise en sûreté de la réserve de la Bibliothèque et des œuvres d’art du Musée et organise plusieurs expositions (Serge de Diaghilev en 1949, Nijinsky en 1950, Dix ans de ballets à l’Opéra en 1952, Anna Pavlova et Argentina en 1956). Ses responsabilités de chef de service ainsi que sa participation au comité de la revue Opéra de Paris et son engagement dans la création et l’animation (comme secrétaire général) de l’association des Amis de la Bibliothèque-musée de la danse aux côtés du conservateur en chef du département de la musique, Louis-Marie Michon ( † 1958), lui permettent d’être promu bibliothécaire spécialiste le 1er janvier 1962. Il prend sa retraite le 28 avril 1972.
Œuvres et écrits : voir André Ménétrat, « Ménétrat, André », dans Die Musik in Geschichte und Gengenwart, Bd. 9 : Mel-Onslow, Kassel, Basel, Paris : Bärenreiter-Verlag, 1961, col. 100.
Sources et bibliographie : BnF, Mission Gestion de production documentaire et archives, dossier Ménétrat (André). – BmO, arch. bibl. 12 : rapports mensuels d’André Ménétrat de mars 1944 à décembre 1971. - André Ménétrat, « Ménétrat, André », dans Die Musik in Geschichte und Gengenwart, Bd. 9 : Mel-Onslow, Kassel, Basel, Paris : Bärenreiter-Verlag, 1961, col. 100.
MARTINE KAHANE (Asnières-sur-Seine, 9 août 1946)
Conservateur puis directeur de 1972 à 1994
Archiviste paléographe, Martine Kahane entre à la Bibliothèque nationale en 1970, au service des publications du Comité des travaux historiques et scientifiques, avant d’être nommée conservateur de la Bibliothèque-musée de l’Opéra en 1972. Dans le contexte de la création de l’établissement public « Bibliothèque nationale de France » et des travaux de restauration et de modernisation des espaces de la Bibliothèque-musée, elle est nommée « directeur de la Bibliothèque-musée de l’Opéra ». En 1994, à la demande du directeur de l’Opéra de Paris, Hugues Gall, elle crée et dirige le Service Culturel de l’Opéra National de Paris. En 2004, elle est chargée de mission auprès de la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles du ministère de la Culture pour la mise en place du Centre national du costume de scène (CNCS) à Moulins. Depuis 2006, elle est directrice du CNCS.
Œuvres et écrits (liste non exhaustive) : Martine Kahane et Nicole Wild. Wagner et la France. Paris : Herscher, 1983. – Martine Kahane. Robert le Diable. Paris : Bibliothèque nationale, 1985. – Martine Kahane et Thierry Beauvert. L'Opéra de Paris : palais Garnier. Paris : A. Biro, 1987. – Martine Kahane. Les Artistes et l'Opéra de Paris: dessins de costumes : 1920-1950. Paris : Herscher, 1987. – Martine Kahane. Le Foyer de la danse. Paris : Éd. de la Réunion des musées nationaux, 1988. – Martine Kahane. Danseurs et ballet de l'Opéra de Paris depuis 1671. Paris : Archives nationales, 1988. – Martine Kahane. Air d'opéra. Paris : Louvre des antiquaires, 1989. – Rodolphe Rapetti, Martine Kahane, Laurence Toussaint-Bardèche. René Piot : 1866-1934. Paris : Réunion des musées nationaux, 1991. – Martine Kahane et Nicole Wild. Les Ballets russes à l'Opéra. Paris : Hazan : Bibliothèque nationale, 1992. – Martine Kahane. Opéra : côté costume. Paris : Éd. Plume : Opéra national de Paris, 1995. – Martine Kahane et Delphine Pinasa. Le tutu : petit guide. Paris : Opéra national de Paris : Flammarion, 2000. – Martine Kahane (dir.). Nijinsky, 1889-1950. Paris : Réunion des musées nationaux : Musée d'Orsay, 2000. – Martine Kahane. Bêtes de scène. La Celle Saint-Cloud : Éd du Mécène ; Paris : Bibliothèque nationale de France, 2006. – Martine Kahane (dir.). Opéras russes à l'aube des Ballets russes, 1901-1913 : costumes et documents. Paris : Éd. du Mécène : Centre national du costume de scène, 2009.
Sources et bibliographie : Trajectoire : trombinoscope, Paris : Bibliothèque nationale : Etablissement public de la Bibliothèque de France, 1993. – Site internet de Radio France-France musiques (http://master.radio-france.fr/chaines/france-musiques/emissions/atelier_beaussant/pres.php), 4 décembre 2006.
PIERRE VIDAL (12 décembre 1950)
Directeur de 1994 à 2015
Archiviste paléographe, historien mais également licencié en italien, Pierre Vidal a d'abord occupé des postes à l'étranger : à la bibliothèque de l'Institut français de Téhéran (de 1977 à 1979), puis au Centre de documentation de l'Ambassade de France à Tunis pendant deux ans. Entre 1981 et 1985, il est sous des horizons moins exotiques, conservateur en bibliothèque municipale, d'abord à Mulhouse (1981-1983) puis à Dijon. C'est en 1984 qu'à la demande de François Lesure, qui avait dirigé sa thèse sur « La Musique dans les trois grands théâtres lyriques de Paris », qu'il entre au département de la Musique de la Bibliothèque nationale, où il est responsable des manuscrits modernes et contemporains. Il catalogue ainsi le fonds Nadia et Lili Boulanger. Il rédige enfin plusieurs publications sur les collections du département, dont un article très remarqué sur les manuscrits de Schubert. Dix ans plus tard, il prend la succession de Martine Kahane à la direction de la bibliothèque-musée de l'Opéra (BMO), ce service de la BnF enchâssé dans les locaux prestigieux du Palais Garnier, et ce jusqu'en décembfre 2015. Pendant toute cette période, Pierre Vidal a montré une attention de tous les instants aux collections de la BMO, aux collections musicales et à l’iconographie théâtrale comme aux documents concernant l'architecture du Palais Garnier, et a su concevoir une splendide succession d'expositions dont beaucoup sont mémorables. On se souvient de « Francis Poulenc et les poètes » (1995) à la galerie Colbert ou encore, à la BMO, de « Rouge : des costumes de scène vus par Christian Lacroix » (2005-2006) et de « Verdi, Wagner et l’Opéra de Paris » (2013-2014). Il se retire d’ailleurs avec une dernière exposition, sur Isabel Echarri et Diego Etcheverry, inaugurée en décembre 2015 en galerie des donateurs. Il aura été également le directeur qui a favorisé la modernisation de la BMO, par une rétroconversion ambitieuse de ses fichiers, et le lancement d'une numérisation qui ravit beaucoup de Gallicanautes. Enfin, Pierre Vidal a eu le talent de favoriser, quels que soient les dirigeants du grand établissement musical, une entente très cordiale avec l'Opéra de Paris. De cette trop brève biographie, on peut au moins tirer deux passions de Pierre Vidal, l'Opéra bien sûr dont il est un admirable érudit, et le goût des cultures étrangères dont il est également un grand connaisseur.
Œuvres et écrits (liste non exhaustive) : Pierre, Vidal. Exposition Lili Boulanger, 1893-1918 : Bibliothèque nationale, Département de la musique... juillet-août 1993. Paris : Bibliothèque nationale, 1993. - Pierre, Vidal. Francis Poulenc et les poètes : [exposition, Paris, Bibliothèque nationale de France, Galerie Colbert, 14 juin-22 juillet 1995]. Paris : Bibliothèque nationale de France, 1995. - Pierre, Vidal. Autour de Turandot... : [exposition, Paris, Bibliothèque-musée de l'Opéra, 18 septembre 1997-11 janvier 1998]. Paris : Bibliothèque nationale de France, 1997. - Mathias Auclair et Pierre Vidal (dir.). Image[s] de la danse : [exposition, Paris, Bibliothèque-Musée de l'Opéra, 19 juin 2008-11 janvier 2009]. [Paris] : Bibliothèque nationale de France ; Montreuil : Gourcuff Gradenigo, DL 2008. - Mathias Auclair et Pierre Vidal (dir.). Les Ballets russes : [exposition, Paris, Bibliothèque-musée de l'Opéra, 24 novembre 2009-23 mai 2010]. Montreuil : Gourcuff Gradenigo, impr. 2009. - Mathias Auclair et Pierre Vidal (dir.). Décor d'opéra. Paris : Bibliothèque nationale de France, 2011. - Mathias Auclair et Pierre Vidal. Le musicalisme sur la scène de l'Opéra de Paris : les décors lumineux d'Ernest Klausz pour La damnation de Faust, In Noter, annoter, éditer la musique : mélanges offerts à Catherine Massip, 2012, p. 593-604. - Mathias Auclair, Christophe Ghristi et Pierre Vidal. Verdi, Wagner et l'Opéra de Paris : [exposition, Paris, Bibliothèque-musée de l'Opéra, 17 décembre 2013-9 mars 2014]. Paris : BnF : Opéra national de Paris, impr. 2013.
Chronologie des bibliothécaires, archivistes, administrateurs et directeurs
Chefs de la copie et bibliothécaires
1er avril 1774-novembre 1814 | Jean-Baptiste Lefebvre |
Novembre 1814-1er janvier 1829 | François-Charlemagne Lefebvre, fils |
1er janvier 1829-mars 1866 | Aimé-Simon Leborne |
Archivistes et bibliothécaires
1863-1899 | Charles Nuitter, archiviste |
1866-1909 | Ernest Reyer, bibliothécaire |
1899-1909 | Charles Malherbe, archiviste |
1909-1911 | Antoine Banès, archiviste |
1909-1911 | Charles Malherbe, bibliothécaire |
Administrateurs
1912-1924 | Antoine Banès, administrateur |
1912-1922 | Martial Teneo, bibliothécaire |
1912-1919 | Henri Quittard, archiviste |
1919-1924 | Charles Bouvet, archiviste |
1924-1930 | Charles Bouvet, administrateur |
1931-1940 | Jacques-Gabriel Prod’homme, administrateur |
Conservateurs et bibliothécaires chargés de la bibliotheque
1940-1941 | Jean Cordey, conservateur |
1942 | Denise Launay, bibliothécaire |
1943 | Annette Dieudonné, chargée de la bibliothèque |
1944-1972 | André Ménétrat, bibliothécaire |
Directeurs de la Bibliothèque-musée de l’Opéra
1972-1994 | Martine Kahane, conservateur puis directeur |
1994-2015 | Pierre Vidal, directeur |
Bibliographie sommaire et chronologique sur la Bibliothèque-musée de l’Opéra
- Charles NUITTER. « Curiosités des archives de l’Opéra : les origines de l’opéra-comique », La Chronique musicale, 15 juillet 1873, n°2, p. 60-67.
- Théodore de LAJARTE. « Histoire des archives et de la bibliothèque de l’Opéra », La Chronique musicale, 15 janvier-15 février 1875, n°38-40, p. 49-54, 106-110 et 155-159.
- Charles NUITTER. Note relative aux archives et à la bibliothèque de l’Opéra. Paris : Impr. D. Jouaust, 1880.
- Théodore de LAJARTE. Curiosités de l’Opéra. Paris : C. Lévy, 1883, p. 1-31 (« Histoire de la Bibliothèque et des archives de l’Opéra »).
- Arthur POUGIN. Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre et des arts qui s’y rattachent. Paris : Firmin-Didot, 1885, p. 101-102 (« Bibliothèque de l’Opéra »).
- Charles NUITTER. « Curiosités et souvenirs historiques de Paris : archives, bibliothèque musicale et bibliothèque dramatique de l’Opéra ». Bulletin de la Société des amis des monuments parisiens, 1885/87, vol. 1, p. 146-151.
- Charles MALHERBE. « Archives et bibliothèque de l’Opéra ». La Revue musicale, 15 juin 1903, 3e année, n°6, p. 269-276.
- Jean CHANTAVOINE. « Les bibliothèques musicales ». Le Courrier musical, 22e année, n°3, 1er février 1920, p. 45-47.
- Antoine BANES. « Petit historique de la bibliothèque de l’Opéra ». Le Ménestrel, 1923, n°23, p. 253-256.
- Charles BOUVET. L’Opéra : l’Académie de musique et de danse, le musée, la bibliothèque. Paris : A. Morancé, 1924.
- Charles BOUVET. « Boccherini inconnu : inventaire des manuscrits autographes du maître appartenant à la Bibliothèque de l’Opéra de Paris ». Revue de musicologie, vol. 10, n°32, novembre 1929, p. 255-274.
- Jacques-Gabriel PROD’HOMME. « Two musical libraries of Paris ». The musical Quarterly, vol. 25, n°1, janvier 1939, p. 34-47.
- Jacques-Gabriel PROD’HOMME . « Note musicologique ». La revue musicale, n°196, février-mars 1940, p. 194-195 (sur l’acquisition des autographes de Chopin ayant appartenu à une élève de Chopin, la princesse Czartoriska ; conservés sous la cote Rés. 50).
- Louis-Marie MICHON. « Un portrait de J. G. Noverre par J. B. Perronneau ». Revue de musicologie, vol. 41, n°117, juillet 1958, p. 85-87.
- Jean CORDEY. Le musée de l’Opéra. Paris : éd. Universelles, 1945.
- [Martine KAHANE]. « Les Ballets Russes au Musée de l’Opéra ». Bulletin de la Bibliothèque nationale, mai 1976, n°1, p. 16-17.
- Danièle PISTONE. « La Bibliothèque-Musée de l'Opéra de Paris ». Revue internationale de musique française, vol. II, n° 4, janvier 1981, p. 73-81.
- Ivor GUEST et Martine KAHANE. « The Library and the Archives of the Paris Opera : the Opera preserved ». Dance Research, 1984, vol. II/2, p. 68-76 et vol. III/1, p. 67-85.
- Martine KAHANE. « L’enrichissement des collections de la Bibliothèque-Musée ». L’Opéra de Paris, n°23, 1er décembre 1984, p. 25.
- Martine KAHANE. « Guide d’une collection : la Bibliothèque-musée de l’Opéra (Paris) ». Photographies, n°7, mai 1985, p. 76-81.
- BIBLIOTHEQUE NATIONALE. Archives de l’Opéra de Paris. Paris : Bibliothèque nationale, 1986, p. 7-13 (« Introduction » par Nicole WILD).
- Richard BOWES. « The Paris Opéra Library ». The Musical Times, vol. 130, n°1761, novembre 1989, p. 660-661.
- Nicole WILD. Dictionnaire des théâtres parisiens au XIXe siècle : les théâtres et la musique. Paris : aux amateurs de livres, 1989, p. 299-321 (« Opéra »).
- Martine KAHANE. « Bibliothèque-musée de l’Opéra de Paris ». Monuments historiques, n°168, mars-avril 1990, p. 76-77.
- Alfred CARON. « La Bibliothèque-Musée de l’Opéra : la mémoire vive de l’Opéra : un entretien avec Martine Kahane ». Écouter voir, n°4, avril 1992, p. 4-6.
- Nicole WILD. « Le théâtre lyrique français du XIXe siècle dans les collections de la Bibliothèque de l’Opéra ». In : Paul Prévost (dir.). Le théâtre lyrique en France au XIXe siècle. Metz : éd. Serpenoise, 1995, p. 279-295.
- Mathias AUCLAIR. « Les dossiers thématiques de la Bibliothèque-musée de l'Opéra ». Les cahiers de l'Observatoire musical français, 1999, n° 4, p. 53 - 58.
- Pierre VIDAL. « La bibliothèque-musée de l’Opéra et la conception du répertoire ». Revue de la Bibliothèque nationale de France, n°5, 2000, p. 60-63.
- Pierre VIDAL. « Bibliothèque de l’Opéra ». In : Myriam Bacha et Christian Hottin (dir.). Les bibliothèques parisiennes : architecture et décor. Paris : Action artistique de la ville de Paris, 2002, p. 129-131.
- Valérie GRESSEL. Charles Nuitter : des scènes parisiennes à la Bibliothèque de l’Opéra. Hildesheim : G. Olms Verlag, 2002. Musikwissenschaftliche Publikationen, 18.
- Pierre VIDAL. « Musée de l'Opéra ». In : Béatrice de Andia (dir.). Les musées parisiens : histoire, architecture et décor. Paris : Action artistique de la Ville de Paris, 2004, p. 234-235.
- Valérie GRESSEL, « Charles Nuitter aux origines de la bibliothèque-musée de l’Opéra ». Revue de la Bibliothèque nationale de France, n°19, 2005, p. 81-84.
- Mathias AUCLAIR et Pauline GIRARD. « Les collections iconographiques du XXe siècle de la Bibliothèque-musée de l’Opéra ». Music in art, vol. XXXI/1-2, Spring-Fall 2006, p. 73-86.
- Mathias AUCLAIR. « Le fonds des AID à la bibliothèque-musée de l’Opéra : histoire d’une collection ». In : Inge Baxmann, Claire Rousier et Patrizia Veroli (dir.), Les Archives internationales de la danse (1931-1952). Pantin : Centre national de la danse, 2006, p. 168-191. Mathias AUCLAIR. « Les sources sur les Ballets suédois conservées à la Bibliothèque-musée de l’Opéra ». Fontes artis musicae, n°54/4, october-december 2007, p. 541-569.
- Mathias AUCLAIR. « L'association des amis de la Bibliothèque-musée de la danse et de la Bibliothèque-musée de l'Opéra (ABMD) ». In : Ulrike Dembski et Christiane Mühlegger-Henhapel (dir.). Performing Arts Collections on the Offensive = Les collections d'arts du spectacle passent à l'offensive : 26th SIBMAS Congress, Vienna 2006 = 26ème Congrès SIBMAS, Vienne 2006. Frankfurt am Main : P. Lang, 2007 (Schriftenreihe des Österreichischen Theatermuseums, 2), p. 137-152.
- Pierre VIDAL. « Les sources sur les ballets de Roland Petit à l'Opéra et ailleurs... à la Bibliothèque nationale de France : un lieu et une institution pour conserver le patrimoine de l'Opéra : la bibliothèque-musée ». In : Alexandre Fiette (dir). Un patrimoine pour la danse : Roland Petit à l'Opéra de Paris. Paris : Somogy, 2007, p. 136-138.
- Pierre VIDAL. « La Bibliothèque-musée de l'Opéra, carrefour entre deux institutions ». In : Nicole Leclercq et Jan Van Goethem (dir.) ; Mathias Auclair, Kristy Davis et Sylvie François (éd.). Du document à l'utilisateur : rôles et responsabilités des centres spécialisés dans les arts du spectacle : Société internationale des biblitohèques et musées des arts du spectacle (25e congrès : Barcelone, 6-10 septembre 2004). Bruxelles : P. Lang, 2008, p. 87-92.
- Mathias AUCLAIR. « Les collections de la Bibliothèque-musée de l’Opéra relatives aux Ballets russes de Serge Diaghilev ». In : Mathias Auclair et Pierre Vidal (dir.). Les Ballets russes, Montreuil, Gourcuff Gradenigo, 2009, p. 11-21.
Annexe
Textes legislatifs et règlementaires sur la Bibliothèque de l’Opéra
Arrêté du 16 mai 1866 : cahier des charges d’Émile Perrin.
D’après BmO, PA 1 [16 mai 1866
- Art. 37 : Un bibliothécaire nommé par le ministre sera chargé de la conservation des partitions manuscrites et gravées et généralement de toute la musique servant à l’exploitation du théâtre. Son traitement, fixé à deux mille francs, sera payé sur les fonds de la subvention de l’État.
- Article 38 : Un archiviste, nommé par le ministre, sera chargé de réunir et de mettre en ordre tous les dessins des décors anciens et nouveaux exécutés à l’Opéra ainsi que les livres et estampes donnés à ce théâtre ou acquis par lui, et de classer et de cataloguer tous les titres et papiers relatifs à l’administration de l’Opéra depuis son origine. Dans le cas où il y aurait lieu d’allouer un traitement à l’archiviste, il serait payé sur les fonds de la subvention de l’État.
Arrêté du 27 octobre 1871 : cahier des charges de Hyacinthe Halanzier-Dufrénoy.
D’après BmO, PA 1 [27 octobre 1871
- Art. 37 : Un bibliothécaire nommé par le ministre sera chargé de la conservation des partitions manuscrites ou gravées et généralement de toute la musique servant à l’exploitation du théâtre. Son traitement, fixé à deux mille francs, sera payé sur les fonds de la subvention de l’État.
- Article 38 : Un archiviste, nommé par le ministre, sera chargé de réunir et de mettre en ordre tous les dessins des décors anciens et nouveaux exécutés à l’Opéra ainsi que les livres et estampes donnés à ce théâtre ou acquis par lui, et de classer et de cataloguer tous les titres et papiers relatifs à l’administration de l’Opéra depuis son origine. Dans le cas où il y aurait lieu d’allouer un traitement à l’archiviste, il serait payé sur les fonds de la subvention de l’État.
Arrêté du 14 mai 1879 : cahier des charges d’Auguste Emmanuel Vaucorbeil.
D’après BmO, PA 1 [14 mai 1879
- Art. 41 : Un bibliothécaire nommé par le ministre sera chargé de la conservation des partitions manuscrites ou gravées et généralement de toute la musique servant à l’exploitation du théâtre. Son traitement, fixé à deux mille francs, sera payé sur les fonds de la subvention de l’État.
- Article 42 : Un archiviste, nommé par le ministre, sera chargé de réunir et de mettre en ordre toutes les maquettes, tous les dessins des décors anciens et nouveaux exécutés à l’Opéra ainsi que les livres et estampes donnés à ce théâtre ou acquis par lui, et de classer et de cataloguer tous les titres et papiers relatifs à l’administration de l’Opéra depuis son origine. L’archiviste, s’il y a lieu de lui donner un traitement, et les employés des archives seront payés par le directeur de l’Opéra. Les appointements de ce personnel, fixés par le ministre et les frais du matériel n’excéderont pas trois mille francs.
Arrêté du 10 décembre 1881 : règlement des archives et de la bibliothèque de l’Opéra
D’après BmO, Arch. bibl. 57
Le Ministre des Arts arrête :
- Article 1 : Les collections conservées ou formées au Théâtre national de l’Opéra se composent :
1° des archives ;
2° de la bibliothèque musicale ;
3° de la bibliothèque dramatique.
- Article 2 : Les archives comprennent tous les documents relatifs à l’histoire et à l’administration de l’Opéra, qui font partie actuellement du dépôt, ou qui y seront réunis ainsi que les documents relatifs à l’histoire des autres théâtres qui pourront être acquis. Une galerie est réservée à l’exposition des bustes, tableaux, dessins, etc., et des maquettes de décorations.
- Article 3 : La bibliothèque musicale se compose des partitions et parties d’orchestre des ouvrages ayant été représentés à l’Opéra depuis son origine, ainsi que des partitions des autres ouvrages qui pourront être acquises ou données.
- Article 4 : La bibliothèque dramatique est exclusivement composée des ouvrages, estampes, plans, etc., relatifs à l’art théâtral et à l’histoire du théâtre et de la musique, ou utiles à l’étude des différentes branches de cette histoire.
- Article 5 : La conservation et le classement des archives, de la bibliothèque musicale et de la bibliothèque dramatique sont confiés à un archiviste et à deux bibliothécaires, l’un pour la bibliothèque musicale, l’autre pour la bibliothèque dramatique.
- Article 6 : Les acquisitions sont faites dans la forme règlementaire, sous la direction et sous la responsabilité de l’archiviste. Il en sera tenu registre sur un livre d’entrée indiquant l’origine, le prix de chaque article et le numéro d’inventaire. Les dépenses de reliure ou de matériel sont faites dans la même forme. M. le conservateur du matériel de l’Opéra est chargé de la régularisation des dépenses opérées sur le crédit spécial de la bibliothèque de l’Opéra.
- Article 7 : Les archives et la bibliothèque sont ouvertes au public du 16 août au 30 juin. Elles seront fermées à Pâques pendant une semaine.
- Article 8 : Le public y est admis tous les jours non fériés de 11 heures du matin à 4 heures. À cet effet, il sera délivré une carte personnelle aux lecteurs qui en feront la demande au ministère. Cette carte pourra être retirée en cas d’abus ou de fausse déclaration.
- Article 9 : Le prêt des livres ou partitions au dehors est formellement interdit. Toutefois, avec l’autorisation du Ministre, des partitions ou des parties d’orchestre pourront être prêtées au Conservatoire de musique ou à la Société des Concerts.
- Article 10 : La communication des pièces d’archives peut ne pas être immédiate, dans le cas où des recherches spéciales seraient nécessaires. Les pièces d’une date récente peuvent ne pas être communiquées. Celles qui auraient été versées par le directeur en fonctions ne seront communiquées qu’en vertu de son autorisation.
- Article 11 : L’acceptation des dons proposés à la Bibliothèque et aux Archives sera soumise à l’approbation du Ministre.
- Article 12 : Le secrétaire général du Ministère des Arts est chargé de l’exécution du présent arrêté.
Fait à Paris, le 10 décembre 1881.
Signé : Antonin Proust
Arrêté du 27 novembre 1884 : cahier des charges de Jean Eugène Ritt.
D’après BmO, PA 1 [27 novembre 1884
- Art. 41 : Un bibliothécaire nommé par le ministre sera chargé de la conservation des partitions manuscrites ou gravées et généralement de toute la musique servant à l’exploitation du théâtre. Son traitement, fixé à deux mille francs, sera payé sur les fonds de la subvention de l’État. Le chauffage de la Bibliothèque est à la charge du directeur.
- Art. 42 : Un archiviste, nommé par le ministre, sera chargé de réunir et de mettre en ordre toutes les maquettes, tous les dessins des décors anciens et nouveaux exécutés à l’Opéra ainsi que les livres et estampes donnés à ce théâtre ou acquis par lui, et de classer et de cataloguer tous les titres et papiers relatifs à l’administration de l’Opéra depuis son origine. L’archiviste, s’il y a lieu de lui donner un traitement, et les employés des archives seront payés par le directeur de l’Opéra. Les appointements de ce personnel, fixés par le ministre et les frais du matériel n’excéderont pas trois mille francs.
Arrêté du 18 avril 1891 : cahier des charges d’Eugène Bertrand
D’après BmO, PA 1 [18 avril 1891
- Art. 57 : Le directeur sera tenu de livrer aux archives de l’Opéra la maquette de chaque nouvelle décoration créée par lui, ainsi que les dessins des costumes. Le directeur ne pourra louer ni prêter, sans une autorisation du ministre, aucun des objets dont la jouissance lui est concédée. Dans le cas où l’autorisation de photographier des costumes ou autres objets du matériel aurait été accordée, deux exemplaires de ces photographies devront être déposés aux archives. L’État sera propriétaire, à la fin de la concession ou de l’entreprise, de tout le matériel, partitions, dessins, maquettes, machines et objets mobiliers créés par le directeur, qui n’aura droit à aucune indemnité pour ces objets.
- Art. 59 : Un bibliothécaire, nommé par le ministre, sera chargé de la conservation des partitions manuscrites ou gravées et généralement de toute la musique servant à l’exploitation du théâtre. Son traitement, fixé à 2,000 francs, est à la charge du directeur. Le chauffage et le nettoyage de la Bibliothèque sont à la charge du directeur.
- Art. 60 : Un archiviste, nommé par le ministre, sera chargé de réunir et de mettre en ordre toutes les maquettes, tous les dessins des décors, anciens et nouveaux, exécutés à l’Opéra, ainsi que les livres et estampes donnés à ce théâtre ou acquis par lui et de classer et cataloguer tous les titres et papiers relatifs à l’administration de l’Opéra, depuis son origine. L’archiviste et les employés des archives seront payés par le directeur de l’Opéra. Les appointements de ce personnel, fixés par le ministre, et les frais du matériel n’excéderont pas 3,000 francs.
Arrêté du 30 mars 1893 : cahier des charges d’Eugène Bertrand et Pedro Gailhard
D’après BmO, PA 1 [30 mars 1893
- Art. 59 : Les directeurs sont tenus de livrer aux archives de l’Opéra la maquette de chaque nouvelle décoration créée par eux, ainsi que les dessins des costumes. Les directeurs ne pourront louer, ni prêter, sans une autorisation du ministre, aucun des objets dont la jouissance leur est concédée. Dans le cas où l’autorisation de photographier des costumes ou autres objets du matériel aurait été accordée, deux exemplaires de ces photographies devront être déposés aux archives. L’État sera propriétaire, à la fin de la concession, de tout le matériel, partitions, dessins, maquettes, machines et objets mobiliers créés par les directeurs, qui n’auront droit à aucune indemnité pour ces objets, sauf le cas prévu à l’article 36.
- Art. 61 : Un bibliothécaire, nommé par le ministre, sera chargé de la conservation des partitions manuscrites ou gravées et généralement de toute la musique servant à l’exploitation du théâtre. Son traitement, fixé à 2,000 francs, est à la charge des directeurs. Le chauffage et le nettoyage de la Bibliothèque est à la charge des directeurs.
- Art. 62 : Un archiviste, nommé par le ministre, sera chargé de réunir et de mettre en ordre toutes les maquettes, tous les dessins des décors, anciens et nouveaux, exécutés à l’Opéra, ainsi que les livres et estampes donnés à ce théâtre ou acquis par lui et de classer et cataloguer tous les titres et papiers relatifs à l’administration de l’Opéra depuis son origine. L’archiviste, s’il y a lieu de lui donner un traitement, et les employés des archives seront payés par les directeurs de l’Opéra. Les appointements de ce personnel, fixés par le ministre, et les frais du matériel n’excéderont pas 3,000 francs.
Arrêté du 15 février 1894 : cahier des charges d’Eugène Bertrand et Pedro Gailhard
D’après BmO, PA 1 [15 février 1894
- mêmes articles 59, 61 et 62 qu’en 1893.
Arrêté du 29 septembre 1900 : cahier des charges de Pedro Gailhard
D’après BmO, PA 1 [29 septembre 1900
- Art. 58 : Le directeur sera tenu de livrer aux archives de l’Opéra la maquette de chaque nouvelle décoration créée par lui, ainsi que les dessins des costumes. Le directeur ne pourra louer ni prêter, sans une autorisation du ministre, aucun des objets dont la jouissance lui est concédée. Dans le cas où l’autorisation de photographier des costumes ou autres objets du matériel aurait été accordée, deux exemplaires de ces photographies devront être déposés aux archives. L’État sera propriétaire, à la fin de la concession, de tout le matériel, partitions, dessins, maquettes, machines et objets mobiliers créés par le directeur, qui n’aura droit à aucune indemnité pour ces objets, sauf le cas prévu à l’article 35.
- Art. 60 : Un bibliothécaire, nommé par le ministre, sera chargé de la conservation des partitions manuscrites ou gravées et généralement de toute la musique servant à l’exploitation du théâtre. Son traitement, fixé à 2,000 francs, est à la charge du directeur. Le chauffage de la Bibliothèque est à la charge du directeur.
- Art. 61 : Un archiviste, nommé par le ministre, sera chargé de réunir et de mettre en ordre toutes les maquettes, tous les dessins des décors, anciens et nouveaux, exécutés à l’Opéra, ainsi que les livres et estampes donnés à ce théâtre ou acquis par lui, et de classer et cataloguer tous les titres et papiers relatifs à l’administration de l’Opéra, depuis son origine. L’archiviste, s’il y a lieu de lui donner un traitement, et les employés des archives seront payés par le directeur de l’Opéra. Les appointements de ce personnel, fixés par le ministre, et les frais du matériel n’excéderont pas 3,000 francs.
Arrêté du 27 décembre 1907 : cahier des charges d’André Messager et de Leimistin Broussan
D’après BmO, PA 1 [27 décembre 1907
- Art. 94 : Pour tout ouvrage nouveau ou nouvellement monté, les directeurs devront établir des maquettes de décors et des aquarelles de costumes qu’ils verseront ensuite aux archives du théâtre. Dans le cas où l’on utiliserait tout ou partie de décors et costumes en magasin, l’obligation précédente ne s’appliquerait qu’aux parties nouvelles ; mais il devrait alors être établi un croquis détaillé et une note explicative, qui indique les emprunts faits et permettre de reconstituer l’ensemble. En outre, les directeurs sont tenus de livrer deux affiches pour chaque représentation donnée au théâtre. Le chauffage, l’éclairage et le balayage de la bibliothèque sont à la charge des directeurs. Les directeurs ne peuvent louer, ni prêter, sans une autorisation du ministre, aucun des objets dont la jouissance leur est concédée. Dans le cas où l’autorisation de photographier des costumes ou autres objets du matériel aurait été accordée, deux exemplaires de ces photographies devront être déposés aux archives. L’État sera propriétaire, à la fin de la concession, de tout le matériel, partitions, dessins, maquettes, machines et objets mobiliers créés par les directeurs, qui n’auront droit à aucune indemnité pour ces objets, sauf le cas prévu à l’article 71.
- Art. 96 : Un bibliothécaire, nommé par le ministre, sera chargé de la conservation des partitions manuscrites ou gravées et généralement de toute la musique servant à l’exploitation du théâtre. Son traitement, fixé à 2,000 francs, est à la charge des directeurs. Le chauffage de la Bibliothèque est à la charge des directeurs.
- Art. 97 : Un archiviste, nommé par le ministre, sera chargé de réunir et de mettre en ordre toutes les maquettes, tous les dessins des décors, anciens et nouveaux, exécutés à l’Opéra, ainsi que les livres et estampes donnés à ce théâtre ou acquis par lui, et de classer et cataloguer tous les titres et papiers relatifs à l’administration de l’Opéra, depuis son origine. L’archiviste, s’il y a lieu de lui donner un traitement, et les employés des archives seront payés par les directeurs de l’Opéra. Les appointements de ce personnel, fixés par le ministre, et les frais du matériel n’excéderont pas 3,000 francs.
Arrêté du 5 novembre 1912: règlement des archives et de la bibliothèque de l’Opéra
D’après BmO, Arch. bibl. 20
Le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Vu l’arrêté du 10 décembre 1881 ;
Vu les arrêtés des 30 décembre 1911 nommant le personnel de la Bibliothèque, des Archives et du Musée du Théâtre National de l’Opéra
Sur la proposition du Sous-Secrétaire d’État des Beaux-Arts ;
Arrête :
- Art. 1er : Les collections conservées ou formées au Théâtre National de l’Opéra se réfèrent aux quatre services ci-après :
1° Les Archives ;
2° La Bibliothèque Musicale ;
3° La Bibliothèque Dramatique ;
4° Le Musée.
- Art. 2 : Les Archives comprennent tous les documents relatifs à l’histoire et à l’Administration de l’Opéra qui font partie actuellement du Dépôt et qui y seront réunis ainsi que les documents relatifs à l’histoire des autres théâtres qui pourront être acquis.
- Art. 3 : La Bibliothèque Musicale se compose des partitions et parties d’orchestre des ouvrages ayant été représentés à l’Opéra depuis son origine, ainsi que des partitions des autres ouvrages qui pourront être acquises ou données.
- Art. 4 : La Bibliothèque Dramatique est exclusivement composée de pièces de théâtre, livrets d’opéras et de ballets, mises en scène, dessins de costumes, ouvrages, estampes, plans, etc. relatifs à l’art théâtral et à l’histoire du théâtre et de la musique ou utiles à l’étude des différentes branches de cette histoire.
- Art. 5 : Le Musée est réservé à l’exposition des bustes, tableaux, dessins, maquettes de décors, instruments de musique et objets divers se rattachant à l’histoire du théâtre et de la musique.
- Art. 6 : La conservation et le classement des Archives sont confiés à un archiviste nommé par arrêté ministériel.
La conservation et le classement de la Bibliothèque Musicale et de la Bibliothèque Dramatique sont confiés à un bibliothécaire nommé dans les mêmes conditions.
Ces deux services sont centralisés et dirigés par un Administrateur de la Bibliothèque, des Archives et du Musée, nommé par le Ministre et dont relèvent directement l’archiviste et le bibliothécaire. C’est à l’Administrateur qu’il appartient d’assurer la conservation et le classement des collections composant le Musée.
- Art. 7 : L’Archiviste est chargé de réunir et de mettre en ordre toutes les maquettes, tous les dessins des décors anciens et nouveaux exécutés à l’Opéra, ainsi que les documents appartenant au théâtre ou acquis par lui et de classer et de cataloguer tous les titres et papiers relatifs à l’Administration de l’Opéra depuis son origine.
- Art. 8 : Le Bibliothécaire est chargé de la conservation des ouvrages imprimés ainsi que des partitions manuscrites ou gravées et généralement de toute la musique servant à l’exploitation du théâtre. Il surveille les séances de lecture et, s’il y a lieu, guide les travailleurs dans leurs recherches.
- Art. 9 : L’Administrateur dirige les divers services dont il a seul la responsabilité. Il correspond avec l’Administration Centrale des Beaux-Arts dont il relève directement. Il est chargé également de la correspondance avec tous ceux qui ont recours à la Bibliothèque, aux Archives et au Musée. Il dispose seul, sous le contrôle de l’Administration des Beaux-Arts, des ressources affectées à ces divers services par l’État, la Direction de l’Opéra et la Fondation Nuitter. Aucune dépense ne peut être engagée sans son assentiment.
- Art. 10 : Un commis est chargé de mettre au net et de classer la correspondance, de tenir la comptabilité, de dresser les catalogues, etc.
- Art. 11 : Un gardien de la Bibliothèque et un gardien du Musée assurent le service du public.
- Art. 12 : Si les besoins de ses travaux l’exigent, l’Archiviste a la faculté de demander à l’Administrateur de mettre temporairement à sa disposition le commis ou les gardiens de la Bibliothèque et du Musée.
- Art. 13 : Les acquisition sont faites dans la forme réglementaire par l’Administrateur. Il en sera tenu registre sur un livre d’entrée indiquant l’origine, le prix de chaque article et le numéro d’inventaire.
Les dépenses de reliure ou de matériel sont faites dans la même forme.
M. le Conservateur du Matériel de l’Opéra est chargé de la régularisation des dépenses opérées sur le crédit spécial de la Bibliothèque de l’Opéra.
- Art. 14 : Avec l’autorisation du Ministre, l’Administrateur peut échanger les ouvrages en double contre des ouvrages de valeur égale dont l’acquisition offre de l’intérêt pour la bibliothèque.
- Art. 15 : Les Archives, la Bibliothèque et le Musée sont ouverts au public du 1er septembre au 30 juin. Ils sont fermés à Pâques pendant une semaine.
- Art. 16 : Le public y est admis les jours non fériés de onze heures du matin à quatre heures.
- Art. 17 : le prêt au dehors d’ouvrages, partitions, dessins, estampes, plans, et généralement tous objets ou documents quelconques appartenant à la Bibliothèque, aux Archives ou au Musée est interdit. Toutefois le prêt d’un ou de plusieurs documents peut exceptionnellement être consenti après autorisation ministérielle à la condition que les exemplaires prêtés soient des doubles.
- Art. 18 : La Direction de l’opéra a la jouissance de la Bibliothèque et des Archives. Elle a le droit d’y emprunter tous les documents nécessaires à l’exploitation du théâtre ; ceux-ci ne seront délivrés que contre un reçu du Directeur ou des Chefs de Services, sous l’entière responsabilité de ces derniers et à la condition expresse qu’aucun des documents prêtés ne sortira du théâtre, sauf pour les fêtes officielles.
- Art. 19 : Pour avoir communication d’un ouvrage, le lecteur doit s’adresser au personnel de service. Un bulletin de demande lui sera délivré sur lequel il mentionnera, avec le titre de l’ouvrage qu’il désire, son nom et son adresse.
Chaque bulletin doit contenir la mention d’un seul ouvrage.
- Art. 20 : Le nombre des ouvrages communiqués ne pourra pas dépasser dix au cours de la même séance et il ne pourra en être demandé plus de deux à la fois.
- Art. 21 : Il est formellement interdit de calquer.
L’usage de l’encre et des couleurs est également interdit. Le crayon et la mine de plomb est le seul moyen de reproduction dont l’emploi soit autorisé.
Les travailleurs ne doivent pas placer le papier, sur lequel ils écrivent ou dessinent, sur le livre, le manuscrit ou la gravure qui leur est communiqué.
- Art. 22 : Les reproductions photographiques de documents sont autorisées ; mais il est interdit de faire usage de magnésium.
Toute personne qui reproduira par la photographie un document quelconque devra remettre à la Bibliothèque deux épreuves des clichés qu’elle aura tirés.
Le demandeur assume les responsabilités de toute nature que pourrait entraîner la reproduction.
- Art. 23 : Les communications cessent un quart d’heure avant la fermeture. Chaque lecteur, en sortant, devra remettre au gardien de la Bibliothèque le ou les ouvrages qui lui auront été confiés.
- Art. 24 : La communication des pièces d’Archives peut ne pas être immédiate dans le cas où des recherches spéciales seraient nécessaires.
Les pièces d’une date récente peuvent ne pas être communiquées.
Celles qui auraient été versées par le Directeur en fonctions ne seront communiquées qu’en vertu de son autorisation.
- Art. 25 : Tous les jours, après la fermeture de la Bibliothèque, le récolement des document sdonnés en communication dans la journée sera fait par le Commis et le Gardien de la Bibliothèque et chaque ouvrage remis immédiatement à son numéro d’ordre.
- Art. 26 : L’acceptation des dons proposés à la Bibliothèque et aux Archives sera soumise à l’approbation du Ministre.
Fait à Paris, le 5 novembre 1912
Signé : Guist’hau
Arrêté du 25 novembre 1913 : cahier des charges de Jacques Rouché
D’après BmO, PA 1 [25 novembre 1913
- Art. 100 : Pour tout ouvrage nouveau ou nouvellement monté, le directeur devra établir des maquettes de décors, des dessins ou des aquarelles de costumes, qu’il versera ensuite aux archives du théâtre. Dans le cas où l’on utiliserait tout ou partie de décors et costumes en magasin, l’obligation précédente ne s’appliquerait qu’aux parties nouvelles ; mais il devrait alors être établi un croquis détaillé et une note explicative, qui indique les emprunts faits et permettre de reconstituer l’ensemble. En outre, le directeur est tenu de livrer deux affiches pour chaque représentation donnée au théâtre. Le chauffage, l’éclairage, le balayage et le nettoyage des vitres de la bibliothèque, des archives et du musée sont à la charge du directeur. Le directeur ne peuvent louer, ni prêter, sans une autorisation du ministre, aucun des objets dont la jouissance lui est concédée. Les personnes qui désireront prendre des vues photographiques à l’intérieur du monument devront, préalablement, adresser à l’administration des Beaux-Arts une demande d’autorisation, l’usage du magnésium restant rigoureusement interdit en raison des dangers qu’il présente. L’État sera propriétaire, à la fin de la concession, de tout le matériel, partitions, dessins, maquettes, machines et objets mobiliers créés par le directeur, qui n’aura droit à aucune indemnité pour ces objets, sauf le cas prévu à l’article 75.
- Art. 101 : Un conservateur du matériel nommé par le ministre surveillera l’usage qui en sera fait et tiendra les inventaires au courant. Le directeur devra lui donner toutes les facilités d’examen et de surveillance qui lui seront nécessaires pour remplir la mission qui lui est confiée. Le traitement du conservateur ne sera pas à la charge du directeur de l’Opéra.
- Art. 102 : Un administrateur, nommé par le ministre, sera chargé de la direction de la bibliothèque, des archives et du musée.
- Art. 103 : Un bibliothécaire, nommé par le ministre, sera chargé, sous les ordres de l’administrateur, de la conservation des partitions manuscrites ou gravées et généralement de toute la musique servant à l’exploitation du théâtre.
- Art. 104 : Un archiviste, nommé par le ministre, sera chargé, sous les ordres de l’administrateur, de réunir et de mettre en ordre toutes les maquettes, tous les dessins des décors, anciens et nouveaux, exécutés à l’Opéra, ainsi que les livres et estampes donnés à ce théâtre ou acquis par lui, et de classer et cataloguer tous les titres et papiers relatifs à l’administration de l’Opéra, depuis son origine.
- Art. 105 : Les appointements de l’administrateur, de l’archiviste et du commis de la bibliothèque sont imputés sur les crédits ouverts à cet effet au budget de l’État. Le bibliothécaire, le gardien de la bibliothèque et le gardien du musée sont payés sur la somme de 5,000 francs dont est redevable le directeur de l’Opéra pour le service de la bibliothèque, des archives et du musée. Cette somme sera versée par lui au Trésor public à titre de fonds de concours.
Arrêté du 17 février 1919 : cahier des charges de Jacques Rouché
D’après BmO, PA 1 [17 février 1919
- Sans changement pour les articles ci-dessus.
Décret du 21 février 1920 : personnel de la Bibliothèque publique, des archives et du musée de l’Opéra.
D’après BnF, Archives, Dossier Jacques-Gabriel Prod’homme, note du 29 mars 1945
Fixe les cadres du personnel de la Bibliothèque publique, des archives et du musée de l’Opéra à :
1 administrateur
1 archiviste
1 commis
1 bibliothécaire
1 gardien de bibliothèque
1 gardien de musée
Arrêté du 11 août 1921. Modifications notées en regard du texte de l’arrêté du 17 février 1919 : cahier des charges de Jacques Rouché
D’après BmO, PA 1 [17 février 1919
Sans changement, si ce n’est pour l’art. 100 : Pour tout ouvrage nouveau ou nouvellement monté, le directeur devra établir des maquettes de décors, des dessins ou des aquarelles de costumes, qu’il versera ensuite aux archives du théâtre. Dans le cas où l’on utiliserait tout ou partie de décors et costumes en magasin, l’obligation précédente ne s’appliquerait qu’aux parties nouvelles ; mais il devrait alors être établi un croquis détaillé et une note explicative, qui indique les emprunts faits et permettre de reconstituer l’ensemble. En outre, le directeur est tenu de livrer deux affiches pour chaque représentation donnée au théâtre. Les personnes qui désireront prendre des vues photographiques à l’intérieur du monument devront, préalablement, adresser à l’administration des Beaux-Arts une demande d’autorisation, l’usage du magnésium restant rigoureusement interdit en raison des dangers qu’il présente. L’État sera propriétaire, à la fin de la concession, du matériel musical, partitions, dessins, maquettes créés par le directeur, qui n’aura droit à aucune indemnité pour ces objets, sauf le cas prévu à l’article 75.
Décret du 18 octobre 1927 fixant les cadres du personnel de la Bibliothèque publique, des archives et du musée de l’Opéra.
D’après BnF, Archives, Dossier Jacques-Gabriel Prod’homme, note du 29 mars 1945.
Ramène à 4 personnes l’effectif du personnel de la bibliothèque, des archives et du musée de l’Opéra :
1 administrateur-archiviste de la bibliothèque et du musée
1 commis
2 gardiens
Arrêté du 4 septembre 1931: règlement des archives et de la bibliothèque de l’Opéra
D’après BmO, Arch. bibl. 68
Le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Vu l’arrêté du 5 novembre 1912 portant règlement de la Bibliothèque, des Archives et du Musée de l’Opéra ;
Vu les propositions de l’Administration de ce service ;
Arrête :
- Art. 1er : Les collections conservées ou formées au Théâtre national de l’Opéra se réfèrent aux quatre services ci-après :
1° Les Archives ;
2° La Bibliothèque musicale ;
3° La Bibliothèque littéraire, dramatique, musicologique, et les estampes ;
4° Le Musée.
- Art. 2 : Les Archives comprennent tous les documents relatifs à l’historie et à l’administration de l’ancienne Académie royale de musique et de l’Opéra depuis son origine, qui font partie actuellement du dépôt et qui y seront réunis, ainsi que les documents qui pourront être acquis relativement à l’histoire et à l’administration de l’Opéra-Comique et des autres théâtres.
- Art. 3 : La Bibliothèque Musicale se compose des partitions et parties d’orchestre et de choeurs des ouvrages représentés à l’Opéra depuis son origine ; ainsi que des partitions des ouvrages étrangers au répertoire du théâtre et qui peuvent être acquis ou donnés ; et des ouvrages d’enseignement, de théorie, qui pourront être acquis ou donnés.
- Art. 4 : La Bibliothèque littéraire, dramatique et musicologique est composée de pièces de théâtre, livrets d’opéras et de ballets, mises en scènes, dessins de costumes, estampes, plans, ouvrages imprimés ou manuscrits relatifs à la littérature, au théâtre, à la musique et aux musiciens, ou utiles aux différentes branches de leur histoire.
- Art. 5 : Le Musée est réservé à l’exposition des bustes, tableaux, dessins, maquettes de décors, instruments de musique et objets divers se rattachant à l’histoire du théâtre, de la musique et des musiciens.
- Art. 6 : L’administrateur de la Bibliothèque publique, des Archives et du Musée de l’Opéra assure le service à l’aide du personnel mis à sa disposition. Il correspond avec l’administration centrale des Beaux-Arts dont il relève directement. Il est chargé également de correspondre avec toutes les personnes qui ont recours à la Bibliothèque, aux Archives ou au Musée.
Il dispose seul, sous le contrôle de l’administration des Beaux-arts, des ressources affectées à ces divers services par l’État, la direction de l’Opéra, la fondation Nuitter et éventuellement les ressources qui pourront être mises à sa disposition. Aucune dépense ne peut être engagée sans son assentiment.
Il assure la conservation et le classement des documents, livres et collections diverses composant la Bibliothèque, les Archives et le Musée.
Il est chargé de réunir et mettre en ordre toutes les maquettes, tous les dessins des décors anciens et nouveaux exécutés à l’Opéra, ainsi que les documents appartenant au théâtre ou acquis par lui, et d’inventorier tous les titres et papiers relatifs à l’administration de l’Opéra depuis son origine. Il veille à ce que la direction du théâtre effectue les versements de documents de toute nature prescrits par le cahier des charges.
Il assure la conservation des partitions manuscrites ou gravées, des volumes imprimés, des estampes, etc. et en dresse le catalogue.
- Art. 7 : Un commis est chargé de mettre au net et de classer la correspondance, de tenir la comptabilité et d’aider aux travaux de classement de la Bibliothèque, des Archives et du Musée. Il surveille les séances de lecture et procède, avant l’ouverture au public et après la fermeture à la visite des locaux. Il signale immédiatement à l’administrateur toute infraction au règlement, soit de la part du public, soit de la part des gardiens.
Deux gardiens assurent le service du public, sous la surveillance du commis.
- Art. 8 : Le commis et les gardiens débutent comme stagiaires. Ils ne peuvent être titularisés dans leur emploi qu’après un stage d’une année entière de fonctions.
Le stage peut être interrompu pour cause de maladie dûment constatée. La période d’interruption n’est pas comptée dans le temps de stage exigé pour la titularisation.
Dans le dernier mois de l’année de stage, l’administrateur adresse au Ministre un rapport sur les aptitudes du stagiaire. Le Ministre prononce ensuite sur l’admission définitive.
Le stage entre en compte dans le calcul de la durée des services nécessaires pour l’avancement, mais seulement pour un an.
- Art. 9 : Les mesures disciplinaires applicables au personnel sont : 1° la réprimande, 2° la retenue de traitement, 3° la rétrogradation à une classe inférieure, 4° la réocation. Ces peines sont prononcées par le Ministre.
- Art. 10 : L’administrateur est chargé de l’acquisition des livres et documents, de l’abonnement aux périodiques. Il a la police intérieure de la Bibliothèque et de ses annexes. Les employés doivent, pour tout ce qui concerne le service, se conformer à ses prescriptions.
Les acquisitions sont faites dans la forme règlementaire par l’administrateur. Il en sera tenu registre dans un livre d’entrée indiquant l’origine, le prix de chaque article, et le numéro d’inventaire. Il en est de même pour les objets reçus en don.
Les dépenses de reliure ou de matériel sont faites dans la même forme.
- Art. 11 : Les Archives, la Bibliothèque et le Musée, sont fermés du 16 juillet au 15 septembre. Ils sont fermés à Pâques pendant une semaine.
- Art. 12 : Le public est admis à la Bibliothèque, et aux Archives, les jours non fériés :
du 1er novembre au 28 février, de 11 à 16 heures ;
du 1er au 31 mars, de 11 à 16 heures 30 ;
du 1er avril au 30 septembre, de 11 à 17 heures
du 1er au 31 octobre, de 11 à 16 heures 30.
Le public est admis au Musée, les jours non fériés, de 13 à 16 heures.
- Art. 13 : Le prêt au dehors d’ouvrages, de partitions, dessins, estampes, plans et généralement de tous objets ou documents quelconques appartenant à la Bibliothèque, aux Archives ou au Musée de l’Opéra est interdit. Toutefois, le prêt d’un ou de plusieurs ouvrages ou documents peut exceptionnellement être consenti après autorisation ministérielle.
- Art. 14 : La direction de l’Opéra a la jouissance de la Bibliothèque et des Archives. Elle a le droit d’y emprunter tous les documents nécessaires à l’exploitation du théâtre. Ceux-ci ne seront délivrés que contre un reçu du directeur ou d’in des chefs de service, sous l’entière responsabilité de ces derniers et à la condition expresse qu’aucun des documents prêtés ne sortira du théâtre, sauf pour les fêtes officielles.
- Art. 15 : Pour pouvoir consulter un ouvrage, le lecteur doit s’adresser au personnel de service. Un bulletin de demande lui sera délivré sur lequel il mentionnera avec l’indication et la cote de l’ouvrage ou des documents demandés, son nom et son adresse.
Chaque bulletin ne doit contenir que la mention d’un seul ouvrage ou document.
Les lecteurs sont invités à signaler à l’administrateur les ouvrages dont ils désireraient que la Bibliothèque fît l’acquisition.
- Art. 16 : Le nombre des ouvrages communiqués ne pourra, en principe, dépasser dix au cours de la même séance, et il ne pourra en être demandé plus de deux à la fois.
- Art 17 : Il est formellement interdit de calquer.
L’usage de l’encre et des couleurs est également interdit. Le crayon à la mine de plomb est le seul moyen de reproduction dont l’emploi soit autorisé.
Les travailleurs ne doivent pas placer le papier sur lequel ils écrivent ou dessinent sur le livre, le manuscrit ou la gravure qui leur est communiqué.
- Art. 18 : Les reproductions photographiques de documents sont autorisées, mais il est interdit de faire usage du magnésium.
Toute personne qui reproduira par la photographie un document quelconque devra remettre à la Bibliothèque deux épreuves des clichés qu’elle aura tirés.
Le demandeur assume les responsabilités de toute nature que pourrait entraîner la reproduction.
- Art. 19 : Les communications cessent un quart d’heure avant la fermeture.
Chaque lecteur, en sortant, devra remettre les ouvrages empruntés au gardien de service, qui annule le bulletin de demande par un timbre portant le mot « Rendu ». Il devra présenter à l’employé de service son portefeuille ouvert ou les livres lui appartenant.
- Art. 20 : La communication des pièces d’archives peut ne pas être immédiate, dans le cas où des recherches seraient nécessaires.
Les pièces d’une date récente peuvent ne pas être communiquées.
Celles qui auraient été versées par le directeur en exercice ne seront communiquées qu’en vertu de son autorisation écrite.
- Art. 21 : Il est formellement interdit de fumer dans la Bibliothèque et ses dépendances.
- Art. 22 : Tous les jours, après la fermeture de la bibliothèque, le récolement des documents donnés en communication dans la journée sera fait par le commis et le gardien de la Bibliothèque. Chaque ouvrage sera remis immédiatement à sa place. Toute dégradation, lacération, etc. sera immédiatement signalée à l’Administrateur.
Fait à Paris le 4 septembre 1931
Signé : M. Roustan
Arrêté du 21 janvier 1933. Ministère de l’Éducation nationale. Cahier des charges de Jacques Rouché
D’après BmO, PA 1 [21 janvier 1933
- Art. 21 : Pour tout ouvrage nouveau ou nouvellement monté, le directeur devra établir des maquettes de décors, des dessins ou des aquarelles de costumes, qu’il versa ensuite à l’administrateur de la Bibliothèque publique de l’Opéra chargé du service des Archives du théâtre. Dans le cas où l’on utiliserait tout ou partie de décors et costumes en magasin, l’obligation précédente ne s’appliquerait qu’aux parties nouvelles, mais il devrait alors être établi un croquis détaillé ou une note explicative qui indique les emprunts faits et permette de reconstituer l’ensemble. En outre, le directeur est tenu de déposer à l’administration des Beaux-Arts deux affiches pour chaque représentation donnée au théâtre, ainsi que deux exemplaires du programme journalier, vendu dans la salle. Les personnes qui désireront prendre des vues photographiques à l’intérieur du monument devront, préalablement, adresser à l’administration des Beaux-Arts une demande d’autorisation, l’usage du magnésium n’étant autorisé qu’en ampoules de verre.
- Art. 22 : Le conservateur du matériel recevra du directeur toutes facilités pour surveiller l’usage qui sera fait du matériel et tenir ses inventaires au courant. Après la première représentation de chaque ouvrage, un inventaire de tout le matériel nouveau créé pour cet ouvrage sera dressé. Le directeur versera une indemnité annuelle de 3.000 francs pour la rétribution du conservateur du matériel des théâtres subventionnés. Il versera d’autre part, au Trésor public, à titre de fonds de concours, une somme de 5.000 francs pour le service de la Bibliothèque, des Archives et du Musée.
Décret du 26 février 1935 fixant les cadres du personnel des Bibliothèques musicales.
D’après BnF, Archives, Dossier Jacques-Gabriel Prod’homme, note du 29 mars 1945
- Art 1er : Les cadres du personnel des Bibliothèques musicales sont fixés comme il suit :
1 administrateur
1 secrétaire de bibliothèque
1 commis
2 gardiens
Arrêté du 15 avril 1935 modifiant celui du 21 janvier 1933 : cahier des charges de Jacques Rouché
D’après BmO, PA 1 [15 avril 1935
- Sans modification du cahier des charges de 1933 pour les articles relatifs à la bibliothèque, aux archives et au musée.
Décret-loi du 30 octobre 1935 : fusion des bibliothèques musicales
D’après le Journal Officiel du 31 octobre 1935, p. 11526
Rapport au président de la République
Paris, le 30 octobre 1935
Monsieur le Président,
Les bibliothèques musicales de l’État comportent actuellement trois dépôts :
l’un à la Bibliothèque nationale,
l’autre au Conservatoire national de musique,
le troisième à la bibliothèque de l’Opéra.
Depuis plusieurs années, les musicographes et les nombreux chercheurs français et étrangers qui s’intéressent aux études musicographiques demandent que ces trois dépôts soient réunis en un seul. Leur travail en serait facilité. D’autre part, les dépenses que comporte l’entretien de ces trois collections seraient atténuées par une réunion des fonds.
Après une étude approfondie, il est apparu qu’il serait désirable d’envisager la réunion complète de ces trois fonds en un seul, qui serait rattaché à la réunion des bibliothèques nationales de Paris et qui pourrait former un département de la Bibliothèque nationale. La fusion de ces trois dépôts facilitera le travail des musicographes et atténuera les dépenses de fonctionnement.
La fusion des personnels pourra être réalisée ainsi que l’exécution d’un catalogue général. Enfin, on pense pouvoir réunir dans un même local l’ensemble des collections, dont l’installation dans les locaux de la Bibliothèque nationale pourra être envisagée lorsque les agrandissements en cours seront achevés ou, si les circonstances le permettent, dans des constructions à élever près de la bibliothèque de l’Arsenal.
Tel est l’objet du projet de décret que nous avons l’honneur de soumettre à votre haute approbation.
Nous vous prions d’agréer, monsieur le Président, l’expression de notre profond respect.
Le président du conseil, ministre des affaires étrangères, Pierre Laval.
Le ministre des finances, Marcel Régnier.
Le ministre de l’éducation nationale, Mario Roustan.
Le Président de la République française,
Sur le rapport du président du conseil, ministre des affaires étrangères, du ministre des finances et du ministre de l’éduction nationale,
Vu la loi du 8 juin 1935 autorisant le Gouvernement à prendre par décrets toutes les dispositions ayant force de loi pour défendre le franc ;
Le Conseil des ministres entendu,
Décrète :
Article 1er. – Les bibliothèques musicales de l’Opéra et du Conservatoire national de musique et d’art dramatique seront réunies à la Bibliothèque nationale et placées sous l’autorité de l’administrateur général des bibliothèques nationales.
Art. 2. – Un décret contresigné par le ministre de l’Éducation nationale et le ministre des Finances réglera les conditions d’application du présent décret, et notamment les conditions dans lesquelles les personnels de la bibliothèque de l’Opéra et de celle du Conservatoire national de musique et d’art dramatique seront rattachés au personnel des bibliothèques nationales.
Art. 3. – Le présent décret sera soumis à la ratification des Chambres, conformément aux dispositions de la loi du 8 juin 1935.
Art. 4. – Le président du conseil, ministre des affaires étrangères, le ministre des finances et le ministre de l’éducation nationale sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel.
Fait à Paris, le 30 octobre 1935
Albert Lebrun
Par le président de la République ;
Le président du conseil, ministre des affaires étrangères, Pierre Laval.
Le ministre des finances, Marcel Régnier.
Le ministre de l’éducation nationale, Mario Roustan.
Ce dossier a été réalisé par Mathias Auclair, conservateur à la Bibliothèque-musée de l’Opéra.
Merci à Martine Kahane (Centre national du costume de scène de Moulins) et à Aurélien Poidevin (Université Paris 8) ainsi qu’à Emmanuel Gateau (DCO/DRB), Pauline Girard (DCO/MUS), Pascale Vigier (mission Gestion de production documentaire et archives) et à Jean-Michel Vinciguerra (DCO/BMO). Mise à jour et mise en ligne, Olivier Jacquot, 2018.
Notes
1 Parmi les nombreux travaux de Nicole Wild, citons Décors et costumes du xixe siècle. Paris : Bibliothèque nationale, 1987-1993, 2 vol.
2 Valérie Gressel. Charles Nuitter : des scènes parisiennes à la Bibliothèque de l’Opéra. Hildesheim : G. Olms Verlag, 2002 (Musikwissenschaftliche Publikationen, 18).
3 Sur les premiers copistes-bibliothécaires, Théodore de Lajarte. Bibliothèque musicale du théâtre de l’Opéra : catalogue historique, chronologique, anecdotique. Paris : librairie des bibliophiles, 1878. Réimpr. Hildesheim : G. Olms Verlag, 1969, vol. 1, p. 1-4. Bibliothèque nationale. Archives de l’Opéra de Paris. Paris : Bibliothèque nationale, 1986, introduction p. 7-13 rédigée par Nicole Wild. Nicole Wild. « Le théâtre lyrique français du xixe siècle dans les collections de la Bibliothèque de l’Opéra ». In : Paul Prévost (dir.). Le théâtre lyrique en France au XIXe siècle. Metz : éd. Serpenoise, 1995, p. 279-295. Valérie Gressel. Op. cit., p. 93.
4 En 1801, Battin est « secrétaire archiviste du théâtre des arts ». BmO, Opéra arch. 19 [352.
5 BmO PA 1841, Cahier des charges de l’Académie royale de musique (1er août 1841), article 19, dans Recueil pour la Commission spéciale des théâtres royaux, p. 96.
6 La version française de Roméo et Juliette de Vincenzo Bellini est créée à l’Opéra le 29 août 1859.
7 Pour l’ensemble du chapitre consacré à Charles Nuitter, nous devons et empruntons beaucoup à l’ouvrage fondamental de Gressel. Op. cit., p. 94 et suivantes.
8 Mentionnons par exemple le Procès verbal de la remise de la bibliothèque de l’Académie royale de musique par Mr Lefebvre à Mr Leborne, commencé le samedi 24 janvier 1829. BmO, Arch. bibl. 19.
9 Ce mode d’exploitation de l’Opéra avait déjà expérimenté une première fois entre 1831 et 1854.
10 Recueil des lois, décrets, arrêtés, règlements, circulaires, se rapportant aux théâtres et aux établissements d’enseignement musical et dramatique. Paris : Imprimerie nationale, 1888, p. 19. Voir également Jean Gourret. Ces hommes qui ont fait l’Opéra. Paris : éd. Albatros, 1984, p. 138-139.
11 Jusqu’en 1866, Nuitter agit cependant au nom du directeur de l’Opéra dans ses fonctions officieuses d’archiviste.
12 BmO, PA 1 (15 mai 1866) : cahier des charges de Perrin, art. 34 : « L'État sera propriétaire, à la fin de l'entreprise, de tout le matériel, machines et objets mobiliers, partitions, etc. créé par le directeur qui n'aura droit à aucune indemnité pour ces objets. En outre, si quelques objets faisant partie des machines et accessoires et du mobilier ont disparu sans que le directeur puisse justifier de leur emploi, l'État pourra en réclamer le prix. »
13 Le successeur de Leborne, Justin Cadaux, porte tout de même le titre de « sous-bibliothécaire de la musique » et est chargé « d’accord avec le bibliothécaire, de la surveillance et du classement des partitions et de la bibliothèque musicale de l’Opéra ». BmO, Arch. Opéra 19 [247 cité par V. Gressel, op. cit., p. 103 note 53.
14 La bibliothèque de l’Opéra conserve 30 000 estampes en 1874.
15 Théodore de Lajarte. Bibliothèque musicale du théâtre de l’Opéra : catalogue historique, chronologique, anecdotique. Paris : librairie des bibliophiles, 1878.
16 BmO, PA 12 août 1863 : Règlement relatif aux décorations du Théâtre impérial de l’Opéra, art. 8 : « Les esquisses et les maquettes de décorations, étant la propriété de l’Administration, seront remises (ou une copie desdites maquettes) en bon état à la direction de l’Opéra […] dans les dix jours qui suivront la première représentation de l’ouvrage, et avant le payement du solde du mémoire. Les dessins et les maquettes, classés dans des cartons spéciaux, seront inventoriés et conservés aux archives du théâtre. Il pourra, sur l’autorisation du Directeur, en être donné communication aux artistes qui en seront les auteurs ».
17 BmO, Rés. 926 (8-11). Reliure aux armes des Menus-Plaisirs.
18 Sur l’installation de la bibliothèque et du musée dans le Pavillon Ouest, Gressel. Op. cit., p. 135-157. Pierre Vidal, « Bibliothèque de l’Opéra ». In : Myriam Bacha et Christian Hottin (dir.). Les bibliothèques parisiennes : architecture et décor. Paris : Action artistique de la ville de Paris, 2002, p. 129-131. Valérie Gressel. « Charles Nuitter aux origines de la bibliothèque-musée de l’Opéra ». Revue de la Bibliothèque nationale de France, 19, 2005, p. 81-84.
19 La plus grande part de la bibliothèque dramatique du baron Taylor conservée à la Bibliothèque de l’Opéra fait aujourd’hui partie des collections du département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France après avoir été transférée à l’Arsenal en 1932.
20 Valérie Gressel. Op. cit., p. 175-179, 182-187.
21 Cité par Valérie Gressel. Op. Cit., p. 218.
22 BmO, Arch. bibl. 72 : « La Bibliothèque de l’Opéra », Le Soleil, 11 mars 1899.
23 BmO, Arch. bibl. 72 : Adolphe Brisson, « Le livre et le tabac », Le Figaro, 16 décembre 1899.
24 Henri de Curzon. « Le nouveau musée de l’Opéra ». Musica, n°3, décembre 1902, p. 44-45 (en ligne : http://www.inha.fr/spip.php?article970&num_article=18&motscles=opéra&annee=all&auteur=, 28 novembre 2008).
25 BmO, Arch. bibl. 16 : État des services du personnel de la Bibliothèque, des Archives et du Musée de l’Opéra.
26 BmO, Arch. bibl. 20.
27 BmO, PA 1 25 novembre 1913.
28 Arrêté du 5 novembre 1912, art. 6.
29 BmO, Dossier d’artiste Antoine Banès.
30 Henri de Curzon. Art. cit.
31 BmO, Arch. bibl. 35.
32 BmO, Arch. bibl. 15 : dossier de presse sur les expositions internes de la bibliothèque et du musée.
33 Charles Bouvet. L’Opéra : l’Académie de musique et de danse, le musée, la bibliothèque. Paris : A. Morancé, 1924. p. 31-44. Jean Cordey publie après guerre une mise à jour du travail de Bouvet : Le musée de l’Opéra. Paris : éd. Universelles, 1945.
34 BmO, dossier d’artiste Charles Bouvet. Pierre Vidal. « Musée de l'Opéra ». In : Béatrice de Andia (dir.). Les musées parisiens : histoire, architecture et décor. Paris : Action artistique de la Ville de Paris, 2004, p. 234-235.
35 Valérie Gressel. Op. cit., p. 157-159.
36 Idem, p. 163-165.
37 BmO, PA 15 juillet 1886 : Antonin Proust, N°1102 : Chambre des députés [...] Rapport fait au nom de la commission du budget chargée d’examiner le projet de loi portant fixation du budget général de l’exerice 1887 : ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes : 2e section : Beaux-Arts. Paris : Imprimerie de la Chambre des députés, 1887, p. 94.
38 Valérie Gressel. Op. cit., p. 161-162.
39 Jean Chantavoine, « Les bibliothèques musicales », Le Courrier musical, 22e année, n°3, 1er février 1920, p. 45-47.
40 Une version préparatoire du règlement est plus précise que le texte promulgué par l’arrêté du 4 septembre 1931 relativement aux tâches d’archiviste et de bibliothécaire de l’administrateur :
« Art. 7 : L’administrateur faisant fonction d’archiviste, est chargé de réunir et mettre en ordre toutes les maquettes, tous les dessins des décors anciens et nouveaux exécutés à l’Opéra, ainsi que les documents appartenant au théâtre ou acquis par lui et d’inventorier tous les titres et papiers relatifs à l’administration de l’Opéra depuis son origine. Il veille à ce que la direction du théâtre effectue les versements de documents de toute nature prescrits par le cahier des charges.
En tant que bibliothécaire, il assure la conservation des partitions manuscrites ou gravées, des volumes imprimés, des estampes, etc. et en dresse le catalogue. » (BmO, Arch. bibl. 68).
41 Dans sa note à l’administrateur du 9 janvier 1939 par laquelle il demande à pouvoir « commencer à [s’]occuper du musée qui reste à l’abandon », Jean Cordey éprouve le besoin de préciser : « Tout ceci ne gênerait en rien M. Prod’homme dont le temps est absorbé par l’administration et les travaux courants de la Bibliothèque de l’Opéra et du Conservatoire » (BnF, Archives, A 65/5).
42 BnF, Archives, A 65/5 : « Note préparée pour M. André Honnorat sur le personnel des bibliothèques musicales », [ca. 1935] et note du 12 février 1936 relative au budget de 1937 des bibliothèques musicales.
43 Note sur « La fusion des bibliothèques musicales » du 21 août 1935. BnF, Archives, A 65/4.
44 Josserand, qui dirige l’équipe du Conservatoire, rapporte dans une note à l’administrateur général : « Quant à la compétence musicale, j’entends encore M. Pol Neveux me dire, au moment de la formation de l’équipe et comme je lui avouais mon ignorance : « Mais, c’est ce qu’il nous faut ! Quelques bibliothécaires, pour diriger des musicologues… La Bibliothèque du Conservatoire est en train de crever des services compétents des spécialistes ! Ils ont tous des idées de génie et ils n’oublient que deux choses : ce qu’est une bibliothèque, et en particulier celle du Conservatoire ». BnF, Archives, A 65/4.
45 BnF, Archives, A 65/5 : note budgétaire, octobre 1936. BnF, Archives, A 65/4 : Note sur la fusion des bibliothèques musicales, 21 août 1935 ; état des travaux de cette équipe à la bibliothèque du Conservatoire par Yvonne Rokseth, 1936 ; lettre d’Yvonne Rokseth à Julien Cain, 4 octobre 1938 ; note de Josserand à Julien Cain, 2 décembre 1938 ; note de Gastoué sur la bibliothèque du Conservatoire de musique, 25 janvier 1939.
46 BnF, Archives, A 65/4.
47 BnF, Archives, dossier Jacques-Gabriel Prod’homme : arrêté du 30 décembre 1933. La suppression de l’unique poste de bibliothécaire du Conservatoire lors de l’admission à la retraite d’Henri Expert pousse Henry Punières, au nom de la Société française de musicologie, à faire une démarche auprès du ministre de tutelle. Il souligne qu’« il y avait avant la guerre au Conservatoire : un bibliothécaire, un sous-bibliothécaire, un conservateur de musée, et à l’Opéra : un bibliothécaire, un archiviste et un conservateur du Musée. Après des réductions successives, on se propose aujourd’hui de remplacer ces six personnes occupées dans des locaux distincts, par un seul administrateur dont on ne conçoit pas comment il pourrait suffire à tant de tâches en des lieux différents » ; il réclame « avec la plus vive insistance la nomination de deux bibliothécaires, en sus de l’administrateur et de deux assistants, ou tout au moins le maintien strict du statu quo ». Il ajoute encore : « si on supprime successivement les rares places officielles que peuvent occuper en France des musicologues qualifiés, comment espérer que des jeunes gens de valeur consentent à s’orienter vers une carrière où ils ne peuvent espérer occuper aucune situation où leur compétence trouve à s’exercer ? »… Sa demande, relayée par Julien Cain en octobre 1936 dans une note relative au « crédit du personnel des bibliothèques musicales », n’est pas entendue. BnF, Archives, A 65/4.
48 Références et texte intégral du rapport et du décret de 1935 en annexe.
49 BnF, Archives, A 65/4. Note du 21 août 1935 sur la fusion des bibliothèques musicales : « La construction d’une bibliothèque unique où les trois fonds seraient réunis, a été envisagée et plusieurs solutions ont été proposées. L’une, la plus rationnelle, serait celle qui utiliserait les terrains récemment libérés à côté de la Bibliothèque de l’Arsenal où sont déjà conservées d’importantes collections concernant l’art théâtral, la danse, etc. »
50 BnF, Archives, A 65/5 : « Bibliothèque musicale. Évaluation approximative par l’architecte en chef de la construction d’un bâtiment sur l’emplacement de l’immeuble de la Place Louvois », 19 novembre 1935. Dans la Revue musicale d’avril 1934 puis dans une note d’octobre 1935, Henry Prunières a présenté son Projet de construction d’un édifice permanent devant servir après l’Exposition [Universelle de 1937] de Musée de la musique qui permettrait de conserver et de présenter « un ensemble unique en Europe comportant les imprimés, manuscrits, autographes précieux se rapportant à la musique, une bibliothèque pratique de partitions et de livres sur la musique, une discothèque recevant le dépôt légal, des collections iconographiques, un musée d’instruments et peut-être aussi une cinémathèque pourvue de salles de projections » (BnF, Archives, A 65/4).
51 BnF, Archives, A 65/4 : note de Julien Cain relative au « crédit du personnel des bibliothèques musicales », octobre 1936. BnF, Archives, A 65/5 : note du 5 août 1937 à la direction de l’Enseignement supérieur : « [La Bibliothèque nationale] doit faire assurer le fonctionnement des Bibliothèques musicales du Conservatoire et de l’Opéra avec une subvention de 53 000 frs. dont on ignore si elle couvre les frais de chauffage de ces établissements ».
52 BnF, Archives, A 65/5. « Budget de l’Éducation nationale – chapitre 49 », octobre 1936 : « En ce qui concerne le catalogue des bibliothèques musicales, il a été constitué il y a 4 ans une équipe d’auxiliaires spécialisés, excellents musicologues pour la plupart ou bons bibliographes. Grâce à eux quelques-uns des fonds les plus précieux (manuscrits, musique ancienne) ont pu être catalogués. Ce travail doit être poursuivi, mais il faut pour cela que le crédit, qui était à l’origine de 75.000 francs et qui a été réduit à 37.698 francs, soit rétabli à son chiffre primitif ».
53 BnF, Archives, A 65/5 : note du 12 février 1936 relative au budget de 1937 des bibliothèques musicales.
54 BnF, Archives, A 65/4.
55 De nombreux documents sur la coordination des acquisitions sous les cotes BnF, Archives, A 65/4 et A 65/5.
56 BnF, Archives, A 65/4 : note du 24 février 1936 sur les « Bibliothèques musicales ».
57 BnF, Archives, A 65/4 : projet de note, 1938.
58 Loi du 14 janvier 1939 portant réorganisation des théâtres lyriques nationaux (Journal officiel du 21 janvier 1939, p. 1074-1075).
59 BnF, Archives, A 65/4 : Jacques-Gabriel Prod’homme, « Note sur la bibliothèque, les archives et le musée de l’Opéra », février 1940.
60 BnF, Archives, A 65/4.
61 BnF, Archives, A 65/5.
62 Jacques Rouché, administrateur de la Réunion des Théâtres Lyriques Nationaux.
63 Antoine Mariotte, directeur de l’Opéra-Comique.
64 BnF, Archives, A 65/5.
65 BnF, Archives, dossier Jacques-Gabriel Prod’homme : arrêté du ministre de l’Éducation nationale, 4 juin 1937.
66 Jean Cordey est chargée de cette mission.
67 « Budget de l’Éducation nationale, chapitre 6 (ancien 27) », 25 novembre 1938.
68 Sur la Bibliothèque nationale pendant l’Occupation, Martine Poulain. Livres pillés, livres surveillés : les bibliothèques françaises sous l’Occupation. Paris : Gallimard, 2008. En particulier, p. 133-219.
69 21 de ces caisses sont transportées de juin à août 1940 au château de Castelnau-Bretenoux.
70 La BmO conserve un projet d’évacuation des collections, préparé par Amédée Gastoué en septembre 1939, qui prévoyait 75 caisses. BmO, Arch. bibl. 61.
71 BnF, Archives, 2006/086/01 et BmO, Arch. bibl. 64 (15 juillet 1940, 26 juin 1941, 24 décembre 1941, 7 mai 1942, 21 mai 1942). Dans une lettre de Jacques Jaujard, directeur des Musées nationaux, à Jean Cordey du 24 décembre 1941, il est question de trois caisses d’objets que les autorités d’Occupation demandent que l’on évacue du château de Trévarez. En mai 1942, il est question de sept caisses.
72 BnF, Archives, A 65/5.
73 BmO, Arch. bibl. 64 (Rapport sur le service de la bibliothèque de l’Opéra et lettre du 17 décembre 1941 pour les opérations de transfert ; lettres des 30 septembre et 6 octobre 1941 pour le dépôt d’instruments exotiques au Musée de l’Homme).
74 Dans sa note du 9 janvier 1939 à l’administrateur général, Jean Cordey a déjà demandé à pouvoir s’occuper « du musée qui reste à l’abandon ». BnF, Archives, A 65/5.
75 BnF, Archives, dossier Jean Cordey.
76 BnF, Archives, 2006/038/01 : Loi n°355 du 7 mars 1942 relative à la réorganisation de la Réunion des bibliothèques nationales (Journal officiel du 8 mars 1942, p. 955).
77 BnF, Archives, A 65/5.Projet de décret « reçu au classement le 19-V-42 ».
78 BnF, Archives, A 65/5 : Note de l’Administrateur Général de la Bibliothèque Nationale au directeur de l’Enseignement Supérieur du 19 août 1942 : « […] Je vous exprime tous mes remerciements pour la mesure que vous m’annoncez avoir proposée dans le budget de l’exercice 1943, portant suppression des emplois propres aux Bibliothèques Musicales dans la nomenclature du personnel de la Bibliothèque Nationale. Il y avait là, en effet, une anomalie qu’il est très satisfaisant de voir disparaître ».
79 BnF, Archives, Dossier Jacques-Gabriel Prod’homme, note du 29 mars 1945 : « L’existence légale du Département de la musique part du 16 mars 1942, suivant le décret du 30 juillet 1942 fixant les cadres du personnel de la Réunion des bibliothèques nationales de Paris (J.O. du 6. VIII. 42) ».
80 Martine Poulain, op. cit., p. 153.
81 Idem, p. 145.
82 BnF, Archives, dossier Denise Launay et A 13/13 ; BmO, Arch. bibl. 64.
83 BmO, Arch. bibl. 64.
84 BmO, Arch. bibl. 64.
85 BnF, Archives, A 13/13.
86 Sur cette affaire, voir également Martine Poulain Op. cit., p. 500, n. 36.
87 BnF, Archives, A 13/13.
88 BmO, Arch. bibl. 64.
89 « Les archives et la bibliothèque » à partir de 1881, « Bibliothèque, archives et musée » à partir de 1912, parfois « Bibliothèque publique, archives et musée de l’Opéra » à partir de 1920, « Bibliothèque publique de l’Opéra chargée du service des Archives du théâtre » en 1933, « Bibliothèque de l’Opéra » au sein des « Bibliothèques musicales » à partir de 1935 puis au sein du département de la Musique à partir de 1942, parfois « section Opéra » à partir de 1944.
90 Parfois aussi « Bibliothèque et Musée de l’Opéra ».
91 Mathias Auclair, « Le fonds des AID à la bibliothèque-musée de l'Opéra : histoire d'une collection », in Les Archives internationales de la danse, sous la direction d'Inge Baxmann, de Claire Rousier et de Patrizia Veroli (Pantin : Centre national de la danse, 2006), p. 168-191.
92 Mathias Auclair, Art. cit., p. 171-172 et 179-184.
93 BmO, Arch. Bibl. 10. Note de Louis-Marie Michon du 26 janvier 1951, éditée par Mathias Auclair, art. cit., p. 188-189.
94 Jean Vilar, Une réforme de l’Opéra : rapport au ministre, 30 juin 1968, inédit, p. 70-71.
95 BmO, Dossier de presse Réouverture de la Bibliothèque-musée de l’Opéra : janvier 1992.
96 Jean Cordey. Le musée de l’Opéra. Paris : éd. Universelles, 1945
97 Exemplaire du catalogue de Théodore de Lajarte annoté au crayon par Amédée Gastoué. Introduction signée et datée « mars 1942 », interfoliée entre les p. 14 et 17.
Voir aussi : Sources sur la Bibliothèque-musée de l'Opéra et ses directeurs