La collection constituée par le libraire Achille Jullien (31 août 1794 - 25 mars 1870)
Un envoi ms. à “Mr Jullien, libraire quai des Augustins” (Delta-16881) permet d’identifier le donateur de la collection qui forme le noyau des 10 155 pièces cotées ?-10481 à ?-20635 : il Réserve des livres raresida jusqu’en 1849 au 27 bis quai des Augustins puis 9 rue de l’Éperon, d’après l’Annuaire général du commerce, de l’industrie, de la magistrature et de l’administration, Paris, Didot-Bottin, 1845-1872. Bien que la veuve de ce libraire ait fait une proposition de vente à la Bibliothèque et que Léopold Delisle évoque cette collection parmi les acquisitions de la Bibliothèque nationale, (Mss., Archives modernes 216, pièce 11135 (Correspondance avec l’administrateur, lettre du 15 juin 1873) ; Bibliothèque nationale, “ Rapport sur les collections du département des Imprimés [3 juin 1885] ”, extrait du Bulletin des bibliothèques, Paris, H. Champion, 1885, n° 4, p. 26 (8-Q Pièce 448), il s’agit administrativement d’un échange (contre une rente viagère, sans doute), comme en témoigne le cachet “ Echange 810 collection Jullien ” apposé sur chacune des pièces.
Jullien fut assidu durant plus de trente ans de la salle Sylvestre, spécialisée dans la vente de livres, située rue des Bons-Enfants et qui perdura jusqu’au xxe siècle. Celle-ci devait son nom au libraire Jean-Charles Silvestre (17..-18..), qui en prit la direction en 1797 et dont le fils, Louis-Catherine Silvestre, qui lui succéda, est bien connu des bibliophiles par son ouvrage : Marques typographiques, Paris, Renou et Maulde, 1867. Jullien la fréquentait pour le compte des “amateurs de province dont il remplissait les commissions ” et pour son compte propre, réunissant une vaste collection considérée par ses contemporains comme “ la plus belle collection de catalogues avec prix que l’on connaisse… Les amateurs, les libraires (Brunet lui-même, l’immortel auteur du Manuel) [avaient] souvent recours à cette pépinière de catalogues, soit pour en consulter, soit, principalement, pour s’en faire confectionner par notre zélé et infatigable catalogographe ” (Notice nécrologique, Journal de la librairie, IIe partie, Chronique n° 15, 9 avril 1870, p. 63-64). Il dressa, bien entendu, un catalogue manuscrit de sa propre collection : Catalogue de ma collection de catalogues par ordre chronologique et alphabétique, et Répertoire de mes catalogues sans nom, 2 vol. ms. non foliotés, in-4° (L&A, Archives, Hémicycle 4244).