Poulenc, Francis (1899-1963)
Le fonds Francis Poulenc est entré à la Bibliothèque nationale de France en 1998 grâce à une dation en paiement de droits de succession.
Il se compose de trois ensembles :
- Dix-neuf manuscrits musicaux autographes parmi lesquels figurent les oeuvres majeures du compositeur telles que Les Biches et Les Mamelles de TiRéserve des livres raresias, des mélodies de jeunesse et ses principales oeuvres de musique de chambre, la Sonate pour violon et piano (1942), la Sonate pour clarinette et piano écrite à la mémoire d'Arthur Honegger, (1962, brouillon et manuscrit définitif) et la Sonate pour hautbois et piano (1962).
- La correspondance adressée à Poulenc contenant plus de 1000 lettres provenant de 212 correspondants, compositeurs, interprètes, écrivains, ayant entretenu des liens artistiques ou amicaux avec Francis Poulenc. Le contenu de cette correspondance est d'un intérêt exceptionnel pour la connaissance des courants artistiques et de la vie intellectuelle du XXe siècle.
- 684 photographies soigneusement annotées par Poulenc et classées par lui en albums dédiés à un sujet précis (La Voix humaine, Le Dialogue des Carmélites, Les Biches, Les Mamelles de TiRéserve des livres raresias, l'album d'Oxford lorsque le compositeur fut fait docteur honoris causa) ; d'autres reflètent fidèlement son cercle amical et intellectuel depuis les années 1920.
- -le manuscrit du Journal de mes mélodies.
- -des dossiers d'oeuvres (programmes, coupures de presse).
L'entrée de ce fonds essentiel provenant de la famille de Francis Poulenc est dans le droit fil d'une politique active d'enrichissement : acquisition des cahiers d'entretiens radiophoniques, de deux mélodies inédites du Bestiaire (1992), des Six Impromptus pour piano (1996). La correspondance adressée à Henri Sauguet est entrée sous forme de dation. De nombreux documents concernant Francis Poulenc se trouvent aussi dans les fonds provenant d'interprètes de l'oeuvre de Francis Poulenc, Claire Croiza, Jane Bathori et Suzanne Peignot. En 1999, le très beau manuscrit autographe du Stabat Mater pour choeur à 5 voix mixtes et orchestre, l'une des oeuvres les plus profondément émouvantes de Poulenc, a fait l'objet d'un don généreux, ainsi que la Sinfonietta pour orchestre (1947-1948) et deux mélodies pour chant et piano, Hier (Guillaume Apollinaire, 1931) et Main dominée par le coeur (Paul Eluard, 1946).
• voir les tables de concordance en Salle X. - Autres cotes ? [Pi] = périodiques BMO et Pi (sans *) = Costa-Rica (« lettrage Clément »)
Pi et Pi étoilé (Cotes et fonds) 1)
Élisabeth Vernier
Picot, Émile (1844-1918) (Z. Picot) Licencié en droit en 1865, Émile Picot poursuit de 1866 à 1872 une activité diplomatique en Pays Roumains, d’abord comme secrétaire du prince Carol de Roumanie (1866-1867), puis comme vice-consul de France à Timisoara. Ses notes diplomatiques concernant les principautés roumaines se trouvent aux Archives du Ministère des Affaires étrangères. Dans toute cette période son intérêt se porte aussi vers les pays des Balkans et de l’Europe centrale. Comme il apprend la langue roumaine, de retour en France, il crée à l’École des langues orientales vivantes la chaire de roumain en 1875, où il va enseigner jusqu’en 1909. Parallèlement à son activité pédagogique, Émile Picot se consacre à l’étude de la langue et de la littérature françaises au Moyen Age et à la Renaissance. De ce travail, bien des études, des éditions de vieux textes et des bibliographies savantes sont publiées. La Bibliographie cornélienne (1876), le monumental catalogue des livres de la bibliothèque de James de Rothschild (1884-1920) ou Les Français italianisants au XVIe siècle (1906-1907) restent de nos jours une source très riche en renseignements pour l’histoire littéraire des XVe et XVIe siècles. Un des fondateurs de la Société des Anciens Textes Français (dès 1874), il est aussi membre honoraire de l’Académie roumaine (1879), de l’Académie royale de Serbie (1893) et de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts de Padoue (1903) ; membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (1897), de la Société des Bibliophiles français (dès 1898, élu président en 1916), de la section d'histoire et de philologie du Comité des Travaux historiques et scientifiques (dès 1900, élu vice-président en 1917), du conseil de la Société de l’Histoire de Paris et de l’Ile de France (dès 1903, président 1909-1910). Linguiste, philologue, folkloriste, historien et bibliographe, Émile Picot organise sa bibliothèque autour de ses points d’intérêt. Il lègue à la Bibliothèque nationale un répertoire de 250.000 fiches bio-bibliographiques (département des manuscrits) et un fonds de publications étrangères aujourd’hui conservé au département littérature et art, sous la cote Z Picot 1-1403, 3001-3023. Sauf exceptions, la Bibliothèque nationale n’a retenu que les ouvrages qui n’existaient pas dans ses collections. Des dons ont été aussi faits par Picot à l’École des langues orientales, et à la Sorbonne. Les formalités du legs ont été réglées de son vivant, en plusieurs tranches, dès 1910, donc après son départ à la retraite. Le "Z-Picot" forme un ensemble d’œuvres linguistiques, littéraires et historiques des pays des Balkans, de l’Europe centrale et orientale. Les livres roumains ou concernant les Roumains occupent une place prépondérante et comprennent un grand nombre d’envois autographes de la part des auteurs ; la vie culturelle, politique, économique et sociale de l’époque est ainsi remarquablement restituée. En outre, des titres italiens liés à la dialectologie et au folklore soulignent son intérêt particulier pour ces domaines. Tous les ouvrages, à quelques exceptions près, portent à la couverture, au titre ou à la première page, sa signature autographe à l’encre : "Emile Picot"