Fonds Pizzi
Après des études d’architecture, Pier Luigi Pizzi, né le 15 juin 1930 à Milan, débute dans la scénographie en 1951 (Leocadia de Jean Anouilh au Piccolo Teatro della Città de Gênes) et signe sa première mise en scène en 1977 (Don Giovanni de Mozart au Teatro Regio de Turin). Il impose, notamment par ses mises en scène d’opéras baroques, un style épuré où le blanc domine et révèle volumes et structures tandis que les costumes, aux volumes géométriques, statufient les personnages. Auteur de nombreuses mises en scènes pour l’Opéra de Paris, il donna à la Bibliothèque-musée de l’Opéra, entre 1988 et 1991, 334 maquettes de décors et 619 maquettes de costumes pour des scènes d’opéra et de théâtre françaises et étrangères.
Pier Luigi Pizzi : dessins pour la scène : [Paris, Bibliothèque-musée de l'Opéra, 3 juin-18 octobre 1992]. Paris : Bibliothèque nationale : Opéra de Paris : Louis Vuitton, 1992.
La scène moderne / Giovanni Lista. Paris ; Arles : éd. Carré, Actes Sud, 1997.
Pier Luigi Pizzi, il teatro della meraviglia : [mostra, Genova, Grande Foyer del Teatro Carlo Fenice dal 20 novembre 1999 al 25 gennaio 2000] / [a cura di Vittoria Crespi Morbio]. Genova : Tormena, 1999.
Les arts en scène : una quadreria del seicento : [exposition, Ajaccio, Musée Fesch, 29 mars-3 septembre 2000] / textes, Dominique Fernandez, Arnauld Brejon de Lavergnée, Lucia Formari Schianchi... [et al.] ; notices, Daniele Benati, Arnauld Brejon de Lavergnée, Maurizio Fagiolo dell'Arco... [et al.]. [Ajaccio] ; Ville d'Ajaccio : Musée Fesch, 2000.
Mathias Auclair et Pauline Girard, « Les collections iconographiques du XXe siècle de la Bibliothèque-musée de l’Opéra de Paris », à paraître dans Music in art : international journal for music iconography.
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 76. Lydia Mérigot et Pierre Gasnault, Les Catalogues du Département des manuscrits : manuscrits occidentaux, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 36
Fonds Roger PIC (1920-2001)
Roger Pinard (dit PIC) naît en 1920 dans une famille d'artisans graveurs très liée au spectacle. Son père danseur et chanteur amateur dans les café-théâtres lui ouvre très jeune les portes d'un univers qu'il va côtoyer jusqu'à sa mort. Pic décroche son premier "engagement au théâtre à la fin des années trente en tant que régisseur de troupe (Le Magic-City), puis il devient directeur, metteur en scène, costumier d'une compagnie d'amateur. Il fuit le Service du Travail obligatoire en Allemagne en rejoignant Christian Casadesus et la "Compagnie du Regain", en tant que régisseur. Il fréquente les pères fondateurs du Théâtre populaire, admire Léon Chancerel et ses "Comédiens routiers". A l'instigation de ce dernier il crée et dirige à la Libération la compagnie "Le théâtre des villes et des champs". Il rencontre alors des hommes qui marqueront l'histoire du spectacle : J-M Serreau, M. Piccoli, M. Marceau, les habitués de Saint-Germain des Près. Ceux-ci l'accueillent lorsqu'à la suite de problèmes financiers l'aventure théâtrale s'arrêtera et qu'il devra passer de l'autre côté de rideau en tant que photographe. Dès sa jeunesse Pic s'est intéressé à l'image, il va donc donner à voir son univers familier et montrer le travail d'une nouvelle génération d'auteurs dramatiques et de metteurs en scène qui sont ses amis. La photographie de théâtre était jusqu'alors représentée par des agences spécialisées (Lipnitzki, Bernand) qui fournissent la presse en photos statiques, léchées et en lumière artificielle, les portraits d'alors sont signés Harcourt. Pic invente un nouveau style de portrait, offre un regard précis et documenté (en émule du TNP). Il choisit les lieux où se crée l'événement, révèle la mise en scène, le jeu des acteurs, la durée c'est à dire l'intégralité du spectacle, dans l'éclairage voulu par le metteur en scène. Retrouvant l'enseignement des maîtres qu'il a servi sur scène, il poursuit une exigence d'authenticité plus que la rentabilité. Roland Barthes officialise cette démarche novatrice "Les photographies de Roger Pic n'illustrent pas, elles aident à découvrir l'intention profonde de la création". C'est particulièrement vrai, grâce à l'adéquation de la vision de ces deux artistes, pour l'œuvre de Brecht et du Berliner Ensemble révélée au public français au cours du Théâtre des Nations. Le vérisme de la photographie, le souci de documentation du photographe qui immortalise les maquettes de décor, costumes, les séances de maquillage…mettent en valeur tout le travail précédant la création publique. C'est Roger Pic qui est à l'origine de la création par Wilson au Théâtre National de Chaillot, d'un budget spécifique alloué à la photographie du répertoire, et suscite le désir de créer des archives photographiques, seules mémoires d'un art éphémère. Au fil du temps Pic devient LE photographe de compagnies (Renaud-Barrault, TNP(Chaillot), de Festival (Théâtre des Nations), de personnalités (Marcel Marceau, Maurice Béjart…) d'institutions (L'Opéra de Paris).Témoin engagé de son temps, il l'est dans son activité de reporter- journaliste, il est aussi le témoin privilégié, la mémoire de vingt cinq années de spectacles parisiens d'une époque particulièrement importante pour l'histoire du spectacle. Pic cède au département du spectacle de 1983 à 1986, la plus grande partie de son œuvre sur le spectacle (1954-1972). Plus de 60000 négatifs 6x6 et 35 mm en N/B, toutes les planches contact correspondantes ainsi qu'un certain nombre de tirages 18x24 et 13x18 issues de ces planches contact, 600 diapos couleur. Sont représentés : Le Théâtre National de Chaillot (dir. Wilson), le Théâtre des Nations 1954 -1970, le Grenier de Toulouse, les spectacles de Roger Planchon, dans les spectacles parisiens : le théâtre, le danse (modern dance, ballets M. Béjart, Théâtre Kirov, Royal Ballet, R. Noureev, Marquis de Cuevas, Ballets Roland Petit…), Marcel Marceau, Le Cirque de Moscou, l'Opéra de Leningrad, L'Opéra et le Cirque de Pékin, quelques opérettes, les ballets Moïsseiev, le Festival du Marais… La Bibliothèque Musée de l'Opéra possède également un fonds PIC concernant les 10 ans (1959-1970) pendant lesquels il a photographié le théâtre lyrique et la Danse.
Bibliographie. (dans le domaine du spectacle)
- Roy (Claude). L'Opéra de Pékin. Texte de Claude Roy. Photographies de Pic. Commentaires de R[Robert] Ruhlmann. Paris, éditions du Cercle d'Art. 1955. 101p., fig., pl. en noir et en coul. - Planson (Claude). Il était une fois le Théâtre des Nations / Claude Planson. Photographies Roger Pic. Paris : Maison des Cultures du Monde, 1984. 88p., ill. en noir - Meyer-Plantureux (Chantal). Bertolt Brecht et le Berliner Ensemble à Paris / textes de Chantal Meyer-Plantureux et Benno Besson ; photogr. de Roger Pic. [Paris] : Marval, 1995. 152p. : ill., couv. ill. - Gautrand (Jean-Claude). Roger Pic : une vie d'Histoire / Jean-Claude Gautrand. [Paris] : Marval, 2000. 293p. , ill. en n. et coul. Bibliogr. Index
Expositions 1983 Pic témoin de Béjart, Avignon, Maison Jean Vilar 1984 Les Ballets du XXème siècle, Paris, Espace AGF 1987 De la scène à la rue, Lyon, Fondation nationale de la Photographie 1989 Photo et Théâtre ; Rennes, Exposition Musée des Beaux-Arts 1990 Mémoire des autres, Paris, Bibliothèque nationale 1995 Brecht et le Berliner Ensemble. Paris, FNAC
Pernot, Hubert (1870-1946)
Hubert Pernot a été l’élève de l'abbé Rousselot, le fondateur de la phonétique expérimentale, avec qui il crée la Revue de phonétique, en 1911. Dès 1898-1899, il effectue deux missions dans l'île de Chio (Crête) au cours desquelles il procède à des enregistrements phonographiques linguistiques et musicaux. Ces séjours sur l'île de Chio seront l'objet de sa thèse : Études de linguistique néo-hellénique, soutenue en 1907. En 1912, il est nommé maître de conférences à la Sorbonne, chargé du cours de langue et littérature grecques modernes ; en 1919, il devient directeur de l'Institut néo-hellénique. Et en 1924, il est nommé à la direction de l’Institut de phonétique et des Archives de la parole de l’Université de Paris. Il succède en cela à Ferdinand Brunot (1911-1920) et à Jean Poirot (1920-1924). C’est sous sa direction que le décret du 11 août 1927 intègre les Archives de la parole dans un Musée de la parole et du geste, fondation de la Ville de Paris et de l’Université de Paris. En juillet 1928, l'Institut de phonétique - Musée de la parole et du geste quittent la Sorbonne pour s'installer au 19 rue des Bernardins, dans le cinquième arrondissement de Paris. Hubert Pernot oriente plus particulièrement la constitution des collections d’enregistrements sonores de l'Institut de phonétique-Musée de la parole et du geste dans deux directions précises : l’apprentissage des langues vivantes par le phonographe et l’enregistrement sonore du "folklore". Avec la collaboration de Pathé, Hubert Pernot est ainsi à l’origine de nombreux enregistrements sonores destinés à l’enseignement. En matière de captation du folklore Hubert Pernot effectue trois missions de collecte phonographique "sur le terrain" en Roumanie en 1928, où il enregistre 150 disques comprenant plus de 500 airs folkloriques et documents dialectaux. De sa mission en Tchécoslovaquie en 1929, il rapporte plus de 200 disques composés de chants folkloriques, de pièces instrumentales, de dialectes, mais aussi de discours d’hommes politiques, d’enregistrements d’artistes au répertoire classique… Enfin, en Grèce en 1930, il enregistre plus de 200 disques fixant diverses formes d’expressions populaires : chants de fiançailles, de fêtes, de moissons, de vendanges… repRéserve des livres raresentatifs des régions grecques : Macédoine, Crête, Cappadoce… En 1930, une chaire de grec postclassique et moderne est créée pour Hubert Pernot à la Sorbonne, et la même année, il quitte la direction de l'Institut de phonétique et du Musée de la parole. Les collections du Musée de la parole et du geste sont définitivement intégrées à la Phonothèque nationale en 1963. Une partie du catalogue de ces fonds a fait l’objet d’une conversion informatique. Toutefois l’outil le plus opérant de consultation reste l’inventaire manuscrit des cotes AP.
Voir aussi Archives de la parole Congrès de musique arabe, 1932 Exposition coloniale, 1931 Musée de la parole et du geste
Pernot, Hubert. "L'Institut de phonétique de l'Université de Paris". Revue de phonétique, 1928, T. 5, fasc. 1. 15 p. tirées à part Pernot, Hubert. Rapport sur l'Institut de phonétique, musée de la parole et du geste, 1925-1930, Paris, 1931