Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 412. Henri Omont, Concordances des numéros anciens et des numéros actuels des manuscrits latins de la Bibliothèque nationale, précédées d’une notice sur les anciens catalogues, Paris : E. Leroux, 1903, p. 144-145. Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 81.
Fonds Spessivtzeva
Olga Spessivtzeva (1895-1991) commence sa carrière de danseuse à Saint-Pétersbourg, de 1913 à 1924. Après son départ définitif de Russie, elle danse à plusieurs reprises pour les Ballets russes de Diaghilev, et à l’Opéra de Paris. Elle quitte la scène en 1939 et à la suite d’une grave dépression, elle est internée en 1943. Contrairement à ce que l’on trouve écrit parfois, ce fonds ne faisait pas partie des Archives internationales de la danse : il a été donné en 1952 à la Bibliothèque de l’Opéra, sous forme de « 5 paniers de documents divers » par l’administrateur judiciaire de la vente Spessivtzeva. Il comprend 600 photographies de la danseuse entre 1925 et 1939 ainsi qu’un ensemble de papiers personnels (correspondance, contrats, agendas, notations chorégraphiques, cahier de cours). Les photographies sont cotées Portr. photo Spessivtzeva (Olga) tandis que les papiers ont été cotés Fonds Spessivtzeva.
Léandre Vaillat. Olga Spessivtzeva, ballerine : en marge des Ballets russes et des Ballets de l'Opéra de Paris. Paris : Compagnie française des arts graphiques, 1944.
Serge Lifar . Les trois grâces du XXe siècle: légendes et vérité. Paris : Buchet-Chastel : Corrêa, 1957.
Anton Dolin. The sleeping ballerina. London : F. Muller, 1966.
Bibliothèque-musée de l’Opéra, Arch. Bibl. 12
Mathias Auclair et Pauline Girard, « Les collections iconographiques du XXe siècle de la Bibliothèque-musée de l’Opéra de Paris », à paraître dans Music in art : international journal for music iconography.
Manuscrits autographes de compositeurs contemporains (Messiaen, Boulez), correspondances
Né aux États-Unis en 1878, Herman Webster, artiste, peintre, graveur, fut élève de Mucha puis de Jean-Paul Laurens et exposa pour la première fois au Salon en 1905. Il servit dans l'armée française durant la guerre de 1914-1918 en tant qu'engagé volontaire et refusa de quitter la France pendant la guerre de 1939-1945, servant autant qu'il le put la cause alliée. Fondateur de la Société des Amis des Vieux Moulins en 1928, association destinée à la sauvegarde des moulins à vent en France, il passa le reste de sa vie à dénombrer, classifier, dessiner, photographier ces édifices. Il a publié de nombreux articles dans l'Illustration, la Revue du Touring Club, la Vie à la campagne, etc.
Par son testament daté de 1963, il lègue à la Bibliothèque Nationale un exemplaire de toute gravure faite de sa main ainsi que sa collection sur les moulins à vent: photographies, estampes, dessins, livres, cartes, notes dactylographiées et manuscrites. Sa collection est enregistrée selon sa volonté sous le nom de "collection H.A. Webster et Germaine Huard Webster". Les liens qui l'unissaient à la Bibliothèque Nationale étaient étroits et anciens. "L'accueil et la confiance que j'ai trouvés de tous temps à la Bibliothèque sont parmi les liens les plus puissants qui -déjà nombreux- me lient pour toujours à la France" écrivait-il à Jean Laran, futur directeur du Département des Estampes, en 1930. Ami de Jean Vallery-Radot, de Jean Laran et de Jean Prinet, il avait déjà, en 1962, offert au Cabinet un bel ensemble de gravures de Mac Laughlan. Sa superbe collection était déjà montée dans des boîtes au format du département. Il mourut en 1970, et sa femme, qui en avait gardé l'usufruit, en 1980. La collection entra à cette date dans nos rayons.
Cote : la 80 b Rés., dessins ; la 81 Rés., 20 boîtes ; la 82 Rés. 30 portefeuilles in-4°.
Né le 11 décembre 1826 à Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir), Wiliam Henry Waddington était le fils d’un riche manufacturier anglais établi en France et naturalisé français. Après des études en Angleterre, il rentra en France en 1849. Sa vocation de numismate et d’épigraphiste se dessina dès l’année suivante, au cours d’un premier voyage en Orient. Il commença à rassembler les premiers éléments d’une collection qu’il ne devait cesser d’accroître. Membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1865, député en 1871, sénateur en 1876, ministre de l’Instruction publique, président du Conseil, il fut enfin ambassadeur de France à Londres durant dix ans. La mort le frappa le 13 janvier 1894. Sa carrière politique l’empêcha de mener à terme son projet de Recueil général des monnaies grecques d’Asie mineure. Néanmoins son œuvre scientifique est importante, comme en témoigne la liste de ses travaux (Revue Numismatique, 1894, p. 138).
Après sa mort, E. Babelon adressa un courrier à l’Administrateur général de la Bibliothèque Nationale, pour lui signaler l’importance de la collection qu’il laissait et exprimer le vœu que des démarches soient tentés dans le but de faire entrer en bloc la collection au Cabinet des médailles. Ayant reçu l’autorisation d’entamer des pourparlers avec les héritiers Waddington, il rédigea un rapport détaillé, accompagné d’une estimation précise, pièce par pièce, de toute la collection. Ce rapport était terminé le 1er mai 1894. « Une loi de finances, promulguée au JO, le 29 juin 1897, à la suite d’un vote favorable de la Chambre des Députés et du Sénat, a affecté la somme de 421 000 F à l’acquisition par l’État de la collection de monnaies grecques laissée par William-Henri Waddington. Cette importante mesure législative a été prise sur la proposition de M. Alfred Rambaud, Ministre de l’instruction publique ». Ainsi s’exprime E. Babelon dans la Revue Numismatique, 1897, p. 261. Invité par le Ministre à publier d’urgence un Inventaire sommaire de cette collection, E. Babelon s’acquitta de sa tâche en un temps record puisque les 7 467 monnaies et objets furent publiés en 6 livraisons, dans la RN 1897 et 1898 (« La collection Waddington au Cabinet des médailles. Inventaire sommaire », Revue Numismatique, 1997, p. 261-368 ; p. 401-456 ; Revue Numismatique, 1898, p. 1-70 ; 149-206 ; 341-436 ; 549-639). Les six livraisons furent publiés en 1898, en un volume in-4°, sous le titre Inventaire sommaire de la collection Waddington acquise par l’État en 1897 pour le département des Médailles et Antiques de la Bibliothèque Nationale (Paris, Rollin et Feuardent). L’ouvrage, accompagné de 21 planches, était également doté de nombreux indices. Mais on en resta là. Les monnaies Waddington, pourvues d’une étiquette portant les initiales de la collection et le n° de l’inventaire sommaire, furent réparties dans le Fonds général et reçurent un nouveau numéro.
Entre 1851 et 1879, Waddington avait fait régulièrement des dons au Cabinet et le Cabinet lui avait également régulièrement acheté des monnaies. La liste de ces dons et achats figure ci-dessous :
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Méd. 49