Inventaire manuscrit : MMA-132-133
« Pionnier authentique dans l'art de la collection, c'est-à-dire de la recherche et de la trouvaille de ces documents-témoins du temps présent ou passé que l'on doit saisir au passage sous peine de les voir disparaître à jamais », ainsi Roger Lecotté, président du Vieux Papier, définissait-il Henry Vivarez, fondateur de l'association. Né à Sète en 1847 dans une famille de négociants en vin, Vivarez entra à l'École Polytechnique et fit une belle carrière d'ingénieur. Mais c'est par ses collections qu'il est passé à la postérité. Si la Bibliothèque Nationale se vit gratifiée de ses vues d'optique, de ses images d'Epinal, de ses gravures au physionotrace, calendriers et ex-libris, de nombreux établissements ont hérité sa moisson: la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, la Bibliothèque de l'Opéra, le Musée des Arts décoratifs, le Musée de la Préfecture de police, pour ne citer que ceux-ci.
Marque de collection : H. Vivarez
Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes… Amsterdam, 1921 n° 2495. Lecotté, Roger. « Henry Vivarez. fondaleur du Vieux-Papier, 1847-1915 » Le Vieux Papier, oct. 1967, t. 25, fasc. 223, p. 93-94.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes ».Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 35
Acteur, metteur en scène, auteurs d’essais et de poèmes
Antoine Vitez est né à Paris en 1930. Après son baccalauréat, il s’inscrit à l’Ecole nationale des langues orientales et à l’Ecole de théâtre du Vieux-Colombier. Il commence dès lors à jouer de petits rôles au théâtre. En 1950, ayant échoué au concours d’entrée du Conservatoire national d’art dramatique, il suit les cours de Tania Balachova au Théâtre de l’Atelier. Tout en poursuivant sa carrière d’acteur, il commence à traduire des textes russes – il traduira Tolstoï, Tchekhov, Cholokhov, Maïakovski, Gorki…mais aussi des auteurs grecs, en particulier Yannis Ritsos. Il rédige également des articles pour la revue Théâtre populaire et adhère au Parti communiste (1957). Il rencontre Louis Aragon, qu’il accompagne en 1960 en URSS, pour la préparation d’un ouvrage. En 1962-1963, il est engagé au Théâtre du quotidien de Marseille. Il y organise des lectures, des conférences, écrit quelques textes et joue parfois. Mais c’est au Théâtre-Maison de la Culture de Caen qu’il réalise ses premières mises en scène : Électre, de Sophocle (1966), Les Bains, de Maïakovski (1967). En 1968, il est nommé professeur au Conservatoire national d’art dramatique de Paris. Il poursuit son travail de metteur en scène dans divers théâtres, notamment à Grenoble, mais aussi au Théâtre des Amandiers de Nanterre où il est enseignant. En 1971, il propose aux autorités municipales d’Ivry un projet s’appuyant sur le principe du « théâtre de quartier » : présenter au plus grand nombre, avec peu de moyens, des textes d’une grande qualité littéraire. Une double structure est mise en place : L’Atelier théâtral, lieu d’enseignement et le Théâtre des Quartiers, qui prend la forme d’une société coopérative de production. Le premier cours de l’Atelier théâtral d’Ivry a lieu en janvier 1972, la première représentation en mai suivant. Il s’agit du Faust de Goethe, qui inaugure pour Antoine Vitez, une période très féconde au cours de laquelle il présente des auteurs classiques mais aussi des contemporains comme Brecht, Kaliski, Vinaver. En 1981, Antoine Vitez est nommé directeur du Théâtre national de Chaillot, où il entend proposer, après Jean Vilar, un « théâtre élitaire pour tous », exigeant, attentif au langage. Il y connaîtra de très grands succès, en particulier dans sa mise en scène du Soulier de satin, de Paul Claudel (1987). En 1988, il devient administrateur de la Comédie française. Il y met en scène Le Mariage de Figaro de Beaumarchais et La Vie de Galilée de Brecht. Il décède le 29 avril 1990.
Le Département des arts du spectacle conserve un ensemble de documents relatifs à l’activité d’Antoine Vitez au Théâtre des quartiers d’Ivry et au Théâtre national de Chaillot : - ses écrits : articles de presse, débats, entretiens, textes concernant son enseignement du théâtre, notamment à l'Atelier d'Ivry - des documents concernant ses mises en scène depuis 1966 : programmes, articles de presse, photographies - des archives administratives concernant le Théâtre des Quartiers d'Ivry et le Théâtre national de Chaillot.
Ce fonds est coté 4-COL-49. Un inventaire (Inv. 30) est disponible en salle de lecture.
Copfermann, Émile. Conversations avec Antoine Vitez. [Nouv. éd.]. Paris : POL, 1999 257 p. : ill. ; Ubersfeld, Anne. Antoine Vitez. Paris, Nathan, 1998 127 p. (Arts du spectacle ; 192).
Vitez, Antoine. Écrits sur le théâtre. Paris, P.O.L., 1994-1998 5 volumes
Autres sources : IMEC (Institut Mémoires de l’édition contemporaine)
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. II, p. 286. Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 81
Vinck, Eugène de (1823-1888) et Carl de (1859-1931) : Imprimés
Le fonds des imprimés de la collection de Vinck est le fruit de nombreuses années de recherche et de collecte effectuées par les barons Eugène et Carl de Vinck, respectivement père et fils. Le Baron Eugène de Vinck, né à Bruxelles en 1823, suivit les cours de droit de la Faculté de Paris puis épousa en 1851 à Bruxelles la fille du Vicomte de Spoelberch de Lovenjoul, sœur du bibliophile balzacien qui a légué à l’Institut de France de précieuses archives littéraires, ainsi que son hôtel particulier de Bruxelles, siège désormais de la Légation de France en Belgique. A l’époque de son mariage, il abandonna la carrière diplomatique mais demeura toujours amateur d’art et collectionneur. Son fils, le Baron Carl de Vinck, né à Bruxelles en 1859, élevé au milieu de la bibliothèque et des collections paternelles, fit ses études à l’Université de Louvain et poursuivit la tradition familiale en entrant dans la vie diplomatique en étant successivement secrétaire et conseiller d’ambassade puis ministre plénipotentiaire de Belgique au Caire, à Constantinople, à Rome, à Saint-Pétersbourg, à Vienne et à Pékin. Mais à l’âge de quarante ans et après vingt années passées au service de la diplomatie, il se retira dans son domicile de la Place de l’Etoile à Paris, qu’il considérait comme sa patrie intellectuelle et d’élection. Il se consacra alors davantage à l’enrichissement des collections d’estampes et d’imprimés héritées de son père. La collection des estampes est aujourd’hui conservée au Département des Estampes et de la photographie sur le site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France. Le fonds des imprimés quant à lui, est conservé au sein du Département Littérature et Art sur le site François-Mitterrand et compte 3725 volumes répartis sur 78,65 mètres linéaires allant de 1 à 3725 selon la répartition suivante : cotes 1 à 318 : 6, 50 mètres ; cotes 319 à 1223 : 17 mètres ; cotes 1224 à 2249 ; 20 mètres ; cotes 2250 à 3047 : 20 mètres ; cotes 3048 à 3725 : 15, 15 mètres. Malheureusement, aucune date d’entrée de la collection des imprimés à la Bibliothèque nationale n’apparaît dans le Registre des dons, ni dans l’Inventaire des archives du service des dons, ni dans les Fichiers de donateurs et correspondance avec donateurs. Cependant, la date d’édition la plus récente trouvée sur les ouvrages du don est 1930 (Saurel, Charles. Juillet 1870 : le drame de la dépêche d’Ems. – Paris : Payot, 1930. 215 p. [Z De Vinck-3316). Par conséquent, les années 1930 ou 31, dates probables de fin de l’état de la collection, pourraient être celles du don à la BN, c’est-à-dire au moment ou peu après le décès de Carl de Vinck survenu en 1931. La collection dont le classement chronologique fut abandonné au profit d’un classement méthodique comme celui adopté pour les estampes, se compose d’ouvrages portant sur des sujets divers mais quelques grands thèmes se dégagent par le nombre de livres représentés et leur qualité : la musique, l’histoire et les personnages historiques, les spectacles et le théâtre, la littérature, la religion. L’ensemble du fonds est répertorié sur un fichier papier dont l’accès est Réserve des livres rareservé au personnel de la BnF (Service de recherche bibliographique), et la communication d’un livre du fonds Z De Vinck se fait manuellement. Cependant, une petite partie du fonds est cataloguée dans BN OPALE + et communicable par le système informatique, notamment les ouvrages sur Richard Wagner, Napoléon III, l’Italie, le théâtre, la vie à Paris, la religion, ainsi que les Œuvres complètes de Voltaire (cote Z De Vinck-2421 à 2490).
Bibliothèque nationale. Département des Estampes. Un siècle d'histoire de France par l'estampe, 1770-1871, Collection de Vinck, Inventaire analytique. Paris. Impr. nationale, 1909-1979. 8 vol. Bibliothèque nationale. Rapport sur le fonctionnement des divers services de la Bibliothèque nationale pendant les années…- Paris : Impr. des Journaux officiels. 1926-1929 [par Pierre Roland-Marcel] ; 1930-32 [par Julien Cain] ; 1933-34 [par Julien Cain] ; 1935-40 [par Julien Cain] ; 1940-42 [par Bernard Faÿ] ; 1943-44 [par Jean Laran] ; 1945-51 [par Julien Cain]. Les Catalogues du Département des imprimés [rédigé par Lydia Mérigot.] - Paris : BN, 1974. P. 39
Lydia Mérigot, Les Catalogues du Département des imprimés, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 39