En 1945, le Département de la musique de la Bibliothèque nationale s’est enrichi d’un don exceptionnel fait par Mme Bretton-Chabrier, belle-fille du célèbre compositeur Emmanuel Chabrier (1841-1894).
Ce fonds a été réparti comme suit :
- Les œuvres musicales manuscrites et imprimées se trouvent dans le catalogue au nom du compositeur. Elles sont rangées en magasin (celui de la réserve pour les œuvres manuscrites). Deux des quinze manuscrits musicaux retiennent particulièrement l’attention et permettent une véritable immersion dans l’univers de Chabrier au travail : Le Roi malgré lui en trois imposants volumes et le premier acte de Briséïs. Le futur wagnérien que deviendra Chabrier est en germe très tôt ; en témoigne le manuscrit de la partition d’orchestre de Tannhäuser que le jeune homme de vingt et un ans a entièrement recopiée et sur lequel on lit : « 1862 musique de Tannhauser, copiée par moi pour apprendre l’orchestre ». Vingt-sept ans plus tard, en juillet 1889, dans la fièvre du festival de Bayreuth, c’est le wagnérien confirmé qui évoque dans une lettre à sa femme « l’inouï Parsifal ».
- Les lettres autographes sont rassemblées et montées sur onglet dans des classeurs aux noms des auteurs de lettres. Trente et une de ces lettres sont adressées à Chabrier et signées de Catulle Mendès, Vincent d’Indy, André Messager, Raoul Pugno, Edouard Risler, Alfred Bruneau, Max d’Olonne, Edouard Lalo, sans oublier Claude Monet et d’autres grands noms des arts et des lettres. Mais le plus captivant, ce sont les onze lettres autographes du compositeur qui était par ailleurs un grand épistolier.
- Les coupures de presse et autres documents en feuille sont conservés dans deux boîtes du fonds Montpensier à la section France – compositeurs – Chabrier, Emmanuel. Aux programmes souvent illustrés s’ajoutent plusieurs centaines d’articles de presse, tous datés et collés sur papier libre, avec la plupart du temps, inscrite à la main la référence du journal.
Ces articles, principalement sur Gwendoline, mais aussi sur d’autres œuvres scéniques telles que Le Roi malgré lui, L’Etoile et Briséïs, sont regroupés par œuvre et par ville de représentation et sont rangés dans des chemises différentes selon qu’il s’agit des créations ou des reprises. D’autres articles portent sur la musique instrumentale et en particulier la musique pour piano.
L’ensemble de ces documents dont la liste fut dressée par Mme Renée Girardon dans un article exhaustif , a permis nombre de travaux sur Chabrier comme l’ouvrage de référence de Roger Delage ou l’édition de la correspondance du compositeur.