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Les directeurs du département des Monnaies, Médailles et Antiques depuis 1719
© Jean-Christophe Ballot / BnF
XVIIIe siècle
Claude Gros de Boze
Né à Lyon en 1680, mort à Paris en 1753
Après avoir suivi l’enseignement du collège de la Trinité à Lyon, Gros de Boze gagna Paris pour achever ses études et s’y établit définitivement vers 1700. Ayant gagné l’amitié de l’intendant Foucault, son ascension fut fulgurante. Il devint membre de l'Académie des inscriptions en 1705, avant d'en être nommé secrétaire perpétuel l'année suivante, puis il fut élu membre de l'Académie française en 1715, au siège laissé vacant par la mort de Fénelon. En 1719, il devint garde du Cabinet des médailles, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort en 1753. On lui doit en 1723 l’« inventaire et récolement des médailles, pierres gravées et autres raretés antiques du Cabinet du roy ». Jusqu'en 1741, Gros de Boze, retenu à Paris, ne venait à Versailles que pour faire les honneurs du Cabinet, qui occupait depuis 1684 un local du premier étage du château, aux visiteurs de marque. Le retour du Cabinet à Paris, qui avait été ordonné en 1720, se fit en 1741. Il fut installé dans l'hôtel de Nevers dont l'ordonnance générale était revenue à Robert de Cotte, puis à son fils Jules-Robert. Gros de Boze se démit de ses fonctions de secrétaire perpétuel en 1742 et se consacra désormais au Cabinet. À sa mort, Jean-Jacques Barthélemy, son adjoint, lui succéda.
Jean-Jacques Barthélemy (abbé)
Né à Cassis en 1716, mort à Paris le 30 avril 1795
Formé chez les lazaristes, féru d'antiquité, le jeune abbé fut accueilli à Paris par Gros de Boze, garde du Cabinet des médailles du Roi auquel il succéda à sa mort en 1753. Il présida aux destinées du Cabinet jusqu'en 1795 et, durant près d'un demi-siècle, des accroissements remarquables vinrent enrichir cette institution, en particulier la collection forte de 33 500 monnaies grecques de Joseph Pellerin en 1776. On doit également à l'abbé Barthélemy le déchiffrement du palmyrénien et du phénicien. Il est l'auteur du Voyage du jeune Anacharsis en Grèce au 4e siècle avant l'ère vulgaire, paru en 1788, et qui connut un immense succès.
Dominique Gerin, "Jean-Jacques Barthélemy Garde du Cabinet du roi ([1745-]1754-1795) et numismate", Commission internationale de numismatique, Compte rendu 46, 1999 (2000), p. 54-63 ; Irène Aghion, "Collecting antiquities in eighteenth-century France", Journal of the History of Collections 14, 2 (2002), p. 193-203.
André Barthélemy abbé de Courçay
Né en 1744, mort à Paris le 1er novembre 1799
Neveu de l'abbé Barthélemy, l'abbé de Courçay exerça les fonctions de garde adjoint de son oncle à partir de 1770 (officiellement à partir de juin 1772). Il fut le véritable administrateur du Cabinet à partir de cette date, tandis que son oncle délaissait de plus en plus les tâches quotidiennes. Courçay, malgré ses presque trente années de service à la Bibliothèque, est un des personnages les moins connus du Cabinet. Il n'a rien publié, n'a été d'aucune académie. À la mort de l'abbé, le 11 floréal de l'an III (30 avril 1795), Courçay demanda à lui succéder dans sa place à titre provisoire. Le 20 prairial an III (8 juin 1795), la Convention décida de créer, à la place du poste du garde défunt, deux emplois pour le Cabinet : l'un de conservateur-bibliothécaire, « chargé des détails bibliographiques », l'autre de conservateur-professeur, chargé du classement et des cours publics. Le comité d'instruction publique, dans sa séance du 22 prairial an III (10 juin 1795), établit Courçay dans la place de bibliothécaire (celle de professeur revenant à Millin). La Convention vota ensuite une nouvelle organisation de la Bibliothèque le 25 vendémiaire an IV (17 octobre 1795) : il établit un Conservatoire composé de huit membres ou conservateurs (dont deux pour les médailles). Le Conservatoire tint sa première séance le 5 brumaire an IV (27 octobre 1795). Courçay en fut élu directeur (il était le doyen d'âge, le plus ancien dans son poste et connu pour son caractère aimable et effacé). Réélu le 2 vendémiaire an V, Courçay se récusa et laissa la direction du cabinet à Millin. Il mourut le 9 brumaire an VIII (1er novembre 1799). Le Conservatoire assista en corps à ses obsèques.
Thierry Sarmant, Le Cabinet des médailles de la Bibliothèque Nationale 1661-1848, Mémoires et Documents de l'École des Chartes 40, Paris, 1994, p. 378 (index Barthélemy de Courçay).
Aubin-Louis Millin de Grandmaison
Né à Paris le 19 juillet 1759, mort à Paris le 14 avril 1818
Archéologue et numismate, botaniste et minéralogiste, il fonde en 1795 le Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts. Successeur de l'abbé Barthélemy au Cabinet des médailles le 22 prairial an III (10 juin 1795) en qualité de conservateur-professeur, il est élu secrétaire du Conservatoire le 5 brumaire an IV (27 octobre 1795), puis président le 26 vendémiaire an VIII. En 1806, il entra à l'Institut. Il effectua deux longs voyages, le premier en 1804-1806, dans le Midi, le second en Italie, de 1811 à 1813. Il en tira un Voyage dans le Midi de la France en cinq volumes, puis un Voyage en Savoie et Piémont publié en 1816.
Ch.-Guill. Krafft, Notice sur Aubin-Louis Millin, Paris, 1818 ; Bon-Joseph Dacier, Notice historique sur la vie et les ouvrages de M. Millin, Paris, 1821 ; Françoise Arquié-Bruley, "Au Cabinet des estampes, dessins exécutés en Italie de 1811 à 1813 pour Aubin-Louis Millin", Revue de la Bibliothèque Nationale, 15, 1985, p. 24-43.
François-Pascal-Joseph Gosselin
Né à Lille le 6 décembre 1751, mort à Paris le 8 février 1830
Géographe et helléniste, membre de l'Institut depuis 1791. Élu à l'unanimité pour remplacer Barthélemy de Courçay en 1799, il n'était toutefois pas un numismate réputé, même s'il avait constitué une des plus importantes collections de médailles en France. Il n'empiétait donc pas sur les attributions de Millin, auquel il laissa la direction du Cabinet. Chevalier de la Légion d'honneur à la première promotion, officier en 1814, il ne joua qu'un rôle de second plan au Cabinet, mais il en demeura l'un des conservateurs jusqu'à sa mort.
Bon-Joseph Dacier, "Notice historique sur la vie et les ouvrages de M. Gosselin", Histoire de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres, IX, 1831, p. 200-221.
XIXe siècle
Antoine-Jean Letronne
Né à Paris le 2 janvier 1787, mort à Paris le 14 décembre 1848
Helléniste et archéologue, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (21 mars 1816). Nommé Conservateur des Médailles par ordonnance du 14 novembre 1832, inspirée par Guizot, puis, le 19 novembre de la même année, désigné président du conservatoire et directeur de la Bibliothèque, il exerce son mandat jusqu'en 1837, puis l'ordonnance du 2 juillet 1839 le reconduit jusqu'à l'été 1840 où il est appelé à diriger les Archives du royaume, à la place de Daunou. Il avait entre-temps, en 1834, été élu à la chaire de morale et d'histoire du Collège de France, dont il devint administrateur après la mort de Silvestre de Sacy. Il était également directeur de l'École des Chartes.
C.-A. Walckenaer, "Éloge de A. J. Letronne lu à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres dans sa séance annuelle du 16 août 1850", dans Letronne, Mélanges d’érudition et de critique historique, Paris, 1860, p. I-XXV.
Désiré Raoul-Rochette
Né à Saint-Amand le 7 mars 1790, mort à Paris le 5 juillet 1854
D'un père médecin, élève du lycée de Bourges, puis, à partir de 1810, de l'École normale supérieure, bientôt professeur au lycée Louis-Le-Grand. Nommé à l'Institut par l'ordonnance du 21 mars 1816 qui pourvoyait au remplacement des régicides exclus de l'Académie. Choisi par Guizot la même année comme suppléant de son cours d'histoire moderne à la Sorbonne, il fut, à la mort de Millin, nommé par ordonnance royale du 26 août 1818 conservateur des médailles et pierres gravées du Cabinet des médailles (alors que Mionnet, le premier employé du Cabinet, était le premier sur la liste soumise au ministre de l'intérieur). Laissant à Mionnet le soin des travaux scientifiques, il ne s'intéressa qu'aux acquisitions et se consacra surtout à la chaire d'archéologie de la Bibliothèque. Nommé chevalier de la Légion d'honneur par ordonnance du 1er mai1821, il fut élu en 1830 vice-président du conservatoire de la Bibliothèque, poste créé par l'ordonnance royale du 2 novembre 1828.
Deux affaires allaient toutefois entacher sa réputation : celle du trésor de Berthouville et celle du grand vol de 1831. Dans la première affaire, devançant Charles Lenormant qui intervenait pour le Louvre, il agit avec Rollin, marchand de médailles et d'antiquités au Palais-Royal, un des principaux partenaires du Cabinet, confondant les intérêts du marchand et ceux du Cabinet, sans certainement en retirer un profit personnel. L'opinion publique le rendit responsable du vol de 1831 qui fut un vrai désastre pour le Cabinet.
Déconsidéré, ces affaires portèrent un coup fatal à son ascension. Candidat à deux reprises à la direction de la Bibliothèque, en 1838, et en 1839, il lui fut à chaque fois préféré Jomard. De plus, en 1832 avaient été créés deux postes nouveaux au Cabinet, celui de second conservateur et celui de second conservateur-adjoint auxquels furent nommés respectivement Letronne et Lenormant. De 1832 à 1848, Letronne s'employa à le déconsidérer. Raoul-Rochette fut victime de la chute de Louis-Philippe en 1848. Il fut révoqué par Carnot, ministre de l'instruction publique du nouveau gouvernement. Il conserva toutefois sa chaire d'archéologie à la Bibliothèque, mais ne revint jamais au Cabinet.
G. Perrot, "Notice sur la vie et les travaux de Désiré Raoul-Rochette", Comptes rendus des séances de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 1906, p. 638-701.
Charles Lenormant
Né à Paris le 1er juin 1802, mort à Athènes le 22 novembre 1859
Archéologue, orientaliste et numismate de grande réputation. L'un des compagnons de Champollion au début de son voyage en Égypte (avril 1828-fin 1828 pour Lenormant), il était alors Inspecteur des Beaux-arts. Bibliothécaire à l'Arsenal, puis conservateur-adjoint au Cabinet des médailles en 1832, conservateur du département des imprimés en 1837, à la mort de Van Praet, il est docteur ès lettres en 1838, professeur à l'Université de Paris et devient membre de l’Institut en 1839. Il devient ensuite conservateur du Cabinet des médailles le 8 août 1840 au départ de Letronne pour les Archives. En 1848, il est nommé professeur d’archéologie au Collège de France, le troisième dans cette chaire après Champollion et Letronne. Il est juste de dire que jusqu’à sa mort en 1859 il partagea essentiellement son temps entre son cours au Collège de France et l’Institut.
H. Wallon, Comptes rendus des séances de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 4e série, t. VI, 1878, p. 263-310.
Pierre-Marie-Anatole Chabouillet
Né à Paris en 1814, mort à Paris en 1899
Chabouillet passa cinquante-huit ans de sa vie au Cabinet des médailles où il entra en 1832. Il fut nommé secrétaire de la Section d'archéologie du Comité des Travaux historiques des Sociétés savantes en 1858 (fonction qui lui fut enlevée en 1883), puis conservateur du Cabinet en 1859, poste qu'il occupa jusqu'à sa retraite en 1890, date à laquelle il fut remplacé par Henri Lavoix. Son œuvre principale demeure le Catalogue général des camées et pierres gravées de la Bibliothèque impériale paru en 1858. Il eut la joie en 1862 de recevoir la donation du duc de Luynes. Malgré ses lourdes charges d'administrateur, il trouva encore le temps, en 1889, de mener à bonne fin l'impression du Catalogue des monnaies gauloises de la Bibliothèque nationale.
Ernest Babelon, Revue numismatique, 1899, p. 390-408.
Henri-Michel Lavoix
Né en 1820, mort à Paris le 23 octobre 1892
Spécialiste des monnaies arabes et conservateur en chef du Cabinet des médailles de 1890 à 1892. Entré au Cabinet des médailles en 1849, il se consacre à l’étude et à la gestion des collections de monnaies musulmanes qui avant lui étaient fort négligées et à peine constituées. Avec l’aide du conservateur en chef du Cabinet d’alors, Chabouillet, il accroît rapidement les séries omeyyades, abbassides et fatimides dont il commence l’étude scientifique. Sa première étude de numismatique, « Mémoire sur les dinars à légendes latines frappés en Espagne en l’an CXI de l’Hégire », fut publiée en 1851. Après de nombreux travaux, il décida de mener à bien la publication de la collection des monnaies musulmanes du Cabinet des médailles. Le premier volume, Khalifes orientaux fut publié en 1887 et le deuxième, Espagne et Afrique, en 1891. Alors même que le troisième volume, Égypte et Syrie, était sous presse, Henri Lavoix fut victime d’une fatale attaque d’apoplexie dans la nuit du 22 au 23 octobre 1892. C’est Paul Casanova qui se chargea de l’édition de l’ouvrage. Attiré par l’Orient où il avait fait un voyage dans sa jeunesse, Lavoix s’intéressait à la culture musulmane dans son ensemble et il donna plusieurs articles dont l’un sur l’art de la damasquinerie et l’autre sur les peintres arabes. Par ailleurs, il mena aussi, parallèlement à sa carrière de numismate, une activité de journaliste culturel spécialisé en art, littérature et théâtre, pour le Moniteur, le Journal Officiel, la Gazette des Beaux-Arts et L’Illustration où il écrivait sous le pseudonyme de Savigny, le nom de l’un de ses oncles maternels survivant du naufrage de La Méduse.
Revue numismatique, 1892, p. 507-8.
Ernest Babelon
Né le 7 novembre 1854 à Sarrey (Haute-Marne), mort à Paris le 3 janvier 1924
Après des études secondaires à Langres, Ernest Babelon intègre l'École des Chartes. Il en sort le 21 janvier 1878 pour entrer à la Bibliothèque Nationale le 16 mars de la même année. Conservateur-adjoint du Cabinet des médailles en 1890, il succède à Lavoix en 1892 et en assumera la direction jusqu'à sa mort en 1924. Membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1897, professeur au Collège de France depuis 1902 où il occupe la chaire de numismatique antique et médiévale, directeur de la Revue Numismatique, il laisse une œuvre monumentale dont on détachera le Recueil général des monnaies grecques de l'Asie Mineure ou le Traité des monnaies grecques et romaines qu'il ne put achever. Sous sa direction, le Cabinet des médailles s'installa en 1917 dans les locaux qu'il occupe actuellement, dont la construction, poursuivie pendant près de trente ans par l'architecte Pascal, se trouva enfin terminée à cette date.
Institut de France. Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Funérailles de M. Ernest Babelon, membre de l’Académie. Le lundi 7 janvier 1924. Discours de M. le Cte François Delaborde, président de l’Académie, Paris, Institut, 1924, 24 p. ; A. David Le Suffleur, "Ernest Babelon 1854-1924", Revista italiana de numismatica, 1924, p. 7-15 ; Id., "Ernest Babelon (1854-1924)", Aréthuse 1924, p. 113-140 ; Adrien Blanchet, "Nécrologie", Journal des Savants, 1924, p. 31-32 ; Id., "Obituary", The Numismatic chronicle, 1924, p. 111-112 ; A. Dieudonné, "L’œuvre numismatique d’Ernest Babelon (1854-1924)", Revue numismatique, 1924, p. 145-204.
XXe siècle
Adolphe Dieudonné
Né le 31 janvier 1868, mort à Paris le 4 juin 1945
Adolphe Dieudonné passa quarante et un ans de sa vie au Cabinet des médailles avant de prendre sa retraite en 1937. Il retrace ces années dans un article publié en 1939 dans la Revue Numismatique : « Quarante et un ans au Cabinet des Médailles et Antiques de la Bibliothèque Nationale ». Au début de sa carrière, il s'intéressa au monnayage antique et il n'abandonna jamais ce champ de recherche. Mais il était médiéviste de formation et il entreprit la publication du Catalogue des monnaies françaises de la Bibliothèque Nationale. On lui doit deux tomes de cette belle entreprise (Les monnaies capétiennes, ou royales françaises. I, 1923 ; II, 1932) ainsi que le tome IV du Manuel de numismatique française. Monnaies féodales françaises, 1936). En 1924, il avait pris la direction du Cabinet, succédant à Ernest Babelon. Il mourut en 1945, victime d'un accident de la circulation. Sa bibliographie est impressionnante (plus de cent cinquante livres et articles; quatre cents notices) et sa contribution à la numismatique française demeure essentielle.
Hommages rendus le 24 février 1938 à M. Adolphe Dieudonné conservateur du Cabinet des médailles (1924-1937), [S.l.], 1938 ; Jean Babelon, Revue Numismatique, 1944-1945, p. 201-202
Jean Babelon
Né le 19 janvier 1889, mort le 20 avril 1978
Jean Babelon a vécu toute sa vie professionnelle au Cabinet des médailles. Attaché-stagiaire dans le département dirigé par son père, il y devenait bibliothécaire après la première guerre mondiale, puis, en 1924, conservateur-adjoint, auprès d'Adolphe Dieudonné qui succédait à Ernest Babelon. En 1937, il prenait la tête du département qu'il devait diriger jusqu'en 1961. Sous sa direction se tint à Paris le 5e Congrès international de Numismatique, dont il assuma la présidence. Dans son ample bibliographie, parue en 1978 dans la Revue Numismatique et qui s'étend sur soixante-six années, voisinent ouvrages de numismatique (le Catalogue de monnaies grecques de la collection de Luynes, paru en 4 volumes de 1924 à 1936, le catalogue de la Collection de monnaies et médailles de M. Carlos de Beistegui publié en 1934) et travaux témoignant de son goût pour l'art et la littérature espagnols (il avait, de 1910 à 1913, été membre de l'Institut des Hautes Études Hispaniques).
Hélène Nicolet-Pierre, "Jean Babelon 1889-1978", Revue Numismatique, 1978, p. 7-32 (la bibliographie de Jean Babelon, p. 9-32, est l'œuvre de Jean-Pierre Babelon).
Georges Le Rider
Né le 27 janvier 1928 à Saint-Hernin (Finistère), mort le 3 julillet 2014 à Givors
Après des études secondaires au Lycée La Tour d'Auvergne de Quimper, Georges Le Rider prépara le concours d'entrée à l'École Normale Supérieure au Lycée Louis-Le-Grand. Reçu à l'ENS en 1948, il passa l'agrégation de lettres classiques avant de partir à Athènes en décembre 1952 en qualité de membre de l'École française d'archéologie. En septembre 1955, il s'embarquait pour Beyrouth où Henri Seyrig l'accueillit à l'Institut français. De retour à Paris en 1958, il entrait comme conservateur au Cabinet des médailles le 1er octobre 1958, avec la perspective de succéder à Jean Babelon en 1961. Sous sa direction, le Cabinet reçut de superbes donations (les collections Claudius Côte, Jean et Marie Delepierre) et put acquérir une partie de la collection Seyrig. Il obtint que soit rénové le Musée du Cabinet, qu'il eut la satisfaction d'inaugurer au début de 1981, en qualité d'Administrateur général de la Bibliothèque Nationale, poste où il avait été nommé en juillet 1975. De 1981 à 1984, il dirigea l'Institut français d'études anatoliennes. De retour à Paris, il entra à l'Université de Paris IV tout en poursuivant son enseignement à l'École Pratique des Hautes Études où il avait été élu directeur d'études dès 1964. Membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1989, il donnait le 9 mars 1994 sa leçon inaugurale au Collège de France, à la chaire d'histoire économique et monétaire de l'Orient hellénistique.
Des Travaux de numismatique grecque (éd. Michel Amandry, Silvia Hurter et Denyse Bérend) lui ont été offerts en 1999. La même année, ses écrits 1958-1998 ont été rassemblés en trois volumes sous le titre Études d'histoire monétaire et financière du monde grec (éd. Eleni Papaefthymiou, François de Callataÿ et François Queyrel).
Philippe-Jean Catinchi, « Georges Le Rider (1928-2014), historien du monde antique et de la monnaie », Le Monde, 5 juillet 2014. URL : http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2014/07/05/georges-le-rider-1928-2014-historien-du-monde-antique-et-de-la-monnaie_4451717_3382.html.
Denis Knoepfler, « Hommage à Georges Le Rider (1928-2014) », La lettre du Collège de France, 40, août 2015. URL : http://journals.openedition.org/lettre-cdf/2118.
François de Callataÿ, « Georges Le Rider (1928-2014) », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques, 146, 2015. URL : http://journals.openedition.org/ashp/1670.
Hélène Nicolet, née Pierre
Née le 19 septembre 1930 au Havre (Seine-Maritime)
Après deux ans de classe préparatoire au Lycée Thiers de Marseille, Hélène Nicolet intègre l'École Normale Supérieure de Jeunes Filles (« Sèvres ») en 1949-1950. Agrégée en Lettres classiques en 1953, elle mène durant huit and une carrière de professeur dans l'enseignement secondaire. En 1961, elle interrompt alors sa carrière pour préparer le Diplôme supérieur des bibliothèques pendant une année sabbatique. En octobre 1962, elle est admise au concours ouvert pour le recrutement de bibliothécaires. C’est ainsi qu’elle entre à la Bibliothèque Nationale en 1962, au département des Entrées où son premier travail a été la rédaction de notices bibliographiques pour des ouvrages en anglais. Elle rejoint en 1966 le Cabinet des médailles, au moment de l'entrée de la collection Jean et Marie Delepierre dans les collections nationales. En 1975, lorsque Georges Le Rider quitte la direction du Cabinet pour devenir Administrateur général de la Bibliothèque nationale, Hélène Nicolet lui succède par intérim. En 1976, elle prend officiellement la tête du département, poste qu'elle occupa jusqu'à son départ en retraite fin 1987, puisqu'elle remplissait les conditions nécéssaires, ayant élevé quatre enfants. C'est sous sa direction que fut réalisée la transformation du Musée, inauguré début 1981.
Si Hélène Nicolet n'a jamais finalisé ni soutenu sa thèse commencée sous la direction du professeur Henri Van Effenterre, et qui devait porter sur l'île de Naxos, elle en a cependant traité la teneur dans un certain nombre d'articles, publiés le plus souvent sous la signature d'Hélène Nicolet-Pierre afin que l'on ne confonde pas son oeuvre avec celle de son époux, Claude Nicolet, historien du monde romain. Ses articles sur le monnyage grec et le Cabinet des médailles ont été publiés dans la Revue numismatique, dans des volumes d'hommages ou d'actes de colloques, ainsi que dans le Bulletin de correspondance hellénique. En 2002, elle publie un manuel chez Armand Colin, Numismatique grecque, dans la série « Les outils de l'Histoire ». Une recension de ses articles de numismatique grecque figure à la suite de la publication dans la Revue numismatique rendant compte de la journée d'étude qui lui a été consacrée en 2005.
« Journée en l'honneur d'Hélène Nicolet-Pierre », Revue Numismatique, 2006, t. 162, Disponible en ligne, url : <http://www.persee.fr/issue/numi_0484-8942_2006_num_6_162>.
« Travaux de numismatique grecque publiés par Hélène Nicolet-Pierre », Revue Numismatique, 2006, t. 162, p. 13-17. Disponible en ligne, url : <http://www.persee.fr/doc/numi_0484-8942_2006_num_6_162_2792>.
Cécile Morrisson
Née le 16 juin 1940 à Dinan (Côtes d’Armor)
Ancienne élève de l'Ecole normale supérieure, agrégée d'histoire, directeur de recherches au CNRS, directeur du département des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de France du 1er janvier 1988 au 31 décembre 1990. De 1985 à 1990, elle a présidé le Comité français des Études Byzantines, a été membre honoraire de la Société roumaine de numismatique (1986), corresponding member de l'American Numismatic Society (1988), membre du bureau, puis Président de la Commission Internationale de Numismatique (1986-1997). Cécile Morrisson est l’auteur de nombreux travaux de numismatique, d’histoire monétaire et d’histoire byzantine et commissaire d'expositions comme Vrai ou faux ? : copier, imiter, falsifier, D'Axoum à Gondar : monnaies et manuscrits éthiopiens de la Bibliothèque nationale, Trafic d'influences : meubles de laque et goût extrême-oriental aux XVIIe et XVIIIe siècles, Anatolie antique : fouilles françaises en Turquie. Elle est co-directeur de la Revue numismatique, directeur de la collection Réalités byzantines (15 vol. parus).
Michel Amandry
Né le 20 septembre 1949
Docteur ès lettres, Michel Amandry a été directeur du département des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de France de 1991 à septembre 2013. Il a été par ailleurs professeur à l'Université de Paris-Sorbonne Paris IV et Directeur d'études cumulant à la Section des Sciences Historiques et Philologiques de l'École Pratique des Hautes Études. Il a été président de la Commission internationale de numismatique (2003-2009) et de la Société française de numismatique (2015-2018). Il a dirigé le Dictionnaire de numismatique (Larousse, 2001) ainsi que La monnaie antique parue chez Ellipses (2017) et publié de nombreux catalogues scientifiques de monnaies ainsi que des études historiques. Il est l’un des éditeurs de deux projets internationaux, le Roman Provincial Coinage, coédité par le British Museum et la Bibliothèque nationale de France, et le Roman Imperial Coinage. Il est le fils de Pierre Amandry (1912-2006), membre de l'Institut et helléniste.
Laurent Bricault ; Andrew Burnett ; Vincent Drost ; Arnaud Suspène, Rome et les provinces. Monnayage et histoire. Mélanges offerts à Michel Amandry, Paris : Ausonius Éditions, 2017. (Numismatica Antiqua ; 7).
XXIe siècle
Frédérique Duyrat
Née le 6 octobre 1970
Agrégée d'histoire grecque et docteur en histoire, Frédérique Duyrat a été maître de conférences en histoire grecque à l’université d’Orléans de 2000 à 2009 et membre de l’Institut universitaire de France (www.iuf.fr) entre 2006 et 2009. De 2010 à 2013 elle a été conservateur des monnaies grecques au département des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France avant de prendre la direction de ce département en septembre 2013. Elle a été chercheur associé à l’Institut de recherche sur les archéomatériaux – Centre Ernest-Babelon (CNRS), un laboratoire de physique spécialisé dans les analyses élémentaires de métaux monétaires (2002-2013) et est maintenant associée à l’équipe de recherche Orient et Méditerranée – Mondes sémitiques (University Paris – Sorbonne) et à l’école doctorale archéologie de l’université Paris I - Panthéon Sorbonne. Elle a soutenu une habilitation à diriger des recherches à la Sorbonne en 2010 publiée en 2016: Wealth and Warfare. The Archaeology of Money in Ancient Syria. Elle est éditeur de la collection Trésors monétaires publiée par la Bibliothèque nationale de France et est l’un des directeurs de la Revue numismatique et membres du bureau de la Société française de numismatique. Elle a édité huit livres et de nombreux articles sur la numismatique, l’histoire ancienne, l’histoire économique. À partir du 1er septembre 2023, Frédérique Duyrat quitte la direction du département pour devenir directrice des collections de l'Ashmolean Museum d'Oxford et gardienne de la Heberden Coin Room.
Isabelle de Cours de Saint Gervasy
Adjointe au directeur du Département des monnaies et médailles depuis 2015, Isabelle de Cours fut directrice du département des monnaies, médailles et antiques par intérim du 1er septembre 2023 au 31 mars 2024.
Cécile Colonna
A compter du 31 mars 2024, Cécile Colonna, conservatrice du patrimoine, est affectée en qualité de directrice du département des monnaies, médailles et antiques. Depuis mars 2017, elle était conseillère scientifique à l'INHA pour le domaine de recherche Histoire de l'art antique et de l'archéologie. Après des études d’histoire, d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de Paris I, Cécile Colonna avait travaillé au musée des Antiquités de Rouen en tant qu’attachée de conservation du patrimoine de 2001 à 2005 avant d’être lauréate du concours de conservateur du patrimoine en spécialité musée. Elle avait rejoint en 2007 le département des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France pour prendre en charge une partie de la collection archéologique, notamment les céramiques et les figurines et reliefs en terre cuite antiques.
Chronologie
Gardes spéciaux
1608-1610 | Rascas de Bagaris |
1644-1664 | Jean de Chaumont |
1661-1666 | Abbé Breunot |
1667-1683 | P. de Carcavy |
1683-1689 | P. Rainssant |
1689-1712 | Oudinet |
1712-1719 | Simon |
Gardes et conservateurs
1719-1754 | Claude Gros de Boze |
1754-1795 | Abbé Jean-Jacques Barthélemy |
1795-1799 | André Barthélemy de Courcay |
1795-1818 | Aubin-Louis Millin de Grandmaison |
1799-1830 | François-Pascal-Joseph Gosselin |
1832-1840 | Antoine-Jean Letronne |
1818-1848 | Désiré Raoul-Rochette |
1840-1859 | Charles Lenormant |
1859-1890 | Pierre-Marie-Anatole Chabouillet |
1890-1892 | Henri-Michel Lavoix |
1892-1924 | Ernest Babelon |
1924-1937 | Adolphe Dieudonné |
1937-1961 | Jean Babelon |
1961-1975 | Georges Le Rider |
1976-1987 | Hélène Nicolet |
1988-1990 | Cécile Morrisson |
1991-2013 | Michel Amandry |
2013-2023 | Frédérique Duyrat |
2023-2024 | Isabelle de Cours |
2024- | Cécile Colonna |
Ce dossier a été réalisé par Michel Amandry, directeur du département des Monnaies, médailles et antiques. Secrétariat d’édition : Odile Faliu, conservateur en chef à la direction des collections. Paris, Bibliothèque nationale de France, 2005. Mise à jour et en ligne : Olivier Jacquot, conservateur en chef à la délégation à la stratégie et à la recherche, 2018-2024.