Après des études au collège d’Harcourt, Jean-Paul Bignon entre au séminaire de Saint-Magloire en 1679, puis à l’Oratoire en 1683. Ordonné prêtre en 1691, nommé prédicateur du roi, il entre à l’Académie des sciences en août 1691, puis à l’Académie française en mai 1693. Bien que cumulant les bénéfices ecclésiastiques, l’espoir de réaliser une carrière épiscopale s’amenuisant, son oncle (Jean-Paul Bignon est un Phélypeaux par sa mère), alors chancelier, le fait nommer conseiller d’État d’église le 17 février 1701. Membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (il en sera le Secrétaire de 1706 à 1742), il s’occupe de sa réorganisation ainsi que de celle de l’Académie des sciences. Après la mort de l’abbé de Louvois, Jean-Paul Bignon reçoit les provisions de Maître de la Librairie et garde de la Bibliothèque du roi le 15 septembre 1719. S’y ajouteront en 1720 les charges de garde du cabinet particulier du Louvre puis de la bibliothèque de Fontainebleau. Dès 1720, obtenant de ne plus dépendre que de la Maison du roi (dont le Secrétaire est son cousin, Maurepas), il entreprend de réorganiser la bibliothèque. Sa démission en faveur de son neveu est acceptée par Maurepas en juillet 1741 mais Louis XV attendra le mois d’octobre pour donner son accord.
La future Bibliothèque nationale de France est à cette époque la plus grande bibliothèque d'Europe. L'ampleur de ses collections étant devenue telle que les bibliothécaires ne peuvent plus compter sur leur seule mémoire pour y retrouver un titre, Bignon classe les 23 catégories établies en 1670 par son prédécesseur, Nicolas Clément, en cinq départements : Imprimés, Manuscrits. Titres et généalogies, Estampes, Médailles. Il crée un corps de « gardes » ou de conservateurs et organise le dépôt légal, les acquisitions, les catalogues et les prêts. Grâce à son important réseau de correspondants et de visiteurs étrangers, il s'emploie à enrichir le fonds de la bibliothèque en commandant livres et périodiques dans toute l'Europe. Sous sa direction également, la Bibliothèque du roi devient pour la première fois accessible au public, un jour par semaine, pendant trois heures.
L’abbé Bignon appartient à l’une de ces familles de parlementaires où l’État monarchique puise ses grands serviteurs : ses arrière-grand-père, grand-père et père, avocats généraux au Parlement de Paris et conseillers d’État, avaient déjà eu la charge de la Bibliothèque que son père avait été contraint de résilier en faveur de l’abbé Le Tellier de Louvois en 1684.
Il exerce sa charge sous le règne de Louis XV.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Bignon
http://www.bnf.fr/documents/administrateurs.pdf
http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12202062t