En 1367, Charles V reconstruit le Louvre et y fait transporter ses livres, auparavant placés dans le palais de la Cité. C‟est donc en 1368 que la Bibliothèque prend une autonomie de fait par rapport aux autres possessions mobilières du souverain. La Librairie de Charles V rassemblait une collection exceptionnelle d‟ouvrages. Le roi en grand lecteur n'a eu de cesse de l‟enrichir, menant une véritable politique d‟acquisition et amassant des livres aux provenances diverses : issus de ses prédécesseurs, reçus en cadeau ou encore achetés suivant sa volonté. Charles V faisait notamment acheter des ouvrages chez les libraires ou encore en faisait copier d‟autres, repérés dans des collections privées. Il lui arrivait de donner ou de prêter des ouvrages, qui pour certains disparurent. Elle était conservée dans la tour de la fauconnerie du Louvre qui comprenait trois chambres. Dans la « première chambre par bas », se trouvait les livres les plus précieux, en français pour la grande majorité, notamment les grandes traductions commandées par Charles V, aux personnalités intellectuelles les plus brillantes de son temps. Dans la « chambre du milieu » était classés les romans d‟aventures, les livres de médecine, plusieurs livres de chansons ainsi que quelques romans de la rose. La « IIIème chambre au plus hault » est dédiée aux livres en latin, encyclopédies et textes patristiques et aux sciences : l‟astronomie, les mathématiques, la géométrie mais aussi la géomancie, la chiromancie et l'astrologie. Romans de chevalerie, ouvrages historiques, vies de saints... Tous les genres s‟y côtoient à l‟exception des livres de chasse. Nommé en 1369, Gilles Mallet est chargé de la garde, de l'entretien de cette « librairie », installée dans la tour de la Fauconnerie du Louvre. Il en réalisa le premier inventaire en 1373, recensant alors 917 ouvrages. Après sa mort en 1411, nombre de garde de la Librairie du roi se succèdent en fonction des divers changements politiques. Lorsque Charles VI monte sur le trône en 1380, il hérite de la Bibliothèque de son prédécesseur pour la première fois, avec un inventaire comprenant alors 965 notices. Un certain désordre se met à régner dans la Bibliothèque à cette époque, car le roi, la reine et la famille royale empruntent et ne rendent pas certains livres, voire en font don à des princes étrangers. En 1425, le duc de Bedford, régent de France achète les 843 livres qui composent alors la Bibliothèque, et les fait transporter en 1429 en Angleterre. En 1435, à sa mort, la Librairie de Charles V est dispersée.
L'originalité de la bibliothèque du Louvre est de détenir beaucoup plus d'ouvrages d'étude que les autres bibliothèques princières, celle de Charles V à Vincennes par exemple mais aussi celles des autres grands seigneurs. Ce fait est particulièrement remarquable au regard des livres commandés par Charles V : plus d'un quart sont des livres de réflexion politique La bibliothèque du roi Charles V était donc au croisement entre une politique d'État, animée par les lettrés proche du roi, et une collection personnelle, reflétant les goûts et les aspirations de son propriétaire.
[Existence d'un texte nommant Gilles Mallet garde de la Librairie du roi ?]
Un garde de la Librairie du roi était en charge des collections.
A cette même époque d‟autres bibliothèques en Europe se constituent et s'accroissent, comme dans le Saint-Empire ou encore dans d'autres pays. L'Italie est un cas particulier de par sa diversité, notamment grâce à la fréquence de ses rapports avec les centres arabes et l'Empire byzantin. Un mouvement de curiosité, doublé d'un besoin d'information et de connaissance se propagent à travers toute l'Europe.
Archives :
Publications :
Inventaire ou Catalogue des livres de l'ancienne bibliothéque du Louvre, fait en l'année 1373 par Gilles Malet, 1836.
Inventaire de la bibliothèque du Roi Charles VI, fait au Louvre en 1423, par ordre du régent duc de Bedford / Louis Douët d'Arcq, 1867
Des inventaires pour catalogue ? Les archives d'une bibliothèque médiévale : la librairie du Louvre (1368-1429) / Yann Potin. In : Bibliothek als Archiv, 2007, p. 119-139.
La Bibliothèque nationale des origines à 1800 / Simone Balayé, 1988 [p. 5-8 : La Librairie de Charles V].
Recherches sur la Librairie de Charles V / par Léopold Delisle, 1907.
Sites :
Page Classes, site pédagogique de la Bibliothèque nationale de France, «La librairie de Charles V» : http://classes.bnf.fr/classes/pages/pdf/fiche_livre3.pdf [consultée le 15 juin 2015]
Page data.bnf.fr, «Librairie du Louvre» : http://data.bnf.fr/16221102/librairie_du_louvre/ [consultée le 15 juin 2015]
Page Europeana Regia, «La Librairie de Charles V et sa famille» : http://www.europeanaregia.eu/fr/collections-historiques/librairie-charles-v-famille [consultée le 16 juin 2015]
Page Wikipédia, «Charles V le sage» : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_V_de_France [consultée le 15 juin 2015]
Notice créée par Mélanie Hertier en 2014.
Notice modifiée par Estelle Vernassière en 2015.
Notice encodée conformément à la norme ISAAR (CPF) et au schéma EAC-CPF par Olivier Jacquot en 2017.