Après avoir été reçu à l’agrégation d’histoire en 1911, Julien Cain (1887-1974) suit les cours de l’École du Louvre. Blessé pendant la première guerre mondiale, il travaille, de 1917 à 1927, au service de documentation étrangère commun aux ministères de la Guerre et des Affaires étrangères puis devient directeur de cabinet de Fernand Bouisson. En 1923, il épouse Lucienne Mayer. Nommé administrateur de la Bibliothèque nationale en 1930, il est révoqué de ses fonctions en 1940, arrêté en 1941, interné à la prison de la Santé puis au fort de Romainville et déporté à Buchenwald. Le 11 avril 1945, il retrouve son poste d’administrateur de la Bibliothèque nationale. Il participe à la création de l’Unesco et est nommé directeur des Bibliothèques de France et de la Lecture publique en 1946. Membre de nombreux conseils, groupes de travail ou associations, il est également président de la Caisse nationale des Lettres et du Comité d’histoire de la seconde guerre mondiale. En 1952, il est élu membre de l’académie des Beaux-Arts. Après son départ à la retraite de son poste d’administrateur de la Bibliothèque nationale et de directeur des Bibliothèques de France et de la lecture publique, il devient conservateur du musée Jacquemart-André.
Volumétrie:
Le fonds Julien Cain conservé au département des Manuscrits comprend 120 boîtes et est actuellement divisé en deux parties :
- Don 28423 comprenant 54 boîtes : cette partie est à classer et à inventorier. Tous les textes, articles, préfaces ne sont pas identifiés. Il y a également un travail de classement à effectuer car un même texte peut comporter plusieurs versions. Il y a une très riche correspondance à dépouiller et à inventorier, qui s’étend principalement de la fin des années 1930 au début des années 1970. Julien Cain a été en relation avec de nombreuses personnalités, dans les domaines les plus divers, que ce soit la littérature (Jean Cassou, André Maurois, Jean d’Ormesson, …) les arts (André Dunoyer de Segonzac, Gisèle Freund), ou encore la politique. Mais il faut citer aussi ses liens avec de grands professeurs de médecine (Robert Debré, Henri Mondor, Louis Pasteur Vallery-Radot), des spécialistes de la littérature (Théodore Besterman, Jean Pommier), des diplomates, des directeurs de revues et des journalistes, des directeurs de théâtre (Pierre Descaves, Jacques Hébertot) et, naturellement, beaucoup de directeurs de bibliothèques, de musées, d’organismes culturels, tant français qu’étrangers, ainsi que des conservateurs de la Bibliothèque nationale. Quelques lettres sont adressées à Lucienne Cain.
- Dons 86-14, 86-23 et 86-36. 66 boîtes : cette partie comprend surtout des papiers provenant des organismes auxquels J. Cain a appartenu et a été classée en 2008.
Ces documents sont à étoffer avec d'autres sources très variées comme celles conservées aux Archives nationales (notamment les archives du ministère de tutelle de la Bibliothèque, en charge de l'éducation nationale). Quand la première partie aura été classée, il y aura des fusions à faire avec la partie déjà classée, concernant notamment la Commission d’histoire de la déportation ainsi que la correspondance.
Pistes de recherche:
La première période (1930-1940) avant le départ de Julien Cain en camp de concentration, semble la plus novatrice de cette administration de près de trente ans, ce qui sera à vérifier et analyser. On pourra développer plusieurs domaines de recherche comme les réformes dans la gestion administrative introduites par Julien Cain, la relation de l'administrateur avec ses équipes, la politique vis-à-vis des publics, la pratique des acquisitions, points qui seront à éclairer par une étude des cercles intellectuels que fréquentait l'administrateur, les échanges internationaux avec les pays étrangers et les colonies françaises...
Contact:
Isabelle le Masne de Chermont, directrice du département des Manuscrits. Tél. : 01 5379 8322, isabelle.le-masne-de-chermont ( arobase ) bnf ( point ) fr Michèle le Pavec, référent scientifique Tél. : 01 5379 8927 ou 8931 michele.le-pavec ( arobase ) bnf ( point ) fr
Ce projet s’intéresse aux écrivains ayant fréquenté la Bibliothèque (royale, impériale ou nationale) et s’efforce d’identifier leurs demandes et leurs témoignages en tant que lecteurs.
Ce travail s’intègre dans un projet plus vaste d’étude de la période 1875-1922. Il passe par un dépouillement et une étude précise des registres d’accréditation des lecteurs. La recherche s’est concentrée sur la période 1913-1919 (un an avant et après le premier conflit mondial, pour établir des comparaisons).