Archives de la parole
Créées par Ferdinand Brunot en juin 1911 à la Sorbonne avec l’aide de l’industriel du phonographe Emile Pathé, les Archives de la parole constituent la première collection institutionnelle d’enregistrements sonores en France. Première pierre d’un Institut de phonétique voulu par l’Université de Paris, elles se veulent un lieu d’enregistrement et de conservation des manifestations orales de la langue parlée pour les générations futures. Ferdinand Brunot divise les enregistrements des Archives de la parole en cinq sections : - la section I des interprètes : on y trouve par exemple l’enregistrement d’un extrait du Misanthrope par Cécile Sorel (AP 10)... - la section O des orateurs : écrivains, professeurs, avocats… C’est dans les sections I et O qu’on trouvera ce que l’on a pris coutume d’appeler les "Voix célèbres" de l’époque : ainsi le Pont Mirabeau dit par son auteur Guillaume Apollinaire (AP 62), le commandant Dreyfus lisant ses mémoires (AP 25)… - la section L des langues : avec notamment les méthodes de langue par le phonographe mises au point par Pathé et certains enseignants (Méthodes Louis Marchand, Louis Weill…) - la section D des dialectes : Ferdinand Brunot va ainsi effectuer trois missions de collecte linguistique phonographique "sur le terrain": en juin-juillet 1912 dans les Ardennes, en juin 1913 dans le Berry et août 1913 dans le Limousin. A ces trois missions et leurs 294 enregistrements s’ajoutent l’enregistrement des patois et dialectes français et étrangers dans le "laboratoire" des Archives de la parole à la Sorbonne. - la section M des pathologies de l’expression, dont il nous a été laissé peu de traces. En 1919 Ferdinand Brunot est nommé doyen de la Faculté des Lettres de l’Université de Paris. En 1920, il quitte la direction des Archives de la parole et de l’Institut de phonétique, remplacé à ce poste par le phonéticien Jean Poirot. Par décret du 11 août 1927, les Archives de la parole sont intégrées au Musée de la parole et du geste qui les supplante, avant d’être lui-même absorbé par la Phonothèque nationale créée en 1938. Une partie du catalogue de ces fonds a fait l’objet d’une conversion informatique. Toutefois l’outil le plus opérant de consultation reste l’inventaire manuscrit des cotes AP.
Voir aussi Brunot, Ferdinand (1860-1938) Pernot, Hubert (1870-1946) Musée de la parole et du geste
Carton, Fernand. "La phonétique expérimentale, la phonologie, les archives sonores". Dans : Histoire de la langue française. 1914-1945. Sous la direction de Gérald Antoine et Robert Martin. Paris : CNRS, 1995. P. 873-893 Carton, Fernand. "La phonétique expérimentale, la phonologie, les archives sonores". Dans : Histoire de la langue française. 1914-1945. Sous la direction de Gérald Antoine et Robert Martin. Paris : CNRS, 1995. P. 873-893 Archives du Département de l’Audiovisuel : 1911-1914, cotes DAV 1 à DAV 5, microfilm