Auteur dramatique, romancier et journaliste, Louis-Sébastien Mercier (1740-1814) fut membre de l'Académie des sciences morales et politiques (élu en 1795), député de Seine-et-Oise à la Convention puis au Conseil des Cinq-Cents, membre de la loge des Neuf soeurs.
Après des études musicales au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, Roger Delage (1922-2001) entre comme 2e alto solo à l’Orchestre municipal de Strasbourg en 1954. En 1958, il crée l’Octuor Vocal, puis l’ensemble Les Instruments anciens, et enfin fonde et dirige à partir de 1959 le Collegium Musicum de Strasbourg avec lequel il donnera de nombreux concerts et enregistra plusieurs disques. Mais c’est aussi comme spécialiste d’Emmanuel Chabrier que Roger Delage s’est fait connaître. Il a aussi réalisé les orchestrations ou les réductions de certaines des oeuvres de Chabrier pour l’édition. Ses archives données au département par ses héritiers et entrée le 9 juillet 2018, sont le reflet de cette palette d’activités qui allient aux recherches musicologiques, la pratique instrumentale, la direction de choeurs et d’orchestre, les recherches sur la musique ancienne, l’animation de la vie musicale strasbourgeoise, la formation pédagogique.
Antoine Dumayet a fait don à la BnF des archives de son père, Pierre Dumayet (1923-2011). Manuscrits, notes et documents de travail, photographies, correspondances, enregistrements sonores et vidéos ont ainsi rejoint les collections du département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.
Pierre Dumayet, l’un des premiers journalistes et scénaristes de l’ORTF, reste notamment célèbre pour l’émission Cinq colonnes à la une, qu’il co-produisit en 1959 avec Pierre Lazareff et Pierre Desgraupes, et pour les émissions littéraires qu’il anima tout au long de sa carrière.
Grand lecteur, Pierre Dumayet souhaite en effet dès le début faire de la télévision un vecteur de transmission de la littérature. Après avoir participé au premier journal télévisé diffusé le 29 juin 1949, il réalise et présente avec Pierre Desgraupes la première émission littéraire, Lectures pour
tous (1953-1968). Après l’arrêt de sa diffusion, Pierre Dumayet conçoit les émissions Lire, c’est vivre (1976-1993), Lire et écrire (1990-1992), Lire et relire (1994), et travaille aussi à l’adaptation de romans pour la télévision. Il se lance en parallèle dans l’écriture de scenarii, signant en 1950 les dialogues de
L’Agence Nostradamus, premier feuilleton écrit pour la télévision. Les nombreux synopsis présents dans ses archives témoignent de cette activité de scénariste pratiquée tout au long de sa carrière.
Ses archives soulignent cette insatiable passion du livre et de la lecture, servie par la minutieuse préparation de chaque émission, téléfilm ou feuilleton : notes de lecture, documentation sur ses objets d’étude, correspondance, canevas manuscrits et dactylographiés. Elles nous rappellent également qu’il fut lui-même écrivain. Son premier livre, Monsieur a-t-il bien tout dit aujourd’hui ?, paraît en 1967. Il publie une dizaine de titres dont Brossard et moi (1989), La Vie est un village (1992), Le Parloir (1995), Autobiographie d’un lecteur (2000). Nombre de feuilles volantes ou de carnets conservés dans ses archives gardent par ailleurs la trace de textes non aboutis et de notes inédites.
Pierre Dumayet à la Bibliothèque nationale de France : [communiqué de presse], Bibliothèque nationale de France, 14 mars 2018. Disponible en ligne, url : <http://www.bnf.fr/documents/cp_archives_dumayet.pdf>.
Plantu (pseudonyme de Jean Plantureux) effectue un dépôt de l'ensemble de ses dessins originaux (30 000 dessins et épreuves) assorti d'un don de plus de 500 dessins.
Plantu, Jean ; Mondor, Luce, « Laisse penser ton crayon », Chroniques, janvier-mars 2018, p. 10-11. Disponible ne ligne, url : <https://www.yumpu.com/fr/embed/view/7VIzhQS1RCMJ3Bjk/10>.
Le cinéaste Amos Gitaï donne en 2018 à la BnF l'ensemble de ses archives papier et numériques liées à son travail sur 'assassinat du premier ministre israélien Yitzhak Rabin en 1995.
DansGive peace a chance / Donnons une chance à la paix (1994), Amos Gitaï suivait les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens au moment de la signature des accords d’Oslo. Trois semaines après l’assassinat de Rabin, Amos Gitaï revient sur les traces laissées par l’événement et tourne The Arena of murder / L’arène du meurtre. Il y revient vingt ans plus tard avec Rabin, The Last Day / Le Dernier Jour d’Yitzhak Rabin, une fiction prise dans la tourmente de l’histoire israélienne. Il prolonge cette oeuvre cinématographique par une exposition Chronicle of an assassination foretold présentée à Rome, Bruxelles et à la Collection Lambert à Avignon lors du festival de 2016. Cette exposition trouve alors un écho dans la cour d’honneur du Palais des papes avec une performance intitulée Yitzhak Rabin : Chronique d’un meurtre annoncé, qui est présentée à la Philharmonie de Paris en octobre 2018. C’est ainsi un ensemble très riche, s’étendant sur plus de vingt ans, qui est entré dans les collections de la BnF.
Le lien avec le Festival d’Avignon a par ailleurs conduit Amos Gitaï à joindre à ce don initial les archives concernant le spectacle La Guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres, présenté à la carrière Boulbon en 2009.
Le fonds donné à la BnF en 2018 réunit non seulement des documents sous forme papier - scénario, notes, photographies, presse - mais aussi une documentation numérique inédite. C’est sous cette forme que se constitue aujourd’hui la mémoire du cinéma à travers les correspondances électroniques, les images et les textes numériques et surtout les archives filmiques numériques. Ces dernières donnent à voir comme jamais auparavant toute la genèse d’un film depuis les matériaux documentaires de départ au montage, en passant par toutes les étapes du tournage. La possibilité d’explorer une telle archive est d’autant plus importante dans le cas d’Amos Gitaï et du projet Rabin que l’événement et ses traces sont au coeur du processus.
Le traitement de ce fonds exceptionnel a fait l’objet d’une collaboration internationale de la Bibliothèque nationale de France avec deux autres institutions de conservation et de recherche qui détiennent des archives d’Amos Gitaï : l’université de Stanford aux Etats-Unis et la Bibliothèque nationale d’Israël.
« Les archives d’Amos Gitaï sur Yitzhak Rabin à la Bibliothèque nationale de France : [communiqué de presse] », Bibliothèque nationale de France, 5 avril 2018. Disponible en ligne, url : <http://www.bnf.fr/documents/cp_archives_gitai.pdf>.