Le fonds des canonisations
Les 796 volumes conservés au Département philosophie, histoire, sciences de l’homme sous les cotes [H 601] à [H 1396] et connus sous le nom de « fonds des canonisations », proviennent de la confiscation des archives de Rome, dont une partie de celles du Vatican, par Napoléon 1er en 1810 (décret du 2 février). Déposés aux Archives de l’Empire (Hôtel de Soubise), ces volumes ont été transférés à la Bibliothèque Impériale par voie d’échange en 1862 (arrêté du 19 avril). Ils appartenaient à la Congrégation des Rites, créée en 1588 par Sixte Quint. Ils contiennent les pièces indispensables aux procès en béatification et/ou en canonisation de quelque 445 serviteurs de Dieu, ouverts entre 1650 et 1808.
Les pièces compilées dans chacun de ces 796 volumes sont numérotées de manière continue, de 1 à 7666, et les volumes sont classés d’après le nom latin. Une cause peut faire l’objet de plusieurs volumes, et inversement un même volume peut contenir plusieurs causes qui ont étudiées en même temps, « par exemple parce qu’ils appartiennent à un même ordre ou ont été martyrisés ensemble. » (De Clercq, p. 77).
Il s’agit avant tout des procédures sous forme imprimée, telles qu’on peut aussi les trouver dans les archives du diocèse d’origine du serviteur de Dieu dont la cause est examinée. Plus originale est la part non négligeable de manuscrits joints à ces imprimés (évaluée à 6% du fonds par W. Schamoni) : il s’agit de signatures, d’approbations, de lettres, de témoignages ou de rapports de l’introducteur de la cause ou du promoteur de justice (l’équivalent du procureur dans un procès civil).
On trouve certes les noms de serviteurs de Dieu ayant appartenu aux premiers temps du christianisme (Joseph, ou le bon larron Disma par exemple), quelques-uns au Moyen-âge (Grégoire X, Jean de Ruysbroek) mais pour une très grande part, il s’agit de personnalités ayant vécu entre le XVIe et la fin du XVIIIe siècle : de grands noms, tels que Jean de la Croix, Ignace de Loyola, François de Sales ou Vincent de Paul, et des figures moins connues, comme celles de Martin de Porrès, Paul Miki ou Rose de Lima.
Sur les quelque 445 causes (chiffre de de Clercq), 86 ont abouti à une canonisation, 58 à une béatification, 102 à une simple reconnaissance de culte, 79 à des faveurs liturgiques. On en compte 120 encore en cours d’examen, dont celle de Miguel Ma?ara (orthographié Michael de Magnara), le Don Juan historique.
Ce fonds n’apparaît que très imparfaitement dans le catalogue BN-Opale Plus : il faut se reporter aux listes établies par de Bourmont, de Clercq et Schamoni (voir infra), qui donnent les cotes pour chaque cause.
Sur l’histoire du transfert des archives de Rome sous l’Empire :