La personnalité de Max de Rieux se caractérise par un grand éclectisme, servi par une solide culture générale. "Génial dans la diversité", il se consacre, dès le début des années 20, au théâtre sous toutes ses formes : interprétations lyrique et dramatique. En 1923, il débute devant la caméra dans le Petit chose d’André Hugon, puis d’acteur il devient metteur en scène au cinéma. Il abandonne cette activité à l’apparition du parlant. Au théâtre, il fut l’émule de Firmin Gémier à l’Odéon. Dans le domaine lyrique, il couvre un large répertoire, de la variété à l’opéra comique, qu’il aborde au fur et à mesure que sa voix prend de l’ampleur. En 1934, il entreprend la mise en scène lyrique, montant les Noces de Figaro et l’Enlèvement au sérail, à la Porte Saint-Martin. Après la seconde guerre mondiale, il poursuit cette activité à l’Opéra Garnier avec la reprise de la Traviata et la création, en 1952, de Bolivar de Darius Milhaud dans des décors de Fernand Léger. Autre domaine d’activité, il devient producteur de radio, dès les années 30, et de télévision, durant son ère pionnière. Dans les années 50, il réalise les premières émissions théâtrales télévisées (la Marche nuptiale d’Henry Bataille, Amphytrion 38 de Jean Giraudoux). Il exerce également des fonctions de directeur artistique chez Decca. A ce titre, il a plusieurs initiatives d’enregistrements, dont la lecture des Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet qu’il confie à Fernandel (1957)… Il participe à une étape intéressante de l’histoire du département de l’Audiovisuel, puisqu’il assiste à la réunion constitutive de l’Association des "Amis de la Phonothèque nationale" qui se tient le 1er décembre 1960. Il devient membre du premier bureau, en 1961. Darius Milhaud en assure la présidence jusqu’à sa mort en 1974. Ce lien avec notre institution correspond à l’entrée de sa collection personnelle à la Phonothèque nationale, qui s’effectue en deux étapes. Il en propose un lot à Roger Decollogne, alors directeur de cette institution, en 1960. L’acquisition de ce fonds a lieu courant 1961. Il reflète l’éclectisme et la curiosité "éclairée" de Max de Rieux. On y trouve des enregistrements du répertoire théâtral et surtout lyrique, couvrant l’histoire de l’enregistrement sonore dans ses périodes acoustique (ca 1895-1925), puis électrique (1925-ca 1950). Après sa mort, son épouse, fait don, en juillet 1965, d’un complément de cette collection. Il se compose essentiellement de documents inédits sur bandes magnétiques.
Hommage à Max de Rieux, au lendemain de sa mort. Émission présentée par Jacques Chabanne et Dominique Plessis ; André Gilles, réalisateur, Paris, RTF, samedi 16/03/1963 Présence de Max de Rieux, 1 disque : 33 t ; 30 cm, Decca 154032 (DL 1963)