Etablir le périmètre, l'historique et la description des fonds du private press movement de la BnF. La Bibliothèque nationale de France possède en effet des fonds de ce moment très particulier de l'imprimerie bibliophilique du XIXe siècle : des ouvrages de Eragny Press de Lucien Pissarro à la Réserve des livres rares, mais aussi le fond Craig Gordon au département des arts du spectacle, etc.
Il s'agit d'évaluer et montrer ces fonds de façon complète et cohérente pour approfondir les résurgences du private press movement en Europe autour de 1900.
Le projet vise à étudier les techniques de catalogage au XVIIe s., notamment des bibliothécaires, en particulier au travers du cas de la bibliothèque de Thou.
Nommé bibliothécaire du roi en 1719, l’abbé Jean-Paul Bignon obtient de procéder sans délai à un récolement des collections de la Bibliothèque. À l’issue de ce travail, sont créés, selon la nature des articles, les départements des Imprimés, des Manuscrits, des Planches gravées et recueils d’estampes, des Médailles et pierres gravées. Une cinquième division, thématique, est introduite. Elle prend le nom de Département des Titres et généalogies. Cette appellation souligne la nature des documents conservés : d’une part, des actes officiels, des preuves (les titres), d’autre part, des chroniques, des histoires, des mémoires (les généalogies). La rivalité entre le premier garde des Titres et ceux des Imprimés et des Manuscrits provoque la suppression de ce département en 1740. Rétabli en 1763, le Département des Titres est supprimé en 1792 et définitivement rattaché aux Manuscrits. En cinquante et une années d’existence, quatre gardes se succèdent à sa tête.
En 1811, Napoléon Ier décide de rétablir un dépôt généalogique, tout en le conservant au sein du Département des manuscrits. Il prend alors officiellement le nom de « Cabinet des titres ». Le règlement restreint la communication aux seules familles qui y possèdent un dossier. Il en confie la garde à une personne spécialement attachée à ce fonds, placée sous la responsabilité du conservateur des manuscrits français. Tout au long du XIXe siècle, quatre employés sont en charge de cette collection. La fin des opérations de classement et d’inventaire vers 1898 explique l'absence de personnel spécifique à partir du XXe siècle.
Gardes du Département des Titres et généalogies
Abraham Charles GUIBLET
Né le 4 mai 1683 à Paris (Saint-Germain-l'Auxerrois), mort le 14 août 1748 à Paris (Saint-Sauveur).
Fils et petit-fils d’intendants des Bullion, marquis de Gallardon, Abraham Charles Guiblet collabore, sous la direction de Pierre Clairambault, à l’inventaire du cabinet de Pierre et Charles d’Hozier, en 1717. Soutenu par l’intendant Nicolas Joseph Foucault, il est désigné, en 1720, pour la garde du Département des titres et généalogies. Passionné au point de parfois oublier ses engagements, il ne fait peut-être pas preuve de toute l’assiduité requise par sa tâche, et se querelle avec les gardes des Imprimés et des Manuscrits, les abbés Claude Sallier, Louis de Targny et François Sévin, qui obtiennent sa destitution au mois de mars 1740, entraînant de facto la suppression du département. Sur décision de Maurepas, son traitement lui est continué, à partir de 1742, sous forme d’une gratification exceptionnelle. Après sa mort, survenue le 14 août 1748, cette pension est poursuivie à sa veuve jusqu’en 1753, pour l’inciter à léguer à la Bibliothèque royale le cabinet de son mari (cent cinq boîtes dont le contenu à été fondu dans les séries généalogiques).
En 1721, il est nommé généalogiste de la maison du duc d’Orléans et des ordres militaires du Mont-Carmel et de Saint-Lazare. À partir de 1725, il occupe la même fonction pour les maisons de la reine d’Espagne et de la duchesse d’Orléans. Spécialiste des familles parisiennes, il entreprend le relevé partiel des registres de plusieurs paroisses de Paris (Fr. 32585-32594 et Fr. 32838-32839). Il laisse également une Histoire des présidents, procureurs et avocats généraux, conseillers et autres officiers du Parlement de Paris et du Grand-Conseil (Fr. 32987-32990), et un registre de Certificats de noblesse des Pages de S.A.R. Mgr le duc d’Orléans, petits-fils de France, régent du Royaume et de S.A.S. Mgr le duc d’Orléans, son fils, depuis l’an 1721 (Fr. 32519). Il se fait appeler Guiblet de Boisbissey, d’une terre proche de Gallardon (Eure-et-Loir). Son écriture caractéristique se retrouve dans plusieurs volumes des séries Dossiers bleus et Cabinet de d’Hozier.
Né vers 1704 à Paris, mort le 7 avril 1779 à Paris (Saint-Eustache).
Fils d’un professeur de l’Université de Paris, René François Pierres est reçu maître ès arts en 1718. Il entre à la Bibliothèque royale en 1720, en qualité d’écrivain d’Abraham Charles Guiblet. Lors de la destitution de ce dernier, il est rattaché au Département des manuscrits, mais continue à s’occuper des titres et mémoires généalogiques. Trésorier de la Bibliothèque à partir de 1741, il se voit confier la garde du Département des titres et généalogies en 1763, à l’occasion de l’acquisition de son cabinet par la Bibliothèque (plus de 130 000 pièces, dont de nombreuses grosses notariées, et 145 volumes imprimés, dont certains sont toujours au Département des manuscrits). Aidé de sa femme, Claude Tulout, et de son commis, Claude Aubron, il procède à de grandes opérations de classement, séparant les titres des généalogies, les actes officiels des mémoires. Cette distinction servira de base à la création des séries généalogiques, au xixe siècle. Il entreprend aussi de faire réaliser des transcriptions d’actes du Moyen Âge et remplit également la fonction de généalogiste de la maison et des écuries du duc d’Orléans.
Après cinquante-neuf années de carrière, il meurt le 7 avril 1779, rue Colbert, et est inhumé dans le cimetière de l’église de Saint-Joseph, à Paris. Il ne prend le surnom de De La Cour ou Delacour qu’à partir de 1737, et est apparenté à Jean Charles Pierre Lenoir, lieutenant général de police, bibliothécaire du roi de 1784 à 1789.
Sources :
AN, MC, CII, 483 et 490.
BNF, MSS, AR 43.
Bibliographie :
Hoefer (Ferdinand), Nouvelle biographie générale, Paris, Firmin Didot frères, 1858, tome 28, colonne 564.
Jean-Baptiste GUILLAUME, dit de GEVIGNEY
Né le 20 janvier 1729 à Besançon (Doubs), mort le 8 septembre 1802 à Dijon (Côte-d’Or).
Après des études au collège des jésuites de Besançon, Jean-Baptiste Guillaume entre en 1748 au grand séminaire et est ordonné prêtre en 1753. Son père, procureur au parlement local, anobli en 1755 par une charge d’auditeur à la chambre des comptes, a classé en 1733 les archives de la ville de Besançon, donnant à son fils le goût des archives et des titres originaux. Plusieurs familles lui ouvrent leurs chartriers qu’il pille. L’archevêché, le parlement, la chambre des comptes et le chapitre cathédral de Besançon sont également victimes de ses coupables activités. Des sept mille testaments du Moyen Âge conservés à l’officialité de Besançon, il n’en subsiste plus que sept cents. Sévissant en Franche-Comté, en Bourgogne et en Lorraine, ces vols lui servent à confectionner des fausses généalogies qu’il revend pour financer ses propres collections d’art. En 1757 et 1758, il publie une Histoire généalogique des sires de Salins au comté de Bourgogne, contenant les généalogies de plusieurs maisons chevaleresques de la province. L’Académie de Besançon le reçoit associé résidant en 1757.
En 1761, il vient à Paris et fréquente le Département des titres, qu’il a l’habileté de fournir en pièces originales. Archiviste de Monsieur, du comte d’Artois et du comte de Saint-Florentin, il bénéficie du soutien de Mme Sabatin, maîtresse de ce dernier, et obtient la survivance du Département des titres et généalogies, dont il devient garde en avril 1779. Une dénonciation anonyme provoque l’ouverture d’une procédure en 1784, qui ne va pas jusqu’à sa conclusion. L’abbé de Gevigney est soupçonné du vol et de la vente de portefeuilles de la collection de Gaignières, dont certains se trouvent aujourd’hui à la bibliothèque Bodléienne d’Oxford.
Il s’enfuit à Percey (Yonne), où il épouse sa servante. Administrateur municipal de Dijon, il y meurt, le 8 septembre 1802. Le baron de Joursanvault lui a acheté de nombreuses pièces (N. a. fr. 8703-8852). D’autres documents, acquis par les Archives départementales de la Côte-d’Or, en 1839, forment le fonds Gevigney (sous série 2F).
Bibliographie :
Mesmay (Jean-Tiburce de), Dictionnaire historique, biographique et généalogiques des anciennes familles de Franche-Comté, Paris, 1960, tome 2, notice 47, pages 1187-1189.
Dictionnaire de biographie française, Paris, Letouzey et Ané, 1982, tome 15, colonnes 1416-1418.
Roche (Max) et Vernus (Michel), Dictionnaire biographique du département du Doubs, Lons-le-Saunier, Arts et Littérature, 1997, pages 238-239.
Jean Louis COUPÉ
Né le 18 octobre 1732 à Péronne (Somme), mort le 10 mai 1818 à Paris (IIe ancien).
Né à Péronne d’une famille de fermiers, il fait ses études à Paris et est nommé, en 1765, professeur de rhétorique au collège de Navarre, à Paris. Précepteur du prince de Vaudémont, fils de la comtesse de Brionne, il accompagne son élève dans ses voyages en Allemagne, en Italie et en Suisse. Il compose une petite pièce, La sainte Élisabeth, pour une fête donnée à Limours (Essonne), le 20 novembre 1779. Admis dans les cercles littéraires, il publie plusieurs ouvrages : Manuel de morale (1772) ; Dictionnaire des mœurs (1773), Histoire universelle des théâtres de toutes les nations (1779-1781). Nommé censeur royal en 1778, puis en 1785, garde du Département des titres et généalogies de la Bibliothèque du roi, il est le premier responsable de ce dépôt à n’avoir aucun passé de généalogiste. Il débute le tri et le classement des monceaux de parchemins de la Chambre des comptes de Paris, qui formeront le cœur de la série des Pièces originales. À la Révolution, il tente de justifier l’utilité de son dépôt, qu’il parvient à sauver d’une destruction quasi-certaine.
En 1792, il accompagne la comtesse de Brionne en Suisse, mais n’émigre pas. Il se réfugie dans la forêt de Fontainebleau. Après Thermidor, il survit en faisant des traductions pour les libraires : Théâtre, de Sénèque (1795), Éloge de l’âne, de Daniel Heins (1796). Parallèlement, il poursuit ses publications : Soirées littéraires (1795-1799), Spicilège de littérature ancienne ou moderne (1801-1802). À la Restauration, il recouvre son titre de censeur royal, et meurt le 10 mai 1818 à Paris, rue Saint-Lazare, en l’hôtel de la princesse de Vaudémont, et est inhumé au cimetière du Père Lachaise, à Paris. Il est le frère aîné du conventionnel Jacques Michel Coupé.
Sources :
AN, MC, LIX, 454.
Bibliographie :
Michaud (Louis), Biographie universelle ancienne et moderne, Paris, Desplaces et Michaud, 1854, tome 9, pages 349-351.
Dictionnaire de biographie française, Paris, Letouzey et Ané, 1961, tome 9, colonnes 919-920.
Braillon (Gaston), Les origines de Jacques Michel Coupé, Paris, G. Braillon1980.
Caille (L.), Discours prononcé sur la tombe de M. l’abbé Coupé, Paris, s.d.
François BOUYN
Né le 14 mai 1754, à Tourzy et Crozet, auj. La Pacaudière (Loire), mort le 7 avril 1779 à Paris (Saint-Eustache).
Fils d’un officier de la maréchaussée, François Bouyn est commis des archives du Louvre en 1782, puis de la Maison du Roi en 1787. Au début de l’année 1792, il travaille aux archives entreposées au Louvre. Il est mentionné d'avril à octobre 1792 comme garde du Département des titres de propriété, dénomination qui a succédé à celle de Titres et généalogies. Place dont il bénéficie tout à la fois comme ancien archiviste mais aussi comme beau-frère de Jean-Louis Carra, nommé Bibliothécaire de la Nation, le 19 août 1792. Membre du Bureau du triage des titres sous la Révolution, il proteste comme les destructions d'archives et leur éparpillement. Il est ensuite chargé de l'administration de la Loterie royale.
Employés attachés au Cabinet des titres - XIXe siècle
Bénigne CHÉRIN
Né le 22 août 1761 à Ambonville (Haute-Marne), mort le 9 juin 1830 à Luzarches (Val-d’Oise).
Élevé par son oncle, Bernard Chérin, généalogiste des Ordres du roi, il le rejoint en 1781 où il est commis jusqu’à la suppression de ce cabinet, en 1792. En 1789, il est reçu avocat au Parlement de Paris. À la Révolution, il se retire à Marly-la-Ville (Val-d’Oise), dont il devient maire en 1795. Il suit son cousin, Louis Nicolas Hyacinthe Chérin, à l’armée d’Allemagne. Lors de son retour, il est élu juge de paix du canton de Louvres puis de celui de Luzarches (Val-d’Oise). Il entre à la Bibliothèque impériale en 1811, en qualité de quatrième employé du Département des manuscrits, spécialement attaché au Cabinet des titres (instauré par décret de l’empereur Napoléon Ier). Il démissionne de son poste en 1822, et se retire définitivement à Luzarches, après avoir tenté, en vain, en 1827, de réintégrer son poste à la Bibliothèque.
Il meurt à Luzarches le 9 août 1830, après avoir légué à la Bibliothèque royale, par son testament, vingt-quatre cartons et vingt-huit liasses contenant des pièces historiques et des titres originaux, sauvés du Cabinet des Ordres, et qui ont formé, pour partie, la sixième série du Cabinet des titres, appelée Chérin.
Sources :
AD Val-d’Oise, 2 E 18/37 et 3 E 100/30.
BNF, MSS, AM 57, 58, 115 et 523.
François ARMYNOT du CHÂTELET
Né le 27 décembre 1768 à Méry-sur-Seine (Aube), mort le 18 avril 1829 à Paris (Xe ancien).
Issu d’une famille de militaires, il envisage à la Révolution une carrière ecclésiastique. Il émigre et sert dans divers régiments, de 1794 à 1801 (Loyal-Émigrants, York-Rangers, armée de Condé). Il est blessé à la bataille de Meppen (Allemagne) en 1795. Chevalier de l’ordre royal de Saint-Louis en 1814, de l’ordre chapitral de l’ancienne noblesse, dit de l’Ange gardien, et du Lion de Holstein. Amnistié en 1802, il se tourne vers la littérature, mais ne publie aucun ouvrage. Il entre à la Bibliothèque royale en novembre 1822, en qualité d’employé de quatrième classe, chargé du Cabinet des titres. Son activité porte sur le classement de deux séries, une de titres originaux, la seconde dite du Saint-Esprit, entrée à la Bibliothèque en 1809, et dont il dresse les tables.
Il meurt à Paris, le 18 avril 1829, au 69 de la rue du Bac. Il a donné à la Bibliothèque royale un Recueil des armoiries des chevaliers de l’ordre de Saint-Michel en 1669 (Fr. 33030) et a laissé un recueil de notes sur sa famille (N. a. fr. 22073).
Sources :
AN, MC, XCIV, 644.
BNF, MSS, PO 97 (2011).
Bibliographie :
Socard (Émile), Biographie des personnages de Troyes et du département de l’Aube, Troyes, 1882, page 15.
Jean Léon LACABANE
Né le 21 novembre 1798 à Fons (Lot), mort le 24 décembre 1884 à Paris (IIe).
Après des études au collège de Figeac, Léon Lacabane, fils du notaire de Fons, suit des études de droit à Paris puis est admis à l’École des chartes, dont il sort deuxième en 1821 (première promotion). En 1824, il est secrétaire du directeur de l’agriculture et des haras, au ministère de l’Intérieur.
Sur la recommandation de son ancien professeur de l’École des chartes, l’abbé Pierre de Lespine, il obtient, le 13 mai 1829, une place de surnuméraire à la Bibliothèque royale. Sa première mission est d’aller à Luzarches prendre possession, au nom de la Bibliothèque, du legs de Bénigne Chérin. Quatrième employé le 14 mars 1831, troisième le 14 novembre 1832, deuxième le 29 mai 1833, premier le 1er janvier 1841, conservateur adjoint le 18 mars 1854, il est admis à la retraire en 1871 et obtient l’honorariat le 28 décembre 1874, sur proposition de Léopold Delisle, administrateur général de la Bibliothèque nationale. Il ouvre peu à peu le Cabinet des titres aux chercheurs, sans pour autant en être remercié en retour. En 1862, son action est déterminante pour maintenir à la Bibliothèque le Cabinet des titres, réclamé par les Archives impériales. Professeur de paléographie à l’École des chartes le 6 janvier 1846, puis directeur du même établissement le 23 décembre 1857. Chevalier de la Légion d’honneur le 11 juin 1845, officier le 13 août 1866, membre de la Société de l’histoire de France.
Il meurt à Paris le 24 décembre 1884, 14 rue d’Uzès, et est inhumé à Reyrevignes (Lot). Il publie plusieurs articles dans la Bibliothèque de l’École des chartes. Père adoptif de Martin Bertrandy-Lacabane (1827-1888), archiviste-paléographe, inspecteur général des Archives départementales, archiviste du département de Seine-et-Oise.
Sources :
AD Paris, 5 Mi 3/1076.
AN, F17 22930.
BNF, MSS, AM 117 ; Archives administratives, dossier Lacabane.
Bibliographie :
Hoefer (Ferdinand), Nouvelle biographie générale, Paris, Firmin Didot frères, 1858, tome 28, colonne 441.
Eulice Léonard Léon ROBERT, dit Ulysse Joseph Léonard ROBERT
Né le 6 août 1845 à Fournet-Blancheroche (Doubs), mort le 11 mai 1903 à Paris (IIe).
Né d'un père suisse et d'une mère comtoise, Ulysse Robert, après un baccalauréat de lettres en 1866, est admis en 1868 à l’École des chartes, tout en étant répétiteur à l’Institut Massin, à Paris. Il obtient son diplôme d’archiviste-paléographe le 27 janvier 1873, après la soutenance de sa thèse, « Essai historique sur les écoles de la Franche-Comté pendant le Moyen Âge ». Surnuméraire à la Bibliothèque nationale le 7 mars 1873, il devient employé de troisième classe le 18 mars 1874, de deuxième classe le 31 août 1876, de première classe en janvier 1881. Il classe le fonds des Pièces originales et réalise la table alphabétique des six premières séries du Cabinet des titres, de 1876 à 1882.
Le 27 avril 1883, il est chargé du récolement de l’inventaire des manuscrits des bibliothèques municipales de France. Le 1er janvier 1884, il est nommé inspecteur général des bibliothèques populaires et scolaires. Léopold Delisle lui décerne, le 7 mars 1884, le titre de bibliothécaire honoraire de la Bibliothèque nationale. Inspecteur général des Bibliothèques et Archives, le 21 mars 1884, il dirige la publication de quarante-huit volumes départementaux, des neuf volumes de la bibliothèque de l’Arsenal, des quatre volumes de la Mazarine et des trois volumes de la bibliothèque Sainte-Geneviève.
Membre de la commission supérieure des Archives, de la commission de la Société de l’École des chartes, de la Commission supérieure des Archives nationales, départementales, communales et hospitalières, de la Commission des Bibliothèques nationales et municipales, de la Commission chargée du catalogue des Incunables conservés dans les bibliothèques publiques de France. Directeur du Cabinet historique (1877-1883), du Bulletin des Bibliothèques et Archives (1884-1890) et de l’Annuaire des Bibliothèques et Archives (1886-1903). Parmi ses publications, qui sont l’image de ses activités, multiples et reflétant tout à la fois ses fonctions officielles et ses recherches personnelles, citons Inventaire sommaire des documents manuscrits relatifs à la Franche-Comté qui sont conservés dans les bibliothèques de Paris et aux Archives nationales (1850) ; Quittances de peintres, sculpteurs et architectes français, 1535-1711, extraites de la collection de quittances provenant de la Chambre des comptes (1875) ; Indicateur des armoiries des villes, bourgs, villages, monastères, communautés, corporations, etc. contenues dans l'Armorial général de d'Hozier (1879) ; Notes historiques sur Saint-Mandé (1889) ; Lettres sur mon pays (1892) ; Philibert de Chalon, prince d'Orange, vice-roi de Naples (1902) ; Les testaments de l'officialité de Besançon (1902-1907).
Il reçoit de très nombreuses décorations : 31 mars 1875, officier d’Académie ; 14 juillet 1882, officier de l’Instruction publique ; 11 juillet 1885, chevalier de la Légion d’honneur ; 1er avril 1886, commandeur du Nicham Iftikhar (Tunisie) ; 6 mars 1897, officier de l’ordre grand-ducal de la Couronne du chêne du Luxembourg ; 19 février 1894, commandeur de l’ordre du Danebrog ; 15 août 1901, grand officier de l’Ordre de François Joseph d’Autriche. Membre correspondant, honoraire ou titulaire de l’Académie royale d’histoire de Madrid, de la Section des sciences historiques de l’Institut grand-ducal de Luxembourg, de la Société royale des antiquaires du Nord à Copenhague, de l’Académie des sciences de Vienne, de Société nationale des antiquaires de France, de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon, de la Société d’émulation du Jura, de la Société d’émulation du Doubs et de la Société d’émulation de Montbéliard. Il meurt le 5 novembre 1903 à Paris, 17 boulevard Saint-Denis, et est inhumé au cimetière de Saint-Mandé (Val-de-Marne).
Havelange (Isabelle), Huguet (Françoise) et Lebedeff (Bernadette), Les inspecteurs généraux de l’Instruction publique. Dictionnaire biographique, 1802-1914, Paris, INRP & CNRS, 1986, pages 590-591.
Roche (Max) et Vernus (Michel), Dictionnaire biographique du département du Doubs, Lons-le-Saunier, Arts et Littérature, 1997, page 424.
Chronologie
Gardes du Département des Titres et généalogies
1720-1741 Abraham Charles Guiblet
1763-1779 René François Pierres, dit Delacour
1779-1784 Jean-Baptiste Guillaume, dit de Gevigney
1784-1792 Jean Louis Coupé
1792 François Bouyn
Employés attachés au Cabinet des titres
1811-1822 Bénigne Chérin
1822-1829 François Armynot du Châtelet
1829-1871 Léon Lacabane
1873-1883 Ulysse Robert
Ce dossier a été réalisé par Jean-Philippe Gérard, avec la collaboration de Thierry Sarmant, adjoint au directeur du département des Monnaies, médailles et antiques.