Curtis, Atherton
Lorsqu'il était étudiant à l'université de Columbia, Curtis décorait déjà sa chambre d'eaux-fortes de Méryon relatives à Notre-Dame. En 1896, il s'installa à Paris, où vivait toute une colonie d'artistes américains : Mary Cassatt, Whistler, Webster... Sa femme, Louise Burleigh Curtis, suivait les cours de peinture de Luc-Olivier Merson à l'Ecole des Beaux-Arts. Elle gravait également. Curtis de son côté étudiait au Cabinet des Estampes, ce qui lui permit de publier Some masters of lithography (1897). Le couple demeurait alors 5, rue Boissonade. En 1900, Curtis retourna aux États-Unis, rapatriant une collection de gravures qui s'élevait déjà à 38 caisses. II s'établit à Mount Kisco, près de New York, dont il devint le bienfaiteur (il y ouvrit une bibliothèque publique). En mars 1904, toutefois, il revint définitivement s'établir en France, qu'il ne quitta pas pendant la guerre. Sa collection, qui se montait maintenant à 56 caisses, traversa pour la troisième fois l'océan. Le couple s'installa rue Notre-Dame-des-Champs. Sa femme étant morte en 1910, Curtis se remaria avec une Danoise, Ingeborg Flinch. De 1938 datent ses donations au Louvre, au Musée de Cluny, au Musée d'art moderne. Son testament, par lequel il disposait de sa collection d'estampes en faveur de la Bibliothèque Nationale, fut fait l'année suivante. Curtis se trouvait alors à la tête d'un ensemble de 10000 estampes, dans lequel le Cabinet put puiser à volonté pour compléter ses fonds. Les centres d'intérêt de Curtis avaient varié selon les époques. D'une manière générale, il s'est intéressé à la gravure de tous les temps et de tous les pays. seul le XVIIIe siècle français étant sous-représenté dans sa collection. Dès 1891, il avait réuni ses plus belles planches de Rembrandt, Dürer, Goltzius, Lucas de Leyde. Après 1900, il n'acheta plus qu'exceptionnellement des pièces antérieures à 1800. Son fonds oriental fut constitué entre 1896 et 1907. Dans les années 1930, il s'intéressa essentiellement aux origines de la lithographie. En 1936, il acquit ses premières estampes chinoises. Par contre, tout au long de sa vie. il acheta des pièces du XIXe siècle ou des contemporains. Parmi les pièces que le Département retint de sa collection, citons une remarquable sanguine de Piranèse, le Temple de la Sybille à Tivoli, ainsi qu'une suite complète en 1er état de la 1re édition des Prisons ; 535 incunables de la lithographie (avant 1818) ; des dessins et lithographies de Bonington; 1 250 épreuves de Daumier et de Gavarni dans des états remarquables; des états rares de Steinlen et de Forain, ainsi que de nombreux paysages du milieu du XIXe siècle (Corot, Daubigny, etc.).
Marque de collection : Don A. Curtis. 1943. Avant 1910. Louise Burleigh Curtis a fait apposer le cachet LBC sur ses planches (dont Meryon et Rembrandt)
Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes… Amsterdam, 1921 n° 470 c et Supplément..., n° 94.http://www.marquesdecollections.fr/detail.cfm/marque/6082/total/1http://www.marquesdecollections.fr/detail.cfm/marque/5383/total/1 Journal d’Atherton Curtis (Est. Yg 187 Rés. In-8°). Catalogue dactyl. de la collection. dressé par Curtis lui-même : Est. Ye 225 (in-4°), 9 vol. (t. I : Achener-Dupré ; t. II : Fantin-Latour-Jacquemin ; t. III : Jongkind-Lunois ; t. IV : Meissonier-Zorn ; t. V. Daumier et Gavarni ; t. VI. Incunables de la lithographie ; t. VII : écoles française et étrangères. XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles ; t. VIII : dessins ; t. IX. estampes chinoises et japonaises). Buhot, Jean. Catalogue des livres des fonds d’Extrême-Orient, collections A. Curtis et collection Vever. Paris. 1948, 2 vol. in-4° de fiches manuscrites (Est. Ye 261 4°) Bibliothèque nationale. Département des Estampes. La Collection Curtis. Estampes et dessins de maîtres [précédé de : « Un Grand collectionneur », par Julien Cain ; « Atherton Curtis », par Jean Vallery-Radot ; « Historique et description de la collection », par Jean Prinet]. Paris, 1951. Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 48. Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, suppl. 35