Maxe-Werly, Léon
François-Charles-Léon Werly naquit à Bar-le-Duc le 4 novembre 1831. Petit-fils de Jean Werly, inventeur du corset sans couture, et donc destiné aux carrières du commerce, il ne put poursuivre de longues études. Il fit prospérer les affaires familiales, ce qui ne l’empêcha pas de se consacrer à l’histoire, l’archéologie et la numismatique : il acquit par lui-même une solide érudition. Il publia dès 1860 dans la Revue Numismatique sous la signature de Léon Maxe, du nom de sa mère, qu’il accola ensuite au nom de son père sous la forme de Léon Maxe-Werly (Revue Numismatique, 1862). Il mourut à Paris le 17 octobre 1901 après 40 ans d’une activité scientifique intense et variée, dont la qualité était reconnue de ses contemporains : son ouvrage sur le monnayage du duché de Bar fut couronné par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, et sera consacré par la postérité. Esprit curieux de tout ce qui touchait au passé, il a beaucoup et savamment écrit sur des sujets et des objets très variés aussi bien du point de vue géographique qu’historique. Il se fit justement une spécialité de la géographie historique et reçut deux prix à une exposition géographique à Bar-le-Duc en 1883. Il étudia les sites archéologiques de Boviolles, Naix, Le Grand et Le Châtelot. Sa bibliographie numismatique compte 42 ouvrages et articles. Il se consacra surtout à la Champagne (il a longtemps habité Reims) et au duché de Bar à l’époque féodale, mais publia aussi sur les monnaies bretonnes et sur des monnaies celtiques du sud-ouest de la Gaule : des Cadurques ou des Pétrocores. Il joua un rôle actif dans la vie associative : il fut président de la Société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, membre non Réserve des livres raresidant du Comité des travaux historiques et scientifiques, associé correspondant national de la Société nationale des Antiquaires de France, membre de la Société française de numismatique, membre associé étranger (1874), puis membre d’honneur (1887) de la Société royale de numismatique de Belgique. Il fut décoré des Palmes académiques et de la Légion d’honneur. Il réunit des collections importantes de dessins et documents divers, de monnaies, poids monétaires et médailles religieuses. Il a légué ses albums de dessins et documents et ses collections monétaires concernant le duché de Bar au Musée de Bar-le-Duc, à la naissance duquel il avait activement participé. Ses collections de monnaies étrangères au Barrois, de poids monétaires et de médailles religieuses ont été léguées à la Bibliothèque nationale. Elles ont été inventoriées dans un registre (maintenant Inventaires 119). Les monnaies, plus de 350, ont complété utilement les fonds existants. Selon A. Dieudonné, le fonds Maxe-Werly des poids monétaires (plus de 600) a doublé l’ancien fonds ; ultérieurement la collection Florange est venue doubler le tout. Et le fonds Maxe-Werly des médailles de dévotion (plus de 2300) constitue l’essentiel de la collection de la Bibliothèque nationale de France pour cette catégorie d’objets de piété populaires malheureusement trop peu collectionnés et étudiés.
A. de Barthélemy, notice nécrologique [avec bibliographie numismatique], Revue numismatique 1902, p. 144-146. B. De Witte, notice nécrologique, Revue belge de numismatique 1902, p. 104-106. A. Héron de Villefosse, éloge funèbre, Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1901, p. CXVII. E. Babelon, éloge funèbre, Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, 1902, p. 107-108.
Inventaire manuscrit : MMA-119