Peter Brook
1925 –
Metteur en scène, adaptateur, directeur de théâtre
Peter Brook est né à Londres en 1925, de parents d’origine russe. Il met en scène son premier spectacle alors qu’il est encore étudiant à Oxford, puis des opéras à Covent Garden. Devenu pour un temps co-directeur de la Royal Shakespeare Company, il monte la presque totalité des œuvres de Shakespeare, en Angleterre, puis dans le monde entier.
Invité par A.-M. Julllien et Claude Planson dans le cadre du Théâtre des Nations, il fait redécouvrir Shakespeare en France dans des mises en scène originales, loin des représentations académiques. C’est d’abord Titus Andronicus en 1957. Vivien Leigh et Laurence Olivier en sont les principaux interprètes. Suivront Le Roi Lear en 1963, puis à l’initiative de Jean-Louis Barrault Tout est bien qui finit bien en 1968, Le songe d’une nuit d’été en 1972.
Sa carrière française avait débuté avec la mise en scène de La chatte sur un toit brûlant de Tennessee Williams en 1956, au Théâtre Antoine, qui avait reçu un accueil plutôt hostile. Au Théâtre Antoine, il montait encore Vu du pont, d’Arthur Miller en 1958, puis Le balcon, de Jean Genet au Théâtre du Gymnase en 1960. Cette pièce, précédée d’un parfum de scandale avait été assez mal accueillie par le public. Dans ce même théâtre, il avait créé en 1963 La danse du sergent Musgrave de John Arden, avec Laurent Terzieff dans le rôle-titre.
En 1970, Peter Brook décide de s’installer définitivement à Paris. Il crée, avec Micheline Rozan, le Centre international de recherche théâtrale (C.I.R.T.), où il accueille acteurs, auteurs et musiciens d’origines diverses. Exercices physiques, improvisation, travail sur le son, sont les voies explorées dans la recherches de nouvelles formes de théâtre. Les créations, en 1971, au Festival de Chiraz-Persépolis, d’Orghast et, en 1972, de Kaspar, inspiré du personnage de Gaspar Hauser, en banlieue parisienne, concrétisent ce travail de recherche.
En 1974, il fonde, toujours avec Micheline Rozan, le Centre international de créations théâtrales (C.I.C.T.), qui accueille des ateliers de recherches animés par des comédiens de la troupe ou par des metteurs en scène extérieurs, tandis que le C.I.C.T., édite les œuvres qui y sont représentées. La même année, Peter Brook s’installe au Théâtre des Bouffes du Nord. Pour l’inauguration, dans le cadre du Festival d’automne à Paris, Peter Brook présente Timon d’Athènes, de Shakespeare, et l’adaptation, sous le titre Les Iks, de l’ouvrage de l’ethnologue Collin Turnbull : The Mountain People, prétexte à un travail expérimental d’acteur. Dans les années qui suivent, il fait alterner sans relâche créations théâtrales, chants, danses. Invité au Festival d’Avignon en 1985, il y présente une adaptation par Jean-Claude Carrière, de la vaste épopée indienne du Mahabharata., un spectacle-fleuve qui fera le tour du monde.
Le fonds Peter Brook – Théâtre des Bouffes du Nord est coté 4-COL-14 au Département des Arts du spectacle.Il contient un ensemble de dossiers relatifs aux spectacles montés de 1974 à 1989 par le Centre International de Créations Théâtrales au Théâtre des Bouffes du Nord et lors des tournées en France ou à l'étranger : programmes, dossiers de presse, affiches, coupures de presse, rapports d'activité du C.I.R.T. et du C.I.C.T. Un inventaire (Inv. 10) est disponible dans la salle de lecture du Département des Arts du spectacle.
Banu, Georges. Peter Brook, de « Timon d'Athènes » à « Hamlet ». Nouv. éd. mise à jour. Paris : Flammarion, 2001. 337 p. Brook, Peter. Conversations avec Peter Brook. Entretiens avec Margaret Croyden., traduits de l'anglais par Véronique Gourdon. Paris : Éd. du Seuil, 2007. 308 p.-[16] p. de pl. : ill Kustow, Michael. Peter Brook : une biographie. Traduit de l'anglais par Marie-Thérèse Weal. Paris, Éd. du Seuil, 2006. 420 p.-[16] p. de pl. : ill. Brook : études... textes... propos... Réunis et présentés par Georges Banu. Paris : Éd. du Centre national de la recherche scientifique, 1985. 402 p. (Les Voies de la création théâtrale. ; 13)