Pirro (André)
André Pirro naquit en 1869 à Saint-Dizier (Haute-Marne). Son père Jean Pirot (puis Pirrot, enfin Pirro) (1813–1886), à la fois organiste, compositeur et linguiste, lui enseigna l’orgue. Il poursuivit ses études à Paris, où il mena une double carrière d’organiste et de musicologue et publia son premier livre, L’orgue de Jean-Sébastien Bach, en 1895. En 1907, sa thèse sur L’esthétique de Jean-Sébastien Bach lui valut d’obtenir le doctorat ès lettres à la Sorbonne, où il enseigna l’histoire de la musique de 1912 à 1937, d’abord comme chargé de cours, puis maître de conférences, enfin comme professeur (1930). Il mourut en 1943.
Ses travaux (sept livres et de nombreux articles et conférences) portèrent principalement sur la musique d’orgue, l’œuvre de Jean-Sébastien Bach et la musique des XVe et XVIe siècle et se caractérisèrent d’emblée par un souci de rigueur et de recours direct aux sources musicales et archivistiques, encore largement inexploitées à l’époque.
La bibliothèque musicale d’André Pirro est entrée par legs au Département de la Musique en 1953. Elle comporte environ 800 livres et 500 partitions imprimées. À l’exception de quelques ouvrages datant des XVIIe et XVIIIe siècles et des œuvres de son père Jean Pirrot, il s’agit principalement d’études musicologiques et d’éditions récentes où on retrouve dans les sujets abordés et les compositeurs représentés les grands thèmes des travaux et des cours de Pirro, mais aussi son répertoire d’organiste. S’y ajoutent des numéros isolés d’une centaine de titres de périodiques et une quarantaine de manuscrits, pour la plupart des copies réalisées par Pirro pour les besoins de ses travaux. Tous ces documents sont accessibles par auteur ou titre dans le catalogue sur fiches du département de la Musique. On peut identifier leur provenance grâce au numéro d’entrée du legs (Don 5000).
La partie du legs Pirro encore en cours de traitement (une centaine de lots) constitue une documentation très riche et quasi exhaustive pour l’étude de sa vie et de son œuvre. Une quinzaine de lots contiennent des papiers de famille : lettres de ses parents Jean et Eugénie, de son frère Henri (1858-1919), bibliothécaire à Saint-Dizier, lettres en suédois adressées à son épouse Agnès, d’origine finlandaise, devoirs d’écolier de Pirro lui-même, photographies, cartes de visites, faire-part, etc. Le reste contient les notes de travail du musicologue (principalement des copies de musique et d’extraits de livres classées par sujet, auteur ou bibliothèque d’origine), parfois dans leurs boîtes d’origine, ainsi que les manuscrits et épreuves corrigées de ses ouvrages. On y trouve aussi des traces de sa correspondance avec les bibliothèques (photographies de sources musicales et réponses de bibliothécaires et d’archivistes) et des témoignages de son activité d’enseignant : notes de cours et copies d’élèves, notamment Jacques Chailley. Quelques cartes géographiques complètent l’ensemble.
François Lesure, « The Music department of the Bibliothèque nationale », Notes / Music library association, 1978, p. 251-268.