Lair (Jacques Michel), greffier du Chätelet de Paris Une note du 17 mars 1819, conservée dans les Archives de la BnF, indique qu’ « a été déposée à la Bibliothèque du roi, Département des manuscrits, une collection considérable de manuscrits acquis à la vente de la bibliothèque de feu M. Lair, ancien greffier au Châtelet pour le prix de 3.000 francs. Ils consistent en ». La liste des documents achetés à cette occasion n’a malheureusement pas été établie et c’est par d’autres sources, relevés des trains envoyés à la reliure sous la Restauration, indications dans les anciens inventaires, cotes portées sur les documents et surtout analyse des dernières notices du catalogue de vente de la bibliothèque de Lair, qu’a pu être reconstituée une très importante collection de plus de cent pièces comptables provenant de la Chambre des Comptes de Paris, dont les archives ont brûlé en 1737 et dont il ne reste que des séries incomplètes. Les mentions anciennes inscrites sur certains documents indiquent d'ailleurs "de camera thesauri", "de camera compotorum particularium", "de camera lingue occitane"…, correspondant à des bureaux de la Chambre des Comptes de Paris. On ne sait rien sur Lair, si ce n'est qu'il a été baptisé le 8 août 1757 et que, n'ayant pas atteint sa 25e année, il a dû en décembre 1781 bénéficier d'une dispense pour obtenir l'office de greffier, commis ancien, alternatif et triennal des Chambres Civile et de Police, maîtrises, jurande et du Parquet du procureur royal du Nouveau Châtelet de Paris. Il possédait une bibliothèque importante constituée de livres imprimés et de quelques manuscrits à peintures (non acquis par la Bibliothèque royale semble-t-il), qui fut dispersée après sa mort en vente publique, à partir du mercredi 10 mars 1819. On ne sait pas dans quelles circonstances exactes il a mis la main sur des registres dont les plus anciens sont de la fin du XIIIe siècle, et parmi lesquels figurent des pièces très importantes, comme le premier Journal du tRéserve des livres raresor royal, couvrant les années 1298-1301, ou l'un des inventaire de la librairie fondée par Charles V au Louvre. Comme bien d'autres, Lair a certainement profité soit des désordres consécutifs à l'incendie de 1737, soit des troubles occasionnés par la période révolutionnaire. Quelques-uns des registres qui sont passés par ses mains, dont beaucoup sont des originaux, sont parfois coupés entre le département des Manuscrits et les Archives nationales.
Archives nationales, CHAN V1, dossier greffiers (renseignements fournis par Michel Nortier et Jean Guérout) Département des Manuscrits, Archives Modernes 4922, f. 258 (Mr de Bure, mss de Mr Lair) Catalogue des livres rares, précieux et bien conditionnés du cabinet de feu M. Lair… dont la vente se fera le mercredi 10 mars 1819 et jours suivants…, Paris 1819 liste des registres provenant de Lair consultable au département des Manuscrits. Delisle, Le Cabinet des Manuscrits, II, p. 285-286 A. M. de Boislisle, Chambre des Comptes de Paris, Pièces justificatives pour servir à l'histoire des premiers présidents (1506-1791). Notice préliminaire, Nogent-le-Rotrou, 1872 Charles-Victor Langlois, Inventaire d'anciens comptes royaux dressé par Robert Mignon…, Paris, 1899, p. I-XIII (Recueil des historiens de la France, Documents financiers, I) Michel Nortier, « Le sort des archives dispersées de la Chambre des Comptes de Paris », dans Bibliothèque de l’Ecole des Chartes, CXXIII (1965), p. 460-537.