Valton, Prosper
Prosper Valton est né en 1834, dans une famille bourgeoise qui lui permit, toute sa vie, de se livrer aux plaisirs des arts et de leur connaissance. « Cet érudit affable et modeste qui connaissait et appréciait mieux que personne l’art des médailleurs italiens de la Renaissance » (Henri de La Tour , Rev. num. 1906, p. 502) n’a pas seulement collectionné les monnaies grecques et les médailles de la Renaissance, il a d’abord « manié l’ébauchoir en même temps que le pinceau et le crayon » (Id., Ibid.). Vers 1863, par l’intermédiaire de son amis His de la Salle, il fait la connaissance de l’architecte et collectionneur Alfred Armand qui, retraité, se consacrait à sa passion pour l’art. Valton l’intronisa dans la Société française de gravure où l’avaient conduit ses compétences et sa pratique. Leurs affinités les conduisirent à travailler ensemble autour des impressionnantes collections d’Armand : photographies, gravures, dessins, dont une grande partie furent légués directement par Armand au Cabinet des estampes en 1888, date de sa mort. Ses autres collections, les médailles et moulages de médailles italiennes, le reste de la collection de dessins, Armand les avait léguées à Valton, scrupuleux continuateur de l’œuvre, avant que d’en devenir en quelque sorte l’exécuteur testamentaire : il poursuivit la construction de la collection de médailles italiennes, remplaçant tel exemplaire médiocre par un autre meilleur, tel moulage par la médaille enfin découverte, et surtout il tint à jour les fiches du grand-œuvre d’Armand auquel il avait largement et modestement collaboré : Les médailleurs italiens des quinzième et seizième siècle, Plon, 1879, dont une deuxième édition, largement augmentée, était parue en trois volumes de 1883 à 1887. Ce sont ces médailles, et la documentation (les fiches) qui avait été formée autour, que Valton a léguées au Cabinet des médailles. Elles y sont entrées en 1906, année de sa mort, avec la petite mais importante collection de monnaies antiques. Cette dernière lui appartenait entièrement : elle est la manifestation la plus parfaite, quoique discrète, comme la personne de son concepteur, du goût et de l’érudition de Prosper Valton. « Telle y est d’ailleurs la beauté des exemplaires que, toujours ou presque toujours, ils surpassent ceux de l’ancien fonds du Cabinet de France, et, à ce seul point de vue, le legs Valton constitue pour le médaillier national un enrichissement considérable. » (Jean de Foville.)
articles sur les médailles italiennes dans RN 1885, 1887, 1905. « Alfred Armand », nécrologie, RN 1888, p. 476-479.
Sur Prosper Valton : Henri de la Tour, « Prosper Valton », nécrologie, RN 1906, p. 502-508. Ernest Babelon, « La collection Armand-Valton », Revue de l'Art, octobre 1908. Jean de Foville, «Préface » dans Les monnaies grecques et romaines de la collection Valton, Paris, 1917 (repris de : RN 1909, p. 1-35, 209-228, 297-320, 481-499, pls. I-II, VII-VIII, XIII ; RN 1910, p. 129-160, pl. VI ; RN 1911, p. 166-188 ; RN 1912, p. 41-83, 205-235, 335-371, 480-499, pl. VII).
La donation Alfred Armand figure au registre d’acquisition H., p. 169-175, et est détaillée dans l’inventaire manuscrit MMA 103.
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Méd. 36. Inventaire manuscrit MMA-103