Le cinéaste Amos Gitaï donne en 2018 à la BnF l'ensemble de ses archives papier et numériques liées à son travail sur 'assassinat du premier ministre israélien Yitzhak Rabin en 1995.
DansGive peace a chance / Donnons une chance à la paix (1994), Amos Gitaï suivait les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens au moment de la signature des accords d’Oslo. Trois semaines après l’assassinat de Rabin, Amos Gitaï revient sur les traces laissées par l’événement et tourne The Arena of murder / L’arène du meurtre. Il y revient vingt ans plus tard avec Rabin, The Last Day / Le Dernier Jour d’Yitzhak Rabin, une fiction prise dans la tourmente de l’histoire israélienne. Il prolonge cette oeuvre cinématographique par une exposition Chronicle of an assassination foretold présentée à Rome, Bruxelles et à la Collection Lambert à Avignon lors du festival de 2016. Cette exposition trouve alors un écho dans la cour d’honneur du Palais des papes avec une performance intitulée Yitzhak Rabin : Chronique d’un meurtre annoncé, qui est présentée à la Philharmonie de Paris en octobre 2018. C’est ainsi un ensemble très riche, s’étendant sur plus de vingt ans, qui est entré dans les collections de la BnF.
Le lien avec le Festival d’Avignon a par ailleurs conduit Amos Gitaï à joindre à ce don initial les archives concernant le spectacle La Guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres, présenté à la carrière Boulbon en 2009.
Le fonds donné à la BnF en 2018 réunit non seulement des documents sous forme papier - scénario, notes, photographies, presse - mais aussi une documentation numérique inédite. C’est sous cette forme que se constitue aujourd’hui la mémoire du cinéma à travers les correspondances électroniques, les images et les textes numériques et surtout les archives filmiques numériques. Ces dernières donnent à voir comme jamais auparavant toute la genèse d’un film depuis les matériaux documentaires de départ au montage, en passant par toutes les étapes du tournage. La possibilité d’explorer une telle archive est d’autant plus importante dans le cas d’Amos Gitaï et du projet Rabin que l’événement et ses traces sont au coeur du processus.
Le traitement de ce fonds exceptionnel a fait l’objet d’une collaboration internationale de la Bibliothèque nationale de France avec deux autres institutions de conservation et de recherche qui détiennent des archives d’Amos Gitaï : l’université de Stanford aux Etats-Unis et la Bibliothèque nationale d’Israël.
« Les archives d’Amos Gitaï sur Yitzhak Rabin à la Bibliothèque nationale de France : [communiqué de presse] », Bibliothèque nationale de France, 5 avril 2018. Disponible en ligne, url : <http://www.bnf.fr/documents/cp_archives_gitai.pdf>.