Paris, Couvent des Célestins
L'ordre s'établit à Paris au XIVe siècle sur un terrain situé entre la rue Saint-Antoine et le quai Morland, l'entrée se trouvant rue du Petit-Musc. Il bénéficia de la protection de Charles V que les Célestins reconnaissent comme leur fondateur (cf. nécrologe conservé à la Mazarine, ms. 3329). La bibliothèque fut constituée au cours des siècles par de nombreux donateurs, souvent des parents des religieux identifiés par Franklin et Delisle, soit par le moyen du nécrologe, soit par l'examen des volumes provenant du monastère. Parmi ces bienfaiteurs, citons Jean Budé, père de Guillaume, le conseiller Jean Lecoq, les frères Gui et Ambroise de Vitry qui donnèrent des livres précieux. Guillaume Romain, provincial de l'ordre, Jean Coeur, archevêque de Bourges, l'apothicaire Le Noir, enfin le P. Jean Obry qui offrit 250 volumes en 1661 (cf. Mazarine ms. 4079). Un conseiller au Grand Conseil, Charles de Hénaut, laissa par testament sa bibliothèque de 4000 volumes qui portent son ex-libris, contenant des archives de la Chambre des comptes dont le catalogue est à la Mazarine. Plus tard, le lieutenant général de police Marc-René d'Argenson, grand-père du fondateur de la bibliothèque de l'Arsenal, y envoyait les livres hétérodoxes dont il ordonnait la confiscation. Les PP. Célestins Antoine Becquet (cf. ms. Français 24965) et Louis-François Daire (ms. Français 15290) ont remarquablement administré cette bibliothèque au XVIIIe siècle et en ont retracé l'histoire. Un règlement détaillé de la bibliothèque se trouve dans les Constitutions de l'Ordre et le chapitre XIV est consacré aux devoirs du bibliothécaire: classer, cataloguer, entretenir les livres. Le prêt était accordé avec caution, les livres prohibés mis sous clé et une somme annuelle était consacrée aux acquisitions. La bibliothèque décrite par Brice et Piganiol était une élégante galerie décorée de pilastres ioniques sculptés. Riche en incunables, moins en manuscrits, elle conserve entre autres, les papiers de l'avocat Etienne Carneau qui s'était retiré chez les Célestins en 1630, une belle collection musicale, un cabinet de curiosités avec 2 momies. Les Célestins vendirent en secret un grand nombre de volumes au duc de la Vallière et au marquis de Paulmy. L'ordre fut supprimé en 1778 pour cause d'immoralité après plusieurs tentatives de réforme sans résultat. A la Révolution, les collections des Célestins furent saisies et transférées dans les dépôts littéraires. Contrairement à la Mazarine qui reçut des volumes précieux, la Bibliothèque Nationale acquit un fonds plutôt médiocre de 82 manuscrits distribués dans la 6e série: 44 latins et 38 français, certains comportant des cotes multiples (5 1 et 2), 13 (1-bis4), 20 (1-20). Pour ces manuscrits, le catalogue général des manuscrits de la BNF donne la concordance entre la cote actuelle et l'ancienne cote des Célestins. Une estampille et différents ex-libris manuscrits sont reproduits par Franklin.
Archives Nationales série S 3743-3871. Célestins à Paris 1250-1790. Bibliothèque Mazarine ms. 3329 (ancienne cote H574). Obituaire du Couvent des Célestins de Paris, XVe siècle. Bibliothèque Mazarine ms. 3330 (ancienne cote 1285). Fundationes Celestinorum..., XVe siècle avec additions postérieures. Bibliothèque Mazarine mss 4256-4257 (anciennes cotes 3174-3175). Catalogus librorum Cl.v.D. Caroli de Henaut, in magno Galliae consilio senatoris, anno 1693. Ordre méthodique. BNF, Arsenal mss 789-790. Constituciones fratrum Celestinorum provincie Francie, XVe siècle. ms. 790. De la bibliothèque du marquis de Paulmy. BNF, Arsenal mss 928-929. Recueils concernant les Célestins. ms. 928. De la bibliothèque du marquis de Paulmy. ms. 929. F. 166. Origine de tous nos monastères de France, XVI-XVIIe siècles. BNF, Arsenal mss 960-963. Constitutions, privilèges et recueils concernant les Célestins, XV-XVIIe siècles. BNF, Arsenal ms. 5336 (ancienne cote 839 L.H.F.). Mémoire des livres achetés pour la bibliothèque des Célestins par le procureur du couvent de Paris. F.103. Relation de quelques faits intéressant le monastère des Célestins de Paris, 1635-1668. BNF, département des Manuscrits, mss Latins 17650 (Célestins 4)-17651 (Célestins 57). Vita s. Petri Celestini, XVe siècle. BNF, département des Manuscrits, ms. Latin 17692 (Célestins 12). Opuscules de Jean Bertauld, général des Célestins, XVIe siècle. BNF, département des Manuscrits, ms. Latin 17693 (Célestins 6). Lettres et sermons de Gilbert Taveran suivis de quelques pièces relatives au couvent des Célestins de Paris, XVe siècle. BNF, département des Manuscrits, ms. Latin 18330 (Célestins 7). Cl. Firmin, Vitae patrum ordinis Coelestinorum..., XVIe siècle. BNF, département des Manuscrits, ms. Français 15290. Catalogue raisonné des manuscrits deposez dans les bibliothèques de la congrégation des Célestins de France suivi d'un supplément de l'histoire des écrivains de cet ordre par le P. Daire..., XVIIIe siècle. BNF, département des Manuscrits, ms. Français 24965 (Célestins 29). Histoire des ordres monastiques "où il est parlé de l'Ordre des Pères Célestins par F. Antoine Becquet, parisien, prêtre religieux célestin et bibliothécaire du monastère de Paris (1724)", XVIIIe siècle. -------------------- Becquet Antoine (le P.), Gallicae Coelestinorum Congregationis, ordinis S. Benedicti, monasteriorum fundationes virorumque vita... Paris, F. Delaulne, 1719. CGMF, Anciens petits fonds, III, p. 372, Célestins, Concordance entre anciennes cotes et cotes actuelles. Delisle Léopold, Le Cabinet des manuscrits..., t. II, 1874, p. 6, 248-251, 327, 330. Franklin Alfred, Les anciennes bibliothèques de Paris..., Paris, 1867-1873, t. II, 89-100. Jacob Louis (P.), Traicté des plus belles bibliothèques publiques et particulières..., Paris, Rolet Le Duc, 1644, 504. Paravicini, Werner, Die Nationalbibliothek in Paris... München-New-York-Paris, K. G. Saur, 1981, 56. Sustrac Charles, Les Célestins de France. Essai sur leur histoire et leurs constitutions (1300-1789) dans Positions des thèses de l'Ecole nationale des Chartes, 1899.
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 56.
Paris, Carmes de la rue de Vaugirard
Les Carmes sont des religieux de l’ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel, réformé par sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix au XVIe siècle. Cette réforme provoqua une scission en 1593 entre Grands Carmes et Carmes déchaussés ou déchaux, et ces derniers furent ensuite divisés en deux congrégations, celle d’Espagne et celle d’Italie. Les couvents français de Paris et de Charenton relevaient de la congrégation d'Italie. À Paris, les Carmes s’établirent en 1611 dans la maison qui leur avait été offerte rue Cassette par Nicolas Vivien, maître des comptes, puis occupèrent un vaste emplacement rue de Vaugirard où fut bientôt construite en 1620 une église consacrée à saint Joseph. Leur bibliothèque était déjà renommée vingt ans plus tard d’après le P. Louis Jacob et le voyageur érudit Joachim Christoph Nemeitz. Plus tard Piganiol de La Force confirme qu’il s’agit d’une belle bibliothèque et Thiéry indique qu’elle comprend deux salles qui renferment 12 000 volumes, un cabinet d’histoire naturelle, une apothicairerie et un médaillier des papes et des rois de France. Un chapitre entier de la Règle des Carmes était consacré aux devoirs du biliothécaire : classement, établissement d’un catalogue, conservation, règlementation sévère du prêt, mise sous clef des livres interdits. On sait que le P. Jacques Armand y remplissait les fonctions de bibliothécaire en 1722. Le catalogue rédigé par le P. Sigismond, entre 1782 et 1789, en 11 volumes, est conservé à la bibliothèque de l’Arsenal, mss. 6119-6129 (ancienne cote 839 k.h.f.) : les 10 premiers contiennent les imprimés, le 11e volume décrit les manuscrits, les ouvrages concernant les langues étrangères et la géographie, et comporte une section consacrée aux livres hérétiques et défendus (ms. 6129, f. 32). Le monastère de Paris connut la prospérité jusqu’à sa suppression en 1790 et conservait 18 181 volumes selon le Recensement de 1791. Le Catalogue général des manuscrits de la BnF distingue seulement les Grands Carmes et les Carmes de la place Maubert. D’après le tableau des provenances, 17 manuscrits proviennent des Grands Carmes dont 1 latin (ms. latin 17198, Bible du XIIIe siècle, Carmes 10) et 16 français (Carmes 1 à 16 dont 2 1-2). Plusieurs manuscrits concernent la Hollande où les Carmes ont exercé une activité missionnaire, comme le ms. fr. 23022, Traité historique et politique du commerce de toutes les nations dans les divers endroits du monde en particulier le commerce des Hollandais, 1694 (Carmes 6). Citons aussi le fr. 23550, Recueil véritable de ce qui s'est passé tant aux affaires généralles de Suisse, Genève et Savoye que autres lieux où monseigneur de Sillery... a esté employé (Carmes 1). Parmi les imprimés remarquables provenant des Carmes déchaussés ou déchaux de la rue de Vaugirard, appelés aussi de Saint-Joseph, que l’on peut retrouver par le fichier des provenances de la Réserve des livres rares, citons Les Premières OEuvres françoyses de Jean de la Jessée, Anvers, Christophe Plantin, 1583, t. III et IV (Réserve des livres rares. Ye-488). Le fichier indique aussi des ouvrages provenant des Carmes du couvent des Billettes. Franklin reproduit deux estampilles qu’il indique être de couleur bleue avec l’inscription suivante : « Ex Bibl. Carm. Discal. Paris. » Certains manuscrits reprennent le même ex-libris, comme le ms. fr. 25163, Mémoire touchant le commerce des Indes occidentales par Cadix, 29 janvier 1692 (Carmes 14), ou avec quelque variante, « Ex-libris Carmelitarum excalceatorum » sur le ms. fr. 25164 , Mémoires touchant le négoce des Hollandais et la navigation du Nord, Amsterdam, juin 1699 (Carmes 15).
Archives nationales, série M, carton 797 : Recensement détaillé des livres des bibliothèques du département de Paris, 30 septembre 1791. Archives nationales, série S : Déclaration des biens meubles et immeubles, revenus et charges, dettes actives et passives du couvent des Carmes déchaussés, situé rue de Vaugirard... BNF, Arsenal, ms. 1155 : Catalogus chronologicus et historicus Carmelitarum discalceatorum provinciae Parisiensis, tam choristarum quam conversorum... On y trouve une liste des profès de l’ordre des Carmes déchaussés de 1610 à 1790. BNF, Arsenal, ms. 6119-6129 : Catalogue de la grande bibliothèque des Carmes déchaussés de Paris par le P. Sigismond, 1783-1789. BNF, département des Manuscrits, Français 13526-13527 : Histoire chronologique et critique de l'origine et progrès de l'ordre des Carmes, avec les vies des grands hommes qui l'ont illustré par leur sainteté ou par leurs écrits, ou par les différents emplois qu'ils ont eus, soit dans l'ordre, soit dans l’Église, vers 1750. BNF, CGMF, Anciens petits fonds, III, p. 371-372, Grands Carmes et Carmes de la place Maubert, Concordance entre anciennes cotes et cotes actuelles. ---------------- Biver (Paul et Marie-Louise), Abbayes, monastères, couvents de femmes à Paris : des origines à la fin du XVIIIe siècle..., [Paris], Presses universitaires de France, 1975, p. 398-416. Crevoisier de Vomécourt (Sophie), Les Carmes déchaussés de Paris et de Charenton aux XVIIe et XVIIIe siècles, dans Positions des thèses de l’École des Chartes, Paris, 2000 (comprend un dictionnaire biographique des religieux). Delisle (Léopold), Le Cabinet des manuscrits..., t. II, p. 6, 246, 327, 330. Franklin (Alfred), Les Anciennes Bibliothèques de Paris..., Paris, 1867-1873, t. II, p. 311-314. Jacob (P. Louis), Traicté des plus belles bibliothèques publiques et particulières..., Paris, Rolet Le Duc, 1644, p. 503. Paravicini (Werner), Die Nationalbibliothek in Paris... München-New York-Paris, K. G. Saur, 1981, p. 56. Thiéry, Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris..., Paris, 1787, II, p. 417-420.
Paris. Carmes de la place Maubert
Installés en 1317 place Maubert, les Carmes eurent de bonne heure une bibliothèque assez riche. En 1672, ils vendirent au roi 95 volumes, dont 67 manuscrits et 18 imprimés anciens , qui entrèrent à la bibliothèque royale le 29 octobre 1672. Au moment de la Révolution, la bibliothèque des Carmes aurait eu environ 12000 volumes. Néanmoins, dans l’état officiel qu’il dut fournir (Archives nationales, série S, carton n° 3734), le prieur ne déclara que 1834 volumes imprimés, et aucun manuscrit. Pour autant, lors du transfert dans les dépôts littéraires (aux Petits-Augustins puis à Saint-Louis-la-Culture), on compta 10000 volumes. C’est alors, par prélèvement dans les dépôts littéraires, que la Bibliothèque nationale acquit une nouvelle fois des volumes ayant appartenu aux Carmes de la place Maubert.
Aujourd’hui, tous les imprimés sont fondus dans les collections de la BnF. On peut en identifier certains grâce au fichier des Provenances de la Réserve des livres rares. Pour ce qui est des manuscrits, seuls 15 sont encore, bien qu’aujourd’hui dispersés dans le fonds latin, identifiables comme un « ancien petit fonds ». Les volumes provenant de la bibliothèque des Carmes de la place Maubert peuvent porter deux estampilles différentes, avec pour inscription soit « S.T. » (pour « Sancta Theresa »), soit « Biblio. Majoris Carmeli Parisiensis ». L’estampille se trouve généralement à la fois au début et à la fin des volumes. Elle est parfois frappée en or sur le dos des volumes, principalement sur les in-folio. On peut aussi trouver sur les plats un G et un C entrelacés. Par ailleurs, les ex libris sont nombreux et variés.
Delisle, Léopold. Le Cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque impériale…, t. I, 1868, p. 286-287 Franklin, Alfred. Les anciennes bibliothèques de Paris… Paris, 1867-1873, t, II, p. 1-11
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 286-287. - Omont, Inventaires, IV, 367-368. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 56.
Paris, Capucins de Saint-Honoré
Les Capucins constituent une congrégation de Frères mineurs, branche réformée de l’ordre franciscain. Ce nom leur a été donné en raison de leur capuchon pointu très reconnaissable. Les Capucins furent établis en 1525 dans le duché de Spolète par Mathieu Baschi. En France, c’est le cordelier Pierre Deschamps qui les fonda à Picpus, ayant reçu en 1574 de Catherine de Médicis l’hôtel des Coquilles. Puis Henri III, en 1576, confirma l’établissement du couvent royal des Capucins rue Saint-Honoré. La bibliothèque du couvent, citée pour première fois dès 1598, fut l’objet de jugements contradictoires : remarquable pour le P. Louis Jacob (1644), elle apparaît négligée aux yeux de l’abbé de Marolles qui se lamente sur l’état de « la pauvre capucine ». Nous savons qu’elle fut augmentée par un don de Jean Dubois en 1686 puis par le frère Fulgence : un nombre considérable de volumes portent l’ex-libris « F. Fulgence de Paris, capucin », ainsi les manuscrits Fr. 24727 (Capucin 46), et Fr. 24729, Histoire de l’Ancien Testament, divisé en six âges, XVIIIe siècle. Au XVIIIe siècle, les pères Athanase de Mégrigny et Héliodore de Paris rédigèrent un catalogue soigné de la collection, en 2 volumes (bibliothèque Mazarine, ms. 4066-4067) : le premier, systématique, fut achevé en 1725, puis vint le volume par auteur en 1737, tous deux augmentés d’une Dédicace, d’une Admonitio et de quatre Avertissements. Ces suppléments, édités par Franklin, fournissent des renseignements précieux sur la constitution de la bibliothèque, les divers projets d’aménagement, de classement, et la confection des catalogues. À la veille de la Révolution, Thiéry décrit, située au sud du bâtiment, une belle bibliothèque de 100 pieds de long et de 22 de large, renfermant environ 24 000 volumes (19 000 volumes suivant la Déclaration officielle de 1789), riche en livres orientaux. On y trouvait deux globes Coronelli comme dans toutes les grandes bibliothèques monastiques. L’Assemblée nationale s’empara de la bibliothèque des Capucins pour y établir des bureaux. En 1794, le couvent des Capucins devint l’un des 9 dépôts de livres où furent entassées les collections provenant des bibliothèques ecclésiastiques et des émigrés. Aujourd’hui, la BNF conserve un fonds de 34 manuscrits provenant du couvent des Capucins (35 selon Delisle, 34 suivant le tableau des concordances), correspondant à 17 cotes car on relève des cotes multiples : Capucins 41-9 (Français compris entre 24727 à 25286, cotes actuelles en série discontinue) ou Capucins 111-4 (Latins 16743-16746). Ils appartiennent à la 6e série constituée en 1868, dite « Anciens Petits Fonds », réunissant manuscrits latins et français. On compte 13 manuscrits latins, 20 français et un espagnol (Espagnol 393, Capucins 3). On n’a pas retrouvé d’estampille des Capucins mais des fers dorés sur les plats en capitales : « Aux Capucins de S. Honoré ». Les ex-libris manuscrits sont fréquents et divers : « Pro conventu Capucinorum Parisiensium sancti Honorati », ou « Du couvent des Capucins de Paris Saint-Honoré », ou encore « Aux Capucins Saint-Honoré ». Le fichier des provenances de la Réserve des livres rares recense certains imprimés portant un ex-libris manuscrit : une Bible en arabe, « Romae, ex typographia Savariana », 1614 (Rés. p. A. 59) ; Érasme, Moriae Encomium..., Paris, Josse Bade, 1524 (Réserve des livres rares. Y2 947), Les Œuvres de Philippe Desportes, Lyon, Thibaud Ancelin, 1606 (Réserve des livres rares. Ye. 2068). Un ex-libris peut être frappé en or sur la reliure : Jacques Charpentier, Libri quatuordecim qui Aristotelis esse dicuntur..., « Parisiis, ex officina Jacobi du Puys », 1571 (Rés. p. R. 815). Ou encore l’ex-libris peut être présent sous deux formes, manuscrit et doré sur la reliure : Astesano, Summa Astensis..., Lugduni, 1519 (Réserve des livres rares. D. 6347).
Archives nationales, S 3705 Déclaration de la maison et établissement des Capucins de la rue Saint-Honoré de la ville de Paris, conformément au décret de l'Assemblée Nationale du 13 novembre 1789 BnF, Mss. Fr. 6451-6452, Histoire des Capucins de la province de Paris (1580-1770). Comprend une liste de tous les religieux, des couvents avec leurs dates d'établissement, les noms de leurs supérieurs. BnF, Fr. 25044-25048 (Capucins 4ter1-ter5), Histoire des Capucins de la province de Paris Fr. 25044, Chronologie historique 1574-1630 ; Fr. 25045, Catalogue de tous les religieux 1576-1705 ; Fr. 25046, Eloges historiques de tous les grands hommes et très illustres religieux Capucins de la province, 1576-1638 ; Fr. 25047, Suite des Eloges, 1636-1709 ; Fr. 25048, Abrégé historique des illustres religieux Capucins de la province de Paris par le T.V.P. Maurice d’Epernay, capucin de la même province Nouv. acq. fr. 1851, Abrégé chronologique et historique de la réforme des RR. Pères Capucins en général, leurs chapitres généraux, ordonnances, décrets, etc. ; le tout mis en françois par le pauvre P. F. Maurice d’Epernay, prêtre, prédicateur Capucin très indigne, depuis l’année 1529 jusques en 1710. Bibliothèque Mazarine, ms. 4066-4067 (anciennes cotes 3282-3283), Catalogue de la bibliothèque des capucins de rue Saint-Honoré, commencé par le P. de Mérigny, depuis évêque de Grasse, et terminé par le P. Héliodore de Paris, 1725-1737, avec une table partielle des noms et des matières.
Biver (Paul et Marie-Louise), Abbayes, monastères, couvents de femmes à Paris : des origines à la fin du XVIIIe siècle..., [Paris], Presses universitaires de France, 1975. CGMF, Anciens Petits Fonds, III, p. 371, concordance entre anciennes cotes et cotes actuelles. Delisle (Léopold), Le Cabinet des manuscrits..., t. II, 4, 6, 244, 327, 330. Franklin (Alfred), Les Anciennes Bibliothèques de Paris..., Paris, 1867-1873, t. II, 235-244 Jacob (père Louis), Traicté des plus belles bibliothèques publiques et particulières..., Paris, Rolet Le Duc, 1644, p. 503 ; ex-libris manuscrit « Aux capucins de Saint-Honoré » sur [Rés. p. Q. 798. Paravicini (Werner), Die Nationalbibliothek in Paris..., München – New York - Paris, K. G. Saur, 1981, 56. Thiéry, Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris..., Paris, 1787, t. I, 109.
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 56. Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. II, p. 244
Paris. Blancs-Manteaux
Le prieuré parisien des Blancs-Manteaux, situé dans le Marais, doit son nom à la couleur du vêtement de ses premiers occupants, les Serfs de la Vierge, établis vers 1258. Bien que cet ordre ait été supprimé dès 1274 et les bâtiments repris en 1298 par un autre ordre mendiant, les Guillelmites, l’usage conserva le premier nom. Il en fut de même quand en 1618 les Guillelmites, entre-temps affiliés aux bénédictins de Saint-Vanne, furent remplacés par des Mauristes. Le prieuré dispensait une formation intellectuelle poussée dès l’époque des Guillelmites, formation dans laquelle la bibliothèque devait jouer un rôle important, bien qu’aucun budget propre n’ait jamais été alloué à l’achat de livres. Mais c’est avec l’arrivée des Mauristes, pour qui le prieuré des Blancs-Manteaux joua le rôle de noviciat, que ladite bibliothèque s’accrut considérablement, toujours par l’effet de dons. On notera les legs des docteurs en Sorbonne M. Léger (1703) et M. Pontas (1713), ainsi que celui de l’avocat M. de Gouges (1715). A la Révolution, les collections s’élevaient, aux dires du prieur, à 12800 volumes imprimés, 121 manuscrits, plus des portefeuilles de notes et de lettres. Lorsqu’on voulut les saisir, les Pères protestèrent que les livres, bien que p"acés dans la bibliothèque, leur appartenaient en propre. La municipalité restitua à quatre érudits une vingtaine de grandes collections. L’essentiel de la bibliothèque alla cependant bientôt rejoindre le dépôt littéraire de Saint-Louis-la-Culture, où la Bibliothèque nationale allait ensuite largement puiser.
Aujourd’hui, la BnF conserve 154 manuscrits issus du prieuré des Blancs-Manteaux (dont 44 latins, 1 grec, le reste en français ; cf Catalogue général des manuscrits français, Anciens petits fonds, III, pp. 367-369). Quelques-uns remontent aux Guillelmites (ms lat 834, ms lat 13574), mais la plupart ont été réunis par les Mauristes. On y remarque différents recueils de dom Martène, les papiers de dom Coustant et les matériaux de l’histoire de Bretagne. Les imprimés ont été dispersés selon leur thématique dans les collections. On peut aujourd’hui retrouver trace de ceux qui sont conservés à la Réserve des livres rares par le biais du fichier Provenances de ce département, consultable en salle de lecture Y. Les volumes ne portent pas d’estampille mais le nom du couvent écrit sous le titre, sous les formes suivantes : "Alborum mantellorum cong. Sti Mauri", "Monast. B. M. Albo-Mantellorum ord. S. Bened. Congr. S. Mauri", "Monasterii Alborum Mantellorum ordinis et congregationis Sti Benedicti", "Aux Blancs-Manteaux, à Paris".
A noter que des catalogues de la bibliothèque du prieuré des Blancs-Manteaux sont conservés à Sainte-Geneviève (Ms QI/510) et à la Bibliothèque Mazarine (Ms 3229 et 3287).
Biver, Paul et Marie-Louise. Abbayes, monastères et couvents de Paris des origines à la fin du XVIIIe siècle, Paris, 1970, p. 60-67. Delisle, Léopold. Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale, t. II, 1874, p. 241. Franklin, Alfred. Les anciennes bibliothèques de Paris… Paris, 1867-1873, t. II, p. 359-364
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. II, p. 241. CGMF III, 367-369. Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 52.