Paris. Barnabites
Les clercs réguliers de Saint-Paul, autrement dits Barnabites (du nom de l’église Saint-Barnabé de Milan qu’ils desservaient) furent introduits à Paris grâce à Anne d’Autriche. En 1631, ils obtinrent le prieuré Saint-Eloi, dans l’île de la Cité, et firent reconstruire les bâtiments en ruine pour y installer un couvent et un collège. L’activité principale de cette congrégation en France fut l’enseignement, et les Barnabites parisiens se constituèrent une belle bibliothèque, estimée en 1790 à 15000 volumes. Elle comprenait de belles estampes mais peu de livres rares et de manuscrits. Après la suppression du couvent par l’Assemblée Constituante, cette bibliothèque fut transportée dans le dépôt littéraire établi à Saint-Louis-la-Culture.
Les livres que possède aujourd’hui la BnF ont pu être directement saisis dans ce dépôt, ou bien passer par des localisations intermédiaires. C’est ainsi que 3 volumes au moins, aujourd’hui conservés à la Réserve des livres rares, portent, outre l’ex-libris et le cachet des Barnabites, le cachet du Tribunat (par exemple Réserve des livres rares D 15411). Une trentaine de ces ouvrages sont aujourd’hui conservés à la Réserve des livres rares (voir fichier Provenances qui en signale une trentaine), les autres sont disséminés dans les collections des départements thématiques. Ces ouvrages portent l’estampille ronde des Barnabites, et parfois des mentions manuscrites : «Coll. S. Eligii Paris. Cler. Reg. S. pauli Barnab.», (par exemple sur le Réserve des livres rares. P Q 366), « S. Eligii Paris. Barnabit. ».
En outre, le Département des manuscrits conserve 94 volumes manuscrits, tous classés dans le fonds français à l’exception d’un seul (Italien 1430), parmi lesquels on remarquera des recueils du père Niceron, ou encore des biographies de missionnaires d’Asie. Ces manuscrits se trouvent pour leur majorité réunis entre les cotes Français 25577 et 25644. La table du Catalogue général des manuscrits français…Anciens petits fonds français, t. III, p. 366-367, permet d’établir la concordance entre les anciennes cotes et les cotes actuelles et ainsi de repérer l’ensemble des manuscrits des Barnabites.
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. II, p. 258. CGMF III, p. 366. Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 51.
Paris, Grands Augustins ou couvent des Grands Augustins
Le couvent des Grands Augustins ou Grand Couvent des Augustins, encore appelé Collège de Paris ou collège général, appartient aux ordres mendiants. Il fut fondé dès 1240 et occupa bientôt un vaste espace près du Pont-Neuf. Il n’en subsiste rien excepté le nom des Augustins désignant une rue et une portion du quai. Une bibliothèque y fut probablement constituée dès sa fondation et enrichie par de nombreuses donations. À la Révolution, ses collections furent saisies et portées à la Bibliothèque nationale ; elles comptaient environ 18 550 volumes. Quelques jalons historiques : en 1316, Gilles Colonna ou Gilles de Rome (Aegidius Romanus), archevêque de Bourges et général de l’ordre des Augustins, décédé à Rome, donna par testament sa bibliothèque au couvent de Paris. L’inscription portée sur certains volumes, « ... Bibliotheca patrum Augustiniensium majoris conventus Parisiensis renovata anno Domini 1634... », indique une réorganisation à cette date, à laquelle fut établi également un inventaire des archives (ms. Fr. 24077). Cependant les étapes de la constitution de la bibliothèque sont connues par les mentions des donateurs inscrites au cours des siècles sur les volumes. Citons par exemple l’importante donation de Léonard Tardi, auditeur de la Chambre des comptes dont on retrouve la marque, ainsi que celle de Jean Le Tort (« usui Joannis Le Tort ») sur les manuscrits Fr. 24077 (Grands Augustins 69) et Fr. 25175 (Grands Augustins 76) entre autres. À la fin du XVIIIe siècle, Thiéry qualifie cette bibliothèque de « superbe vaisseau » : en témoignent plusieurs gravures et plans conservés au cabinet des Estampes dont l’un est reproduit par Franklin. Thiéry fait aussi l’éloge des bibliothécaires, les PP. Charles Hervier et Nadaud. Un Etat et catalogue de la bibliothèque des Grands-Augustins de Paris est conservé à la bibliothèque de l’Arsenal (ms. 5154), comportant un « Avertissement » daté du 22 avril 1790 et signé des administrateurs de la municipalité. On y trouve aussi un Etat des meubles et effets de la bibliothèque, où l’on note deux globes de Coronelli et des tableaux représentant des religieux augustins. Le P. Jacques Échard estimait le nombre des manuscrits de cette bibliothèque à plus de 300. Elle en comptait, à la fin du XVIIIe siècle, 426 sur 18 550 volumes. Aujourd’hui, la BnF conserve 85 manuscrits (76 latins et 39 français) provenant des Grands Augustins, soit 115 volumes, étant donné les cotes doubles ou multiples comme les manuscrits 821-10. Ils appartiennent à la 6e série constituée en 1868, dite « Anciens Petits Fonds », réunissant manuscrits latins et français. Les cotes actuelles, en série discontinue, sont comprises entre Latin 16723 (Grands Augustins 1) et Latin 18165 (Grands Augustins 84) d’une part ; Français 20918 (Grands Augustins 64), Français 24963 (Grands Augustins 85) et Français 25234 (Grands Augustins 75) d’autre part. Parmi les manuscrits notables conservés à la BnF, signalons la collection byzantine et une histoire de l’ordre du Saint-Esprit en 10 volumes par le P. Bouges, 1737 (fonds des Grands Augustins, ms. 821-10, cotes actuelles Fr. 25192-25201). Parmi les imprimés, que l’on peut retrouver par le fichier des provenances de la Réserve des livres rares, on peut citer quelques éditions rarissimes : Ovide, De arte amandi, Lyon, 1517 (Rés. m. Yc. 530), le Romant de la Rose, Paris, Galliot Du Pré (Rés. Ye. 22), P. de Ronsard, Les Amours, Paris, 1553 (Rés. Ye. 1905), J. de La Fontaine, Contes et nouvelles, Paris, 1671 (Rés. Ye. 2234). On n’a pas retrouvé d’estampille des Augustins mais des fers de deux types sur les plats, représentant saint Augustin seul ou avec deux religieux dont Gilles de Rome. Presque tous les livres des Augustins portent des mentions de provenance manuscrites comme « Ex Bibliotheca Augustiniana majoris conventus Parisiensis » avec des variantes.
Archives nationales, S 3632, Etat des revenus, charges et mobilier du grand couvent du collège général des Augustins de Paris BNF, Arsenal, ms. 5154 (ancienne cote 839 g.h.f.), Etat et catalogue de la bibliothèque des Grands Augustins de Paris, 1790 BNF, Mss., Fr. 24077 (Grands Augustins 69), Inventaire des archives du couvent de Paris, de l’ordre de N. P. S. Saint Augustin, divisé en quatre parties... Composé en l'année 1634. F. 1: « usui... fratris Joannis Le Tort » ; reliure veau brun aux armes du couvent des Augustins. Nouv. acq. lat. 1291, Catalogue des livres des Augustins déchaussés de Paris 1668-1715. BNF, Estampes, série Topographie, couvent des Grands Augustins. ----------------------- CGMF, Anciens Petits Fonds, III, p. 393, Concordance entre anciennes cotes et cotes actuelles. Brice (Germain), Nouvelle Description de Paris..., Paris, 1725, IV, 108. De Hamel (Christopher), Les Rothschild, collectionneurs de manuscrits, Paris, BNF, 2004. Delisle (Léopold), Le Cabinet des manuscrits..., t. II, 1874, p. 6, 246-248, 327, 330. Échard (père Jacques) et Quétif (père Jacques), Scriptores ordinis Praedicatorum recensiti..., Lutetiae Parisiorum, 1719-1721, préface. Franklin (Alfred), Les Anciennes Bibliothèques de Paris..., Paris, 1867-1873, t. I, 379-387. Thiéry, Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris..., Paris, 1787, t. II, 468. Ypma (Eelcko), Les Auteurs augustins français, Heverlee - Louvain, Institut historique augustinien, 1974, p. 204.
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. II, p. 246. CGMF III, p. 393 Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 51.
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. II, p. 290. Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 74.
Noailles (Correspondance et papiers de la famille de), 1557-1755.
Département des Manuscrits , Fonds français 6908-6953. Inventaire par Marius Sepet. – 167 ff. mss.
Conservés par le département des Manuscrits, les manuscrits du maréchal de Noailles sont entrés dans les collections de la Bibliothèque nationale de France par acquisitions onéreuses et par dons. En novembre 1740, cinq cents volumes dont plus de deux cents manuscrits sont achetés au maréchal de Noailles. Certaines pièces remarquables ont ainsi été acquises, notamment les évangiles dits de « Charles le Chauve » (ms. latin 323), une Bible en quatre volumes richement enluminée (ms. latin 6) ainsi que la Bible de Clément VII (ms. latin 7). En 1749, le maréchal de Noailles remet également à la Bibliothèque les mémoires originaux de Louis XIV (fonds français 6732-6734). En 1756, il fait don d’une volumineuse collection de manuscrits, la plupart modernes. Tout d’abord considérés comme la suite de la collection Dupuy, ils sont désormais classés sous les n° 6367-6416 du fonds français. Un inventaire de la correspondance de la famille de Noailles a été réalisé par Marius Sepet.
DELISLE, Léopold « Le cabinet des manuscrits de la bibliothèque impériale ». t. 1, p. 414 (Numérisation disponible en ligne sur Gallica) . OMONT. H. « Ancien inventaires et catalogues de la Bibliothèque Nationale ». Ernest Leroux, Paris, 1921.
« Catalogue général des manuscrits latins ». Paris, Bibliothèque Nationale, 1975.
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 414. Henri Omont, Concordances des numéros anciens et des numéros actuels des manuscrits latins de la Bibliothèque nationale, précédées d’une notice sur les anciens catalogues, Paris : E. Leroux, 1903, p. 81-83. Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 73.