Les archives les plus anciennes de la Bibliothèque nationale de France constituent le fonds intitulé Archives Ancien Régime.
Elles couvrent en général la période antérieure à la Révolution mais concernent aussi pour certains dossiers les années 1789-1792. Paul-Marie Bondois, rédacteur de l’inventaire, avait divisé les Archives Ancien Régime en deux grandes classes :
La série des registres correspond aux numéros 1 à 75. Depuis la rédaction de l’inventaire, les liasses ont été reliées et composent les volumes 76 à 111. D’autre part, quelques registres et cartons concernant des sujets divers ont été ajoutés en 2002 à la fin de la série, sous les numéros 112 à 139. Ce fonds regroupe les archives de l’ensemble de l’établissement, pour ce qui concerne les dépenses et les recettes générales, le personnel, les bâtiments, les acquisitions de livres, d’estampes, de manuscrits…, la reliure. Ces archives contiennent aussi des informations sur diverses collections, ainsi qu’une importante correspondance. Peu abondantes pour le XVIe siècle, elles s’étoffent à partir de la fin du XVIIe siècle et sont très riches pour le XVIIIe siècle. Comme l’indique P.-M. Bondois, "Dans la classe des registres, figurent les plus anciens documents, les documents administratifs les plus importants et les correspondances. Le classement est à la fois chronologique et méthodique. L’état lamentable de conservation des archives pendant près de trois siècles n’a pas permis la reconstitution du cadre de classement utilisé au Secrétariat au XVIIIe siècle. Ce cadre était d’ailleurs tout à fait empirique. Les cartons renferment des pièces de comptabilité". D’autres fonds du département des Manuscrits contiennent aussi des fragments importants des Archives, dont P.-M. Bondois a établi une liste non exhaustive. Certains départements possèdent aussi des documents, qui complètent le fonds général des Archives Ancien Régime.
Bondois, Paul-Marie. Inventaire des Archives de la Bibliothèque nationale de France. Ancien Régime, 1933, dactylographie corrigée et complétée par Marie-Pierre Laffitte en 2002, 22 p. Cet inventaire est régulièrement enrichi par l’insertion de notices plus développées ou l’addition de nouveaux numéros. Il est donc préférable d’en consulter une version récente.
P.-M. Bondois. Inventaire, 1933. 50 f. dactyl. à consulter au Dépt des Manuscrits
A l'imitation des Ballets russes et dans le contexte du dynamisme chorégraphique du Paris des années folles, l'industriel Rolf de Maré avait créé en 1920, avec le danseur-chorégraphe Jean Börlin, la troupe des Ballets suédois, composée de danseurs de l'Opéra royal de Stockholm. A la suite de cette expérience, qui ne dura que cinq ans, Rolf de Maré fonda en 1931 les Archives internationales de la danse (AID) qui s’appliquèrent à promouvoir la danse par l’organisation de conférences, d’expositions et de concours et par la collecte dans toutes les parties du monde de documents relatifs à la danse et au folklore. La deuxième guerre mondiale mit un coup d’arrêt à l’activité des AID et Rolf de Maré décida en 1950 du partage entre France et Suède des collections de l’institution qu’il avait fondée et soutenue financièrement. Il destina à la Suède (où il projetait de fonder un musée de la danse) l’iconographie des Ballets suédois et les objets d’Extrême-Orient et donna à la bibliothèque de l’Opéra les livres, les périodiques, les estampes, les photographies ainsi que les collections ethnographiques et la plupart des objets.
Le fonds des AID, qui entra officiellement dans les collections de la Bibliothèque-musée de l’Opéra (BmO) le 1er janvier 1952, ne devait donc pas compter de pièces relatives aux Ballets suédois. La difficulté à isoler des pièces particulières au sein d’ensembles volumineux et les aléas du transfert de collections entre Paris et Stockholm empêchèrent un respect scrupuleux des dispositions du partage et expliquent la présence dans les collections de la BmO de sources nombreuses et variées sur les Ballets suédois. Ces documents, qui parvinrent dans le désordre et comme par accident à la BmO, ne furent pas regroupés afin de constituer un fonds (au sens intellectuel et matériel du terme) mais furent dispersés, au contraire, dans les collections générales.
Le fonds ne comporte ni archives administratives, ni correspondance. En outre, si la BmO détient quelques partitions imprimées d’œuvres du répertoire des Ballets suédois provenant des Archives internationales de la danse, les partitions annotées et les manuscrits autographes sont à Stockholm. En revanche, elle conserve un ensemble important et varié de documents qui couvre l’ensemble des spectacles de la compagnie de ballet et qui compte une série exceptionnelle de costumes de scène, quelques maquettes de décors et de costumes, des affiches et des centaines de photographies.
Pour des raisons mal connues, les costumes des Ballets suédois (et de Jean Börlin) en possession de Rolf de Maré ne furent pas mentionnés dans le partage de 1950. Encore plus curieusement peut-être, Rolf de Maré les destina à la BmO qui conserve de ce fait les seuls costumes connus à ce jour des Ballets suédois, soit quatorze costumes (ou parties ou accessoires de costumes) : le célèbre costume au chapeau haut-de-forme de Skating rink mais aussi quatre costumes pour Dansgille, trois pour Iberia, deux pour Marchand d’oiseaux, un pour Nuit de Saint-Jean, un pour Les vierges folles, un manteau bleu à rinceaux, peut-être pour Le roseau, un collier et un ceinturon de Jean Börlin pour Offerlunden.
D’autres objets relatifs aux spectacles des Ballets suédois sont conservés dans les collections de la BmO : des sculptures commémoratives des ballets du répertoire de la compagnie comme le Skating rink des frères Martel ou la Nuit de Saint-Jean de Marie Vassiliev, une Tête de Jean Börlin par Marie Vassiliev, mais aussi des cadeaux offerts à Rolf de Maré et à Jean Börlin dans le cadre de leurs fonctions aux Ballets suédois ainsi qu’une série de banderoles et de drapeaux commémoratifs des tournées de la compagnie.
Conformément aux volontés de Rolf de Maré, la majeure partie de l’iconographie originale des Ballet suédois est aujourd’hui au Musée de la danse de Stockholm, mais la BmO compte dans ses collections la maquette du rideau de La création du Monde par Fernand Léger, deux maquettes de décors pour La Maison de fous par Nils de Dardel, une huile sur toile d’Hélène Perdriat représentant une scène de Marchand d’oiseaux, une maquette de décor d’Alexandre Alexeieff pour Le roseau, deux maquettes de costumes d’Alexandre Alexeieff pour Le porcher, un livre illustré par Audrey Parr avec un envoi de Paul Claudel à Rolf de Maré pour L’homme et son désir, la maquette de la partition éditée par Durand en 1913, ornée de dessins originaux d’André Hellé, pour La boîte à joujoux.
Des programmes, quelques affiches des spectacles des Ballets suédois, à Paris ou à l’étranger, et notamment la maquette par Per Krogh de l’affiche de la première représentation des Ballets suédois, le 24 octobre 1920, au Théâtre des Champs-Elysées, viennent compléter l’ensemble.
La majeure partie du fonds des Ballets suédois de la BmO est constituée, enfin, de photographies qui, à l’origine, étaient contrecollées sur carton et reliées en albums. Le sort des photographies des Ballet suédois, signées pour la plupart Isabey ou Manuel, ne fut pas explicitement décidé en 1950, mais l’ensemble fut manifestement partagé entre Stockholm et Paris. Les albums furent « cassés » à cet effet et le classement d’origine fut ainsi perdu. Une partie de ces photographies est toujours rassemblée, une autre a été ventilée dans le fonds général et classée aux noms de la compagnie, des spectacles ou des artistes.
Bengt Häger, Ballets suédois, Paris, Denoël, 1989
Les Ballets suédois 1920-1925 : [ouvrage édité à l'occasion de l'exposition "Les ballets suédois 1920-1925", à la Bibliothèque-musée de l'Opéra, du 29 mars au 6 juin 1994, dans le cadre des manifestations "Printemps de la Suède à Paris"], Paris, Bibliothèque nationale de France-Louis Vuitton, 1994
Olivier Marmin, Les Ballets suédois de Rolf de Maré : chronologie et bibliographie, Paris : Comité français de la danse, 2004.
Mathias Auclair, « Les sources sur les Ballets suédois dans les collections de la Bibliothèque-musée de l’Opéra », Bulletin publié par le Groupe français de l'Association internationale des bibliothèques, archives et centres de documentation musicaux, n°14, décembre 2006, p. 69-78.
Mathias Auclair, « Les sources sur les Ballets suédois conservées à la Bibliothèque-musée de l’Opéra », à paraître dans Fontes artis musicae. Contient en annexe un inventaire de l’ensemble du fonds.
Fonds du Ballet Théâtre Contemporain
Le Ballet Théâtre Contemporain a été créé en 1968 à l’initiative du Ministère de la Culture et placé sous la direction artistique de Jean-Albert Cartier. Etabli successivement à Amiens et à Angers (1972), il devient le Théâtre Français de Nancy en 1978. Il a pour vocation de favoriser la création chorégraphique et de produire des spectacles en collaboration avec des musiciens et des peintres contemporains. En 1989 et 2004, Jean-Albert Cartier a fait don de 66 maquettes de décors et de costumes par Sonia Delaunay, Tuan, Soto, Karel Appel, Gérard Fromanger, Gustave Singier, Calder, Francisco Bores, Edouard Pignon, Paul Charlot, Dewasne, Gilioli, Claude Viseux, Léon Zak, pour les productions du Ballet Théâtre Contemporain entre 1968 et 1978. Ces documents sont conservés sous la cote Esq. 20. Le Centre Chorégraphique National-Ballet de Lorraine conserve l’autre partie de ce fonds.
Les créations du Ballet Théâtre Contemporain (1968-1988) : ouvrage édité à l’occasion de l’exposition Créations pour le Ballet Théâtre Contemporain (1968-1988) organisée au Musée des Beaux-Arts de Nancy du 27 novembre 2003 au 1er mars 2004. Lyon : Fage éd., Nancy : ville de Nancy, 2003.
Mathias Auclair et Pauline Girard, « Les collections iconographiques du XXe siècle de la Bibliothèque-musée de l’Opéra de Paris », à paraître dans Music in art : international journal for music iconography.
Aurore (archives photographiques et documentation du quotidien L') 1892 – 1980
Le fonds est constitué des archives photographiques et de la documentation du Journal, quotidien à caractère "républicain, littéraire, artistique et politique" fondé le 28 septembre 1892 par Fernand Xau et dont la parution a cessé en juin 1944. L’Aurore prend la succession du Journal le 11 septembre 1944 et récupère ses archives. Celles-ci sont rachetées par la Bibliothèque nationale le 23 juillet 1980 (Acq. 71 613) avec les droits d’exploitation y afférents (droits de reproduction et de représentation).
Conservé au département des Estampes et de la Photographie, il se compose d’environ 15 000 boîtes de format 4°, classées par ordre alphabétique de sujets (noms de pays, noms de personnes, affaires diverses, etc.) et rassemble environ 300 000 documents : tirages de presse en noir et blanc, retouchés ou non en vue de leur publication, coupures de presse de périodiques plus anciens (en particulier L’Illustration). Tous ces documents ont été produits soit par des agences photographiques connues (SAFARA, Agence France Presse, A.P., Keystone, N.Y.T., etc.) soit par les photographes de la rédaction du journal. Les photographies sont en général légendées au dos ou au bas de l’image. La liberté d’exploitation de ce fonds est donc limitée, car l’agence "source" peut également revendiquer ses droits sur un document.
Les thèmes traités se rapportent à l’actualité internationale du XXe siècle, aux deux grands conflits mondiaux ou aux guerres civiles, aux faits divers, aux événements sportifs, à des personnalités connues dans le monde politique ou culturel, mais également à des villes ou à des pays. Il est également riche en enseignements sur l’utilisation de l’image de presse par les médias (retouches, disparitions de personnages, réutilisation d’images antérieures, etc).
Le fonds est consultable sur rendez-vous, après une demande auprès du département des Estampes et de la Photographie et suite à une recherche préalable du conservateur qui en a la charge, car il n’existe aucun inventaire.
Sanciaud-Azanza, Anne
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. II, p. 246. - CGMF, III, p. 393. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 51