Collection Marcel Griaule
La collection Griaule occupe les cotes 305 à 674 du Fonds éthiopien.
Les manuscrits proviennent de la mission Dakar-Djibouti, organisée par l'Institut d'ethnologie de l'Université de Paris et le Muséum d'histoire naturelle, avec l'aide de nombreuses institutions publiques. Elle partit de Paris le 10 mai 1931 et fut de retour le 18 février 1933. Dirigée par Marcel Griaule (Aisy-sur-Armançon 16 mai 1898-Paris 23 février 1956), alors assistant à l'École pratique des Hautes Etudes, la mission séjourna du 1er juillet au 5 décembre 1932 à Gondar en Éthiopie, où furent acquis, grâce aux soins de Deborah Lifszyc, 333 manuscrits ge'ez et amhariques qui furent ensuite cédés à la Bibliothèque nationale.
Marcel Griaule avait fait précédemment des voyages en Éthiopie. En 1928-1929, il avait rapporté une vingtaine de manuscrits, dont certains copiés par lui-même ou par des écrivains locaux. À sa demande, ces manuscrits furent remis à la Bibliothèque avec d'autres volumes qui lui avaient été donnés à titre personnel. Le catalogue fut rédigé en plusieurs tranches : les trois premières par Sylvain Grébaut, professeur à l'Université catholique, en 1938, 1941 et 1944, et par S. Strelcyn en 1954. Sous la cote Éthiopien 663 se trouvent les carnets d'acquisition des manuscrits rapportés par la Mission Dakar-Djibouti (MDD) : pour chaque manuscrit sont signalés le nom du vendeur, le lieu et la date ; en général, il s'agit de [X], de l'église de [Y]. Certains portent la mention : « Copié par [X] pour la MDD ». En effet, certains textes ont été recueillis tout spécialement à cette occasion et même illustrés, comme en témoignent les carnets rédigés par Abba Jérôme sous la direction de Michel Leiris à qui était confiée l'enquête sur les zars (génies). Un lot de manuscrits provient d'un don de Raphaël di Lauro, consul d'Italie à Gondar, lequel facilita beaucoup le séjour de la mission en ce lieu.
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 28-29
Lydia Mérigot et Pierre Gasnault, Les Catalogues du Département des manuscrits : manuscrits occidentaux, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 82-83. Catalogue des documents concernant la Guyane française conservés à la BN, Dépt des Mss… suivi du dépouillement des notes et documents concernant la Guyane réuni par Artur… Paris, 1952
Joly de Fleury
Originaires de Bourgogne, les Joly de Fleury firent carrière dans l’administration judiciaire du duché de Bourgogne au XVe siècle, avant de devenir conseillers au Parlement de Paris au siècle suivant. Le renom de cette famille atteignit son apogée à la fin du XVIIe siècle, lorsqu’elle monopolisa les plus hautes charges au Parlement de Paris, ses membres exerçant notamment les fonctions d’avocat-général et de procureur-général qu’ils se transmettaient de façon héréditaire. Guillaume-François Joly de Fleury, éminent juriste qui exerça successivement les fonctions d’avocat général dès 1704, puis de procureur-général de 1717 à 1746, commença à rassembler les archives familiales, entreprise que ses descendants poursuivirent tout au long du XVIIIe siècle. Formant une volumineuse collection de 2561 volumes, ces archives se composent essentiellement de pièces historiques sur l’administration et la justice civile et criminelle en France au XVIIIe siècle. Elles concernent non seulement les charges d’avocat général et de procureur-général, mais aussi d’autres fonctions politiques et judiciaires, telle celle d’intendant de Bourgogne, exercée par Jean-François Joly de Fleury, qui fut auparavant conseiller au Parlement et maître des requêtes, avant de devenir conseiller d’Etat puis ministre des finances de 1781 à 1783. Les pièces justificatives officielles sur les affaires judiciaires et les notes prises par les magistrats au cours de leurs instructions côtoient ici les travaux d’érudition des membres de la famille sur un point historique ou juridique précis. Majoritairement issue du cabinet du procureur-général, dont les attributions étaient aussi diversifiées qu’étendues, la collection Joly de Fleury aborde ainsi des domaines variés qui se répartissent en plusieurs catégories : les affaires publiques de l’époque, l’administration du royaume (police, voirie, alimentation publique, affaires ecclésiastiques, registres de l’état religieux, cimetières, hôpitaux, assistance, prisons, affaires locales, administration de Paris), les affaires financières et religieuses, la marine, le commerce et l’industrie, les affaires domaniales, les affaires judiciaires et l’administration de la justice, le droit et l’administration, les mélanges historiques… Cette collection apparaît ainsi comme une source de toute première importance pour les historiens de l’époque moderne. Ce fonds considérable d’archives fut partiellement classé par différents membres de la famille Joly de Fleury, avant d’être cédé le 31 juillet 1836 à la Bibliothèque royale par le dernier descendant mâle des Joly de Fleury. Outre les tables anciennes de la collection (n°2547-2561), plusieurs instruments de recherche permettent d’appréhender la collection Joly de Fleury, qu’il s’agisse de répertoires numériques ou d’inventaires analytiques.
Molinier, Auguste. Inventaire sommaire de la collection Joly de Fleury. Paris : Picard, 1881. Bloch, Camille. Inventaire sommaire des volumes de la collection Joly de Fleury concernant l’assistance et la mendicité, dans "Bibliothèque de l’École des chartes", 1968, vol. 69, p. 63-168. Solente, Suzanne. Fichier alphabétique manuscrit des numéros 1 à 562 de la collection [conservé dans la salle de lecture des manuscrits occidentaux]. Bondois, Paul-Marie. Notices détaillées sur la collection Joly de Fleury [Une partie des notices a été rédigée à la main, une autre a été dactylographiée. Ces notices forment 25 volumes reliés et 5 boîtes conservés en magasin. Les photocopies des notices 1-160 et 2161-2555 est consultable au bureau de la salle de lecture, et l’intégralité des notices viennent d’être microfilmées. Celles-ci seront prochainement accessibles dans la salle de lecture sous forme de fac-similés].
Lydia Mérigot et Pierre Gasnault, Les Catalogues du Département des manuscrits : manuscrits occidentaux, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 60. - Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 154-155. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 66.
Hurault, Philippe Hurault de Cheverny, évêque de Chartres
Le règne de Louis XIII n'est pas très favorable à la Bibliothèque royale et l'achat le 8 mars 1622 des manuscrits ayant appartenu à Philippe Hurault de Cheverny, représente pour cette période la seule acquisition de manuscrits importante. Il s'agit d’abord de la bibliothèque familiale de la famille Hurault, réunie par le père de l’évêque de Chartres, Philippe Hurault de Cheverny, qui occupa diverses fonctions importantes auprès des rois de France et qui à sa mort en 1599 était Grand Chancelier de France. Cette bibliothèque aux reliures luxueuses et aux textes souvent richement enluminés est tout à fait repRéserve des livres raresentative des collections réunies par les grandes familles parisiennes de cette époque. Certains volumes provenant d’Étienne Poncher, évêque de Paris, ou de la famille Briçonnet, témoignent des alliances familiales de la famille Hurault. Une autre partie des manuscrits avaient auparavant été réunis au château de Gaillon par Georges Ier d’Amboise, ministre de Louis XII et archevêque de Rouen : ces somptueux exemplaires avaient été réalisés pour lui ou provenaient de la Librairie des rois aragonais de Naples. D’autres volumes contiennent des dossiers sur la célèbre affaire du connétable de Bourbon, dans laquelle Raoul Hurault, père du Chancelier, avait joué un rôle important. Les manuscrits grecs, arabes et hébreux, qui viennent pour la plupart de Jean Hurault de Boistaillé, constituent un lot à part. Jean Hurault avait été ambassadeur de France et à Venise dans les années 1550 et 1560 et c’est le plus souvent à l’occasion de ses séjours dans ces villes qu’il y avait acheté ou fait copier ses manuscrits. A sa mort en 1572, ceux-ci passèrent à son cousin, le Chancelier. A leur arrivée à la Bibliothèque royale les manuscrits de la famille Hurault ont été décrits par Nicolas Rigault en quatre listes, la première regroupant 11 manuscrits hébreux et arabes, la seconde 136 manuscrits grecs, la troisième 56 manuscrits latins de haute époque et enfin la quatrième répertoriant 191 manuscrits français et latins de la fin du Moyen Age ou du XVIe siècle, tous aujourd’hui conservés au département des Manuscrits.
Hurault, Philippe, comte de Cheverny. Mémoires. Paris, 1664 Vibraye, Henri, comte de. Histoire de la maison Hurault, rééd., Paris, 1972 Delisle (Léopold), Le Cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque impériale…, t. I; Paris, 1868, p. 213-214 Steinschneider, Moritz. Catalogus codicum hebraeorum bibliothecae Academiae Luduno-Batavae. Leiden, 1858 Van der Heide, Albert. Hebrew manuscripts of Leiden University Library. Leiden : Universitaire PERS, 1977, p. 5-6. Irigoin, Jean. "Les ambassadeurs à Venise et le commerce des manuscrits grecs dans les années 540-1550". Dans : Venezia, centro di mediazione tra Oriente e Occidente : secoli XV-XVI : aspetti e problemi : [atti] / [del 2 Convegno internazionale di storia della civiltà veneziana … Venezia, 3-6 ottobre 1973]. Florence : L.S. Olschki, 1977, t. II. (Civiltà veneziana. Studi ; 32) Laffitte, Marie-Pierre. "Collection d’homme d’état et d’humaniste, la librairie de Georges d’Amboise à Gaillon". Dans : Léonard de Vinci entre France et Italie, "miroir profond et sombre" : actes du colloque international de l'Université de Caen, 3-4 octobre 1996. Caen : Presses universitaires de Caen, 1999, p. 261-273 Omont, Henri. Anciens inventaires et catalogues de la Bibliothèque nationale, t. II, Paris, 1909, p. 401-428. [Publie les listes de Nicolas Rigault sans indiquer les cotes des manuscrits ; une réédition de ces listes, avec identification des manuscrits conservés et concordance avec les cotes actuelles est disponible au département des Manuscrits].
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 213-214. - Omont, Inventaires, IV, p. 401-428 [avec concordance au Dépt des Mss]. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 65.
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 320. Omont, Inventaires, IV, p. 400-410. Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 62.