Colbert, Mélanges
Achetés pour leur majorité en même temps que les autres manuscrits provenant de Jean-Baptiste Colbert (voir à ce nom), les 454 volumes n’étaient pas constitués en collection autonome avant leur entrée à la Bibliothèque royale en 1732. C’est donc à la Bibliothèque royale qu’ont été regroupés sous le nom de Mélanges Colbert quatre ensembles très différents. La première partie, qui correspond aux numéros 1-100, est composée de manuscrits et de copies surtout du XVIIe siècle. Les documents d’une extrême diversité concernent l’histoire religieuse, les relations diplomatiques, les questions administratives et judiciaires, les ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit, domaines dont certains se recoupent avec ceux des Cinq Cents Colbert. Ils constituaient à leur arrivée 2 paquets de 41 et 11 liasses auxquelles ont été ajoutées seize volumes déjà reliés et quelques volumes appelés improprement Suite de Mortemart parce qu’ils avaient un temps été placés à la suite de la collection de Mortemart (voir à ce nom). Le deuxième lot est constitué de la Correspondance de Colbert, soit 111 volumes numérotés de 101 à 176bis. Il n’est pas arrivé en 1732 : resté dans la famille Colbert jusqu’à la Révolution, il a été confisqué et placé dans un dépôt littéraire (vraisemblablement celui de la rue de Lille) où la Bibliothèque nationale put s’en emparer. L’ensemble, relié en vélin vert aux armes de la famille Colbert en 1747, a été reclassé et relié à neuf au XIXe siècle au moment de son intégration dans les mélanges Colbert.. La troisième partie est constituée de documents administratifs et financiers réunies en 166 volumes cotés de 177 à 343, qui correspondent aux activités de Colbert en tant que ministre : recettes et de dépenses, impôts et fermages, rentes, comptes, pension et Maison du roi… La dernière partie est composée de la série des Chartes de Colbert, soit 984 diplômes sur parchemin ou papier, souvent scellés, réunis en 72 cartons numérotés de 344 à 416. On y trouve deux groupes principaux, dont le premier est celui des Chartes de Flandre, envoyées de Lille par D. Godefroy, appelées aussi Colbert-Flandre ou 182 de Colbert (voir aussi collection Flandre). Le second groupe, de même origine, concerne les grands traités du XVIe siècle. Arrivés en désordre, ces documents ont été classés après leur arrivée à la Bibliothèque royale. Les actes les plus anciens, concernant le comté de Narbonne, remontent au IXe s.
La Roncière, Charles de et Bondois, Paul-Marie. Catalogue des manuscrits de la collection des mélanges de Colbert. Paris, 1920, et en particulier l’introduction, p. I-XXII Paravicini, Werner. Die Nationalbibliothek in Paris... München-New-York-Paris : K.G. Saur, 1981, p. 57.
Lydia Mérigot et Pierre Gasnault, Les Catalogues du Département des manuscrits : manuscrits occidentaux, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 59. - Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 139. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 57
L’existence de la bibliothèque de Jean-Baptiste Colbert, à la fois instrument de travail de l’homme d’état et collection largement ouverte aux savants, est attestée dès 1659. Ses bibliothécaires sont Pierre de Carcavy puis l'érudit Étienne Baluze, qui joue un rôle déterminant dans sa constitution et sa gestion. En 1683, la bibliothèque passe au fils aîné de Colbert, Jean-Baptiste, marquis de Seignelay, qui continue l'œuvre de son père, puis au cadet, Jacques-Nicolas, archevêque de Rouen et enfin à leur neveu, Charles-Éléonor, comte de Seignelay. En avril 1728, ce dernier met en vente les 22.000 volumes entrés en sa possession. Les enchères durent six mois mais la vente est controversée et ne concerne finalement que les vélins et les livres imprimés, consistant en cadeaux, nouvelles parutions, achats faits en France et à l’étranger dans les librairies ou les ventes aux enchères, et même doubles de la Bibliothèque royale. Celle-ci n’en achète qu’un millier. De longues négociations évitent le même sort aux manuscrits, offerts en bloc au roi en 1732 moyennant le paiement de 300.000 livres. L’acquisition concerne les 6117 manuscrits anciens, dont 637 orientaux, 3582 latins, 877 grecs, des volumes en français, italien, espagnol…, plus 784 chartes originales et 1617 volumes de papiers modernes. Les dossiers de travail de Mazarin, dont Colbert a été l’exécuteur testamentaire, en constituent le noyau. A partir de 1664, s'y sont ajoutés les documents politiques ou administratifs copiés pour le ministre dans les dépôts d'archives. La bibliothèque a par la suite pris une dimension nouvelle avec l’arrivée de manuscrits originaux puis de textes anciens trouvés par les fonctionnaires royaux dans les institutions ecclésiastiques provinciales qui, en échange de compensations diverses, ont livré au ministre leurs fonds médiévaux. Des manuscrits ont été achetés en Orient, 800 volumes de haute époque réunis par Jacques-Auguste de Thou acquis en 1680. Parmi ces volumes, les belles reliures de maroquin rouge aux armes des Colbert sont nombreuses. A leur entrée dans la Bibliothèque royale, les papiers modernes sont répartis en quatre collections différentes, les fonds Languedoc-Doat, Flandre, Mélanges Colbert et Cinq Cents Colbert (voir à ces noms). Les dossiers de Mazarin quant à eux sont confiés aux Affaires étrangères. Les manuscrits anciens sont intégrés tant bien que mal dans le classement systématique instauré par Nicolas Clément en 1682: inscrits sous des cotes à exposants multiples, ils rendent totalement impraticable l’ancien inventaire et provoquent la recotation de tous les manuscrits en langues orientales, en grec et en latin de la Bibliothèque royale, suivie en 1739-1740 de la publication d’un catalogue imprimé en deux volumes. Le registre de prêts et les inventaires de la Colbertine sont conservés au Département des Manuscrits, de même que les archives de la gestion de Baluze (voir à ce nom). On peut aussi y consulter une concordance informatisée des cotes successives et des origines des manuscrits anciens, aujourd’hui tous intégrés dans les fonds par langues.
Bloch, Denise. "La bibliothèque de Colbert" Dans : Histoire des bibliothèques françaises, II, Les bibliothèques sous l'Ancien régime 1530-1789. Paris, 1988, p. 157-179 Colbert 1619-1683. Paris : Hôtel de la Monnaie, 1983 Collections de Louis XIV, dessins, albums, manuscrits. Paris : Grand Palais, 1977 Manuscrits, xylographes, estampages : les collections orientales du département des Manuscrits : guide / sous la direction d’Annie Berthier. – Paris : BnF, 2000, p. 9-10. Delisle, Léopold. Le Cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque impériale. Paris, 1868, t. I, p.439-547
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 439-547. Inventaires mss et concordance informatisée à consulter au Dépt des Mss
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 57.
Colbert, Cinq cents
Achetés en même temps que les autres manuscrits provenant de Jean-Baptiste Colbert (voir à ce nom), les Cinq cents Colbert étaient déjà constitués en collection autonome avant leur entrée à la Bibliothèque royale en 1732. Regroupés en cinq cents volumes, d’où le nom de la collection, ces manuscrits originaux, copies et imprimés concernent les activités de Colbert en tant qu’homme d’état. Ils consistent en actes, correspondances politiques et diplomatiques, inventaires, rapports et mémoires datables du XIIIe à la fin du XVIIe siècle et intéressent les sujets suivants: histoire de France et en particulier tout ce qui touche à la royauté, relations avec les autres pays, affaires religieuses, commerce et industrie, marine.
La Roncière, Charles de. Catalogue des manuscrits de la collection des Cinq cents de Colbert. Paris, 1908 La Roncière, Charles de et Bondois, Paul-Marie. Catalogue des manuscrits de la collection des mélanges de Colbert. Paris, 1920, p. I-XXII Paravicini, Werner. Die Nationalbibliothek in Paris...München-New-York-Paris : K.G. Saur, 1981, p. 57 Pour les volumes 1-20, inventaire détaillé manuscrit de Marius Sepet, salle de lecture du Département des Manuscrits, division occidentale (Bureau 83bis)
Lydia Mérigot et Pierre Gasnault, Les Catalogues du Département des manuscrits : manuscrits occidentaux, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 59. - Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 138. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 57
Lydia Mérigot et Pierre Gasnault, Les Catalogues du Département des manuscrits : manuscrits occidentaux, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 56. - Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 130-133 [sans cotes BnF]. - . Menant, Guide du fonds Chappée (Archives Du Cogner), dactylographié 1979. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 56-57.