Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 79.
PARIS. SAINT-MARTIN-DES-CHAMPS
La bibliothèque de Saint-Martin-des-Champs est connue vers le début du XIIIe siècle grâce à un catalogue inclus dans un cartulaire, qui donne l’origine d’un certain nombre de manuscrits, quelques noms étant en outre fournis par l’obituaire du prieuré, parmi lesquels cinq prieurs bienfaiteurs de leur établissement.
La bibliothèque est en grande partie dispersée au XVIe siècle jusqu’à l’arrivée de Dom Marrier, auteur d’une histoire du prieuré, qui reconstitue une nouvelle collection à partir des bibliothèques de Chaalis et de Saint-Arnoul de Crespy. Après la reprise de Corbie par l’armée française en novembre 1636, on projeta de confisquer les manuscrits de l’abbaye de Corbie pour les déposer au prieuré de Saint-Martin-des-Champs dont le cardinal de Richelieu était commendataire, avant de les remettre à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Au XVIIIe siècle, Dom Pierre François Pernot, bibliothécaire du prieuré, se procure de nombreux titres provenant de la Chambre des comptes, dont son successeur Dom Chamoux entreprend l’inventaire analytique. La plupart des titres, qui se montent à près de 8000 pièces, considérées comme généalogiques, sont détruites à la Révolution, la Bibliothèque nationale ne conservant que 112 manuscrits de ce prieuré. Cependant, selon une note, Dom Pernot a remis vingt-deux paquets de quittances, sept de montres et un de lettres et commissions à l’abbé de La Cour, garde du Cabinet généalogique du roi († 1779), tandis que deux volumes de Dom Chamoux semblent constituer les volumes 1430-1431 de la collection Moreau. En 1790, sous le bibliothécaire le P. Adam, la bibliothèque compte 247 manuscrits. Quelques manuscrits, acquis par voie d’échange par l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, arrivent sous la Révolution à la bibliothèque nationale avec le fonds de cette abbaye. Le département des Manuscrits conserve au total 141 volumes provenant de Saint-Martin-des-Champs, dont 113 manuscrits latins et 26 manuscrits français. La provenance de ces volumes se manifeste par la présence d’un fer au dessus des armoiries, parfois collé sur le plat des volumes, représentant saint martin coupant son manteau en deux pour le partager avec un pauvre, ou par l’ex-libris manuscrit du prieuré.
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 77.
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 75.
Paris. Oratoire
Fondée en 1611-1613 autour de Pierre de Bérulle, la congrégation de l’Oratoire eut dès l’origine pour mission de former les clercs aux lettres et aux sciences. Tous ses membres se vouant au travail de la pensée, une bibliothèque se constitua rapidement dans les bâtiments de la rue Saint-Honoré. De nombreuses donations vinrent enrichir les collections par le fondateur, de sorte qu’en 1790, les oratoriens déclarèrent posséder 37750 volumes, dont presque 300 manuscrits orientaux (cf Archives nationales, série S, carton n° 6749). L’Oratoire fut supprimé en 1791, et les collections de la bibliothèque furent transférées dans le dépôt littéraire de Saint-Louis-la-Culture, où puisa ensuite la Bibliothèque nationale. Les imprimés provenant de l’Oratoire sont aujourd’hui dispersés dans les collections de la Biblioyhèque nationale de France. Le fichier des provenances de la Réserve des livres rares permet d’en identifier un certain nombre. Beaucoup portent des ex-libris manuscrits. Les armes de l’Oratoire, constituées de l’inscription « Jesus Maria » au milieu d’une couronne, sont souvent frappées en or sur les plats ou le dos des volumes. Pour ce qui est des manuscrits, la BnF a recueilli 273 manuscrits orientaux, qui avaient été donnés à l’Oratoire par M. Harlay de Saucy, ancien ambassadeur à Constantinople. En revanche, le fonds de manuscrits occidentaux a subi, lors de son passage dans les dépôts littéraires, des distractions au profit d’autres bibliothèques (notamment celle des Quatre Nations qui a pris toute la collection rabbinique). D’après le Catalogue des manuscrits français, anciens petits fonds (III, p. 413-417), qui permet d’en identifier les volumes aujourd’hui dispersés dans les fonds latin et français pour l’essentiel, la Bibliothèque nationale n’a recueilli que 394 manuscrits, y compris 12 volumes qui furent cédés en 1862 par les Archives de l’Empire à titre d’échange.
Biver, Paul et Marie-Louise. Abbayes, monastères et couvents de Paris des origines à la fin du XVIIIe siècle, Paris, 1970, p. 495-506 Delisle, Léopold. Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale, tome I, 1868, p. 426-432 Franklin, Alfred. Les anciennes bibliothèques de Paris, Paris, 1867-1873, tome II, p. 337-343
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 74.