DECROIX Fonds
Collection d’écrits, de manuscrits et de musique concernant Jean-Philippe Rameau, réunie à la fin du XVIIIe siècle, par Jacques Joseph Marie Decroix. (Lille 15 mars 1746 - Lille 28 juin 1826), avocat au Parlement, amateur de belles-lettres et de théâtre. Il est l’auteur de L’Ami des Arts ou Justification de plusieurs grands hommes (Amsterdam, 1776), dans lequel il parle beaucoup de Rameau, et de l’article Rameau de la Biographie ancienne et moderne (1824) de Michaud. Le fonds Decroix, est entré à la Bibliothèque Royale en 1843 grâce à la donation de ses héritiers, les documents portant le cachet "Don de la famille Decroix". Il contient des pièces prestigieuses comme les manuscrits autographes des Paladins, le dernier opéra de Rameau, celui du motet In convertendo et celui de la pièce de clavecin La Dauphine. Il est également d'un grand intérêt pour la connaissance des modes de diffusion de l'oeuvre de Rameau grâce aux ensembles de parties séparées d'extraits d'opéras portant le timbre de Raparlier, à l'époque, organisateur des concerts de Lille. Une place à part doit être faite aux vingt-sept volumes de partitions manuscrites que l'on a considérés comme une tentative de rassembler les "oeuvres complètes" de Rameau à l'instar de ce qui se faisait en littérature. Ces volumes présentent des analogies de format (grandes partitions in-folio), de reliure et de pages de titre, en général calligraphiées et comportant des encadrements ornés. La première partie en dix volumes, fut copiée par Gaspard Alexis Cauvin au plus tard en 1757. Elle comprend Hippolyte et Aricie, Les Indes galantes, Dardanus (versions 1739 et 1744), Platée, Les Fêtes de Polimnie, Les Fêtes de l'Himen et de l'Amour, Zaïs, Naïs, Les Surprises de l'Amour. Les autres volumes peuvent être distribués en sous-ensembles selon les copistes et leur date pRéserve des livres raresumée. Quatre volumes sont datables de 1777, époque où Claude François, le fils de Rameau, prêta à Decroix des autographes et d’autres manuscrits pour la copie. Bien que Decroix n'ait pas pu inclure dans sa collection les copies des cantates, il a recherché des fragments rejetés par Rameau, des versions d’œuvres n’existant pas dans d’autres sources. Il contient aussi la partie de violon de Linus, seule source connue de cette oeuvre disparue.
Elisabeth Lebeau, "J.J.M. Decroix et sa collection Rameau" dans Mélanges d'histoire et d'esthétique musicales offerts à Paul-Marie-Masson, Paris, 1955, t. II, p. 81-91. R. Peter Wolf, "An eighteenth-century Oeuvres Complètes of Rameau" dans Jean-Philippe Rameau. Colloque international organisé par la Société Rameau Dijon 21-24 septembre 1983, actes réunis par Jérôme de La Gorce, Paris-Genève, Champion-Slatkine, 1987, pp. 159-169 (avec liste des volumes en appendice).
Colbert, Mélanges
Achetés pour leur majorité en même temps que les autres manuscrits provenant de Jean-Baptiste Colbert (voir à ce nom), les 454 volumes n’étaient pas constitués en collection autonome avant leur entrée à la Bibliothèque royale en 1732. C’est donc à la Bibliothèque royale qu’ont été regroupés sous le nom de Mélanges Colbert quatre ensembles très différents. La première partie, qui correspond aux numéros 1-100, est composée de manuscrits et de copies surtout du XVIIe siècle. Les documents d’une extrême diversité concernent l’histoire religieuse, les relations diplomatiques, les questions administratives et judiciaires, les ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit, domaines dont certains se recoupent avec ceux des Cinq Cents Colbert. Ils constituaient à leur arrivée 2 paquets de 41 et 11 liasses auxquelles ont été ajoutées seize volumes déjà reliés et quelques volumes appelés improprement Suite de Mortemart parce qu’ils avaient un temps été placés à la suite de la collection de Mortemart (voir à ce nom). Le deuxième lot est constitué de la Correspondance de Colbert, soit 111 volumes numérotés de 101 à 176bis. Il n’est pas arrivé en 1732 : resté dans la famille Colbert jusqu’à la Révolution, il a été confisqué et placé dans un dépôt littéraire (vraisemblablement celui de la rue de Lille) où la Bibliothèque nationale put s’en emparer. L’ensemble, relié en vélin vert aux armes de la famille Colbert en 1747, a été reclassé et relié à neuf au XIXe siècle au moment de son intégration dans les mélanges Colbert.. La troisième partie est constituée de documents administratifs et financiers réunies en 166 volumes cotés de 177 à 343, qui correspondent aux activités de Colbert en tant que ministre : recettes et de dépenses, impôts et fermages, rentes, comptes, pension et Maison du roi… La dernière partie est composée de la série des Chartes de Colbert, soit 984 diplômes sur parchemin ou papier, souvent scellés, réunis en 72 cartons numérotés de 344 à 416. On y trouve deux groupes principaux, dont le premier est celui des Chartes de Flandre, envoyées de Lille par D. Godefroy, appelées aussi Colbert-Flandre ou 182 de Colbert (voir aussi collection Flandre). Le second groupe, de même origine, concerne les grands traités du XVIe siècle. Arrivés en désordre, ces documents ont été classés après leur arrivée à la Bibliothèque royale. Les actes les plus anciens, concernant le comté de Narbonne, remontent au IXe s.
La Roncière, Charles de et Bondois, Paul-Marie. Catalogue des manuscrits de la collection des mélanges de Colbert. Paris, 1920, et en particulier l’introduction, p. I-XXII Paravicini, Werner. Die Nationalbibliothek in Paris... München-New-York-Paris : K.G. Saur, 1981, p. 57.
Lydia Mérigot et Pierre Gasnault, Les Catalogues du Département des manuscrits : manuscrits occidentaux, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 59. - Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 139. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 57