Fonds André ENGEL
André Engel, né à Nancy en 1946, étudie et enseigne la philosophie jusqu'en 1969. Ses débuts de metteur en scène sont marqués par la présentation au Festival d'Avignon, en 1972, de "Dans la jungle des villes" de Brecht. Il collabore ensuite avec Jean-Pierre Vincent au Théâtre National de Strasbourg jusqu'en 1981, et se fait remarquer par des spectacles-évènements, réalisés dans des lieux non conventionnels, notamment à Strasbourg où il monte Baal de Brecht dans les haras de la ville. Proche de la pensée situationniste de Guy Debord, il adapte les textes littéraires et poétiques du romantisme allemand (Goethe à la Salpêtrière), de la littérature classique (Dante, Virgile..) ou contemporaines (Kafka, Thomas Bernhardt…). Dell inferno en 1982 marque la fin d'une époque. Sans abandonner sa recherche d'appréhension du réel dans le domaine du jeu théâtral, dans les années 1980, il revient au "théâtre à l'italienne". Ses mises en scène d' opéra se distinguent par leur puissance d'expression, dans un univers de passion, dominé par des figures féminines telles Salomé (1987), Lady Mac Beth de Mtsenk (1992), La Walkyrie(1994)… Il fonde en 1987 le centre bi-latéral de création théâtrale et cinématographique, structure qui lui permet la réalisation de projets multiformes (théâtre et cinéma) dans la rencontre du spectacle vivant et de l'audiovisuel Il dirige de 1996 à 2000 le Centre National dramatique de Savoie .
André Engel fait don en 2003, au Département des Arts du spectacle, d'un ensemble de documents concernant cette période, ( affiches, dossiers de production, albums photos, programmes, dossiers de presse, biographiques, pédagogiques, des archives son et video, des maquettes) mais illustrant aussi ses collaborations avec d'autres établissements (mises en scène d'opéras), ainsi que ses archives personnelles qui éclairent son travail de réflexion sur le théâtre.
Fonds Enfantin ou fonds saint-simonien
Barthélémy-Prosper Enfantin (1756-1864)
Barthélémy-Prosper Enfantin fut l'un des principaux chefs de file du saint-simonisme et de toute évidence le personnage le plus charismatique de ce mouvement.
Le comte de Saint-Simon, descendant du célèbre duc, avait sa vie durant développé une philosophie fondée sur l'idée que le destin des hommes est de travailler pour produire, sous la houlette des plus savants d'entre eux. Ces idéaux hostiles aux privilèges de la naissance lui valurent de finir sa vie en 1825 dans le plus grand dénuement, mais entouré d'un petit nombre de disciples fervents dont Enfantin, Rodrigues, Bazard. Ces derniers fondèrent une école de pensée qui fit rapidement des émules. Dans les années 1827-1828, les saint-simoniens s'organisèrent en "Famille" strictement hiérarchisée et firent de leur école une religion professée par des "apôtres". Les saint-simoniens exposaient leur doctrine lors de séances publiques enflammées et par le biais d'organes de presse propres (Le Producteur, L'Organisateur, Le Globe) : - la destination de l'espèce humaine est de travailler, ce qui n'aurait de sens sans l'amélioration du sort de "la classe la plus nombreuse et la plus pauvre" ; à cette fin, la réorganisation du système bancaire et du crédit doit permettre de débloquer les fonds nécessaires au développement industriel ; - les capacités individuelles doivent s'épanouir grâce à la généralisation de l'éducation ("A chacun selon ses capacités, à chaque capacité selon ses oeuvres") ; - forts de solides compétences d'ingénieurs (nombre d'entre eux étaient issus des rangs de Polytechnique et des Mines), ils élaborèrent des projets de nouvelles voies de communication (chemins de fer français, projet de percement de l'isthme de Suez). Bazard et Enfantin, intronisés "Pères suprêmes" de la religion saint-simonienne en 1829, s'opposèrent violemment sur la question de la place des femmes dans la société et se séparèrent en 1831. Après le schisme, Enfantin resta l'unique "Père" de la religion saint-simonienne. Il fut l'instigateur de l'épisode le plus connu du mouvement : son retrait avec quarante "fils" dans sa maison de Ménilmontant, assorti d'une prise d'habit, du respect du célibat et d'une rigoureuse discipline domestique (1832). Accusé de délit de réunion et d'outrages aux bonnes moeurs, Enfantin fut emprisonné en 1832. La Famille fut alors dispersée.
Après la période militante, sous la monarchie de Juillet et le Second Empire, les saint-simoniens s'employèrent dans le journalisme (Guéroult, Charton, Jourdan etc.), la banque (les Pereire), la politique (Carnot, Chevalier etc.), l'industrie et particulièrement les chemins de fer (Fournel, les Pereire, les Talabot, Enfantin etc.). Dissidents ou non, ils contribuèrent à développer en France une économie industrielle et de communication.
A sa mort en 1864, Enfantin a légué à la Bibliothèque de l'Arsenal les archives du mouvement et des papiers relatifs à ses propres activités, en Orient ou en France où il devint administrateur du P.L.M. Entrèrent ensuite à l'Arsenal le fonds D'Eichthal, les papiers Petit, divers objets et tableaux témoignant de l'épopée saint-simonienne. La collection est régulièrement enrichie et la Bibliothèque de l'Arsenal accueille aujourd'hui la Société des Etudes Saint-simoniennes (ex-Société des amis d'Ismaÿl Urbain et d'études saint-simoniennes).
Tous les manuscrits de ce fonds sont décrits dans le catalogueBnF archives et manuscrits. Un fichier des correspondances est aussi disponible sur place. Les ouvrages imprimés sont décrits dans le catalogue général de la BnF.
"La Bibliothèque de l'Arsenal", Arts et métiers du livre, 1997, n° 206, p. 52-53. Régnier, Philippe, "Histoire et nouveautés des fonds saint-simoniens de la Bibliothèque de l'Arsenal", Bulletin du bibliophile, 2000, n°2, p. 330-352.
Les textes fondateurs du saint-simonisme sont disponibles sur Gallica.
Factums Un factum est un mémoire justificatif rédigé et publié par les parties à l'occasion d'une instance judiciaire, accompagné parfois de compte rendu de procès, de plaidoiries, de pièces justificatives et du rappel d'une procédure antérieure. Le fonds des factums est désormais pratiquement clos, depuis que ces documents sont multigraphiés et non imprimés. Il se compose :
- À la Réserve des livres rares, de la collection Morel de Thoisy, entrée en 1725, comprenant environ 60 000 factums, dont 10 000 imprimés
- Au Département Droit, économie, politique de la série Fm suivie de la nouvelle série Fn : Fol-Fm. 1 - 18849 4-Fm. 1 - 36200 8-Fm 1 - 3859 Fol-Fn. 1 - 439 4-Fn. 1 - 8458 8-Fn. 1 - 1689 Soit au total 69 484 factums, dont plus de 45 000 sont postérieurs à 1790
- de quelques centaines de factums dispersés dans les autres Départements (notamment le L pour les factums politiques).
Le catalogue des factums de la Bibliothèque nationale de France a été saisi dans BN-OPALE PLUS mais sa complexité nécessite parfois encore le recours aux anciens catalogues imprimés et fichiers, d'un maniement plus commode : - le Catalogue des factums et d'autres documents judiciaires antérieurs à 1790 / par A. CORDA,... continué par A. TRUDON DES ORMES, ... - Paris : BN, 1890-1936. - 10 volumes, classés aux noms des requérants, au nom principal ou au nom de l'affaire, et 3 volumes de table alphabétique des parties en présence, qui recensent 42 000 factums dont 10 000 factums imprimés de la collection Morel de Thoisy - l'Inventaire sommaire des pièces manuscrites contenues dans la collection Morel de Thoisy au département des Imprimés de la Bibliothèque nationale / par Michel PREVOST, ... - Paris : E. Leroux, 1924. - 584 p. - un supplément au catalogue de CORDA d'environ 1900 fiches manuscrites 60 x 90 mm (cartes à jouer) au service de l'Inventaire rétrospectif - un fichier des factums postérieurs à 1790, également au Service de l'Inventaire rétrospectif, d'environ 20 000 fiches principales manuscrites 60 x 90 mm (36 000 avec les renvois) au service de l'Inventaire rétrospectif où les deux tiers ont déjà été recatalogués - les références des imprimeurs avec leurs adresses et la date du factum sont reportées sur des fiches manuscrites 75 x 125 mm et forment un fichier d'environ 2300 entrées accessible de la même façon.
"Le Catalogage des factums, procès et recueils de l'histoire de France à la Bibliothèque nationale". Bulletin des bibliothèques de France. Avril 1971, XVI, n° 4, p. 207-217 Coisel, Nicole. "Le Catalogage des factums 1790-1959 de la Bibliothèque nationale". Bulletin des bibliothèques de France. Sept.-octobre 1974, XIX, n° 9-10, p. 429-451 Chastang, Marie-Laure. "Le Service des factums". Dans : Études sur la Bibliothèque nationale et témoignages réunis en hommage à Thérèse Kleindienst. Paris : BN, 1985. P. 191-203
Duval, Jean-Charles (1880-1963) Élève de Degas, Jean-Charles Duval (1880-1963) a dessiné les artistes (Nijinski, Karsavina) et les spectacles (L’Oiseau de feu, Giselle, Narcisse, etc.) des Ballets russes en 1910 et 1911 ainsi que les danseurs et les spectacles de l’Opéra de Paris (Aïda, Damnation de Faust, Faust, Rigoletto, etc.) pour une période postérieure. En 1965, la Bibliothèque-musée de l’Opéra a acheté 40 croquis de scène des spectacles des Ballets russes, qui ont été cotés Rés. pièce 1. En 1981, Isabelle Duval, veuve du dessinateur, a complété cet ensemble en donnant à la Bibliothèque environ 250 dessins pour 41 spectacles ou artistes. Certains de ces dessins ont illustré l’ouvrage de Léandre Vaillat sur le ballet de l’Opéra de Paris et ont été exposés à Strasbourg, en 1969, lors de l’exposition sur les Ballets russes. Ce don a été coté Fonds Duval et Mus. Fonds Duval (pour les grands formats).
Les Ballets russes de Serge de Diaghilev (1909-1929) : Strasbourg, Ancienne douane, 15 mai-15 septembre 1969 / [catalogue par V. Beyer et J. Ludmann]. Strasbourg : Ville de Strasbourg, 1969. Dessins de Jean-Charles Duval (1880-1963) : présentation d'une donation : Musée départemental de l'Oise, Beauvais, 12 octobre-15 décembre 1983 / [catalogue par Josette Galiègue]. Beauvais : Musée départemental de l'Oise, 1983. Vaillat, Léandre. Ballets de l’Opéra de Paris : ballets dans les opéras – nouveaux ballets / par Léandre Vaillat ; dessins de Jean-Charles Duval. Compagnie française des arts graphiques, 1947.
Collection Douay (GD)
Georges Douay (1840-1919)
Georges Douay, parisien mondain et compositeur aujourd’hui tombé dans l’oubli, acquit quelque réputation dans les années 1860-1870, en composant les partitions de chansons légères et d'opérettes ou "folies musicales", sur des textes de Francis Tourte, Turpin de Sansay ou William Busnach.
Il fut un grand amateur de théâtre et un collectionneur avisé. A sa mort en 1919, il légua à la Bibliothèque de l'Arsenal une collection riche de plus de 50 000 pièces. La bibliothèque, connue des hommes de lettres et des bibliophiles, accueillit pour la première fois un fonds entièrement dédié à l'art dramatique. S'affirmait ainsi l'orientation théâtrale de l'établissement ; cette vocation s'ancra de manière définitive à l'occasion du transfert de la collection d'Auguste Rondel en 1925, et aboutit à la création en 1976 du Département des Arts du Spectacle.
La collection Douay est composée d'imprimés, d'estampes et de manuscrits. - Les imprimés sont au nombre de 49 939. Ils comprennent des ouvrages de référence relatifs au théâtre et à son histoire, et de nombreuses pièces du XVIe siècle à la première guerre mondiale, sous forme de brochures, de recueils ou d'extraits de périodiques. Le théâtre du XIXe siècle y tient une place prépondérante. Le fonds comprend également plus de 200 partitions, pour beaucoup oeuvres de Gorges Douay lui-même. - Les 702 estampes sont réparties en 23 cartons thématiques (cotes 49 940 à 49 962), portraits d'acteurs et d'auteurs dramatiques pour l'essentiel. - Les manuscrits sont aujourd'hui répartis entres les départements de l'Arsenal (215 pièces) et des Arts du Spectacle (1366 pièces).
Un inventaire est consultable en ligne dans le catalogue BnF Archives et manuscrits : Présentation du fonds Douay : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc1032650 GD-514. Recueil de chansons de J. Castaing. 1797 : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc103267j GD-644. Cassandre oculiste ; Les amours d'été ; Blaise et Babet : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc1032714 GD-971. Les originaux par M. Fagan : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc103272d GD-1837. Calendrier pour les années 1744-1760 : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc1032668 GD-2052. Mes oisivetés : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc103270v
« La Bibliothèque de l’Arsenal ». Arts et métiers du livre. 1997, n° 206, p. 53