Joly de Fleury
Originaires de Bourgogne, les Joly de Fleury firent carrière dans l’administration judiciaire du duché de Bourgogne au XVe siècle, avant de devenir conseillers au Parlement de Paris au siècle suivant. Le renom de cette famille atteignit son apogée à la fin du XVIIe siècle, lorsqu’elle monopolisa les plus hautes charges au Parlement de Paris, ses membres exerçant notamment les fonctions d’avocat-général et de procureur-général qu’ils se transmettaient de façon héréditaire. Guillaume-François Joly de Fleury, éminent juriste qui exerça successivement les fonctions d’avocat général dès 1704, puis de procureur-général de 1717 à 1746, commença à rassembler les archives familiales, entreprise que ses descendants poursuivirent tout au long du XVIIIe siècle. Formant une volumineuse collection de 2561 volumes, ces archives se composent essentiellement de pièces historiques sur l’administration et la justice civile et criminelle en France au XVIIIe siècle. Elles concernent non seulement les charges d’avocat général et de procureur-général, mais aussi d’autres fonctions politiques et judiciaires, telle celle d’intendant de Bourgogne, exercée par Jean-François Joly de Fleury, qui fut auparavant conseiller au Parlement et maître des requêtes, avant de devenir conseiller d’Etat puis ministre des finances de 1781 à 1783. Les pièces justificatives officielles sur les affaires judiciaires et les notes prises par les magistrats au cours de leurs instructions côtoient ici les travaux d’érudition des membres de la famille sur un point historique ou juridique précis. Majoritairement issue du cabinet du procureur-général, dont les attributions étaient aussi diversifiées qu’étendues, la collection Joly de Fleury aborde ainsi des domaines variés qui se répartissent en plusieurs catégories : les affaires publiques de l’époque, l’administration du royaume (police, voirie, alimentation publique, affaires ecclésiastiques, registres de l’état religieux, cimetières, hôpitaux, assistance, prisons, affaires locales, administration de Paris), les affaires financières et religieuses, la marine, le commerce et l’industrie, les affaires domaniales, les affaires judiciaires et l’administration de la justice, le droit et l’administration, les mélanges historiques… Cette collection apparaît ainsi comme une source de toute première importance pour les historiens de l’époque moderne. Ce fonds considérable d’archives fut partiellement classé par différents membres de la famille Joly de Fleury, avant d’être cédé le 31 juillet 1836 à la Bibliothèque royale par le dernier descendant mâle des Joly de Fleury. Outre les tables anciennes de la collection (n°2547-2561), plusieurs instruments de recherche permettent d’appréhender la collection Joly de Fleury, qu’il s’agisse de répertoires numériques ou d’inventaires analytiques.
Molinier, Auguste. Inventaire sommaire de la collection Joly de Fleury. Paris : Picard, 1881. Bloch, Camille. Inventaire sommaire des volumes de la collection Joly de Fleury concernant l’assistance et la mendicité, dans "Bibliothèque de l’École des chartes", 1968, vol. 69, p. 63-168. Solente, Suzanne. Fichier alphabétique manuscrit des numéros 1 à 562 de la collection [conservé dans la salle de lecture des manuscrits occidentaux]. Bondois, Paul-Marie. Notices détaillées sur la collection Joly de Fleury [Une partie des notices a été rédigée à la main, une autre a été dactylographiée. Ces notices forment 25 volumes reliés et 5 boîtes conservés en magasin. Les photocopies des notices 1-160 et 2161-2555 est consultable au bureau de la salle de lecture, et l’intégralité des notices viennent d’être microfilmées. Celles-ci seront prochainement accessibles dans la salle de lecture sous forme de fac-similés].
Lydia Mérigot et Pierre Gasnault, Les Catalogues du Département des manuscrits : manuscrits occidentaux, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 60. - Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 154-155. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 66.
Du fait d’un siècle de colonisation, la France possède la plus importante documentation existant au monde sur le Vietnam colonial. La Bibliothèque Nationale de France offre un ensemble particulièrement riche : manuscrits, cartes, photographies mais surtout imprimés. Dès la conquête de la Cochinchine l’administration coloniale édite en français périodiques, brochures, codes juridiques… Ces ouvrages arrivent en partie à la Bibliothèque nationale et sont traités et recensés dans le Catalogue général. Parallèlement, il y a aussi une édition d’ouvrages en vietnamien romanisé (le quôc ngu) : de1874 à 1921 environ un millier de livres en quôc ngu entrent dans ses collections et sont intégrés dans le fonds Clément.
Le développement de l’édition en quôc ngu et l’instauration par Paul Boudet, Directeur des archives et des bibliothèques de l’Indochine, du dépôt légal spécifique vont accroître considérablement les entrées d’ouvrages vietnamiens : 12 000 ouvrages vont arriver surtout entre 1922 et 1940 et dans une moindre mesure entre 1940 et 1954. Difficiles à traiter en raison de leur langue mais aussi de leur aspect extérieur et de leurs sujets, ces 12000 ouvrages ne seront catalogués qu’à partir de la fin des années 1960 sous la responsabilité de Christiane Rageau. Ils seront rassemblés sous une cote unique INDOCH et recensés dans un catalogue (1e édition en 1979, 2e en 1988) puis microfichés. Les 12000 microfiches sont communicables par le système informatique même si leur description bibliographique n’est pas visible dans le Catalogue général en ligne.
Ils sont d’une très grande variété : traductions d’ouvrages occidentaux (textes administratifs ou religieux, œuvres littéraires), vulgarisation de l’apport occidental (manuels scolaires et pratiques, textes économiques, juridiques, scientifiques et techniques), œuvres classiques vietnamiennes (littérature vietnamienne et chinoise, textes confucianistes, bouddhistes ou taoïstes…), nouvelles créations (roman, théâtre, poésie, littérature pour enfants, essais, textes religieux, ouvrages historiques…).
Les imprimés en français et les périodiques en quôc ngu édités pendant cette période continuent à être traités au fur et à mesure dans le fonds Clement.
Le Thi Ngoc Anh. Catalogue du fonds vietnamien 1890-1921. Paris, Bibliothèque nationale, 1988. XIV-170 p. Rageau, Christiane. Catalogue des ouvrages du fonds indochinois 1922-1954. Paris, Bibliothèque nationale, 1988. 28-1102 f. (1e éd. : 1979) Rageau, Christiane. Les ouvrages relatifs au Vietnam dans les collections de la Bibliothèque nationale : leur particularité, leur organisation, leur accessibilité. Paris, s.n., 1980. 11 f.
Fonds Hervé
Louis Auguste Joseph Florimond Ronger, dit Hervé (1825-1892), est considéré comme le père de l’opérette française. Enfant de chœur de l’église Saint-Roch, il commença sa carrière comme organiste de la chapelle de l’asile de Bicêtre où il fit représenter par les aliénés sa première œuvre pour la scène, L’ours et le pacha. Organiste à Saint-Eustache, il créa en 1854 son propre théâtre, les Folies-Nouvelles. Pour ce théâtre, mais aussi pour les Bouffes-Parisiens, le Théâtre des Folies-Concertantes, le Théâtre des Folies-Nouvelles et le Théâtre des Variétés, il composa de très nombreux vaudevilles et opéras bouffes.
Le fonds conservé par la Bibliothèque-musée de l’Opéra, constitué d’un millier de pièces, comprend livrets, partitions et manuscrits autographes d’Hervé et de Gardel-Hervé (fils du précédent) ainsi que des programmes, affiches, photos, lettres autographes et archives, l’ensemble classé en quatre séries : Fonds Hervé (musique), Fonds Hervé Liv. (livrets), Fonds Hervé Mat. (matériels d’orchestre) et Fonds Hervé Div.
Il a été acquis en janvier 1957 par achat et par don à Madame Maurice Hervieu, petite fille d’Hervé.
Archives de la Bibliothèque-musée de l’Opéra, Dossiers de dons (Arch. Bibl. 7), dossier Don Hervé
Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle / sous la direction de Joël-Marie Fauquet. Paris : Fayard, 2003.
Alain Guy (1918-1998) fut le grand spécialiste français de la philosophie espagnole. Professeur de Philosophie à l'Université de Toulouse-Le Mirail depuis 1959 il fut également nommé en 1967 directeur de l'équipe toulousaine de philosophie ibérique et ibéro-américaine. Il était également président de la Société toulousaine de Philosophie et membre de la Sociedad Española de Filosofia (Madrid) et du Consejo Superior de Investigaciones Cientificas.
C'est en 1996 qu'Alain Guy fit don de l'ensemble de sa bibliothèque à la BnF. Après expertise, 7000 documents (monographies, tirés à part, revues) ont rejoint le site François-Mitterand en mai 1997. Ce don, particulièrement intéressant de par son unité intellectuelle, constitue un enrichissement précieux pour les collections de la BnF. Il offre un large panorama sur la philosophie ibérique et ibéro-américaine et se compose majoritairement d'ouvrages d'auteurs contemporains (de 1955 à nos jours) en espagnol et en portugais, édités principalement en Espagne, en Argentine, au Brésil, au Mexique, au Portugal et au Venezuela.