Lesouëf, Auguste (1829-1906) : Imprimés de la collection Smith-Lesouëf
Auguste Lesouëf (1829-1906) réunit d’importantes collections de livres imprimés, de manuscrits, estampes, dessins, médailles et objets.
Grand voyageur, il rassembla des milliers de volumes sur l’Asie et l’Amérique, premiers textes imprimés, premiers récits de voyages gravures, grammaires, manuels de conversations. En littérature, il acheta les œuvres de ses contemporains si possible sur grand papier, avec couverture et ou cartonnage d’origine. Bibliophile, il acheta de nombreuses éditions anciennes et il souscrivit aux principales éditions bibliophiliques des années 1870-1895. Passionné par Paris, il acquit de nombreuses suites d’estampes sur la ville.
Après sa mort, sa sœur Mme Smith et ses nièces Jeanne et Madeleine Smith (qui avait épousé l’historien Pierre Champion, fils de l’éditeur Edouard Champion) donnèrent ses collections à l’État en 1913. Pierre et Madeleine Champion transférèrent ces collections en 1918 dans leur propriété de Nogent sur Marne, dans un bâtiment construit (sur un terrain cédé à l’état) pour les accueillir (jusqu’en 1980). Cependant, pendant la dernière guerre, des manuscrits, des médailles et quelques centaines d’ouvrages anciens parmi les plus précieux furent transférés à Paris. D’autres prélèvements importants eurent lieu en 1981, au moment du transfert à Sablé, principalement pour la Réserve des Imprimés. Aux collections d’Auguste Lesouëf, se sont ajoutés des ouvrages et des objets provenant de Pierre Champion.
Le classement du fonds correspond à l’organisation matérielle du fonds à Nogent sur Marne :
En 1981, ce qui restait du fonds déménagea au château de Sablé. En 1996, il rejoignit le département Histoire, philosophie, sciences de l’homme.
Principes de communication à Tolbiac : Le lieu de conservation est indiqué dans la loupe de la notice. Seuls quelque 2153 volumes de la réserve ont été entièrement récolés. Ils sont communiqués comme d’ordinaire en justifiant sa demande. Pour les ouvrages conservés au département Histoire, seuls ceux qui faisaient l’objet d’un renvoi microforme ou vers un autre département ont été saisis. Donc, le plus souvent, la communication se fait par bulletins manuels. Les recours s’en chargent. Les ouvrages sont scindés en 2 séries parallèles, Salle et Réserve, S ou R en tête de la cote (rien à voir avec la Réserve des livres rares actuelle). À la fin de la série Réserve, ont été rangés de nombreux ouvrages non cotés et d’anciens fichiers plus ou moins déclassés. Attention : les grands folios du fonds ne sont pas communicables, ils sont trop abîmés.
Grand admirateur de Joris-Karl Huÿsmans le libraire Pierre Lambert (1899-1969), dans sa librairie "Chez Durtal", consacra sa vie à réunir une collection entièrement consacrée à cet écrivain, constituée de manuscrits, correspondance, documentation, dossiers de travail, fichiers, livres sur Huÿsmans et livres provenant de la bibliothèque de celui-ci, iconographie et objets. On notera aussi une importante section consacrée aux archives de l’abbé Boullan et à l’hérésie vintrasienne, qui avait eu un grand rôle dans l’évolution de la pensée de Huÿsmans.
A sa mort en 1969 il légua cette collection à la « réunion des bibliothèques nationales », souhaitant qu’elle reste telle qu’il l’avait constituée, avec son cadre de classement et sans que les manuscrits soient séparés des imprimés. C’est pour cette raison qu’elle fut attribuée en 1970 à la bibliothèque de l’Arsenal, spécialisée en littérature française. Depuis on s’est attaché à enrichir ce fonds afin qu’il reste un instrument de travail vivant, grâce au dépôt légal pour les études sur Huÿsmans ou les rééditions, mais aussi par achat de manuscrits autographes, de correspondance, d’éditions originales, et grâce à un certain nombre de dons.
Un inventaire est consultable en ligne dans le catalogue BnF Archives et manuscrits :
- J. Lethève, « La donation Pierre Lambert à la bibliothèque de l’Arsenal », dans Bulletin du bibliophile, 1972, p.184-188. - « La Bibliothèque de l’Arsenal », Arts et métiers du livre, 1997, n° 206, p. 554-556. - Joris-Karl Huysmans : du naturalisme au satanisme et à Dieu : [exposition], 1979, Bibliothèque nationale, [Bibliothèque de l'Arsenal, Paris, 7 juin-22 juillet], Paris : Bibliothèque nationale, 1979. Disponible en ligne, url : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6532566b.
Lesouëf, Auguste (1829-1906) : Estampes de la collection Smith-Lesouëf
Auguste Lesouef était issu d'une famille normande qu'une bonne tradition d'économie, pour ne pas dire d'avarice, avait rendue prospère. Jeune homme doué, mais d'un naturel indolent et pessimiste, il fit quelques études qu'il ne poussa pas au-delà d'une licence en droit, et fut placé par son père successivement chez un marchand de savon puis chez un avoué. En 1857, à la mort de son père, il se trouva à la tête d'une honorable fortune. En compagnie de son ami Léon de Rosny, il fit plusieurs voyages à l'étranger, puis à partir de 1889 ne quitta plus la capitale. Il habitait boulevard Beaumarchais une assez laide et banale maison de rapport, et tout son temps passa à collectionner -on serait tenté de dire : entasser- livres, manuscrits, cartes, gravures, dessins, médailles et objets divers. Tous les après-midi, il se rendait chez ses fournisseurs habituels, Belin, Champion, Feuardent... et se faisait renseigner sur les ventes publiques mais n'y paraissait jamais. Il ne voyait pratiquement personne, hormis sa sœur Anne-Léontine, mariée à un Anglais, Jules Smith, et ses deux nièces, Jeanne, qui lui faisait la lecture, et Madeleine, peintre médiocre, élève de Jean-Jacques Henner, qui devait épouser l'historien Pierre Champion. Il mourut en 1906 des suites d'un accident, ayant été renversé par un fiacre quelques jours plus tôt.
La collection d'Auguste Lesouef fut donnée à l'Etat par ses héritières en 1913. Pierre et Madeleine Champion l'avaient transférée dans leur propriété de Nogent-sur-Marne (l'ancienne maison de Watteau, où celui-ci était mort en 1731), faisant construire "Un bâtiment à cet effet dans le parc. Hormis les médailles, les manuscrits ainsi qu'un certain nombre d'ouvrages anciens jugés plus précieux, transférés à la Bibliothèque Nationale au cours de la dernière guerre, elle y resta jusqu'en 1980. A cette date, elle fut entièrement transportée dans le quadrilatère Richelieu. Étrangement hétérogène, la collection Smith-Lesouef compte, en ce qui concerne les gravures, près de 17 500 numéros correspondant à des unités bibliographiques qui peuvent contenir plusieurs pièces, voire plusieurs dizaines de pièces chacune. Cette collection, tout à fait considérable, se divise en cinq grandes masses: Topographie (le vieux Paris étant un de ses principaux sujets d'intérêt, il avait acquis un ensemble de 1 383 dessins de Chauvet représentant des monuments ou des sites voués à la destruction) ; Histoire (avec une nette prépondérance pour l'histoire révolutionnaire); Modes et Costumes, uniformes militaires (citons plus de 130 gouaches originales de Charles de Luna) ; enfin et surtout art, avec un ensemble inestimable d'estampes originales et de reproduction (50 Bosse, 250 Bonnart, 38 Boilly, 200 Carle Vernet dont 28 aquarelles originales, 250 Daumier, 150 Rops...).
Marque de collection : Bibliothèque nationale. Fondation Smith-Lesouef Collection en cours de catalogage Les renseignements biographiques sont tirés de notes manuscrites de Pierre Champion (époux de Madeleine Smith). conservées au Département des Estampes et de la Photographie.
(Rés. Z.Lévis Mano) Guy Lévis Mano légua par testament à la Bibliothèque nationale un exemplaire de l’ensemble des livres qu’il édita entre 1923 et 1974 ainsi que ses archives littéraires.
Poète, éditeur et typographe, Guy Lévis Mano fut véritablement considéré comme « l’éditeur des poètes ». A partir de 1933, date où il devint son propre imprimeur, toutes ces publications portèrent le sigle GLM Principal éditeur des surréalistes jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale, il publia des poètes d’horizons divers comme René Char , Andrée Chedid ou encore Henri Michaux. Il fit aussi la part belle à la traduction d’auteurs étrangers, en particulier Federico Garcia Lorca. Les 525 titres de livres ou de périodiques édités par Guy Lévis Mano sont conservés à la Réserve des livres rares, regroupés sous la cote : Rés. Z. Lévis Mano. Il s’agit pour la plupart d’un exemplaire de tête, le plus souvent numéroté 1 et portant un envoi autographe de l’auteur. Les archives littéraires comprenant correspondance, contrats, maquettes et projets de livres sont classées mais non encore disponibles sur le Web. Communication seulement sur demande motivée au directeur de la Réserve des livres rares.
Les Éditions GLM, 1923-1974 : bibliographie rédigée par Antoine Coron. – Paris : Bibliothèque nationale, 1981