Ricci (Seymour de)
Né à Twickenham (Grande-Bretagne) en 1881, élevé à Paris où il étudia à la Sorbonne et aux Hautes études, interprète pendant la première guerre mondiale, Seymour de Ricci vécut surtout en France, mais effectua de nombreux voyages et séjours en Grande-Bretagne, Italie, Egypte, Allemagne et Russie, puis aux Etats-Unis après 1918. Il s’intéressa d’abord à l’archéologie et à la numismatique, participa à des fouilles, puis s’orienta vers la bibliographie, l’histoire du livre et des collections et la rédaction de catalogues dans les domaines les plus divers.
Il produisit un nombre considérable d’articles et d’ouvrages, des inventaires de manuscrits et des catalogues de musées, de l’archéologie égyptienne aux dessins français du XVIIIe siècle. Il collectionna aussi livres, médailles, autographes et donna de son vivant ses collections successives à de nombreuses institutions.
Par testament du 21 septembre 1938, Seymour de Ricci laissa l’essentiel de ses collections à la Bibliothèque nationale et à la Réunion des musées nationaux, qui les recueillirent après sa mort, survenue le 25 décembre 1942 à Suresnes.
Principaux dons et legs :
La Bibliothèque nationale n’a pas gardé groupés les dons et legs de Seymour de Ricci, qui n’ont pas non plus fait l’objet d’un catalogue unique. Pour le détail par département, voir les notices suivantes.
Si quelques dons isolés de livres imprimés furent faits par Seymour de Ricci de son vivant, c’est par legs qu’entrèrent livres et documentation à partir de février 1943. Les livres furent estimés à 30 000 volumes dont 19 000 catalogues de vente. Pour les livres imprimés, un premier ensemble de 704 articles fut enregistré en mars 1943 ; il rejoignit en totalité la réserve où il est entré sous les cotes : - Rés. Z.Don 512 (1-2) : grand folio - Rés. Z.Don 94 (1-51) : folios - Rés. Z.Don 205 (1-63) : in-4° - Rés. Z.Don 594 (1-588) : in-8°
Le reste des livres imprimés fut enregistré au fil des ans et dispersé dans les collections des Imprimés ; certains volumes entrèrent ultérieurement à la Réserve des livres rares, mais sans rejoindre le Z. Don. Les catalogues de vente furent incorpoRéserve des livres rares dans les cotes Delta et V36, ou remis pour certains aux départements spécialisés. Par ailleurs un millier de catalogues de vente, doubles d’exemplaires déjà conservés, fut reversé à la Bibliothèque d’art et d’archéologie Jacques Doucet en 1949. Tout ne fut pas transféré à la Bibliothèque nationale : une vente anonyme du reliquat fut faite en 1945.
Les dossiers, archives et fichiers concernant les livres imprimés furent remis à la Réserve des livres rares où ils ont été conservés selon le classement de Seymour de Ricci : - Collections et marché du livre rare : collections privées, libraires, ventes publiques (Rés. m. Q. 410-417) - Répertoires bibliographiques : prototypographie et incunables ; Imprimeurs XVe-XVIe siècles ; Romans de chevalerie ; Vélins ; Bibliographies d’auteurs français des XVe et XVIe siècles ; Livres italiens et espagnols ; Gothiques français ; Livres français ; Shakespeare ; Early English ; Later English ; The Book collector’guide (Rés. m. Q. 418-440) - Provenances et dossiers bibliographiques divers. Reliure (Rés. m. Q. 441) - Brouillons et papiers personnels (Rés. m. Q. 442) - Fichiers : Catalogues de vente ; Annales typographiques et catalogues de libraires ; Bibliographie sur les incunables et xylographes ; Livres anglais et Americana ; Divers (non cotés).
Seymour de Ricci avait lui-même recueilli des dossiers et documents provenant d’autres bibliographes : - Anatole Claudin : voir notice à ce nom - Gordon Duff et Scott Macfie : joints aux dossiers Seymour de Ricci (Rés. m. Q. 443-445)
Y. Sordet, Inventaire des papiers et fichiers Seymour de Ricci conservés à la Réserve des livres rares et précieux. Version revue et augmentée par U. Baurmeister. BNF, 2003. Texte dactylographié consultable en salle de lecture de la Réserve des livres rares.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 50. Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 78
Quinton, Louis
Le 15 novembre 1916, Madame Veuve Quinton, selon les dernières volontés de son époux, le lieutenant Louis Quinton, faisait don au Cabinet des Estampes de cinq portefeuilles contenant 2 997 vignettes du XVIIIe siècle.
Cote : Kb 125 f. pet. fol.. 4 portefeuilles : Kb 125 g, fol., 1 portefeuille.
Tables rédigées sous la direction de M. Hébert par N. Ducellier, N. Barberot er Y. Sjoberg, 1968, dactyl. (Est. Usuel 45).
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectioneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 37
Nanteuil de la Norville, Henry de
Ingénieur au corps des mines, officier de la légion d’honneur, croix de guerre 1914-18, Henry de Nanteuil de la Norville (1876-1941) était un collectionneur passionné de monnaies grecques. Il publia du reste lui-même sa collection (H. de Nanteuil, Collection de monnaies grecques, Paris, Florange et Ciani, 1925, 1 vol. de texte, 1 vol. de planches, cote 11009 NAN 8 aux MMA). Dans sa préface, H. de Nanteuil indique « que la gloire du catalogue est l’ambition secrète de maint collectionneur. Il y voit.. une sorte de consécration officielle de la passion à laquelle il a donné une bonne part de lui-même ». Il devait décéder accidentellement le 26 juin 1941, sur la route de Denain qu’il parcourait pour se rendre aux usines de la Société des Hauts Fourneaux, Forges et Aciéries de Denain et Anzin, dont il était devenu le président-Directeur Général. En vertu des dispositions qu’il avait prises par testament en date du 12 septembre, et sur l’invitation de Madame la Comtesse H. de Nanteuil, J. Babelon fut admis à faire un choix de dix monnaies antiques parmi la collection laissée par le défunt. Il se rendit chez Madame de Nanteuil le 27 juin 1945 et retint donc dix pièces qui furent transportées au Cabinet des médailles. Celles-ci furent inscrites dans le registre de don Y, en date du 27 juin 1945, sous les n° 21598 à 21607.
Une plaquette dactylographiée fut pRéserve des livres raresentée au Cabinet des médailles en 1953 par Mr et Mme Robert de Larosière, à la mémoire de Mr et Mme Henry de Nanteuil, leurs oncle et tante, « en souvenir de leur inaltérable tendresse, de leur hospitalité et de l’exemple qu’ils ont laissé à tous de la pratique du bien et du culte du beau ». Non paginée, elle comprend une photo de Henry de Nanteuil, deux pages sur le legs, puis la description des 10 pièces avec de superbes agrandissements photographiques de chaque pièce (cote RES 11007 PAR.BN 4 aux MMA).
Ces 10 pièces ne sont pas conservées ensemble, mais réparties dans les séries auxquelles elles appartiennent.
Moreau-Nélaton, Étienne
Moreau-Nélaton avait été à l'Ecole normale le condisciple de Bergson et de Mgr Baudrillart. Doté d'une belle fortune, il hérita de son père des peintures, mais point de gravures. Il entreprit d'en constituer une collection de manière véritablement scientifique, en tenant compte des lacunes des collections publiques, mais aussi en fonction de goûts très précis. Il réunit un ensemble très complet de Delacroix dont il possédait une épreuve de chaque pièce, et il avait manifestement l'intention de réunir également un œuvre complet de Corot. Sa collection de Manet, qu'il tenait de Joseph Froupou, ami personnel du peintre, constitue aujourd'hui le noyau précieux de notre fonds. Il possédait également des planches d'Alphonse Legros, acquises à la vente Thibaudeau, des pièces de Forain acquises de Vollard, des Daubigny. Mais il n'a pas acquis d'œuvres de Jongkind, de Théodore Rousseau, de Jules Dupré, de Millet ni d'une manière générale des peintres de l’École de Barbizon dont pourtant il collectionnait les toiles. Son nom, lié à l'impressionnisme pour la peinture, ne l’est pas pour la gravure. Il n'acheta pas non plus d'œuvres d'amis graveurs tels qu'Aman-Jean, Bracquemond, Buhot, Carrière, Guérard, Maurice Denis ou Steinlen. .. Par testament daté de 1927, complété par un don de ses deux filles, Mesdames Paul Brodin et Jacques de Massary, ses gravures ont été offertes à la Bibliothèque Nationale, où elles ont enrichi les œuvres de graveurs. Si les lettres autographes sont allées au Louvre, le Cabinet dont il était un fidèle a'1li a acquis toute une bibliothèque de notes manuscrites, de livres, brochures, reproductions d'œuvres dispersées de Corot, Delacroix, Manet, Millet, Jongkind et Daubigny (déposées aujourd'hui au Centre de documentation des peintures du Louvre).
Marque de collection : Don Moreau-Nélaton. 1927 (dans un cachet ovale, rouge) Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes… Supplément… La Haye, 1956, n° 1823 a.
Galeries nationales du Grand Palais, Paris. 30 avril-22 juillet 1991. De Corot aux Impressionnistes: Donation Moreau-Nélaton. Paris : RMN, 1991. [La partie du catalogue relative à Moreau-Nélaton, collectionneur d'estampes (p. 219-266), a été assurée par François Fossier]
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 40