Le 8 mai 1885, fut léguée par testament la collection de Léonce Angrand (1808-1886), décédé le 11 mars 1886. Cet ancien consul général de France ayant résidé au Pérou, en Bolivie et au Guatemala s'était passionné pour la géologie et les civilisations précolombiennes au point de constituer une bibliothèque consacrée à l’ensemble du continent américain en français, espagnol et anglais et abordant de nombreux sujets : découverte et conquête du continent, récits de voyage, archéologie, indiens, histoire coloniale, histoire des pays nouvellement indépendants.
Il lègua aussi une somme importante pour un prix d’américanisme, sans doute le premier du genre, à attribuer « au meilleur ouvrage sur les langues, l’histoire et les antiquités américaines des temps antérieurs à la découverte ». La collection de manuscrits, transférée en 1986 du département des Imprimés à celui des Manuscrits, comprend 30 ouvrages cotés Angrand 1 à Angrand 30 : trois en dialectes américains et, parmi les autres, des lettres et mémoires de Brasseur de Bourbourg de 1859 à 1865, accompagnés de photographies, de notes topographiques et géographiques, de dessins de sites archéologiques. Ce fonds est clos et en partie microfilmé. La collection de 24 albums d'estampes, lithographies, dessins et photographies relatifs au Mexique, à Cuba, au Pérou, à la Bolivie, au Guatemala... se trouve au département des Estampes et de la photographie essentiellement sous les cotes suivantes : V d 24, Vh 240 rés., Of 32 rés. pet. fol. t. I et II. La collection comprend aussi 143 cartes des XVIIIe et XIXe s. conservées au département des Cartes et plans, sous la cote : Ge Angrand ; cf. url : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb406040741. Les ouvrages et périodiques édités en Amérique centrale sont particulièrement nombreux. Le plus grand nombre des ouvrages a été publié de 1820 à 1880 mais ceux du XVIIIe siècles sont assez nombreux et quelques uns datent du XVIe et du XVIIe siècles. Les ouvrages sont classés par type de documents et par ordre alphabétique auteurs/titres. Plus de 1300 volumes de monographies et périodiques sont conservés au département Philosophie, Histoire et Sciences de l’homme dans le fonds coté : P. Angrand. Une quinzaine d'ouvrages est conservée à la Réserve de livres rares (sous la cote : RES P Angrand). (voir les notices particulières consacrées à ces fonds)
André Antoine (1858-1943), considéré comme le créateur de la fonction de metteur en scène au sens moderne du terme, fonde le Théâtre-Libre en1887 pour défendre au théâtre l’école naturaliste. A contre courant des conventions en cours, il se fait le propagateur d’un jeu naturel, inscrit dans un décor exact, des accessoires vrais, des costumes inspirés du réel. L’éclairage électrique joue un rôle déterminant dans son système esthétique. La mise en scène chez Antoine procède d’une véritable reconstruction artistique du réel, comme chez Stanislavski.
Il monte durant les neuf fécondes années d’exercice de ce théâtre, 124 œuvres nouvelles, introduit et fait connaître en France de grands auteurs étrangers, Ibsen, Strindberg. Devenu directeur du Théâtre Antoine (1897-mai 1906), après la fin de l’expérience du Théâtre-Libre, il prolonge sa démarche, met en scène Shakespeare, et poursuit au Théâtre de l’Odéon (1906-1914) son incursion chez les auteurs étrangers mais aussi dans le répertoire classique français (Racine, Molière…). Ses mises en scène combinent un souci de fidélité historique et une extrême théâtralité. Il aborde le cinéma avec les mêmes règles qu’il a appliquées au théâtre. Il est le premier à tourner en extérieur, et tente dans un style original de mêler documentaire et fiction, ethnographie et poésie (Le Coupable, L’Hirondelle et la Mésange) Après la première guerre mondiale, son activité sera essentiellement celle d’un critique dramatique et cinématographique (dans Le Journal, L’Information…).
André Antoine a lui-même remis en 1932 à son ami Auguste Rondel un fonds qui sera complété par des dons successifs et qui comprend des manuscrits reçus, très souvent enrichis de notes de mise en scène, un ensemble de registres et de documents administratifs, la précieuse série des huit recueils dits "recueils Mosnier", qui relatent l’histoire du Théâtre-Libre, les critiques dramatiques qu’Antoine signait et sa correspondance, soit 20 000 lettres d’acteurs décorateurs, écrivains, cinéastes, hommes politiques. Des achats notamment de correspondance ont permis de compléter cet ensemble. En 1966 et 1967, cette collection s’enrichit : du manuscrit autographe de l’ouvrage écrit sur Antoine par Mattei Roussou, auteur dramatique, mais surtout médecin d’Antoine, des lettres de ce dernier à la famille, ainsi que des maquettes de décors de Medgiès et Wadachi ; grâce à la générosité de son fils, le comédien Samson Fainsilber.
André-Paul Antoine (1892-1982), son fils, lui même auteur et scénariste, complète la collection par un don effectué en 1955, et y ajoute sa propre correspondance. Il fait aussi un legs remis en 1984, d’un ensemble d’ouvrages -certains dédicacés à Antoine, d’autres annotés de sa main- de manuscrits, de maquettes et de photographies. Le fonds André Antoine est à l’origine des dons émanant des grands praticiens du 20e siècle, qui sont venus enrichir les collections de spectacle, une initiative largement redevable à l’amitié nouée entre Auguste Rondel et André Antoine. Une liste des correspondants d’Antoine est à la disposition des chercheurs.
Le Fonds Angrand Léonce Angrand est né à Paris en 1808, diplomate passionné par le Nouveau monde, il est en poste à La Haye, Cadix, Lima, Santiago de Cuba, en Bolivie, au Guatemala. Il se passionne pour la géologie, les civilisations précolombiennes. Il publie une «Lettre à M. Daly sur les antiquités de Tiaguanaco » dans la Revue générale de l’architecture et des travaux publics, vol. 24, 1866.
Il constitue une bibliothèque consacrée à l’ensemble du continent américain en français, espagnol et anglais et abordant de nombreux sujets : découverte et conquête du continent, récits de voyage, archéologie, indiens, histoire coloniale, histoire des pays nouvellement indépendants. Les ouvrages et périodiques édités en Amérique centrale sont particulièrement nombreux. Le plus grand nombre des ouvrages ont été publiés de 1820 à 1880 mais ceux du 18e siècles sont assez nombreux et quelques uns datent du 16 et du 17e siècles. En 1885 par testament il lègue toute sa bibliothèque à la Bibliothèque nationale. Il meurt le 11 mars 1886. L’inventaire du don est publié dès 1887. Les ouvrages sont classés par type de documents et par ordre alphabétique auteurs/titres : plus de 1300 volumes de monographies et périodiques conservés dans le Département Philosophie-Histoire-Sciences de l’homme (cote P Angrand), une quinzaine à la Réserve (cote P Angrand), 143 cartes au Département des cartes et plans (cote : Ge Angrand), 30 manuscrits au Département des manuscrits occidentaux et 24 albums de dessins, estampes, lithographies et photographies conservés au Département des estampes et de la photographie Il lègue aussi une somme importante pour un prix d’américanisme, sans doute le premier du genre, à attribuer « au meilleur ouvrage sur les langues, l’histoire et les antiquités américaines des temps antérieurs à la découverte ».
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Com. 15