Vicomte Hippolyte de Janzé
Château d’Acon, Tillière-sur-Avre (Eure) et 43 rue de Luxembourg, Paris
Fils de Louis Henry Janzé (1752-1840), baron d’Empire puis comte de Janzé, Hippolyte de Janzé (Rennes, 1790 - Paris, 18 janvier 1865), capitaine de cavalerie, fut aussi collectionneur, photographe amateur et membre de la Commission consultative des Musées impériaux.
Dans un premier testament, rédigé en 1862, de Janzé déclarait :« Voulant que la petite collection d’antiquités que j’ai réunie soit de quelque utilité pour les savants régnicoles et étrangers, et suivant l’exemple de MM. Dupré et le duc de Luynes, je lègue au Cabinet des Antiques de la Bibliothèque impériale toutes les antiquités grecques et romaines, bronzes, terres cuites, vases etc. contenues dans mon cabinet.»
En 1863, de Janzé restreignit la donation aux bronzes antiques, au nombre de 79, et à un choix de 10 terres cuites. Le testament définitif, établi le 22 juin1865, en précisait les conditions : le légataire demande la création d’au moins deux vitrines dans la salle publique du Cabinet des Médailles, où seront exposés tous les objets sans aucune exception, une pour les bronzes et une pour les terres cuites, portant les noms des donateurs, M. et Mme de Janzé, et ce à perpétuité, quelque soit le local où puisse être transporté le Cabinet des médailles et antiques, Mme de Janzé se réservant le droit de réclamer les objets ou même leur totalité, s’ils n’étaient pas exposés dans le délai de un an. Cette dernière ajouta cependant au legs 58 terres cuites et vases peints, dont un ensemble de rhytons italiotes et les conservateurs demandèrent et obtinrent 8 bronzes supplémentaires et 14 terres cuites et vases, portant le total à 169 pièces. Le reste fut dispersé aux enchères publiques à Paris (vente du 16 avril 1866).
Ces objets sont répertoriés dans un inventaire manuscrit (inv. 102 bis), qui contient également une copie du testament. Les vases ont été inclus dans le fond général et numérotés selon le catalogue établi par A. de Ridder, Catalogue des vases peints de la Bibliothèque nationale, Paris, 1901. Il en est de même pour les bronzes insérés dans le catalogue d’E. Babelon, Catalogue des bronzes antiques de la Bibliothèque nationale, Paris, 1895. Sur les plus belles pièces, voir J. Babelon, Choix de bronzes et de terres cuites des collections Oppermann et de Janzé, Paris et Bruxelles, 1929.
Hennin, Michel (1777-1863) Né à Genève en 1777 de parents français, Michel Hennin fut en 1809 nommé receveur général des pays conquis par l'armée d'Italie et attaché en cette qualité au gouvernement du vice-roi. "Élevé dans la maison de mon père, j'ai passé mes premières années au milieu d'une nombreuse bibliothèque et de grandes collections de médailles et d'estampes qu'il avait formées. J'en ai pris le goût et j'ai consacré à l'étude de ces monuments une grande partie du temps que mes emplois me laissaient libre. Depuis bien des années, je me suis borné à réunir une collection d'estampes et de dessins relatifs à l'histoire de France. De longues recherches, de nombreuses acquisitions faites principalement dans les pays étrangers m'ont conduit à former une réunion remarquable". Ainsi s'exprime le collectionneur dans l'avant-propos des Monuments de l'histoire de France : Catalogue des productions de la sculpture, de la peinture et de la gravure relatifs à l'histoire de la France et des Français (Paris. J.-F. Delion, 1856-1863, 10 vol. in-8°). Il légua sa collection de 14 807 estampes historiques (ainsi que des gravures de différentes écoles) par son testament en date du 15 juillet 1863. "Je désire que cette collection soit conservée dans son état actuel et augmentée par la suite sur le plan, s'il y a lieu" Aucune clause donc dans le testament de Hennin n'imposait donc la conservation intacte de la collection, mais les conservateurs ont tenu à la maintenir telle quelle. La collection Hennin se distingue par de très nombreuses pièces étrangères, souvent satiriques et peu flatteuses pour notre amour-propre national. Les pièces de caractère non historique ont été, elles, dispersées aux œuvres des graveurs. Cote : Qb 201 à 369 Rés. in-fol., 169 vol. Marque de collection : Hen.
Duplessis, Georges. Inventaire de la collection d'estampes relatives à l'histoire de France léguée à la Bibliothèque nationale par M. Michel Hennin. Paris : H. Menu, 1877-1884. 5 vol. in-8° Beaumont-Maillet, Laure. "Les collectionneurs au Cabinet des Estampes". Nouvelles de l'estampe, 1993, n° 132, p. 13-14
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 16 Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Est. 16
Le fonds Edouard Ganche, légué à la Bibliothèque nationale par l’épouse du musicographe, la pianiste Marthe Ganche, née Bouvaist (1888-1971), est entré au département de la Musique en 1979. Il témoigne principalement de la passion d’Edouard Ganche pour Chopin, mais atteste aussi de ses autres intérêts : avant de devenir spécialiste de Chopin, Edouard Ganche s’était d’abord destiné à la médecine. Certains de ses ouvrages, pRéserve des livres raresents dans le fonds, traduisent cet intérêt (Le Livre de la mort, 1909 ; Souffrances de Frédéric Chopin. Essai de médecine et de psychologie, 1935). Dans sa recherche sur Chopin, le musicographe privilégia la découverte de documents authentiques sur lesquels il construisit ses propres ouvrages (notamment, Frédéric Chopin, sa vie et ses œuvres, 1913 ; Dans le souvenir de Frédéric Chopin, 1925 ; Voyages avec Frédéric Chopin, 1934) ; il rassembla aussi une collection d’une grande importance (livres, partitions, manuscrits autographes, documents iconographiques), qu’il essaya, en vain, de constituer en musée. Cette collection fut l’objet d’une vente forcée à Lyon pendant la guerre, en 1943 : les autorités allemandes firent alors don de la collection à la Pologne. Les documents (dont le fonds Ganche conserve le catalogue) se trouvent aujourd’hui au Musée et à la Bibliothèque de l’Université Jagiellone de Cracovie. Ganche put cependant conserver un joyau de sa collection : l’œuvre pour piano de Chopin, presque intégrale, dans ses premières éditions françaises, réunie et ordonnée en sept volumes par son élève écossaise Jane W. Stirling. Chopin donna lui-même son assentiment à cet ordonnancement (la table des volumes est en partie de sa main) et les partitions contiennent des annotations et doigtés eux aussi autographes. Ces volumes servirent de base au grand œuvre du musicographe : l’édition, chez Oxford University Press en 1928, des œuvres pour piano de Chopin. La pièce maîtresse du fonds consiste donc en ces sept volumes légués à la Bibliothèque nationale avec une importante collection de livres et de partitions : l’édition d’Oxford elle-même (avec ses jeux d’épreuves corrigées de la main de Ganche) ; tous les ouvrages littéraires du musicographe sur Chopin (livres, préfaces, discours), ainsi que les notes ayant servi à leur élaboration et leurs épreuves corrigées ; de nombreux ouvrages critiques concernant le contexte dans lequel évolua Chopin ; divers numéros de revues musicologiques ou autres contenant des publications sur Chopin (notamment La Revue musicale, Comoedia, La Pologne) ; une bibliothèque de partitions, constituée essentiellement des œuvres pour piano de Chopin, mais aussi de ses contemporains. Outre des meubles et objets personnels, la collection compte plusieurs pastels et lithographies (portraits de Goethe, Wagner, d’Emile Verhaeren, d’Edouard Ganche lui-même) : toutes ces pièces sont réparties aujourd’hui entre le département de la Musique et la Bibliothèque musée de l’Opéra. La genèse des ouvrages savants de Ganche et l’histoire de son activité prosélyte de l’œuvre de Chopin sont en outre contenues dans un très important fonds conservé sous la cote [Vma. 4334 (1-49) : la multiplicité de ses tâches apparaît à travers quarante-neuf dossiers personnels et administratifs. On y trouve, entre autres, les archives de l’Association Chopin, qu’il fonda en 1911 et dont il fut secrétaire général ; les documents concernant la vente forcée de sa collection en 1943 ; une importante correspondance avec ses éditeurs et les spécialistes de Chopin à travers le monde entier, plus particulièrement avec la Pologne et les autorités polonaises (un épais dossier traite notamment du projet de translation des cendres de Chopin à Cracovie) ; les revues de presse concernant ses ouvrages. Les lettres autographes reçues d’éminents représentants du monde musical (de Gustave Charpentier à Alexandre Tansman), littéraire et politique sont également conservées au département de la Musique.
Jean-Michel Nectoux, Jean-Jacques Eigeldinger, « Edouard Ganche et sa collection Chopin », Paris, Revue de la Bibliothèque nationale, n° 7, mars 1983. Id., Introduction et préface aux Œuvres pour piano de Frédéric Chopin, fac-similé de l’exemplaire de Jane W. Stirling avec annotations et corrections de l’auteur (Ancienne collection Edouard Ganche), Paris, Bibliothèque nationale, 1982, p. VII-XLV.
François Lesure, « The Music department of the Bibliothèque nationale », Notes / Music library association, 1978, p. 251-268.
Ancien instituteur des enfants de France, François-Roger de Gaignières, né en 1644 dans une vieille famille lyonnaise; devint écuyer du duc de Guise et à ce titre reçut un logement dans son hôtel (situé dans l'emprise actuelle des Archives nationales), qu'il quitta en 1701 pour s'établir rue de Sèvres, en face des Incurables. II passa sa vie en studieuses recherches dans le but vraisemblablement de composer une histoire générale constituée pour moitié de documents écrits et de documents figurés. II accumulait les images de costumes, de pierres tombales, de vitraux, de tapisseries, de sceaux. d'armoiries, les portraits, les vues de villes et de monuments. Dezallier d'Argenville, dans le Mercure de France de juin 1727, lui reproche de mettre dans sa collection des morceaux très communs, "jusqu'aux almanachs". Pour réunir tous ces documents, il sillonna la France durant de longues années, assisté de Barthélémy Remy, son "valet de chambre paléographe" et de Louis Boudan, un graveur de troisième ordre dont il pensait sans doute qu'il pourrait porter sur le cuivre l'ensemble des dessins réunis en vue d'une édition. Celle-ci ne s'étant pas réalisée (en 1703, il avait émis le vœu qu'elle le fût aux frais de l'État), il compensa cet échec en ouvrant sa collection aussi largement que possible au public. En 1711, il fit à Louis XIV une donation avec réserve d'usufruit et il mourut quatre ans plus tard, en 1715. Furent remis à la garde du roi, le 24 décembre 1716, 2407 manuscrits ; 24 portefeuilles de mode, soit 2231 pièces ; 31 volumes de tombeaux, soit 3181 pièces ; 117 volumes de géographie, topographie, etc. soit 12.885 pièces, et 100 volumes de portraits gravés, soit 7752 pièces. Dès que la donation eut été faite, Clairambault, généalogiste des ordres du roi, tria la collection, pour en distraire malheureusement une partie (la collection Clairambault aboutit du reste par la suite aux Manuscrits, et avec elle nombre de dessins de Gaignières). Le 21 juillet 1717 eut lieu dans son hôtel de la place des Victoires une vente de manuscrits, d'estampes et de tableaux. Sur les mille portraits peints qu'avait réunis Gaignières, la Bibliothèque royale n'hérita que quelques pièces, dont le célèbre portrait de Jean le Bon par Girard d'Orléans, aujourd'hui en dépôt au Musée du Louvre. En 1740, la collection fut répartie entre les différents départements de la Bibliothèque royale, selon la nature des documents. A la fin du XVIIIe siècle, un vol dû à l'abbé de Gévigney, garde des titres et généalogies déposées à la Bibliothèque du roi, priva ladite bibliothèque d'un nombre considérable de dessins représentant des tombeaux et des épitaphes. Environ 3000 dessins reliés en 16 volumes in-folio passèrent la Manche. Ils devaient peu après être acquis par la Bibliothèque Bodléienne d'Oxford. Sur rapport de la Section d'archéologie du Comité des Travaux historiques (1860), un accord intervint et le peintre Jules Frappaz put aller à Oxford réaliser les calques qui remplacent aujourd'hui les originaux dans nos collections.
Les recueils de vitraux et de tombeaux sont restés groupés (séries O et P). Les vues de villes et de châteaux sont dispersés dans la série Topographie. Catalogue des recueils de Gaignières et Catalogue des cartes de géographie [manuscrits début XVIIIe siècle = Est. Ye 19a Rés. et 19b Rés. petit fol.). Marque de collection : Gaig. Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d'estampes… Amsterdam, 1921, n° 1135. Beaumont-Maillet, Laure. La France au Grand siècle : chefs-d'oeuvre de la collection Gaignières. - [Paris] : Bibliothèque nationale de France ; Arcueil : Anthèse, 1997. 103 p. Bonnin-Jestaz, Françoise. "François- Roger de Gaignières et les chefs-d'œuvre en péril au Grand Siècle". Médecine de France, 1966, n° 169, p. 17-32 Bouchot, Henri. Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux Départements des Estampes et des Manuscrits. Paris : Plon, 1891, 2 vol. in-8° Dictionnaire de biographie française, t. 15, 1982 Duplessis, Georges. "Roger de Gaignières et ses collections iconographiques". Gazette des Beaux-Arts, mai 1870, 12e année, 2e période t. 3, p. 468-488 Grandmaison, Charles De. Gaignières. ses correspondants et sa collection de portraits. Niort : A. Clouzot, 1892. 156 p. et pl. (Extrait de la Bibliothèque de l'École des chartes, 1890, 1891 et 1892). Beaumont-Maillet, Laure. "Les collectionneurs au Cabinet des Estampes". Nouvelles de l'estampe, 1993, n° 132, p. 9
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 3 Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Communs 19, Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Est. 15 et Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 148. - Sepet, M. . - Omont, Henri Omont, Concordances des numéros anciens et des numéros actuels des manuscrits latins de la Bibliothèque nationale, précédées d’une notice sur les anciens catalogues, Paris : E. Leroux, 1903, p. 77-78. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 63-64
Fleury, Édouard (1815-1883)
Né à Laon en 1815, Édouard Fleury fonda une imprimerie dans sa ville natale et s'adonna à des travaux historiques et littéraires touchant sa région. Il a laissé un nombre très important de publications, dont Le Clergé du département de l'Aisne pendant la Révolution (1854), Le Département de l'Aisne en 1814 (1858), Histoire de l'invasion de 1814 dans les départements du Nord-Est de la France (1858), Les Manuscrits à miniatures de la Bibliothèque de Laon (1863-1864), Les Manuscrits à miniatures de la Bibliothèque de Soissons (1865), etc. et surtout son dernier ouvrage, Antiquités et monuments du département de l'Aisne (1877-1882), en quatre volumes. Mort à Vorges en 1883, il a légué au département une collection de plus de 11 000 pièces dessinées, gravées ou photographiées, principalement composée de dessins exécutés par lui-même pour les Antiquités de l'Aisne, reliée en 53 volumes. Bon dessinateur, il faisait graver ses dessins par sa femme. En léguant sa collection au département, il ne mettait qu'une condition: que l'établissement auquel il faisait ce don se chargerait d'en faire imprimer le catalogue. Pour son classement, il avait suivi dans une large mesure le système utilisé dans le département, regroupant les pièces par arrondissements, cantons, communes et hameaux.
Marque de collection : Coll. Ed. Fleury de Vorges (Aisne)
Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes… Amsterdam, 1921, n° 935.http://www.marquesdecollections.fr/detail.cfm/marque/6864/total/1 Cote : Ve 140 a. 53 vol. gr. fol. Bibliothèque nationale. Département des Estampes. Inventaire des dessins et estampes relatifs au département de l'Aisne recueillis et légués à la Bibliothèque Nationale par M. Edouard Fleury, rédigé par H. Bouchot. Paris : Hachette, 1887.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 24 Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Est. 14