Tuileries (Bibliothèque des)
Le château des Tuileries servait de résidence parisienne épisodique à la famille royale et ses appartements étaient peu meublés. Il n’y existait pas de bibliothèque avant la Révolution. En octobre 1789, Marie-Antoinette y fit transporter sa bibliothèque du château de Versailles. Deux catalogues en furent établis, en 1789 (BnF, Mss, n.a.f. 3210) et en 1792 (BnF, Mss, n.a.f. 2512-2513). Madame Elisabeth, la sœur de Louis XVI, y apporta aussi une partie de ses livres, essentiellement ceux de dévotion et de mathématiques. L’acte de séquestre en fut dressé en 1792 (Archives nationales, T 1077 A), avant le transfert des livres à la Bibliothèque nationale. Sur la base de ces documents, bibliographes et historiens accréditèrent à tort l’idée d’une bibliothèque spécifique au château des Tuileries. [Voir notice Marie-Antoinette]
Le palais des Tuileries abrita ensuite un des sept cabinets créés pour Napoléon, avec les livres classés dans le même ordre que ceux de la Malmaison, mais cette bibliothèque, versée ensuite dans celle du Louvre, disparut totalement dans l’incendie de 1871.
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 269-270. - Omont, Inventaires, IV, p. 246-253. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 81.
Assemblée délibérante instituée par la Constitution de l’An VIII et active de 1800 à 1807, sa bibliothèque avait été formée vers 1800 par M. Symon, qui en avait trouvé les éléments dans les dépôts littéraires. Son catalogue était composé de 14 volumes (Mss, Nouv. acq. fr. 3175-3177). A la disparition de celle-ci, la bibliothèque impériale fut autorisée à prélever dans ses collections les livres qui lui manquaient : une liste en fut dressée (Mss, Nouv. acq. fr. 3178). Les livres, au nombre de plusieurs milliers, furent intégrés dans les collections imprimés. De provenances diverses, ce sont souvent des exemplaires de travail, qui portent sur la page de titre, outre l’estampille Bibliothèque du Tribunat à l’encre noire et souvent grasse, la cote de celle-ci, à l’encre noire également : une lettre de A à F, l’exposant II pour les in-4°, l’exposant III pour les in-8°, pas d’exposant pour les folios, suivis d’un numéro d’ordre. La plupart des domaines du savoir y sont représentés, mais principalement la politique, la morale et la législation, comme il se doit.
Ledos, Eugène-Gabriel. Histoire des catalogues des livres imprimés de la bibliothèque nationale. Paris : BN, 1936, p. 134-135 1789, le patrimoine libéré : 200 trésors entrés à la Bibliothèque nationale de 1789 à 1799 : [exposition, Paris], Bibliothèque nationale, 6 juin-10 septembre 1989. - Paris : BN, 1989, p. 204, notice n° 137 par R.J. Seckel
Ledos, 134-135