Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 78-79. Deux répertoires : Mss Bureau 58 (10) Correspondance des bénédictins Dom D’Achery, Dom Montfaucon et autres (Français 17678-17713) Mss Bureau 58 (11) Correspondance des bénédictins Dom Mabillon et autres (Français 19639-19681)
Paulmy
Neveu du comte d’Argenson, ministre de la guerre, c’est à son oncle que Antoine-René de Voyer d’Argenson, marquis de Paulmy (1722-1787) dut de bénéficier d’un logement dans le bâtiment de l’Arsenal où il s’installa en 1757. C’est aussi sous sa direction qu’il fit ses premiers pas dans le domaine de la bibliophilie, rassemblant une collection qui en 1785 ne comprenait pas moins de 52 000 volumes, dont 2412 manuscrits, 592 portefeuilles d’estampes ainsi qu’une collection de médailles et de livres de musique.
Après plusieurs ambassades en Suisse, en Pologne et à Venise, Paulmy met un terme à sa carrière diplomatique en 1768 et se retire définitivement à l’Arsenal. Il fréquente les milieux érudits, se passionne pour la littérature médiévale et se consacre à l’enrichissement de sa bibliothèque. Celle-ci a pour noyau la bibliothèque de son oncle, riche de plus de 14 000 ouvrages, dont les « manuscrits de Bourgogne » constituent le fleuron. La collection s’accroît par des achats effectués auprès des libraires de toute l’Europe , par des acquisitions dans les ventes aux enchères, voire par l’achat de bibliothèques entières, telle la seconde partie de la vente La Vallière, acquise en bloc en 1786. La littérature, l’histoire et les sciences y tiennent une place de choix, tandis que la théologie et la jurisprudence y sont moins bien représentées.
Cette immense collection sert de vivier à plusieurs entreprises éditoriales, telles la Bibliothèque universelle des romans ou les Mélanges tirés d’une grande bibliothèque, destinés à un large public mais elle permet également au collectionneur de satisfaire son goût pour l’érudition. Les notes dont Paulmy surcharge les feuillets de garde de ses ouvrages ou les marges de son catalogue manuscrit témoignent de son intérêt pour l’histoire ou la bibliographie, mais elles peuvent également donner de précieux témoignages sur le succès d’un ouvrage récemment paru ou la réputation d’un auteur contemporain.
Contrairement au duc de La Vallière, le marquis de Paulmy ne se sépara que rarement de certains de ses ouvrages. La crainte de voir sa bibliothèque dispersée après sa mort le poussa à offrir sa collection à Louis XVI, à la seule condition de remplacer Jean-Frédéric Bignon, bibliothécaire du roi, mort le 1er avril 1784. Cette proposition fut refusée et le 20 juin 1785, Paulmy vendit sa bibliothèque au comte d’Artois, moyennant 412 000 livres et l’assurance de conserver la jouissance de sa collection jusqu’à sa mort.
Porcabeuf, Alfred
Vers 1860, la maison Chardon avait deux ouvriers: Salmon, praticien complet, aux épreuves, Ardail plus jeune à la presse. En 1864, Salmon s'établit. Il reprenait une imprimerie crée en 1794 par Rémond, qui l'avait conduite jusqu'en 1830. Rémond fils dirigea l'affaire puis la céda en 1864 à Salmon. Celui-ci, alors, appela Ardail. Alfred Porcabeuf, petit-fils de Salmon, dirigea à son tour la maison. Porcabeuf effectuait son dépôt légal très consciencieusement, mais il enrichissait les collections nationales par des dons volontaires d'états de planches, de tirages soignés, de morceaux exceptionnels. Il fit des dons successifs entre 1898 et 1903, mais le plus important fut versé en 1901, date à laquelle il remit à Henri Bouchot, directeur du Cabinet. 1080 estampes de près de 200 graveurs. Celles-ci sont restées groupées (par analogie avec la collection Ardail). Les autres 800 planches données pendant cinq ans ont été ventilées dans les œuvres d'artistes.
Cote : Ad 183 fol., 16 volumes ; Ad 183 a. très gr. fol.
Frerebeau, Mariel. Histoire d'une imprimerie en taille-douce, l'atelier Salmon-Porcabeuf (1863-1914). Mémoire de l'École du Louvre, 1974, dactylogr,
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 30
Pirro (André)
André Pirro naquit en 1869 à Saint-Dizier (Haute-Marne). Son père Jean Pirot (puis Pirrot, enfin Pirro) (1813–1886), à la fois organiste, compositeur et linguiste, lui enseigna l’orgue. Il poursuivit ses études à Paris, où il mena une double carrière d’organiste et de musicologue et publia son premier livre, L’orgue de Jean-Sébastien Bach, en 1895. En 1907, sa thèse sur L’esthétique de Jean-Sébastien Bach lui valut d’obtenir le doctorat ès lettres à la Sorbonne, où il enseigna l’histoire de la musique de 1912 à 1937, d’abord comme chargé de cours, puis maître de conférences, enfin comme professeur (1930). Il mourut en 1943.
Ses travaux (sept livres et de nombreux articles et conférences) portèrent principalement sur la musique d’orgue, l’œuvre de Jean-Sébastien Bach et la musique des XVe et XVIe siècle et se caractérisèrent d’emblée par un souci de rigueur et de recours direct aux sources musicales et archivistiques, encore largement inexploitées à l’époque.
La bibliothèque musicale d’André Pirro est entrée par legs au Département de la Musique en 1953. Elle comporte environ 800 livres et 500 partitions imprimées. À l’exception de quelques ouvrages datant des XVIIe et XVIIIe siècles et des œuvres de son père Jean Pirrot, il s’agit principalement d’études musicologiques et d’éditions récentes où on retrouve dans les sujets abordés et les compositeurs représentés les grands thèmes des travaux et des cours de Pirro, mais aussi son répertoire d’organiste. S’y ajoutent des numéros isolés d’une centaine de titres de périodiques et une quarantaine de manuscrits, pour la plupart des copies réalisées par Pirro pour les besoins de ses travaux. Tous ces documents sont accessibles par auteur ou titre dans le catalogue sur fiches du département de la Musique. On peut identifier leur provenance grâce au numéro d’entrée du legs (Don 5000).
La partie du legs Pirro encore en cours de traitement (une centaine de lots) constitue une documentation très riche et quasi exhaustive pour l’étude de sa vie et de son œuvre. Une quinzaine de lots contiennent des papiers de famille : lettres de ses parents Jean et Eugénie, de son frère Henri (1858-1919), bibliothécaire à Saint-Dizier, lettres en suédois adressées à son épouse Agnès, d’origine finlandaise, devoirs d’écolier de Pirro lui-même, photographies, cartes de visites, faire-part, etc. Le reste contient les notes de travail du musicologue (principalement des copies de musique et d’extraits de livres classées par sujet, auteur ou bibliothèque d’origine), parfois dans leurs boîtes d’origine, ainsi que les manuscrits et épreuves corrigées de ses ouvrages. On y trouve aussi des traces de sa correspondance avec les bibliothèques (photographies de sources musicales et réponses de bibliothécaires et d’archivistes) et des témoignages de son activité d’enseignant : notes de cours et copies d’élèves, notamment Jacques Chailley. Quelques cartes géographiques complètent l’ensemble.
François Lesure, « The Music department of the Bibliothèque nationale », Notes / Music library association, 1978, p. 251-268.
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 76