Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 77.
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 75.
Paris. Oratoire
Fondée en 1611-1613 autour de Pierre de Bérulle, la congrégation de l’Oratoire eut dès l’origine pour mission de former les clercs aux lettres et aux sciences. Tous ses membres se vouant au travail de la pensée, une bibliothèque se constitua rapidement dans les bâtiments de la rue Saint-Honoré. De nombreuses donations vinrent enrichir les collections par le fondateur, de sorte qu’en 1790, les oratoriens déclarèrent posséder 37750 volumes, dont presque 300 manuscrits orientaux (cf Archives nationales, série S, carton n° 6749). L’Oratoire fut supprimé en 1791, et les collections de la bibliothèque furent transférées dans le dépôt littéraire de Saint-Louis-la-Culture, où puisa ensuite la Bibliothèque nationale. Les imprimés provenant de l’Oratoire sont aujourd’hui dispersés dans les collections de la Biblioyhèque nationale de France. Le fichier des provenances de la Réserve des livres rares permet d’en identifier un certain nombre. Beaucoup portent des ex-libris manuscrits. Les armes de l’Oratoire, constituées de l’inscription « Jesus Maria » au milieu d’une couronne, sont souvent frappées en or sur les plats ou le dos des volumes. Pour ce qui est des manuscrits, la BnF a recueilli 273 manuscrits orientaux, qui avaient été donnés à l’Oratoire par M. Harlay de Saucy, ancien ambassadeur à Constantinople. En revanche, le fonds de manuscrits occidentaux a subi, lors de son passage dans les dépôts littéraires, des distractions au profit d’autres bibliothèques (notamment celle des Quatre Nations qui a pris toute la collection rabbinique). D’après le Catalogue des manuscrits français, anciens petits fonds (III, p. 413-417), qui permet d’en identifier les volumes aujourd’hui dispersés dans les fonds latin et français pour l’essentiel, la Bibliothèque nationale n’a recueilli que 394 manuscrits, y compris 12 volumes qui furent cédés en 1862 par les Archives de l’Empire à titre d’échange.
Biver, Paul et Marie-Louise. Abbayes, monastères et couvents de Paris des origines à la fin du XVIIIe siècle, Paris, 1970, p. 495-506 Delisle, Léopold. Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale, tome I, 1868, p. 426-432 Franklin, Alfred. Les anciennes bibliothèques de Paris, Paris, 1867-1873, tome II, p. 337-343
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 74.
Paris. Navarre (Collège de)
Le collège de Navarre fut fondé en 1304 par Jeanne de Navarre, épouse de Philippe le Bel, et prévu pour accueillir 70 boursiers. L’origine géographique prédominante de ses étudiants lui valu, à partir de 1373, le second nom de collège de Champagne. Le collège posséda dès l’origine une bibliothèque. Elle connut des fortunes diverses selon les époques : délaissée au milieu du XVIe siècle, restaurée un siècle plus tard, de nouveau négligée ensuite. Après la fermeture du collège en 1790, les collections furent entreposées dans le dépôt littéraire établi à Saint-Louis-la Culture. C’est là que la Bibliothèque nationale fut autorisée à puiser 177 manuscrits, d’après la liste des archives des dépôts littéraires datée du 29 ventose an V. Dans les faits, on n’en retrouve que 124 dans les collections actuelles, essentiellement des manuscrits latins mais aussi 11 français et un italien (ital. 1470). Autrefois réunis dans le « fonds Navarre », il sont aujourd’hui dispersés par langues, mais la table de concordance du Catalogue des manuscrits français. Anciens petits fonds permet de les retrouver. Notons que d’autres manuscrits du collège de Navarre sont entrés dans l’ancien fonds latin via les collections Dupuy, Colbert, Drouyn (ms lat 1507, 1514, 1548, 2132, 2692, 3122, 3260, 3655, 4363, 6492, 8089, 8432). D’autres encore, à la Révolution, sont allés rejoindre les collections de la bibliothèque de l’Arsenal. Les manuscrits du collège de Navarre portent divers ex-libris, dont souvent « Pro libraria Regal. Collegii Campaniae, alias Navarrae, Paris. fundati ».
La Bibliothèque nationale possède également des imprimés du collège de Navarre, puisés là encore pour l’essentiel dans les dépôts littéraires. Ils sont plus difficilement repérables dans les collections actuelles que les manuscrits, car ils ont dès le départ été dispersés. Les ex-libris sont, avec la liste fournie par les archives des dépôts littéraires, le seul moyen de retrouver ces imprimés. Ils sont généralement manuscrits, de la forme : « Bibliot. Theologor. Regiae Navarrae » (Réserve des livres rares A 1186). Certains volumes portent des ex-dono montrant qu’ils ont été légués au collège de Navarre par d’anciens boursiers, comme Jacques Merlin, dont les livres portent : « Pro libraa regal. Collegii Campanae als. Navarrae ex dono D. Jacobi Merlin, doctoris theologi, canonici et penitentierii Parisiensis, quondam bursarii theologorum dicti collegii. Obiit 2 octobris 1541. Requiescat in pace. » (E 592). En revanche, on ne trouve pas de cachet du collège de Navarre sur ces ouvrages. Les imprimés du collège de Navarre se retrouvent sans surprise dans la partie Inventaire des lettres théologiques (lettres A à E), et, pour un nombre non négligeable, à la Réserve des livres rares (incunables et éditions du début du XVIe siècle pour la plupart).
Artier, Jacqueline. "La bibliothèque du collège de Navarre au XVIIIe siècle". Dans : Mélanges de la bibliothèque de la Sorbonne, 1986, p. 105-124. Châtelain, Emile. "Les manuscrits du collège de Navarre en 1741. Revue des bibliothèques, 1901, n° 11, p. 362-411. Delisle, Léopold. Le Cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque impériale…, t. II, 1874, p. 252-255. Franklin, Alfred. Les anciennes bibliothèques de Paris… Paris, 1867-1873, t. I, p. 393-404. Omont, Henri. Catalogue général des manuscrits. Anciens petits fonds, t. III, p. 410-411.
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 73.
Paris. Missions étrangères
En 1663, Bernard de Sainte-Thérèse, évêque de Babylone, donna tous les immeubles qu’il possédait au faubourg Saint-Germain pour établir un séminaire où les ecclésiastiques destinés aux Missions étrangères pussent recevoir une instruction spéciale. Il ajouta à ce don sa bibliothèque parisienne ainsi que celle d’Ispahan. De nombreuses donations vinrent par la suite enrichir les collections. Citons celles de Christophe Duplessis, baron de Monbar, en 1672, de Louis de Cicé en 1727, ou encore celle de Louis de Voyer d’Argenson. La déclaration officielle faite en 1790, sans doute sous-estimée, fait état de 15 000 volumes. Les religieux signalaient notamment la présence dans leur bibliothèque de quatre bibles polyglottes, de Buffon, de l’Encyclopédie. Pillé et saccagé dès 1791, le séminaire fut fermé en 1792. Les collections de la bibliothèque, amenées au dépôt littéraire de Saint-Louis-la-Culture, firent dès lors l’objet de ponctions au profit de la Bibliothèque nationale.
Le fichier des Provenances de la Réserve des livres rares de la BnF permet d’identifier les plus précieux des volumes imprimés aujourd’hui conservés dans notre établissement. Ils portent une estampille (lettres ME accolées surmontées d’une croix pattée, et inscription « SEM DES MISS. ETRANGERES ») et de rares mentions manuscrites. Pour ce qui est des manuscrits, la BnF en conserve aujourd’hui 452 (constituant un « ancien petit fonds »), dont des extraits des registres du Parlement, des négociations du XVIIe siècle, des papiers d’ambassadeurs, une copie du recueil de Galland sur les matières féodales, quelques correspondances originales du règne d’Henri IV. Presque tous ces manuscrits proviennent du cabinet de Christophe Duplessis, seigneur et baron de Montbard, conseiller du roi, dont la donation au Séminaire des Missions étrangères a été mentionnée plus haut.
Franklin, Alfred. Les anciennes bibliothèques de Paris… Paris, 1867-1873, t. III, pp. 163-167
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 71.