Paris. Carmes de la place Maubert
Installés en 1317 place Maubert, les Carmes eurent de bonne heure une bibliothèque assez riche. En 1672, ils vendirent au roi 95 volumes, dont 67 manuscrits et 18 imprimés anciens , qui entrèrent à la bibliothèque royale le 29 octobre 1672. Au moment de la Révolution, la bibliothèque des Carmes aurait eu environ 12000 volumes. Néanmoins, dans l’état officiel qu’il dut fournir (Archives nationales, série S, carton n° 3734), le prieur ne déclara que 1834 volumes imprimés, et aucun manuscrit. Pour autant, lors du transfert dans les dépôts littéraires (aux Petits-Augustins puis à Saint-Louis-la-Culture), on compta 10000 volumes. C’est alors, par prélèvement dans les dépôts littéraires, que la Bibliothèque nationale acquit une nouvelle fois des volumes ayant appartenu aux Carmes de la place Maubert.
Aujourd’hui, tous les imprimés sont fondus dans les collections de la BnF. On peut en identifier certains grâce au fichier des Provenances de la Réserve des livres rares. Pour ce qui est des manuscrits, seuls 15 sont encore, bien qu’aujourd’hui dispersés dans le fonds latin, identifiables comme un « ancien petit fonds ». Les volumes provenant de la bibliothèque des Carmes de la place Maubert peuvent porter deux estampilles différentes, avec pour inscription soit « S.T. » (pour « Sancta Theresa »), soit « Biblio. Majoris Carmeli Parisiensis ». L’estampille se trouve généralement à la fois au début et à la fin des volumes. Elle est parfois frappée en or sur le dos des volumes, principalement sur les in-folio. On peut aussi trouver sur les plats un G et un C entrelacés. Par ailleurs, les ex libris sont nombreux et variés.
Delisle, Léopold. Le Cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque impériale…, t. I, 1868, p. 286-287 Franklin, Alfred. Les anciennes bibliothèques de Paris… Paris, 1867-1873, t, II, p. 1-11
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 286-287. - Omont, Inventaires, IV, 367-368. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 56.
Paris, Capucins de Saint-Honoré
Les Capucins constituent une congrégation de Frères mineurs, branche réformée de l’ordre franciscain. Ce nom leur a été donné en raison de leur capuchon pointu très reconnaissable. Les Capucins furent établis en 1525 dans le duché de Spolète par Mathieu Baschi. En France, c’est le cordelier Pierre Deschamps qui les fonda à Picpus, ayant reçu en 1574 de Catherine de Médicis l’hôtel des Coquilles. Puis Henri III, en 1576, confirma l’établissement du couvent royal des Capucins rue Saint-Honoré. La bibliothèque du couvent, citée pour première fois dès 1598, fut l’objet de jugements contradictoires : remarquable pour le P. Louis Jacob (1644), elle apparaît négligée aux yeux de l’abbé de Marolles qui se lamente sur l’état de « la pauvre capucine ». Nous savons qu’elle fut augmentée par un don de Jean Dubois en 1686 puis par le frère Fulgence : un nombre considérable de volumes portent l’ex-libris « F. Fulgence de Paris, capucin », ainsi les manuscrits Fr. 24727 (Capucin 46), et Fr. 24729, Histoire de l’Ancien Testament, divisé en six âges, XVIIIe siècle. Au XVIIIe siècle, les pères Athanase de Mégrigny et Héliodore de Paris rédigèrent un catalogue soigné de la collection, en 2 volumes (bibliothèque Mazarine, ms. 4066-4067) : le premier, systématique, fut achevé en 1725, puis vint le volume par auteur en 1737, tous deux augmentés d’une Dédicace, d’une Admonitio et de quatre Avertissements. Ces suppléments, édités par Franklin, fournissent des renseignements précieux sur la constitution de la bibliothèque, les divers projets d’aménagement, de classement, et la confection des catalogues. À la veille de la Révolution, Thiéry décrit, située au sud du bâtiment, une belle bibliothèque de 100 pieds de long et de 22 de large, renfermant environ 24 000 volumes (19 000 volumes suivant la Déclaration officielle de 1789), riche en livres orientaux. On y trouvait deux globes Coronelli comme dans toutes les grandes bibliothèques monastiques. L’Assemblée nationale s’empara de la bibliothèque des Capucins pour y établir des bureaux. En 1794, le couvent des Capucins devint l’un des 9 dépôts de livres où furent entassées les collections provenant des bibliothèques ecclésiastiques et des émigrés. Aujourd’hui, la BNF conserve un fonds de 34 manuscrits provenant du couvent des Capucins (35 selon Delisle, 34 suivant le tableau des concordances), correspondant à 17 cotes car on relève des cotes multiples : Capucins 41-9 (Français compris entre 24727 à 25286, cotes actuelles en série discontinue) ou Capucins 111-4 (Latins 16743-16746). Ils appartiennent à la 6e série constituée en 1868, dite « Anciens Petits Fonds », réunissant manuscrits latins et français. On compte 13 manuscrits latins, 20 français et un espagnol (Espagnol 393, Capucins 3). On n’a pas retrouvé d’estampille des Capucins mais des fers dorés sur les plats en capitales : « Aux Capucins de S. Honoré ». Les ex-libris manuscrits sont fréquents et divers : « Pro conventu Capucinorum Parisiensium sancti Honorati », ou « Du couvent des Capucins de Paris Saint-Honoré », ou encore « Aux Capucins Saint-Honoré ». Le fichier des provenances de la Réserve des livres rares recense certains imprimés portant un ex-libris manuscrit : une Bible en arabe, « Romae, ex typographia Savariana », 1614 (Rés. p. A. 59) ; Érasme, Moriae Encomium..., Paris, Josse Bade, 1524 (Réserve des livres rares. Y2 947), Les Œuvres de Philippe Desportes, Lyon, Thibaud Ancelin, 1606 (Réserve des livres rares. Ye. 2068). Un ex-libris peut être frappé en or sur la reliure : Jacques Charpentier, Libri quatuordecim qui Aristotelis esse dicuntur..., « Parisiis, ex officina Jacobi du Puys », 1571 (Rés. p. R. 815). Ou encore l’ex-libris peut être présent sous deux formes, manuscrit et doré sur la reliure : Astesano, Summa Astensis..., Lugduni, 1519 (Réserve des livres rares. D. 6347).
Archives nationales, S 3705 Déclaration de la maison et établissement des Capucins de la rue Saint-Honoré de la ville de Paris, conformément au décret de l'Assemblée Nationale du 13 novembre 1789 BnF, Mss. Fr. 6451-6452, Histoire des Capucins de la province de Paris (1580-1770). Comprend une liste de tous les religieux, des couvents avec leurs dates d'établissement, les noms de leurs supérieurs. BnF, Fr. 25044-25048 (Capucins 4ter1-ter5), Histoire des Capucins de la province de Paris Fr. 25044, Chronologie historique 1574-1630 ; Fr. 25045, Catalogue de tous les religieux 1576-1705 ; Fr. 25046, Eloges historiques de tous les grands hommes et très illustres religieux Capucins de la province, 1576-1638 ; Fr. 25047, Suite des Eloges, 1636-1709 ; Fr. 25048, Abrégé historique des illustres religieux Capucins de la province de Paris par le T.V.P. Maurice d’Epernay, capucin de la même province Nouv. acq. fr. 1851, Abrégé chronologique et historique de la réforme des RR. Pères Capucins en général, leurs chapitres généraux, ordonnances, décrets, etc. ; le tout mis en françois par le pauvre P. F. Maurice d’Epernay, prêtre, prédicateur Capucin très indigne, depuis l’année 1529 jusques en 1710. Bibliothèque Mazarine, ms. 4066-4067 (anciennes cotes 3282-3283), Catalogue de la bibliothèque des capucins de rue Saint-Honoré, commencé par le P. de Mérigny, depuis évêque de Grasse, et terminé par le P. Héliodore de Paris, 1725-1737, avec une table partielle des noms et des matières.
Biver (Paul et Marie-Louise), Abbayes, monastères, couvents de femmes à Paris : des origines à la fin du XVIIIe siècle..., [Paris], Presses universitaires de France, 1975. CGMF, Anciens Petits Fonds, III, p. 371, concordance entre anciennes cotes et cotes actuelles. Delisle (Léopold), Le Cabinet des manuscrits..., t. II, 4, 6, 244, 327, 330. Franklin (Alfred), Les Anciennes Bibliothèques de Paris..., Paris, 1867-1873, t. II, 235-244 Jacob (père Louis), Traicté des plus belles bibliothèques publiques et particulières..., Paris, Rolet Le Duc, 1644, p. 503 ; ex-libris manuscrit « Aux capucins de Saint-Honoré » sur [Rés. p. Q. 798. Paravicini (Werner), Die Nationalbibliothek in Paris..., München – New York - Paris, K. G. Saur, 1981, 56. Thiéry, Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris..., Paris, 1787, t. I, 109.
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 56. Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. II, p. 244
Paris. Blancs-Manteaux
Le prieuré parisien des Blancs-Manteaux, situé dans le Marais, doit son nom à la couleur du vêtement de ses premiers occupants, les Serfs de la Vierge, établis vers 1258. Bien que cet ordre ait été supprimé dès 1274 et les bâtiments repris en 1298 par un autre ordre mendiant, les Guillelmites, l’usage conserva le premier nom. Il en fut de même quand en 1618 les Guillelmites, entre-temps affiliés aux bénédictins de Saint-Vanne, furent remplacés par des Mauristes. Le prieuré dispensait une formation intellectuelle poussée dès l’époque des Guillelmites, formation dans laquelle la bibliothèque devait jouer un rôle important, bien qu’aucun budget propre n’ait jamais été alloué à l’achat de livres. Mais c’est avec l’arrivée des Mauristes, pour qui le prieuré des Blancs-Manteaux joua le rôle de noviciat, que ladite bibliothèque s’accrut considérablement, toujours par l’effet de dons. On notera les legs des docteurs en Sorbonne M. Léger (1703) et M. Pontas (1713), ainsi que celui de l’avocat M. de Gouges (1715). A la Révolution, les collections s’élevaient, aux dires du prieur, à 12800 volumes imprimés, 121 manuscrits, plus des portefeuilles de notes et de lettres. Lorsqu’on voulut les saisir, les Pères protestèrent que les livres, bien que p"acés dans la bibliothèque, leur appartenaient en propre. La municipalité restitua à quatre érudits une vingtaine de grandes collections. L’essentiel de la bibliothèque alla cependant bientôt rejoindre le dépôt littéraire de Saint-Louis-la-Culture, où la Bibliothèque nationale allait ensuite largement puiser.
Aujourd’hui, la BnF conserve 154 manuscrits issus du prieuré des Blancs-Manteaux (dont 44 latins, 1 grec, le reste en français ; cf Catalogue général des manuscrits français, Anciens petits fonds, III, pp. 367-369). Quelques-uns remontent aux Guillelmites (ms lat 834, ms lat 13574), mais la plupart ont été réunis par les Mauristes. On y remarque différents recueils de dom Martène, les papiers de dom Coustant et les matériaux de l’histoire de Bretagne. Les imprimés ont été dispersés selon leur thématique dans les collections. On peut aujourd’hui retrouver trace de ceux qui sont conservés à la Réserve des livres rares par le biais du fichier Provenances de ce département, consultable en salle de lecture Y. Les volumes ne portent pas d’estampille mais le nom du couvent écrit sous le titre, sous les formes suivantes : "Alborum mantellorum cong. Sti Mauri", "Monast. B. M. Albo-Mantellorum ord. S. Bened. Congr. S. Mauri", "Monasterii Alborum Mantellorum ordinis et congregationis Sti Benedicti", "Aux Blancs-Manteaux, à Paris".
A noter que des catalogues de la bibliothèque du prieuré des Blancs-Manteaux sont conservés à Sainte-Geneviève (Ms QI/510) et à la Bibliothèque Mazarine (Ms 3229 et 3287).
Biver, Paul et Marie-Louise. Abbayes, monastères et couvents de Paris des origines à la fin du XVIIIe siècle, Paris, 1970, p. 60-67. Delisle, Léopold. Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale, t. II, 1874, p. 241. Franklin, Alfred. Les anciennes bibliothèques de Paris… Paris, 1867-1873, t. II, p. 359-364
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. II, p. 241. CGMF III, 367-369. Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 52.
Paris. Barnabites
Les clercs réguliers de Saint-Paul, autrement dits Barnabites (du nom de l’église Saint-Barnabé de Milan qu’ils desservaient) furent introduits à Paris grâce à Anne d’Autriche. En 1631, ils obtinrent le prieuré Saint-Eloi, dans l’île de la Cité, et firent reconstruire les bâtiments en ruine pour y installer un couvent et un collège. L’activité principale de cette congrégation en France fut l’enseignement, et les Barnabites parisiens se constituèrent une belle bibliothèque, estimée en 1790 à 15000 volumes. Elle comprenait de belles estampes mais peu de livres rares et de manuscrits. Après la suppression du couvent par l’Assemblée Constituante, cette bibliothèque fut transportée dans le dépôt littéraire établi à Saint-Louis-la-Culture.
Les livres que possède aujourd’hui la BnF ont pu être directement saisis dans ce dépôt, ou bien passer par des localisations intermédiaires. C’est ainsi que 3 volumes au moins, aujourd’hui conservés à la Réserve des livres rares, portent, outre l’ex-libris et le cachet des Barnabites, le cachet du Tribunat (par exemple Réserve des livres rares D 15411). Une trentaine de ces ouvrages sont aujourd’hui conservés à la Réserve des livres rares (voir fichier Provenances qui en signale une trentaine), les autres sont disséminés dans les collections des départements thématiques. Ces ouvrages portent l’estampille ronde des Barnabites, et parfois des mentions manuscrites : «Coll. S. Eligii Paris. Cler. Reg. S. pauli Barnab.», (par exemple sur le Réserve des livres rares. P Q 366), « S. Eligii Paris. Barnabit. ».
En outre, le Département des manuscrits conserve 94 volumes manuscrits, tous classés dans le fonds français à l’exception d’un seul (Italien 1430), parmi lesquels on remarquera des recueils du père Niceron, ou encore des biographies de missionnaires d’Asie. Ces manuscrits se trouvent pour leur majorité réunis entre les cotes Français 25577 et 25644. La table du Catalogue général des manuscrits français…Anciens petits fonds français, t. III, p. 366-367, permet d’établir la concordance entre les anciennes cotes et les cotes actuelles et ainsi de repérer l’ensemble des manuscrits des Barnabites.
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. II, p. 258. CGMF III, p. 366. Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 51.
Paris, Grands Augustins ou couvent des Grands Augustins
Le couvent des Grands Augustins ou Grand Couvent des Augustins, encore appelé Collège de Paris ou collège général, appartient aux ordres mendiants. Il fut fondé dès 1240 et occupa bientôt un vaste espace près du Pont-Neuf. Il n’en subsiste rien excepté le nom des Augustins désignant une rue et une portion du quai. Une bibliothèque y fut probablement constituée dès sa fondation et enrichie par de nombreuses donations. À la Révolution, ses collections furent saisies et portées à la Bibliothèque nationale ; elles comptaient environ 18 550 volumes. Quelques jalons historiques : en 1316, Gilles Colonna ou Gilles de Rome (Aegidius Romanus), archevêque de Bourges et général de l’ordre des Augustins, décédé à Rome, donna par testament sa bibliothèque au couvent de Paris. L’inscription portée sur certains volumes, « ... Bibliotheca patrum Augustiniensium majoris conventus Parisiensis renovata anno Domini 1634... », indique une réorganisation à cette date, à laquelle fut établi également un inventaire des archives (ms. Fr. 24077). Cependant les étapes de la constitution de la bibliothèque sont connues par les mentions des donateurs inscrites au cours des siècles sur les volumes. Citons par exemple l’importante donation de Léonard Tardi, auditeur de la Chambre des comptes dont on retrouve la marque, ainsi que celle de Jean Le Tort (« usui Joannis Le Tort ») sur les manuscrits Fr. 24077 (Grands Augustins 69) et Fr. 25175 (Grands Augustins 76) entre autres. À la fin du XVIIIe siècle, Thiéry qualifie cette bibliothèque de « superbe vaisseau » : en témoignent plusieurs gravures et plans conservés au cabinet des Estampes dont l’un est reproduit par Franklin. Thiéry fait aussi l’éloge des bibliothécaires, les PP. Charles Hervier et Nadaud. Un Etat et catalogue de la bibliothèque des Grands-Augustins de Paris est conservé à la bibliothèque de l’Arsenal (ms. 5154), comportant un « Avertissement » daté du 22 avril 1790 et signé des administrateurs de la municipalité. On y trouve aussi un Etat des meubles et effets de la bibliothèque, où l’on note deux globes de Coronelli et des tableaux représentant des religieux augustins. Le P. Jacques Échard estimait le nombre des manuscrits de cette bibliothèque à plus de 300. Elle en comptait, à la fin du XVIIIe siècle, 426 sur 18 550 volumes. Aujourd’hui, la BnF conserve 85 manuscrits (76 latins et 39 français) provenant des Grands Augustins, soit 115 volumes, étant donné les cotes doubles ou multiples comme les manuscrits 821-10. Ils appartiennent à la 6e série constituée en 1868, dite « Anciens Petits Fonds », réunissant manuscrits latins et français. Les cotes actuelles, en série discontinue, sont comprises entre Latin 16723 (Grands Augustins 1) et Latin 18165 (Grands Augustins 84) d’une part ; Français 20918 (Grands Augustins 64), Français 24963 (Grands Augustins 85) et Français 25234 (Grands Augustins 75) d’autre part. Parmi les manuscrits notables conservés à la BnF, signalons la collection byzantine et une histoire de l’ordre du Saint-Esprit en 10 volumes par le P. Bouges, 1737 (fonds des Grands Augustins, ms. 821-10, cotes actuelles Fr. 25192-25201). Parmi les imprimés, que l’on peut retrouver par le fichier des provenances de la Réserve des livres rares, on peut citer quelques éditions rarissimes : Ovide, De arte amandi, Lyon, 1517 (Rés. m. Yc. 530), le Romant de la Rose, Paris, Galliot Du Pré (Rés. Ye. 22), P. de Ronsard, Les Amours, Paris, 1553 (Rés. Ye. 1905), J. de La Fontaine, Contes et nouvelles, Paris, 1671 (Rés. Ye. 2234). On n’a pas retrouvé d’estampille des Augustins mais des fers de deux types sur les plats, représentant saint Augustin seul ou avec deux religieux dont Gilles de Rome. Presque tous les livres des Augustins portent des mentions de provenance manuscrites comme « Ex Bibliotheca Augustiniana majoris conventus Parisiensis » avec des variantes.
Archives nationales, S 3632, Etat des revenus, charges et mobilier du grand couvent du collège général des Augustins de Paris BNF, Arsenal, ms. 5154 (ancienne cote 839 g.h.f.), Etat et catalogue de la bibliothèque des Grands Augustins de Paris, 1790 BNF, Mss., Fr. 24077 (Grands Augustins 69), Inventaire des archives du couvent de Paris, de l’ordre de N. P. S. Saint Augustin, divisé en quatre parties... Composé en l'année 1634. F. 1: « usui... fratris Joannis Le Tort » ; reliure veau brun aux armes du couvent des Augustins. Nouv. acq. lat. 1291, Catalogue des livres des Augustins déchaussés de Paris 1668-1715. BNF, Estampes, série Topographie, couvent des Grands Augustins. ----------------------- CGMF, Anciens Petits Fonds, III, p. 393, Concordance entre anciennes cotes et cotes actuelles. Brice (Germain), Nouvelle Description de Paris..., Paris, 1725, IV, 108. De Hamel (Christopher), Les Rothschild, collectionneurs de manuscrits, Paris, BNF, 2004. Delisle (Léopold), Le Cabinet des manuscrits..., t. II, 1874, p. 6, 246-248, 327, 330. Échard (père Jacques) et Quétif (père Jacques), Scriptores ordinis Praedicatorum recensiti..., Lutetiae Parisiorum, 1719-1721, préface. Franklin (Alfred), Les Anciennes Bibliothèques de Paris..., Paris, 1867-1873, t. I, 379-387. Thiéry, Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris..., Paris, 1787, t. II, 468. Ypma (Eelcko), Les Auteurs augustins français, Heverlee - Louvain, Institut historique augustinien, 1974, p. 204.
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. II, p. 246. CGMF III, p. 393 Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 51.