Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 65.
Paris, Feuillants de la rue Saint-Honoré
Fondateur du monastère des Feuillants à Toulouse, Jean de La Barrière fut appelé à Paris par Henri III qui fit bâtir pour eux, en 1587, le magnifique couvent de Saint-Bernard, près du Louvre, rue Saint-Honoré. Rattachés à l'ordre de Cîteaux, ils se distinguaient par une règle particulièrement austère. Henri IV continua de leur accorder sa bienveillante protection. C'est un bel édifice que nous décrivent Piganiol de la Force et Hautecoeur avec un portail dû à Mansart et Thiéry indique que l'église est ornée de belles boiseries et d'un plafond de Simon Vouet. Le P. Jacob signale une bibliothèque "exquise", d'une belle architecture intérieure d'après Leprince et Sauval et ornée des portraits de tous les généraux de la Congrégation. Un bas-relief de Jean Goujon surmontait la porte d'entrée. La bibliothèque se constitua par des legs comme celui du bénédictin Jacques Le Bossu, par des donations comme celle de Mare de La Ferté et s'enrichit des manuscrits de l'abbaye Notre-Dame du Val dont proviennent, entre autres, le manuscrits latin 17224 (Feuillants 52): Duodecim prophetae minores cum glossa et le légendier cistercien formé par les latins 17003-17007 (Feuillants 581 à 4), 3e quart du XIIe siècle. Un bon nombre de livres hétérodoxes furent donnés en 1652 par le protestant converti Christophe de Vassan, devenu Feuillant sous le nom de Jean de Saint-Paul. Ces livres furent cachés à l'intérieur des colonnes corinthiennes puis dans un grenier désigné, d'après Piganiol, sous le nom d'Enfer. Les Feuillants ont compté parmi eux des savants et prédicateurs de qualité. Cette bibliothèque avait pour bibliothécaire en 1667 le R.P. Jean de Saint-Anselme. Un catalogue en 3 volumes, rédigé en 1746, est conservé à la Bibliothèque Mazarine. Delisle indique aussi un catalogue manuscrit de 1716 contenant 134 manuscrits du couvent des Feuillants. A la Révolution, le couvent fut supprimé, l'ordre dissous et l'Assemblée Constituante y installa une partie de ses bureaux, ce dont le prieur se plaignait dans sa Déclaration des biens mobiliers et immobiliers à la municipalité: de ce fait, il lui était impossible d'évaluer le nombre de volumes avec précision. Thiéry l'estimait à 24000 volumes et le Recensement des dépôts littéraires à 16504. Le couvent abrita le siège du club des Feuillants et en 1804, tous les bâtiments furent abattus pour ouvrir les rues de Rivoli et de Castiglione. On trouve naturellement dans les collections de nombreuses oeuvres de saint Bernard dont le précieux Français 24768 (Feuillants 9), ancienne traduction de 44 sermons de saint Bernard du XIIe siècle, témoin de l'histoire de la langue française, donnée à Jean Goulu, général de l'ordre par Nicolas Le Fèvre, précepteur de Louis XIII, comme l'indique une note portée sur le manuscrit. Citons aussi le manuscrit latin 18118 (Feuillants 32): s. Bernardus epistole, sermo de cantico homelie, XIIIe siècle. Parmi les manuscrits enluminés, le beau Bréviaire de Salisbury fait pour le duc de Bedford, chef-d'oeuvre du XVe siècle, ayant appartenu à La Vallière: latin 17294 (Feuillants 4). Des Heures avec peintures: latin 18023 (Feuillants 37), XVe siècle. Des textes scientifiques comme le Français 25324 (Feuillants 8), Traicté de l'anatomie et traicté des plaies, XVIIe siècle. Plus sulfureux: Recueil de textes de censure relatives aux Jésuites: latins 17523-17524 (Feuillants 251-2). Recueil de plusieurs pièces concernant le régiment de la Calotte (1734): Français 25570 (Feuillants 1). Parmi les imprimés figurent une collection d'hétérodoxes et le célèbre Catholicon de 1460, tRéserve des livres raresor du nouvel art typographique. On peut retrouver trace de ceux qui sont conservés à la Réserve des livres rares par le fichier Provenances: des classiques comme Cassiodore, Cicéron, Horace et aussi Machiavel et Naudé. On remarque des recueils de 119 catalogues de foires de Francfort de 1575 à 1636 (Réserve des livres rares.p. Q. 449-567). Les marques et ex-libris manuscrits préconisés par les Constitutions de l'Ordre sont très variées, le plus fréquent étant: "Ex bibliotheca Fuliensium Sancti Bernardi Parisiensis", relevé sur les manuscrits latins 17200 (Feuillants 18), 17532 (Feuillants 15) 17544 (Feuillants 10) et 17621 (Feuillants 50).
Bibliothèque Mazarine mss 534-535. Rituale congregationis Beatae Mariae Fuliensis, ordinis Cisterciensis..., début XVIIe siècle. Bibliothèque Mazarine ms. 3334 (1749). Chroniques du Monastère Roial de saint Bernard des Feuillants, ordre de Cîteaux, situé à Paris, à la rue Saint-Honoré, fondé par le roi de France et de Pologne, Henri troisiesme, l'an de N.S.J.C. 1588, jusqu'à l'an 1680, XVIIe siècle, armes du monastère dessinées et peintes. Bibliothèque Mazarine mss 4092-4094 (3154-3156). "Bibliotheca Fullientina, seu catalogus librorum bibliothecae monasterii regalis Sancti Bernardi Parisiensis, ordinis Cisterciensis, congregationis beatae Mariae Fuliensis, Parisiis, 1746". Posdaté, en grande partie de la fin du XVIIe siècle. Par ordre de matières réparties sur les différentes lettres de l'alphabet. A la fin du tome III, index des auteurs. Reliure en veau aux armes du couvent. BNF, Arsenal ms. 4629 (839 F.H.F.), p. 225, Bibliothèque des Feuillants, catalogue des manuscrits italiens et français, XVIIIe siècle.
----------------------- Biver Paul et Marie-Louise, Abbayes, monastères, couvents de femmes à Paris : des origines à la fin du XVIIIe siècle... [Paris], Presses universitaires de France, 1975, p. 82-98. Bondéelle-Souchier Anne, Bibliothèques cisterciennes dans la France médiévale. Répertoire des abbayes d'homme, Paris, 1991, p. 253-255. Crucifix-Bultingaire Geneviève, Feuillants et Feuillantines, Paris, 1961. CGMF, Anciens petits fonds, III, 382-383. Feuillants, concordance entre anciennes cotes et cotes actuelles. Delisle Léopold, Le Cabinet des manuscrits..., t. II, 1874, p. 6, 251-252, 327, 330; III, 380. Franklin Alfred, Les anciennes bibliothèques de Paris..., Paris, 1867-1873, t. II, 281-286. Jacob Louis (P.), Traicté des plus belles bibliothèques publiques et particulières..., Paris, Rolet Le Duc, 1644, 509. Millin Aubin-Louis, Les Feuillants de la rue Saint-Honoré dans Antiquités nationales, 1791. Thiéry, Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris..., Paris, 1787, I, 119. Cf. les revues Revue Mabillon et Romania.
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 62.
Paris, couvent des Cordeliers
Le couvent des Cordeliers occupait l’emplacement actuellement délimité par le triangle formé par les rues de l’École-de-Médecine, Racine et Monsieur-le-Prince. Il ne subsiste plus aujourd’hui de l’ancien couvent que le réfectoire de la fin du XVe siècle. Les Cordeliers appartenant à l’ordre mendiant des frères mineurs de saint François d’Assise vinrent s’établir à Paris vers 1217. Saint Louis fut le premier protecteur de leur communauté et le fondateur de leur bibliothèque par le don de livres qu’il avait réunis à la Sainte-Chapelle, dont certains étaient fort précieux. La bibliothèque s’enrichit grâce à d’autres dons : en 1289, de la part du cardinal Jean Cholet qui légua par testament des livres scientifiques, bien plus tard du P. Jean de La Haye, procureur général des Cordeliers et aussi prédicateur d’Anne d'Autriche. Le théologien Pierre Pelhestre dressa le catalogue de la bibliothèque en 1674. Elle comptait déjà environ 7 000 volumes. G. Wallin en dénombrait 10 000 dont 50 manuscrits. Puis vint le bibliothécaire François-Nicolas Vaulcher qui établit un catalogue partiel par ordre alphabétique d’auteurs daté de 1719 et son successeur, un docteur de Sorbonne nommé Bonhomme, qui rédigea un catalogue méthodique en 7 volumes, suivant l’ordre des matières adopté par la Bibliothèque du Roi. Rappelons que cette dernière avait occupé le couvent des Cordeliers de 1604 à 1622. D’après la Déclaration des biens meubles et immeubles du grand couvent des Cordeliers de Paris de 1790 (Archives nationales, S 4161), la bibliothèque occupait deux grandes salles et deux cabinets dont le contenu est décrit précisément. Les salles étaient ornées de portraits d’hommes illustres de l’Ordre et de quatre globes. Elle comprenait entre 11 000 et 24 000 volumes selon des déclarations contradictoires. Le couvent fut supprimé en 1790 et affecté à un dépôt littéraire destiné aux livres confisqués. On sait que le fameux club des Cordeliers siégea dans l’église du couvent. Si la théologie est naturellement présente dans cette bibliothèque, il est plus surprenant d’y trouver autant de manuscrits scientifiques, comme la célèbre Mappa mundi (ms. latin 18275, seconde moitié du XIIe siècle). Concernant l’époque moderne, la bibliothèque contient de nombreux cahiers de physique (ms. latins 18471-18479, Cordeliers 38, 42, 43, 45 ; ms. Latins 14481-18484, Cordeliers 70, 74, 78, 88), des cahiers de logique (ms. Latins 18456-18463), de morale (ms. latins 18464-18468) et de philosophie (ms. latins 18438-18448), etc., tous des XVIIe et XVIIIe siècles. De nombreux recueils traitant du jansénisme voisinent avec les bibles : Recueil sur la Constitution Unigenitus, formé par F. Jean-Jacques Cœurderoy, XVIIIe siècle (ms. français 20949-20957, Cordeliers 2 à 7), comprenant les plaintes de Pasquier Quesnel, les mémoires des appelants et les délibérations de la faculté de théologie. D’autres collections de libelles et mémoires sur le même sujet, les difficultés de Languet de Gergy, archevêque de Sens — ms. français 23495 (Cordeliers 27) et français 24044 (Cordeliers 31) — portent l’ex-libris de Jean-Jacques Cœur de Roy. Enfin, on note d’autres manuscrits sulfureux de controverse comme le ms. français 24886 (Cordeliers 120), Questions sur les miracles, attribué à Voltaire.
Archives nationales, M 797 : État général des livres des maisons ecclésiastiques et religieuses du département de Paris. Archives nationales, S 4161-4163 : Cordeliers 1236-1791. Bibliothèque Mazarine, ms. 4090 (ancienne cote 3284) : Catalogus alphabeticus authorum quorum scripta extant in bibliotheca fratrum minorum regularis Observantiae magni conventus Parisiensis, inceptus a fratre Francisco-Nicolao Vaulcher, sub moderamine sapientissimi magistri nostri L. Duval, anno Domini 1719. Bibliothèque Mazarine, ms. 4081-4087 (anciennes cotes 3158-3164) : Catalogue des livres de la bibliothèque des religieux cordeliers du grand couvent de Paris par Bonhomme, docteur de Sorbonne, bibliothécaire, XVIIIe siècle. BNF, département des Manuscrits, ms. latin 18325 : Regula Fratrum minorum cum expositione s. Bonaventure, XVe siècle. BNF, département des Manuscrits, ms. latin 18485 (Cordeliers 89) : Cahiers de physique. Logique de Jac. Du Creux. BNF, département des Manuscrits, ms. latin 18609 (Cordeliers 103) : Catalogue de la bibliothèque du couvent des Cordeliers de Paris, 1646. Contient aussi le catalogue de la bibliothèque de Jean de La Haye, O. F. M., et son contrat de cession aux Cordeliers, cf. Poulinc, Archiv. Francis. Histor., xxv (1971.2).
-------------------------------- Bibliographie :
Beaumont-Maillet (Laure), Le Grand Couvent des Cordeliers de Paris, dans Positions des thèses de l'Ecole nationale des Chartes, Paris, 1970. CGMF, Anciens Petits Fonds, III, 375-377, Cordeliers, concordance entre anciennes cotes et cotes actuelles. Delisle (Léopold), Le Cabinet des manuscrits..., t. I, 8, 197, 403 (saint Louis) ; II, 5, 6, 243, 244, 327, 330, 397 ; III, 297. Franklin (Alfred), Les Anciennes Bibliothèques de Paris..., Paris, 1867-1873, t. I, 13, 203- 207, 217 ; t. II, 45. Le Grand Couvent des Cordeliers de Paris : étude historique et archéologique du XIIIe siècle à nos jours, Paris, H. Champion, 1975. Jacob (père Louis), Traicté des plus belles bibliothèques publiques et particulières..., Paris, Rolet Le Duc, 1644, p. 579. Paravicini (Werner), Die Nationalbibliothek in Paris..., München – New York - Paris, K. G. Saur, 1981, 59. Piganiol de La Force, t. VII, 20. Wallin (Georg), Lutetia Parisiorum erudita sui temporis..., p. 121.
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 59. Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. II, p. 243
Paris, Couvent des Célestins
L'ordre s'établit à Paris au XIVe siècle sur un terrain situé entre la rue Saint-Antoine et le quai Morland, l'entrée se trouvant rue du Petit-Musc. Il bénéficia de la protection de Charles V que les Célestins reconnaissent comme leur fondateur (cf. nécrologe conservé à la Mazarine, ms. 3329). La bibliothèque fut constituée au cours des siècles par de nombreux donateurs, souvent des parents des religieux identifiés par Franklin et Delisle, soit par le moyen du nécrologe, soit par l'examen des volumes provenant du monastère. Parmi ces bienfaiteurs, citons Jean Budé, père de Guillaume, le conseiller Jean Lecoq, les frères Gui et Ambroise de Vitry qui donnèrent des livres précieux. Guillaume Romain, provincial de l'ordre, Jean Coeur, archevêque de Bourges, l'apothicaire Le Noir, enfin le P. Jean Obry qui offrit 250 volumes en 1661 (cf. Mazarine ms. 4079). Un conseiller au Grand Conseil, Charles de Hénaut, laissa par testament sa bibliothèque de 4000 volumes qui portent son ex-libris, contenant des archives de la Chambre des comptes dont le catalogue est à la Mazarine. Plus tard, le lieutenant général de police Marc-René d'Argenson, grand-père du fondateur de la bibliothèque de l'Arsenal, y envoyait les livres hétérodoxes dont il ordonnait la confiscation. Les PP. Célestins Antoine Becquet (cf. ms. Français 24965) et Louis-François Daire (ms. Français 15290) ont remarquablement administré cette bibliothèque au XVIIIe siècle et en ont retracé l'histoire. Un règlement détaillé de la bibliothèque se trouve dans les Constitutions de l'Ordre et le chapitre XIV est consacré aux devoirs du bibliothécaire: classer, cataloguer, entretenir les livres. Le prêt était accordé avec caution, les livres prohibés mis sous clé et une somme annuelle était consacrée aux acquisitions. La bibliothèque décrite par Brice et Piganiol était une élégante galerie décorée de pilastres ioniques sculptés. Riche en incunables, moins en manuscrits, elle conserve entre autres, les papiers de l'avocat Etienne Carneau qui s'était retiré chez les Célestins en 1630, une belle collection musicale, un cabinet de curiosités avec 2 momies. Les Célestins vendirent en secret un grand nombre de volumes au duc de la Vallière et au marquis de Paulmy. L'ordre fut supprimé en 1778 pour cause d'immoralité après plusieurs tentatives de réforme sans résultat. A la Révolution, les collections des Célestins furent saisies et transférées dans les dépôts littéraires. Contrairement à la Mazarine qui reçut des volumes précieux, la Bibliothèque Nationale acquit un fonds plutôt médiocre de 82 manuscrits distribués dans la 6e série: 44 latins et 38 français, certains comportant des cotes multiples (5 1 et 2), 13 (1-bis4), 20 (1-20). Pour ces manuscrits, le catalogue général des manuscrits de la BNF donne la concordance entre la cote actuelle et l'ancienne cote des Célestins. Une estampille et différents ex-libris manuscrits sont reproduits par Franklin.
Archives Nationales série S 3743-3871. Célestins à Paris 1250-1790. Bibliothèque Mazarine ms. 3329 (ancienne cote H574). Obituaire du Couvent des Célestins de Paris, XVe siècle. Bibliothèque Mazarine ms. 3330 (ancienne cote 1285). Fundationes Celestinorum..., XVe siècle avec additions postérieures. Bibliothèque Mazarine mss 4256-4257 (anciennes cotes 3174-3175). Catalogus librorum Cl.v.D. Caroli de Henaut, in magno Galliae consilio senatoris, anno 1693. Ordre méthodique. BNF, Arsenal mss 789-790. Constituciones fratrum Celestinorum provincie Francie, XVe siècle. ms. 790. De la bibliothèque du marquis de Paulmy. BNF, Arsenal mss 928-929. Recueils concernant les Célestins. ms. 928. De la bibliothèque du marquis de Paulmy. ms. 929. F. 166. Origine de tous nos monastères de France, XVI-XVIIe siècles. BNF, Arsenal mss 960-963. Constitutions, privilèges et recueils concernant les Célestins, XV-XVIIe siècles. BNF, Arsenal ms. 5336 (ancienne cote 839 L.H.F.). Mémoire des livres achetés pour la bibliothèque des Célestins par le procureur du couvent de Paris. F.103. Relation de quelques faits intéressant le monastère des Célestins de Paris, 1635-1668. BNF, département des Manuscrits, mss Latins 17650 (Célestins 4)-17651 (Célestins 57). Vita s. Petri Celestini, XVe siècle. BNF, département des Manuscrits, ms. Latin 17692 (Célestins 12). Opuscules de Jean Bertauld, général des Célestins, XVIe siècle. BNF, département des Manuscrits, ms. Latin 17693 (Célestins 6). Lettres et sermons de Gilbert Taveran suivis de quelques pièces relatives au couvent des Célestins de Paris, XVe siècle. BNF, département des Manuscrits, ms. Latin 18330 (Célestins 7). Cl. Firmin, Vitae patrum ordinis Coelestinorum..., XVIe siècle. BNF, département des Manuscrits, ms. Français 15290. Catalogue raisonné des manuscrits deposez dans les bibliothèques de la congrégation des Célestins de France suivi d'un supplément de l'histoire des écrivains de cet ordre par le P. Daire..., XVIIIe siècle. BNF, département des Manuscrits, ms. Français 24965 (Célestins 29). Histoire des ordres monastiques "où il est parlé de l'Ordre des Pères Célestins par F. Antoine Becquet, parisien, prêtre religieux célestin et bibliothécaire du monastère de Paris (1724)", XVIIIe siècle. -------------------- Becquet Antoine (le P.), Gallicae Coelestinorum Congregationis, ordinis S. Benedicti, monasteriorum fundationes virorumque vita... Paris, F. Delaulne, 1719. CGMF, Anciens petits fonds, III, p. 372, Célestins, Concordance entre anciennes cotes et cotes actuelles. Delisle Léopold, Le Cabinet des manuscrits..., t. II, 1874, p. 6, 248-251, 327, 330. Franklin Alfred, Les anciennes bibliothèques de Paris..., Paris, 1867-1873, t. II, 89-100. Jacob Louis (P.), Traicté des plus belles bibliothèques publiques et particulières..., Paris, Rolet Le Duc, 1644, 504. Paravicini, Werner, Die Nationalbibliothek in Paris... München-New-York-Paris, K. G. Saur, 1981, 56. Sustrac Charles, Les Célestins de France. Essai sur leur histoire et leurs constitutions (1300-1789) dans Positions des thèses de l'Ecole nationale des Chartes, 1899.
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 56.
Paris, Carmes de la rue de Vaugirard
Les Carmes sont des religieux de l’ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel, réformé par sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix au XVIe siècle. Cette réforme provoqua une scission en 1593 entre Grands Carmes et Carmes déchaussés ou déchaux, et ces derniers furent ensuite divisés en deux congrégations, celle d’Espagne et celle d’Italie. Les couvents français de Paris et de Charenton relevaient de la congrégation d'Italie. À Paris, les Carmes s’établirent en 1611 dans la maison qui leur avait été offerte rue Cassette par Nicolas Vivien, maître des comptes, puis occupèrent un vaste emplacement rue de Vaugirard où fut bientôt construite en 1620 une église consacrée à saint Joseph. Leur bibliothèque était déjà renommée vingt ans plus tard d’après le P. Louis Jacob et le voyageur érudit Joachim Christoph Nemeitz. Plus tard Piganiol de La Force confirme qu’il s’agit d’une belle bibliothèque et Thiéry indique qu’elle comprend deux salles qui renferment 12 000 volumes, un cabinet d’histoire naturelle, une apothicairerie et un médaillier des papes et des rois de France. Un chapitre entier de la Règle des Carmes était consacré aux devoirs du biliothécaire : classement, établissement d’un catalogue, conservation, règlementation sévère du prêt, mise sous clef des livres interdits. On sait que le P. Jacques Armand y remplissait les fonctions de bibliothécaire en 1722. Le catalogue rédigé par le P. Sigismond, entre 1782 et 1789, en 11 volumes, est conservé à la bibliothèque de l’Arsenal, mss. 6119-6129 (ancienne cote 839 k.h.f.) : les 10 premiers contiennent les imprimés, le 11e volume décrit les manuscrits, les ouvrages concernant les langues étrangères et la géographie, et comporte une section consacrée aux livres hérétiques et défendus (ms. 6129, f. 32). Le monastère de Paris connut la prospérité jusqu’à sa suppression en 1790 et conservait 18 181 volumes selon le Recensement de 1791. Le Catalogue général des manuscrits de la BnF distingue seulement les Grands Carmes et les Carmes de la place Maubert. D’après le tableau des provenances, 17 manuscrits proviennent des Grands Carmes dont 1 latin (ms. latin 17198, Bible du XIIIe siècle, Carmes 10) et 16 français (Carmes 1 à 16 dont 2 1-2). Plusieurs manuscrits concernent la Hollande où les Carmes ont exercé une activité missionnaire, comme le ms. fr. 23022, Traité historique et politique du commerce de toutes les nations dans les divers endroits du monde en particulier le commerce des Hollandais, 1694 (Carmes 6). Citons aussi le fr. 23550, Recueil véritable de ce qui s'est passé tant aux affaires généralles de Suisse, Genève et Savoye que autres lieux où monseigneur de Sillery... a esté employé (Carmes 1). Parmi les imprimés remarquables provenant des Carmes déchaussés ou déchaux de la rue de Vaugirard, appelés aussi de Saint-Joseph, que l’on peut retrouver par le fichier des provenances de la Réserve des livres rares, citons Les Premières OEuvres françoyses de Jean de la Jessée, Anvers, Christophe Plantin, 1583, t. III et IV (Réserve des livres rares. Ye-488). Le fichier indique aussi des ouvrages provenant des Carmes du couvent des Billettes. Franklin reproduit deux estampilles qu’il indique être de couleur bleue avec l’inscription suivante : « Ex Bibl. Carm. Discal. Paris. » Certains manuscrits reprennent le même ex-libris, comme le ms. fr. 25163, Mémoire touchant le commerce des Indes occidentales par Cadix, 29 janvier 1692 (Carmes 14), ou avec quelque variante, « Ex-libris Carmelitarum excalceatorum » sur le ms. fr. 25164 , Mémoires touchant le négoce des Hollandais et la navigation du Nord, Amsterdam, juin 1699 (Carmes 15).
Archives nationales, série M, carton 797 : Recensement détaillé des livres des bibliothèques du département de Paris, 30 septembre 1791. Archives nationales, série S : Déclaration des biens meubles et immeubles, revenus et charges, dettes actives et passives du couvent des Carmes déchaussés, situé rue de Vaugirard... BNF, Arsenal, ms. 1155 : Catalogus chronologicus et historicus Carmelitarum discalceatorum provinciae Parisiensis, tam choristarum quam conversorum... On y trouve une liste des profès de l’ordre des Carmes déchaussés de 1610 à 1790. BNF, Arsenal, ms. 6119-6129 : Catalogue de la grande bibliothèque des Carmes déchaussés de Paris par le P. Sigismond, 1783-1789. BNF, département des Manuscrits, Français 13526-13527 : Histoire chronologique et critique de l'origine et progrès de l'ordre des Carmes, avec les vies des grands hommes qui l'ont illustré par leur sainteté ou par leurs écrits, ou par les différents emplois qu'ils ont eus, soit dans l'ordre, soit dans l’Église, vers 1750. BNF, CGMF, Anciens petits fonds, III, p. 371-372, Grands Carmes et Carmes de la place Maubert, Concordance entre anciennes cotes et cotes actuelles. ---------------- Biver (Paul et Marie-Louise), Abbayes, monastères, couvents de femmes à Paris : des origines à la fin du XVIIIe siècle..., [Paris], Presses universitaires de France, 1975, p. 398-416. Crevoisier de Vomécourt (Sophie), Les Carmes déchaussés de Paris et de Charenton aux XVIIe et XVIIIe siècles, dans Positions des thèses de l’École des Chartes, Paris, 2000 (comprend un dictionnaire biographique des religieux). Delisle (Léopold), Le Cabinet des manuscrits..., t. II, p. 6, 246, 327, 330. Franklin (Alfred), Les Anciennes Bibliothèques de Paris..., Paris, 1867-1873, t. II, p. 311-314. Jacob (P. Louis), Traicté des plus belles bibliothèques publiques et particulières..., Paris, Rolet Le Duc, 1644, p. 503. Paravicini (Werner), Die Nationalbibliothek in Paris... München-New York-Paris, K. G. Saur, 1981, p. 56. Thiéry, Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris..., Paris, 1787, II, p. 417-420.