Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 361-364. Henri Omont, Concordances des numéros anciens et des numéros actuels des manuscrits latins de la Bibliothèque nationale, précédées d’une notice sur les anciens catalogues, Paris : E. Leroux, 1903, p. 81-82. Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 71.
Guitry, Sacha (1885-1957)
Sacha Guitry (1885-1957) rêvait de faire de son hôtel particulier de l'avenue Elysée Reclus un musée du comédien. Auprès de ses propres archives et celle de son père le célèbre acteur Lucien Guitry, il accumula toute sa vie autographes, tableaux et objets. Le musée ne se fit pas, et après sa mort bien des pièces de sa collection furent dispersées. Cependant grâce à la vigilance de proches collaborateurs, les principaux témoins de l'oeuvre des Guitry furent sauvés et fidèlement conservés.
En 1998 le Département des Arts du spectacle s'est porté acquéreur de l'ensemble de ce fonds, très riche à la fois sur le plan des manuscrits et de l'iconographie. Il couvre l'œuvre littéraire, théâtrale, cinématographique et radiophonique de Sacha Guitry. Chaque pièce, chaque film est illustré par les manuscrits aux différentes étapes de l'écriture, les programmes, la fortune critique, les affiches et les photographies; sans oublier les partitions de la "période" Yvonne Printemps, pour qui il écrivit revues et comédies musicales. L'iconographie composée principalement de photographies, et d'un petit fonds de maquettes de décors et de costumes, évoque ausi bien l'atmosphère familiale que professionnelle... pour autant que les Guitry aient jamais séparé les deux. Citons les émouvantes photos de Sacha enfant à Saint Pétersbourg où son père joua durant de longues années; les photos de Lucien dans ses grands rôles et avec ses amis : Tristan Bernard, Alphonse Allais et Jules Renard; les albums consacrés à Yvonne Printemps, la muse et le grand amour de Sacha.
La collection est en cours de classement et d'inventaire. Les documents classés- essentiellement ceux concernant le théâtre et les films de Sacha Guitry- sont communicables sur demande.
Guitry, Sacha. Œuvres. [Paris] : Omnibus, 1999 - 2 vol. Guitry, Sacha. Cinéma... Présentation et dossier de Claude Gauteur. [Paris] : Presses de la cité, 1993. Collection Omnibus Guitry, Sacha. Mémoires d'un tricheur. Théâtre. Préf. de Jean-Claude Brialy. [Paris] : Presses de La Cité, 1991. Collection Omnibus Desanti, Dominique. Sacha Guitry, cinquante ans de spectacle. Paris : B. Grasset, 1982 …et les nombreux ouvrages de Jacques Lorcey.
Casadesus, Robert (1899-1972) et Gaby (1901-1999)
Issu d'une dynastie d'artistes et de musiciens, Robert Casadesus est connu des mélomanes tout d'abord comme pianiste. Il a néanmoins commencé de composer très tôt et, loin de se cantonner dans le répertoire pianistique – ce qu'on aurait pu attendre d'un virtuose –, s'essaye au contraire à tous les genres musicaux. Son oeuvre de créateur est indissociable de sa carrière d'interprète, les deux ont été menées simultanément. Entré dans la classe de piano de Louis Diémer au Conservatoire en 1912, il obtient le Premier Prix l'année suivante, à l'âge de 14 ans. Au Conservatoire il suit également les cours de Jean Gallon et ceux de Xavier Leroux pour la classe d'harmonie (Premier Prix en 1919). Il donne son premier récital en 1917 et poursuit toute sa vie durant, une carrière internationale de chambriste et de soliste. Robert Casadesus, son épouse Gaby aussi bien que leur fils Jean seront attachés au Conservatoire américain de Fontainebleau où ils donneront très régulièrement cours et master classes.
L'oeuvre de Robert Casadesus comprend vingt-sept opus de musique de chambre, presque tous édités, pour les formations et les effectifs les plus divers. Son intérêt pour la musique de chambre s'est également fait sentir tout au long de sa carrière d'interprète puisque outre les concerts qu'il donnait avec son oncle, le violoniste Marius Casadesus, il forma un duo célèbre avec Zino Francescatti. Le duo formé par Robert et Gaby Casadesus connut lui aussi une renommée internationale et son répertoire donna lieu à de nombreux enregistrements. L'oeuvre symphonique et concertante de Robert Casadesus compte vingt et un numéros d'opus, parmi lesquels : sept symphonies dont une avec choeur, trois suites pour orchestre, sept concertos pour piano (pour un, deux et trois solistes), des concertos pour flûte, pour violon, pour violoncelle,...
Les ayants droit de Robert et Gaby Casadesus ont souhaité déposer au département de la musique la totalité des manuscrits des œuvres de Robert Casadesus, ainsi que la bibliothèque musicale des deux artistes : plusieurs milliers de partitions dont beaucoup sont annotées. L'ensemble, complété de programmes, agendas et coupures de presse, est entré en septembre 2000, sous l'appellation "Archives Robert et Gaby Casadesus". La musique imprimée est cataloguée dans la base BN- Opaline et porte la cote "Vm. Casadesus". Les manuscrits musicaux ont fait l'objet d'un inventaire et seront également traités dans la base BN-Opaline.
Hommage à Robert Casadesus : [exposition, département de la musique, salle de lecture, 15 mars-15 juin 1999, par Marie-Gabrielle Soret et Catherine Massip]. Paris : BNF, 1999. 15 p.
Julien Cain (10 mai 1887-9 octobre 1974) fut administrateur général de la Bibliothèque nationale de 1930 à 1964 (à l’exclusion des années 1940-1945, où il fut révoqué puis déporté), et directeur des Bibliothèques de France et de la Lecture publique de 1946 à 1964. Son œuvre administrative fut considérable, mais il s’intéressa aussi au livre et à la création artistique et littéraire sous des formes variées. Il présida la classe III (bibliothèques et manifestations littéraires) de l’Exposition internationale de Paris en 1937. Membre de l’Académie des Beaux-Arts, il dirigea le musée Jacquemart-André de 1963 à 1974. Il fut aussi président-fondateur de l’Association internationale de bibliophilie en 1963.
Après sa mort, sa femme, Lucienne Cain, elle-même traductrice des romanciers russes et spécialiste de Paul Valéry, remit à la Bibliothèque nationale une partie de leur bibliothèque. 219 volumes entrèrent à la Réserve des livres rares en 1978 : s’y trouvent quelques exemplaires personnels d’œuvres de Julien Cain et de publications de la Bibliothèque nationale, mais surtout des romans, mémoires, études littéraires et historiques et essais d’auteurs des années 1950-1960 (Emmanuel Berl, Paul Claudel, Georges Duhamel, René Etiemble, Lucie Faure, Edmée de La Rochefoucauld, Paul Morand, Romain Rolland, Jules Romains, Françoise Sagan, Geneviève Tabouis, Elsa Triolet, Louise Weiss…), toujours avec envoi à Julien ou Lucienne Cain.
Ce don est resté groupé sous les cotes Rés. folio Z. Don 97 (1-4), Rés. 4° Z. Don 214 (1-13), Rés. 8° Z. Don 602 (1-202).
Thérèse Kleindienst, Julien Cain, dans Histoire des bibliothèques françaises, IV, 1992, p. 94-95.