En décembre 1662, alors que la reine Christine de Suède le presse de lui vendre sa collection de manuscrits, le comte de Béthune Hippolyte (1603-1665) offre à Louis XIV cet ensemble de 1923 volumes, réunis au cours de sa très longue vie par son père Philippe (1561-1649), dont le frère était Maximilien de Béthune, plus connu sous le nom de duc de Sully, puis par lui-même. Tous les manuscrits étaient reliés dans de superbes reliures de maroquin rouge aux armes et chiffre PP de Philippe, dont la solidité a défié le temps. La plus grande partie de la collection Béthune est constituée de lettres originales. On y trouve la correspondance diplomatique et les documents historiques ou politiques amassés par Philippe de Béthune au cours de ses différentes missions, voyages ou ambassades, auxquels ils a ajouté des recueils de même nature provenant d’autres sources, ainsi qu’une magnifique collection de lettres originales. Ces lettres signées des noms les plus divers et marquant les grands événements de l’histoire de France, de Louis XI à la mort de Louis XIII, ont été puisées dans les archives familiales de la famille de Béthune mais aussi dans celles des maisons de Nevers et de Montmorency et d’autres familles dont les comtes de Béthune ont ainsi sauvé les chartriers parfois menacés de disparition par l’incurie de leurs possesseurs. L’abbé Michel de Marolles a joué un rôle, mal reconnu à ses yeux, dans la création de la collection Béthune Philippe et Hippolyte de Béthune s’intéressaient aussi aux manuscrits médiévaux dont ils se sont procuré de nombreux exemplaires en latin et en français : textes provenant de l’abbaye de Beaupré au diocèse de Beauvais, livres d’heures richement enluminés, exemplaires royaux, dépouilles de collections seigneuriales très variées étaient regroupés en quatre séries, "Livres de théologie", "Histoires mêlées et autres matières", "Romans et vers anciens", "Livres à miniatures", dont les cinq cents numéros constituaient un tiers de la bibliothèque, et sa partie la plus luxueuse. Bien que la collection Béthune compte aujourd’hui 1931 manuscrits, le catalogue rédigé par Nicolas Clément à l’arrivée de la collection à la Bibliothèque royale ne compte que 1567 numéros : les manuscrits latins n’y figurent pas tous. Quelques volumes ont disparu et d’autres qui pour des raisons diverses ont échappé à la donation, sont entrés à la Bibliothèque nationale par la suite, ou se trouvent aujourd’hui dans d’autres institutions. Quelques imprimés provenant de la collection Béthune sont aussi entrés à la Bibliothèque royale.
Delisle, Léopold. Le Cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque impériale…, t. I, Paris, 1868, p. 266-269 Omont, Henri. Anciens inventaires et catalogues de la Bibliothèque nationale, t. IV, Paris, 1912, p. 212-245. [Ne publie qu’une partie de l’inventaire de Nicolas Clément] Paravicini, Werner. Die Nationalbibliothek in Paris... München-New York-Paris : 1981, p. 52. Solente, Suzanne. Les Manuscrits des Béthune à la Bibliothèque nationale [ouvrage manuscrit avec concordances des cotes actuelles, dont une dactylographie est disponible dans la salle de lecture de la division occidentale du département des Manuscrits (Bureau 86)]
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 266-269. - Henri Omont, Anciens inventaires et catalogues de la Bibliothèque nationale, Paris : E. Leroux, 1908-1921, t. IV, p. 212-245. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 52. - Solente, S. Les mss des Béthune à la BN [copie dactyl. à consulter au Dépt des Manuscrits]
Né à Bordeaux en 1720, Henri Bertin devint maître des requêtes puis président du Grand Conseil (1749), lieutenant général de police (1757) puis contrôleur général des finances (1759). Il entra à l’Académie des Sciences en 1763. Il se trouvait à Aix-la-Chapelle quand il apprit l'arrestation de Louis XVI. L'émotion ressentie lui fut fatale et il mourut le 12 septembre 1792. Sa collection fut attribuée à la Bibliothèque Nationale comme biens d'émigré en février 1794, et parmi elle un important ensemble de pièces chinoises qu'il avait pu réunir en tant qu'administrateur de la Compagnie des Indes.
Silvestre de Sacy, J. Henri Bertin dans le sillage de la Chine, 1720.1792. Paris, 1970. Dictionnaire de biographie française, t. 6, 1954. 1789, le patrimoine libéré : 200 trésors entrés à la Bibliothèque nationale de 1789 à 1799 : [exposition, Paris], Bibliothèque nationale, 6 juin-10 septembre 1989. - Paris : BN, 1989, p. 255-256. Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes ». Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 12
Don Bertin Blondel (cote Z Bertin Blondel) Don entré en mai 2013 au département Sciences et techniques. Don de Corinne, Hélène et Jean-Sébastien Blondel, suite au décès de Denis Blondel. Don concernant les échecs, plus particulièrement les problèmes et les parties d’échecs ainsi que les échecs féeriques. Don composé d’une « double » collection. En premier lieu la collection de Jean Bertin (30/05/1901-03/11/1988), ancien joueur d’échecs, qui publia des ouvrages d’initiation au problème d’échecs (Initiation au problème d'échecs, 1964). Les ouvrages et publications en série rassemblés par Jean Bertin ont été cotés par lui selon la classification de la Bibliotheca van der Linde, bibliothèque spécialisée dans le jeu d’échecs de la Bibliothèque Royale de La Haye aux Pays Bas. En second lieu, la collection a été poursuivie et augmentée par Denis Blondel (11/01/1956-21/06/2012). Compositeur de problèmes d’échecs, juge international pour la composition échiquéenne, il a successivement fondé la revue Rex Multiplex, consacrée aux échecs féeriques, au début des années 80, puis la revue Phénix en 1988. Il assura la fonction de directeur de publication de Phénix de 1988 à sa mort et participa également activement, pendant la même période, à la rédaction et à l'édition de l'Album FIDE, recueil des meilleurs problèmes d'échecs mondiaux paraissant tous les trois ans. Ce fonds rassemble plus de 1400 livres et près de 200 revues aux états de collection très disparates. Le fonds contient également des documents de littérature grise (tels des recueils de compétition de composition échiquéenne). Il est multilingue, de nombreux ouvrages provenant de l’Europe Centrale ou de Russie, mais aussi des pays du Nord de l’Europe. Les dates de publication des documents sont généralement comprises entre la fin du XIXe siècle et 2012. Par son niveau de spécialisation, le don offre un panorama important de l’émergence et de la pratique du problème d’échecs et des échecs féeriques en France et en Europe pendant tout le XXème siècle.
Mss français 9050-9080. - Matériaux réunis par les Bénédictins au XVIIIe siècle pour la publication des « Historiens de croisades »
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 115. Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 52.
Béringhen, Jacques-Louis, Marquis de (1651-1723)
Premier écuyer de Louis XIV. le marquis de Béringhen (1651-1723) prit part aux campagnes militaires du règne. Homme de goût. il était régulièrement consulté pour le décor des bâtiments royaux et entra à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Il sut constituer une collection d'estampes acquise par la Bibliothèque Nationale en 1731. Elle s'élevait lors de l'acquisition à 90000 feuilles environ. Le marquis collectionnait pour son agrément, surtout le portrait, mais il avait également constitué des œuvres presque complets des artistes actifs entre 1610 et 1715. Il avait ainsi rassemblé des œuvres superbes de Bosse, de Mellan, de Nanteuil, de Poilly. Il n'était pas insensible à la gravure étrangère et collectionnait aussi les Galle, les Wierix, les Sadeler, les Rembrandt. La présentation matérielle de la collection, reliée en maroquin rouge et très proche des volumes de Marolles, donne à penser que son propriétaire songeait à la donner au roi. Elle entra par vente négociée avec le fils du marquis, évêque du Puy. pour la somme de 59 876 livres. Quelques volumes de la collection, non recensés, subsistent. La majeure partie a été dispersée pour enrichir les œuvres de graveurs.
Marque de collection : Ber.
Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d'estampes… Amsterdam, 1921, n° 364.http://www.marquesdecollections.fr/detail.cfm/marque/5883/total/1 Catalogue du Cabinet Beringhen, [manuscrit = Est. Ye 22 Rés. pet. fol.] Le Bas. Dictionnaire encyclopédique de la France. – Moreri. Dictionnaire historique Dictionnaire de biographie française, t. 6, 1954 Beaumont-Maillet, Laure. "Les collectionneurs au Cabinet des Estampes". Nouvelles de l'estampe, 1993, n° 132, p. 9-10
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 4