Fonds Beaudu
Fonds constitué, à l’origine, d’une importante collection de photographies (de danse en particulier) ayant appartenu à Edouard Beaudu (journaliste et rédacteur d’essais sur le music-hall et la danse, actif de 1907 à 1964), mais aussi d’une partie de la bibliothèque de ce dernier et de coupures de presse. Ce fonds, qui entra à la Bibliothèque de l’Opéra par dons successifs faits par Edouard Beaudu entre 1952 et 1964, est dispersé, depuis les années 1960, dans le fonds général. Les documents ayant appartenu à ce fonds portent encore, pour certains, le timbre humide "Collection Edouard Beaudu J des Barreaux" ou le cachet sec "EB".
Mathias Auclair et Pauline Girard, « Les collections iconographiques du XXe siècle de la Bibliothèque-musée de l’Opéra de Paris », à paraître dans Music in art : international journal for music iconography.
Bauffremont, Eugène de
Le duc Eugène de Bauffremont, décédé le 30 août 1917, avait souhaité léguer ses papiers de famille et ses archives pour partie aux Archives nationales, et pour partie à la Bibliothèque nationale. Suite à un partage à l’amiable entre les deux établissements, la Bibliothèque nationale a reçu en février 1931 du fils du défunt, le duc Théodore de Bauffremont, 282 volumes in-folio, la plupart reliés en maroquin rouge. Ils ont été inscrits dans les nouvelles acquisitions françaises (Nouv. acq. fr. 23350 à 23631) et forment, selon la volonté du donataire, la collection Bauffremont. La majorité des pièces proviennent des archives de la famille de Loménie, dont les membres ont rempli les plus grandes charges gouvernementales sous Henri IV, Louis XIII, Louis XIV et à la fin de l’Ancien régime. La collection Bauffremont comprend trois groupes bien distincts : • Une copie (incomplète) de la « Collection de Brienne ». Cet exemplaire est disposé dans un ordre méthodique différent de celui de la collection originale, également conservée à la Bibliothèque nationale. L’inventaire de la collection Bauffremont dressé par P.-M. Bondois contient une concordance avec la collection de Brienne. • 21 volumes provenant des archives des Loménie de Brienne (papiers d’Etat réunis par les Loménie durant leurs ministères, documents du cardinal de Brienne, parchemins relatifs aux charges de la famille). Cet ensemble comptait à l’origine 26 volumes, un par lettre de l’alphabet ; il nous reste aujourd’hui les volumes A, D, S, Z, ainsi que des extraits et des inventaires pour les volumes C, F, H, L, M, P, Q, R, T et Y. On y trouve nombre de renseignements sur les affaires intérieures et les rapports avec les puissances étrangères. Citons par exemple les mémoires du comte Charles-François de Broglie sur la politique secrète de Louis XIV (Bauffremont 265-271 = Nouv. acq. fr. 23614-23620). • 11 tomes de dossiers divers, principalement sur l’histoire de France du XVIIe au XIXe siècle (Bauffremont 272-282 = Nouv. acq. fr. 23621-23631). Cet ensemble contient notamment les papiers de Mme de Pompadour et des autographes d’hommes politiques et d’écrivains des XVIIIe et XIXe siècles surtout.
À noter que les volumes doivent être demandés sous leur cote "Nouv. acq. fr.", et non avec leur numéro dans la collection Bauffremont.
Bondois, Paul-Marie. "Inventaire de la collection Bauffremont (Collection de Brienne, papiers de Loménie, etc)", Bibliothèque de l'École des chartes, 1931, t. 92, p. 70-120
Les archives de la Bastille
Le 14 juillet 1789 dans l’enthousiasme de la prise de la bastille les émeutiers précipitèrent dans les fossés de la forteresse ou répandirent dans les salles les archives qui étaient conservées et soigneusement classées dans un bâtiment aménagé depuis 1783 entre la tour de la Bertaudière et la tour de la Bazinière. Outre les dossiers des prisonniers y étaient également rassemblés les papiers particuliers des officiers de la Bastille, les archives de la lieutenance de police, de la chambre de l’Arsenal et du Châtelet Dès le 15 juillet les électeurs siégeant à l’hôtel de ville s’inquiétèrent du pillage , les amateurs de curiosités historiques s’étant précipités pour récupérer les précieux papiers, comme par exemple Doubrowski, attaché de l’ambassade de Russie, ce qui explique la présence d’une petite partie des archives à Saint-Petersbourg, et explique également qu’on retrouve des lambeaux épars des archives dans d’autres institutions ou collections privées et qu’ils réapparaissent lors de ventes ou dans des catalogues de libraires. Ameilhon, alors bibliothécaire et historiographe de la ville de Paris réclame les archives pour sa bibliothèque. Le 24 juillet l’assemblée des électeurs enjoint aux citoyens de rapporter à l’hôtel de ville les pièces dispersées, avec un assez grand succès. Dix charrettes apportent à ce qui va devenir le dépôt littéraire de Saint-Louis La Culture les papiers récupérées. Bailly maire de Paris les confie en 1791 à Ameilhon qui s’emploie à en faire dresser un inventaire. En revanche les livres interdits, obscènes ou séditieux, qui y étaient aussi conservés furent brûlés ou vendus. En 1798 Ameilhon quitte le dépôt littéraire pour devenir administrateur de la bibliothèque de l’Arsenal ; il y emporte avec lui les archives de la Bastille Au milieu du XIXe siècle François Ravaisson, bibliothécaire à l’Arsenal, entreprend un premier classement des archives, alors laissées à l’abandon et en tire une importante publication, Archives de la Bastille, y joignant des documents conservés dans d’autres institutions, publication interrompue par sa mort (1866-1884). Le catalogage du fonds est repris et terminé par Frantz Funck-Brentano qui en publie le catalogue en 1892 , et consacre de nombreux ouvrages, d’érudition ou de vulgarisation, aux plus célèbres dossiers : affaire des poisons, affaire du collier de la reine, Latude etc. Le fonds des archives de la Bastille (Ms 10001-12727) est classé en trois sections : 1. Administration du lieutenant-général de police (Ms10001-10329) 2. Dossiers individuels des prisonniers (Ms 10330-12471) 3. Administration de la Bastille, et quelques autres prisons (Bicêtre, Charenton, la Salpétrière etc)
F.Funck-Brentano. Catalogue des manuscrits de la bibliothèque de l’Arsenal. T.9. Archives de la Bastille. Paris, 1892.
Henri Martin, Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France : Bibliothèque de l’Arsenal, 1884-1894, t. 9
Z Basque.
L’explorateur, linguiste et astronome Antoine Thompson d’Abbadie (1810-1897), élu à l’Académie des sciences en 1867, laissa à cette institution la plupart de ses manuscrits. La Bibliothèque nationale bénéficia également d’un legs, qui y entra en 1902. Parmi ses multiples centres d’interêt (entre autres les études sur l’Éthiopie, sur les langues amérindiennes et d’Afrique centrale) , il en était un, la langue et la civilisation basques, qui lui tenait particulièrement à cœur. Une collection de près de mille titres imprimés (monographies et périodiques mêlés), en français, espagnol et basque, du 18e et du 19e siècles, porte à la BnF l’estampille « Bibliothèque nationale-Académie des sciences. Collection Antoine d’Abbadie », et compte plus de 15 mètres linéaires. Elle constitue la majeure partie du fonds « Z Basque », conservé au Département Littérature et art. On y retrouve par exemple une grande partie des œuvres de Julien Vinson (1843-1926), philologue et linguiste, méridional lui aussi, avec envois manuscrits à Abbadie, et la seule collection connue (il est vrai lacunaire) du périodique en langue basque Californiako Eskual herria publié à Los Angeles à partir de 1893. En complément de cette collection, les dernières cotes sont occupées par une quarantaine d’ouvrages de la première moitié du 20e siècle, eux aussi en basque ou sur le pays basque, provenant d’un don fait le 10 février 1948 sous le n° 340627 par les héritiers du linguiste Georges Lacombe. Une autre partie de la collection d’Abbadie est conservée au Département des manuscrits dans le fonds celtique et basque.
Dictionnaire de biographie française, t. 1.
Knörr, E., De re bibliographica : le répertoire des mss. sur la langue et la littérature basques de la Bibliothèque nationale de Paris, Anuario del Seminario de filología vasca « Julio de Urquijo », XX, 3, 1986, p. 811-816.
Notice rédigée en partie d’après des informations fournies par M. Jean-Claude Poitelon.
André Barsacq Décorateur et metteur en scène 1909-1973 André Barsacq est né en Crimée d’un père français et d’une mère russe A la mort de son père, en 1919, il vient en France avec sa mère et son frère Léon, futur décorateur de cinéma. En 1925, il entre à l’école des arts décoratifs, dans la section architecture. Il fait ses débuts au théâtre deux ans plus tard. En 1927, en effet, Charles Dullin le charge de peindre les décors conçus par Jean Hugo pour Le joueur d’échecs de Marcel Achard. La même année, Jean Grémillon l’engage comme assistant-réalisateur et décorateur sur le film Maldone. Pendant quelques années André Barsacq partagera son temps entre la scène et l’écran avant de se vouer presque exclusivement au théâtre. Pour le cinéma, il réalise les décors de L’argent, et de La comédie du bonheur, de Marcel L’Herbier, de Gardiens de phares et de La Dolorosa, de Jean Grémillon, du Martyre de l’obèse, de Pierre Chenal, de Courrier sud, de Pierre Billon, de Yoshiwara, de Max Ophüls. A la scène il poursuit le travail entamé avec Charles Dullin, et collabore également avec Michel Saint-Denis et Jacques Copeau. En 1937, il fonde en compagnie de Jean Dasté et Maurice Jacquemont le Théâtre des Quatre saisons. La même année, à l’occasion de l’Exposition internationale, cette troupe présente Le médecin volant de Molière, puis Le roi cerf de Carlo Gozzi, dans des décors d’André Barsacq. Cette pièce connaît un formidable succès. Du jour au lendemain la troupe devient célèbre, elle est invitée pour quatre mois au French Theatre of New York par Gertrude Robinson Smith, la fondatrice de ce théâtre.
Au cours de l’été 1938, Barsacq met au point en compagnie de Jean Anouilh la mise en scène du Bal des voleurs, pour le Théâtre des Arts. C’est le début d’une longue collaboration entre les deux hommes.
La troupe des Quatre Saisons retourne à New York en décembre 1938 pour trois mois. En 1940, Charles Dullin, souhaitant désormais mettre en scène ses spectacles sur un plus grand plateau, propose à Barsacq de lui confier la direction du Théâtre de l’Atelier. Commence alors pour Barsacq une nouvelle carrière qui ne s’achèvera qu’à sa mort. Pendant plus de trente ans, il découvre, adapte, met en scène des auteurs nouveaux comme Félicien Marceau, Marcel Aymé, Georges Neveux, René de Obaldia…, tout en accordant une large place aux auteurs étrangers, particulièrement les russes (Gogol, Lermontov ; Tchekhov, Dostoïevski, Maiakovski) auxquels il est très attaché.
Le fonds André Barsacq (coté 4°-COL-30), acquis grâce aux dons successifs de la famille et à quelques achats, retrace sa carrière de 1937 jusqu'à sa mort. Il comprend des documents concernant les spectacles représentés au French Theatre of New-York par le Théâtre des Quatre Saisons, les spectacles mis en scène au Théâtre de l'Atelier à partir de 1940 (textes de mise en scène, conduites, plantations de décors, photographies de scène, programmes, affichettes, recueils d'articles de presse)... ainsi que de la correspondance.
André Barsacq : cinquante ans de théâtre : exposition, Paris, Bibliothèque nationale, 1978. Paris, Bibliothèque nationale, 1978. XXVIII-179 p
Autres sources : BIFI (Bibliothèque du film) André Barsacq : un décorateur au carrefour de la réflexion scénique du XXe siècle : exposition, Paris, Bibliothèque nationale de France, 14 décembre 2004-27 février 2005. Paris, Bibliothèque nationale de France 2004. 44 p. (Cahiers d'une exposition ; 50).
Barsacq, Jean-Louis. Place Dancourt : la vie, l’œuvre et l’atelier d’André Barsacq. Paris, Gallimard, 2005. 415 p. [24] p. de pl.