Né en 1806, Léonce Angrand avait embrassé la carrière diplomatique et commencé comme secrétaire de Bertin de Vaux, ambassadeur à La Haye. Il fut ensuite vice-consul à Cadix, puis à Lima. En 1845. il fut consul général et chargé d’affaires en Bolivie, pour passer au Guatemala en la même qualité en 1851.
Mort à Paris le 11 mars 1886, il légua à la Bibliothèque Nationale par testament en date du 8 mai 1885 la collection de livres et de documents qu'il avait formée sur la topographie et l'histoire de l'Amérique du Sud. Sa collection de gravures, dessins, photographies, relatifs au Mexique, à Cuba, au Pérou, à la Bolivie, au Guatemala... se trouve au département des Estampes et de la photographie essentiellement sous les cotes suivantes : V d 24, Vh 240 Rés., Of 32 Rés. pet. fol. t. I et II.
Ce fonds, distinct du Fonds éthiopien proprement dit, forme une collection à part qui porte le nom du savant.
Antoine d'Abbadie (1810-1897), géographe et aussi linguiste, ethnologue et numismate, séjourna en Éthiopie de 1837 à 1849 en compagnie de son frère Arnauld. Il acquit durant cette période plus de 200 manuscrits qu'il confia à sa mort à l'Académie des sciences dont il était membre. Ces manuscrits furent remis en dépôt à la Bibliothèque nationale en 1902. Marius Chaîne en publia le catalogue en 1912. La majorité des ouvrages d'une grande variété date des XVIIe et XVIIIe siècles : Écriture sainte, annales des rois d'Éthiopie presque complètes, poésie et art épistolaire, plusieurs manuscrits à peintures. On peut signaler que 17 volumes de notes et de lettres concernant l'Éthiopie, laissés par Antoine d'Abbadie, figurent dans le fonds des Nouvelles Acquisitions françaises sous les cotes : N. a. fr. 10222-10223, 21299-21305, 22430-22433, 23851-23853, 24049. Antoine d'Abbadie avait lui-même publié le catalogue de sa collection en 1859. À cette occasion fut gravé par l'Imprimerie impériale un nouveau type de caractères éthiopiens.
Fonds associés :
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 23, 24 et 26. Annie Berthier (dir.), Manuscrits, xylographes, estampages : les collections orientales du département des Manuscrits : guide, Paris : Bibliothèque nationale de France, 2000, p. 39.
Lydia Mérigot et Pierre Gasnault, Les Catalogues du Département des manuscrits : manuscrits occidentaux, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 50. - Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 180
Armand, Alfred (1805-1888)
Alfred Armand (1805-1888) était un architecte renommé dont l'activité principale avait concerné les chemins de fer. On lui doit la gare Saint-Lazare, mais il a aussi construit les gares de Saint-Cloud, de Saint-Germain, d'Arras, de Lille, d'Amiens, de Calais, de Saint-Quentin, de Douai... Il construisit également des hôtels (Grand Hôtel du Louvre. en 1855, l’hôtel Péreire, en 1857). Ayant par un travail acharné amassé un certain bien, il passa la seconde partie de son existence à voyager pour son plaisir et à accumuler des matériaux variés pour une sorte d'histoire de l'art qui n’aurait jamais vu le jour. Il légua au Cabinet des Estampes sa collection de photographies, de dessins et de gravures se montant à 17 499 pièces, qui fut maintenue telle quelle et reliée en 230 volumes in-folio.
Marque de collection : legs Armand. B.N. Est. : Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes… Amsterdam, 1921 n° 22.http://www.marquesdecollections.fr/detail.cfm/marque/5269/total/1 Cote : Ad 34 a in-fol. (230 vol.). BIBLIOTHEQUE NATIONALE. Département des Estampes. Inventaire des dessins, photographies et gravures relatifs à l'histoire générale de l'art légués... par M. Armand. rédigé par M. François Courboin, Lille, 1895. 2 vol. Duplessis, Georges. Notice sur M Alfred Armand. architecte. Paris. 1888, in-4°
Laure Beaumont-Maillet. « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes ». Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132,
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 26 Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Est. 13
Antonia Mercé, dite La Argentina (1888-1936) naquit à Buenos-Aires (d’où son nom de scène), de parents espagnols, danseurs au Teatro Real de Madrid. Après des études de danse classique espagnole, elle se produit au music-hall, inventant elle-même des chorégraphies inspirées du flamenco et d’autres danses traditionnelles. Sa carrière internationale débute vraiment en 1923 avec la rencontre d’Arnold Meckel qui devient son impresario. Pendant treize ans, La Argentina danse en récital ou avec sa compagnie « Ballets espagnols d’Argentina », et remporte un grand succès. Sa collaboration et son amitié avec de grands noms de la musique espagnole comme Manuel de Falla, Isaac Albeniz, Ernesto Halffter ou Joaquin Nin, en font un véritable symbole de l’identité et de l’avant-garde espagnole du début du siècle. Sa mort prématurée, en 1936, coincide avec la fin d’une période particulièrement riche pour l’Espagne, qui entre alors dans le franquisme. La danseuse, saluée par les journaux du monde entier comme la « Pavlova du Flamenco », reste dans les mémoires comme une des personnalités marquantes de cet âge d’or espagnol.
La Bibliothèque-Musée de l’Opéra possède un important ensemble de documents et d’objets concernant Argentina, entrés par dons successifs de la famille et de l’association des amis d’Argentina. En 1956 en effet, une très importante exposition à la mémoire d’Argentina était organisée à la Bibliothèque de l’Opéra. C’est à la suite de cette exposition que la Bibliothèque de l’Opéra reçut, de 1956 à 1960 : - d’une part une collection d’archives concernant la carrière d’Argentina (principalement de 1927 à 1936), (1 boîte, 43 dossiers), comprenant des correspondances avec ses collaborateurs, comme Manuel de Falla, des photographies, des manuscrits d’arguments de ballets, une vingtaine d’affiches typographiques (Fonds Argentina), et environ 300 programmes (1911-1941) marqués « fonds Mercé » (conservés à part sous la cote Pro A 19, mais intercalés avec des programmes Argentina d’autre provenances). - d’autre part une collection d’objets divers, principalement des bijoux de scènes ayant appartenu à Argentina, et un tableau représentant Argentina dans l’Amour sorcier de Manuel de Falla, conservés dans le fonds muséal.
Le fonds Argentina proprement dit fait l’objet d’un inventaire sur fiches dactylographiées, intégré au fichier matière général de la Bibliothèque-Musée de l’Opéra, consultable en salle de lecture. Les objets font également l’objet d’un inventaire sur fiches dactylographiées, consultable sur demande auprès du responsable du fonds muséal.. Les programmes font l’objet d’un signalement global au fichier des programmes de la Bibliothèque-Musée de l’Opéra, consultable en salle de lecture.
Le département des Arts du spectacle conserve également un ensemble de documents sur cette artiste, arrivés par dons successifs, qui complètent les éléments déjà présents dans la collection Auguste Rondel. Il s’agit de costumes, souvenirs personnels et portraits de la danseuse, enregistrements sonores, photographies, programmes, affiches, coupures de presse, ouvrages et d’archives concernant l’Association des Amis d’Argentina.
Un inventaire est actuellement en cours
Ninotchka Bennahum, Antonia Mercé « La Argentina », Wesleyan University Press, 2000.