Lydia Mérigot et Pierre Gasnault, Les Catalogues du Département des manuscrits : manuscrits occidentaux, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 32. - Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 121. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 51
Directeur de recherches émérite au CNRS, Simha Arom fut responsable du département ethnomusicologique au Laboratoire de Langues et Civilisations à Tradition Orale (LACITO). Il est l'auteur d'une thèse remarquée sur les polyphonies et les polyrythmies instrumentale d'Afrique centrale. Une anthologie discographique de la musique des Pygmées Aka lui a valu le Prix du Président de la République de l'Académie Charles-Cros. S’étendant sur une période de près de 30 ans, de 1966 jusqu’à la fin des années 1980, en même temps que la mise au point d’une méthode d’enregistrement et d’analyse exceptionnelle, le travail de Simha Arom représente un témoignage sonore capital sur un patrimoine musical unique en voie de disparition au fur et à mesure que l’Afrique s’urbanise et que les populations pygmées sont contraintes à l’assimilation. Simha Arom est « l’inventeur » d’une technique d’enregistrement des polyphonies pygmées en play-back et re-recording qui en permet l’analyse scientifique (voir ci-dessous). C’est avec cette technique du play-back qu’il a enregistré plus de 600 bandes magnétiques, soit près de 400 heures d’enregistrement dont il a fait don au département de l’Audiovisuel en 2004. Ce dernier a numérisé les bandes magnétiques originales pour en permettre la consultation par les chercheurs. Premier Prix du Conservatoire de Paris, son intérêt pour l’ethnomusicologie amena Simha Arom à se passionner pour la complexité des musiques centrafricaines, qu'il étudia sur le terrain, collectant près de mille enregistrements auprès d'une soixantaine d'ethnies. Simha Arom s’est posé la question de savoir comment étudier une musique qui n a pas de théorie explicite. Pour lui, si des musiciens appliquent des règles qu'ils connaissent et respectent, cela signifie bien que ce qu'ils font est soustendu par une théorie. Pour avoir accès à cette dernière, il faut souvent inventer des « outils ». C’est ce qui l’a conduit à mettre en place la technique du play-bak dans ses enregistrements de terrain. L’enregistrement de terrain en play-back (prises successives) qu’a mis au point Simha Arom a révolutionné l’approche des polyphonies et polyrythmies africaines. L’idée est la suivante : si les musiciens africains savent exécuter une polyrythmie ou une polyphonie complexes, c'est que chacun d'eux sait ce qu'il doit faire. Dès lors, si on arrive à obtenir que chacun joue seul sa partie et trouve les points d'imbrication de cette partie avec celles de tous les autres, il ne doit pas y avoir de problème pour en élaborer une véritable partition. Le raisonnement s'est révélé correct Encore fallait-il trouver le régulateur temporel, le métronome muet qui soustend toutes les parties et qui les coordonne sur l'axe du temps. Simha Arom était persuadé que les musiciens pouvaient y parvenir et qu'il fallait seulement trouver l'outil adéquat. L'idée a été de fabriquer pour chaque pièce étudiée une version « artificielle » à partir d'enregistrements en play-back. Pour y parvenir, il a « bricolé » deux magnétophones stéréophoniques dont il permutait les bandes. Il restait néanmoins un problème : comment garantir que la version synthétique présente suffisamment de traits communs avec la version réelle ? En milieu traditionnel africain, il n'y a pas de chef d'orchestre pour synchroniser l'ensemble ; chaque musicien entre à tour de rôle en diagonale. La musique étant cyclique, les musiciens reproduisent, en la variant, une substance qui vient s'insérer dans une période immuable. Il suffit de faire entendre à l'un d'entre eux un enregistrement conventionnel de la pièce établi au préalable, pour qu'il se cale dessus. Sa référence est bonne, le tempo est exact, il va être parfaitement synchronisé avec la version de référence et jouer comme il l'entend. A partir de là, avec les musiciens euxmêmes, Simha Arom pouvait reconstituer de façon synthétique la pièce étudiée. Les interprètes contrôlaient tout le processus, déterminaient l'ordre d'entrée des musiciens : à la limite, Simha Arom se voyait lui-même comme n'étant « plus que l'ingénieur du son ».
Arom, Simha, Polyphonies et polyrythmies instrumentales d'Afrique centrale : structure et méthodologie, Paris, SELAF, 1985
Abraham Hyacinthe Anquetil-Duperron (Paris, 7 décembre 1731 - 19 janvier 1805) est un indianiste et un traducteur français. Il fut attaché à la Bibliothèque du Roi auprès de la collection des manuscrits orientaux. De retour d'Inde le 15 mai 1762, il dépose à la Bibliothèque du Roi cent quatre-vingt manuscrits qui forment l'embryon du Supplément persan avec le don de J.-B. Gentil en 1778. Ses papiers et le reste de ses collections entrent à la Bibliothèque nationale après son décès en 1805. Les papiers forment 26 volumes cotés : [NAF 8857-8882
Les archives les plus anciennes de la Bibliothèque nationale de France constituent le fonds intitulé Archives Ancien Régime.
Elles couvrent en général la période antérieure à la Révolution mais concernent aussi pour certains dossiers les années 1789-1792. Paul-Marie Bondois, rédacteur de l’inventaire, avait divisé les Archives Ancien Régime en deux grandes classes :
La série des registres correspond aux numéros 1 à 75. Depuis la rédaction de l’inventaire, les liasses ont été reliées et composent les volumes 76 à 111. D’autre part, quelques registres et cartons concernant des sujets divers ont été ajoutés en 2002 à la fin de la série, sous les numéros 112 à 139. Ce fonds regroupe les archives de l’ensemble de l’établissement, pour ce qui concerne les dépenses et les recettes générales, le personnel, les bâtiments, les acquisitions de livres, d’estampes, de manuscrits…, la reliure. Ces archives contiennent aussi des informations sur diverses collections, ainsi qu’une importante correspondance. Peu abondantes pour le XVIe siècle, elles s’étoffent à partir de la fin du XVIIe siècle et sont très riches pour le XVIIIe siècle. Comme l’indique P.-M. Bondois, "Dans la classe des registres, figurent les plus anciens documents, les documents administratifs les plus importants et les correspondances. Le classement est à la fois chronologique et méthodique. L’état lamentable de conservation des archives pendant près de trois siècles n’a pas permis la reconstitution du cadre de classement utilisé au Secrétariat au XVIIIe siècle. Ce cadre était d’ailleurs tout à fait empirique. Les cartons renferment des pièces de comptabilité". D’autres fonds du département des Manuscrits contiennent aussi des fragments importants des Archives, dont P.-M. Bondois a établi une liste non exhaustive. Certains départements possèdent aussi des documents, qui complètent le fonds général des Archives Ancien Régime.
Bondois, Paul-Marie. Inventaire des Archives de la Bibliothèque nationale de France. Ancien Régime, 1933, dactylographie corrigée et complétée par Marie-Pierre Laffitte en 2002, 22 p. Cet inventaire est régulièrement enrichi par l’insertion de notices plus développées ou l’addition de nouveaux numéros. Il est donc préférable d’en consulter une version récente.
P.-M. Bondois. Inventaire, 1933. 50 f. dactyl. à consulter au Dépt des Manuscrits
Fondées en 1931 par Rolf de Maré, l’ancien directeur de la fameuse et éphémère compagnie de danse les Ballets Suédois (1920-1925), les Archives internationales de la danse (AID) se voulaient une sorte de centre culturel dédié à la danse : l’hôtel du 6 rue Vital abritait un musée, une bibliothèque, des salles de spectacle et d’exposition. Les AID fermèrent en 1940, purent rouvrir brièvement après 1945, mais sans grand soutien de la part de Rolf de Maré qui cherchait alors un nouveau lieu pour abriter le fonds. A la faveur d’un projet de bibliothèque-musée de la danse à l’Opéra de Paris, la collection fut finalement répartie en 1952 entre la Bibliothèque-musée de l’Opéra et le Musée de la danse de Stockholm. La Bibliothèque-musée de l’Opéra fut attributaire plutôt des livres, des partitions, des photographies, des estampes et de la presse, le Musée de Stockholm, de l’iconographie originale et des objets.
La cohérence du fonds n’a pas été préservée lors de son entrée à la Bibliothèque-musée de l’Opéra. Certains sous-ensembles sont bien conservés sous des cotes explicites quant à l’origine du fonds : - cote AID (3653 numéros) : imprimés, albums photographiques, recueils factices de programmes ou de presse - cote AID Mus (1314 cotes) : musique du XIXe siècle et du début du XXe siècle (jusqu’aux années 30) - cote AID photos : photographies, notamment de l’immeuble de la rue Vital et des expositions des AID - cote Coupures de presse AID : coupures de presse. La plupart des documents, et notamment les estampes, les affiches illustrées, les programmes, les archives de l’institution, les photographies (photographies représentant des danseurs et des ballets, photographies ethnologiques), ont été dispersés dans le fonds général. Les quelques maquettes de décors et de costumes (notamment pour les spectacles des Ballets suédois) et les objets ont été classés dans le fonds Musée ou sous les cotes dessins costumes 20 et Esq. 20.
Mathias Auclair et Pauline Girard, « Les collections iconographiques du XXe siècle de la Bibliothèque-musée de l’Opéra de Paris », à paraître dans Music in art : international journal for music iconography.